Chronique animation - Détective Conan TV Spécial - Episode 1 : Les origines- Actus manga
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Dvd Chronique animation - Détective Conan TV Spécial - Episode 1 : Les origines

Samedi, 05 Septembre 2020 à 17h00 - Source :Univers Animation

Il n'est, aujourd'hui, pas forcément simple de se pencher sur la licence Détective Conan, et chercher à tout voir. D'abord parce que l'intégralité des productions animées n'est pas disponible dans nos contrées, mais aussi parce que le visionnage est long et complexe, entre une série télévisée qui approche des 1000 épisodes, les longs-métrages, ainsi que les OVA et TV Spéciaux. En se penchant sur la saga, l'éditeur Black Box ne s'y est pas trompé en proposant d'abord les films qui demeurent très accessibles, et en piochant dans certaines productions annexes.

Ainsi, après une première vague de longs-métrages édités dans des combo DVD/Blu-ray, la seconde salve des parutions inclus deux des fameux épisodes spéciaux, plus précisément deux des plus actuels et dont la durée s'apparente à celle d'un film. L'un des deux métrages proposés est le sixième TV Spécial, initialement diffusé au Japon le 9 décembre 2016. Intitulé au Japon Meitantei Conan Episode One : Chiisaku Natta Meitantei , celui-ci se voit renommé assez sobrement Détective Conan : Episode 1 – Les origines dans notre édition physique. Nous devons la direction de cet opus à Yasuichiro Yamamoto, l'un des réalisateurs les plus connus de la licence, qui a notamment œuvré sur la série animée, quelques OVA et plusieurs films à partir du huitième. A côté de lui, le staff reste celui de la licence, à savoir Masatomo Sudô au character-design, ou encore Katsuo Ono à la composition musicale. A l'écriture scénaristique, on notera le travail conjoint de Yasuichiro Yamamoto et Hiroshi Kashiwabara, auteur qui a signé les intrigues des films 10 et 11 de la licence, ainsi que ceux de plusieurs épisodes de la série animée.


Retour aux origines

Le titre de ce long épisode spécial est assez équivoque. Ce téléfilm constitue simplement une nouvelle narration des prémices de l'aventure de Conan Edogawa, de manière plus développée, et en mettant en parallèle différents éléments que les lecteurs et spectateurs ont pu découvrir au compte-gouttes.

L'histoire demeure celle de Shinichi Kudo, un détective lycéen féru d'enquête, et dont la popularité se fait croissante. Son amie d'enfance, Ran Môri, supporte tant bien que mal le caractère passionné de Shinichi au quotidien. Karateka de haut niveau, elle aimerait que le garçon qu'elle aime en secret (et réciproquement) lui accorde autant d'intérêt qu'à Sherlock Holmes. Des déboires d'amour et d'eau fraîche pour ces deux amis dont le destin sera chamboulé suite à une promesse : En cas de victoire de Ran à un tournoi, Shinichi devra l'amener au parc d'attraction qui a ouvert ses portes assez récemment.

En parallèle, une ombre plane sur la ville, celle de l'Organisation forgée d'hommes et de femmes, tout de noir vêtue. Shiho Miyano, alias Sherry, œuvre en tant que scientifique dans ce collectif criminel, tandis que ses collègues élimine sans scrupule tout intrus ou traître qui leur ferait obstacle. Dans ce contexte, Gin et Vodka s’apprêtent à se rendre à Tropical Land, le fameux parc d'attraction, pour y récupérer une belle somme résultant d'un odieux chantage. Pour Shinichi, la rencontre du destin est inévitable...


Copie carbone du premier épisode ?

Le scénario de ce téléfilm ne peut pas surprendre un spectateur qui a déjà des affinités avec Détective Conan, puisqu'il s'agit ni plus ni moins d'un remake des débuts qui établit une vision un peu plus complète, par rapport à tous les éléments ajoutés par Gosho Aoyama dans son manga au fil des années. L'histoire n'est donc autre que celle de Shinichi, qui rajeunira suite au poison que lui fera ingérer Gin de la fameuse « Organisation ». Un début d'intrigue que même quelqu'un qui n'a ni lu le manga et ni vu l'anime peut connaître, tellement celui-ci est aujourd'hui populaire.


Alors, la bonne idée de cet épisode spécial (qui intervient 20 ans après les débuts de la diffusion animée) est d'enrichir ce point de départ de différentes manières. D'abord en intégrant au récit plusieurs personnages voués à apparaître bien plus tard, du côté de l'Organisation notamment, mais aussi en accordant plus de temps à la relation entre Shinichi et Ran en tant que purs amis d'enfance, là où nous sommes habitués à les voir pour des retrouvailles intenses mais courtes en générale. Il résulte alors une sorte de plaisir à les découvrir dans leurs quotidiens respectifs, et voir de quelle manière les événements ont évolué vers la fameuse après-midi au parc d'attraction. On pourrait même dire que cet "Episode One" est un cri d'amour du studio à l'une de ses licences phares, notamment parce que son intrigue va jusqu'à enrichir la toute première enquête de l'oeuvre, celle qui servait d'amorce et d'introduction au personnage de Shinichi et à son talent.

Pour tous ces petits rajouts, qui viennent enrichir la construction du premier épisode de l'anime jusqu'à en faire un film, le visionnage se révèle intéressant. La dimension fan-service de la production demeure néanmoins évidente, notamment parce que beaucoup de personnages cités n'ont pas de réelle importance, mais sont là pour cristalliser la richesse de l'univers et fairre sourire le spectateur, alors renvoyé aux moult aventures vécues dans la série principale. Toujours pour la caresser dans le sens du poil, quelques musiques d'époque font leur réapparition, dont le culte "Mune ga Dokidoki", le premier opening de la série animée qui fut charcuté chez nous pour donner le générique français que l'on connait. Un ajout musical plus intime et touchant ne manque pas de nous piquer au vif, à savoir la réutilisation de la chanteur "Unmei no Roulette Mawashite". Outre le fait qu'il s'agisse du quatrième opening japonais de la série animée, la chanson sonne comme un hymne d'amour entre Ran et Shinichi, le texte étant très pertinent dans la manière dont il est placé dans le métrage. Enfin, on peut aussi y voir un hommage à Zard, groupe qui interpréta bon nombre de thèmes pour Détective Conan, et dont la chanteuse Izumi Sakai nous quitta tragiquement en 2007.


Un téléfilm accessible ?

Il semble clair que le métrage "Episode One" a été fait par et pour des fans de Conan, une sorte de cadeau d'anniversaire pour les 20 ans de l'anime qui constitue une ode à la fidélité des spectateurs. En ce sens, il est légitime de se questionner sur la possibilité d'un visionnage du métrage, en guise d'entrée dans la longue saga.

La réponse est simple : Non. Même si le téléfilm réadapte les débuts de l'histoire, difficile de le suggérer à un novice en tant que première approche, pour diverses raisons. La plus claire, c'est l'importance des spoils au sein du visionnage, notamment en ce qui concerne les récurrentes apparitions des hommes en noir. Passer sur le film avant de poursuivre sur la série animée ou le manga, c'est se gâcher quelques surprises ainsi que l'issue de certains moments de suspense majeurs. Un gâchis bien dommage, quand on sait que le mystère est un des ingrédients clés de l’œuvre de Gosho Aoyama.

Aussi, c'est simplement pour l'efficacité des rajouts qu'un visionnage ultérieur est recommandé. Comme pour un Gundam The Origin qui s'apprécie davantage quand on connait l'univers et ses personnages, le téléfilm "Episode One" est savoureux quand on a conscience du fan-service introduit, et de la manière dont le scénario relie différents petits éléments entre eux. Dans cette optique, on peut penser que certaines apparitions de personnages sont obsolètes. Elles ne constituent pas de réels enjeux, mais appuient la consistance de l'univers, une richesse dont seul un spectateur qui a déjà parcouru une certaine part de l’œuvre d'origine (ou de l'anime) a conscience.


Autour de l'édition

Vu que les TV Spéciaux constituent un format différent des films cinéma traditionnels, on pouvait se demander quel packaging apporterait Black Box. La formule des longs-métrages demeure assez logiquement conservée, aussi c'est un digipack dans un fourreau souple qui est proposé. Le « long-métrage » se voit simplement remplacé par la mention « TV Spécial », tandis que le marquage par dorure à chaud est conservé sur le fourreau. Pas de soucis d'harmonie sur l'ensemble de la collection, donc.

Et en terme de travail éditorial, on apprécie que la chanson "Unmei no Roulette Mawashite", utilisée en insert-song, soit traduite tant celle-ci a du sens dans son utilisation, comme nous avons pu le soulever précédemment.

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Conclusion

Dire que le sixième TV Spécial de la licence (et l'un des deux seuls disponibles à ce jour chez nous) est un simple remake accessible au tout venant serait un mensonge. Il faut davantage considérer ce téléfilm pour ce qu'il est, à savoir un cadeau aux fans de la licence, et un moyen pour redécouvrir les débuts de l'histoire sous un angle différent garni de multiples clins d’œils. Un long épisode spécial à la formule facile mais maîtrisée, et plaisant à découvrir d'un bout à l'autre, tout en proposant un regard touchant sur le chemin parcouru par Conan et Ran jusqu'à présent.




L'avis du chroniqueur
Takato

Samedi, 05 Septembre 2020
14.5 20

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