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Dvd Chronique animation - DanMachi: Sword Oratoria

Dimanche, 05 Juillet 2020 à 14h00 - Source :Univers Animation

Rencontrant le succès au Japon très vite après le lancement en 2013 du light novel d'origine, la licence DanMachi a explosé à l'international avec sa première saison animée diffusée en 2015. Depuis, l'oeuvre n'a pas vu sa popularité retomber, avec une saison 2 ainsi que le film Arrow of the Orion en 2019, et une saison 3 attendue pour cet automne, sans oublier des OAV très axées fan-service. La France n'a pas échappé à cette popularité, tous ces animes ayant été diffusés chez nous (sur Wakanim, entre autres) puis étant sortis ou prévus sur support physique chez Black Box, tandis que le light novel et le manga sont en cours de parution respectivement aux éditions Ofelbe et Ototo. Mais parallèlement à la série-mère, la licence DanMachi, comme un certain nombre de light novels à succès, a également donné naissance à quelques spin-off dont le plus connu est sans nul doute Sword Oratoria.

  

Sword Oratoria est, à l'origine, un light novel (inédit en France) toujours écrit par Fujino Ômori, mais cette fois-ci illustré par Kiyotaka Haimura, artiste également bien connu pour avoir conçu les illustrations du light novel culte A Certain Magical Index. Lancé au Japon en 2014 donc seulement un an après la série-mère, ce spin-off est toujours en cours avec actuellement 12 volumes au compteur, et a connu dès son année de lancement une adaptation manga qui elle aussi se poursuit toujours, et qui s'apprête à arriver dans notre langue chez Ototo dans quelques jours. Mais à l'instar de la série-mère, Sword Oratoria est une oeuvre qui a d'abord été popularisée à l'international avec une adaptation en série animée. Après ma chronique de la saison 1 de DanMachi, l'heure est venue de revenir sur cet anime spin-off, le timing étant idéal puisque la sortie du manga en France est imminente !

Annoncée par son site officiel en décembre 2016, la série animée Sword Oratoria compte 12 épisodes et a été diffusée du 14 avril au 30 juin 2017, que ce soit au Japon ou en France via un simulcast sur la plateforme Wakanim. Depuis, la série est également sortie en combo DVD/Blu-ray collector chez Black Box en juillet 2018.
Côté staff, afin d'avoir une certaine cohérence avec la première saison de l'anime DanMachi, on retrouve en partie la même équipe, avec notamment le studio J.C. Staff à la production, Hideki Shirane à la structure scénaristique, Shigeki Kimoto au design des personnages, et Keiji Inai aux musiques. Notons tout de même un changement de réalisateur, Yoshiki Yamakawa cédant ici la place à Yôhei Suzuki, que l'on connaît notamment pour la réalisation des séries Shimoseka, UQ Holder! et Planet With.



Sword Oratoria nous replonge donc au sein de la cité-labyrinthe d'Orario et de son Donjon attirant nombre d'aventuriers. Là où DanMachi se centre sur le parcours de Bell Cranel destiné à devenir grand avec sa Familia d'Hestia, ce spin-off, lui, vient se centrer sur la familia dont fait partie Aiz Wallenstein, la "Princesse à l'épée" qui a éveillé la profonde admiration de jeune garçon aux cheveux blanc et qui est considérée comme l'une des meilleures aventurières actuelles, si ce n'est la meilleure. La Familia de Loki, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, est l'une des plus grandes et des plus importantes Familias de la ville, surtout en ce qui concerne l'exploration du Donjon où elle s'enfonce toujours plus profondément pour découvrir de nouvelles choses et se confronter à de nouveaux dangers. Si pas mal d'aventuriers de la Familia sont reconnus pour leur puissance (en tête Aiz bien sûr, mais aussi le commandant prum Finn, la haute elfe Riviera et le nain Gareth qui sont les trois premiers "enfants" de Loki ainsi que trois des aventuriers les mieux classés d'Orario), la magicienne elfe Lefiya Viridis, elle, du haut de ses 15 ans et de son niveau 3, est une novice qui manque encore d'expérience et de confiance en elle. néanmoins, par pure admiration (voire amour ?) pour Aiz, elle est bien décidée à tout donner pour progresser, maîtrise sa magie et être utile.



C'est un peu sur ces considérations que démarre ce spin-off, pour une série se déroulant parallèlement à DanMachi, en commençant un peu avant le début de la série-mère (ici, il faut attendre la fin de l'épisode 1 pour qu'Aiz sauve Bell du Minotaure, événement sur lequel DanMachi débute) pour s'achever au niveau du 3e ou 4e roman de celle-ci (Welf n'est pas encore avec Bell à l'épisode 12, mais on l'aperçoit dans le générique de fin). Evidemment, le risque avec un tel parti pris est la possibilité d'avoir une grosse redondance avec la série-mère, mais sur ce point-là rassurez-vous: il n'en est rien. En effet, les événements les plus "communs" aux deux séries ne sont pas abordés de la même manière: ils sont soit narrés très vite pour faire le pont entre les deux oeuvres, soit vécus par le prisme de Lefiya qui est régulièrement "l'oeil nouveau" du récit... ou, dans les meilleurs cas, sont présentés à travers les pensées et actes d'Aiz elle-même, ce qui permet même de cernier un peu plus le ressenti personnel de cette "Princesse à l'épée" rarement prolixe dans la série-mère. On pense par exemple à ce qu'on cerne un petit peu plus d'elle et de sa façon de considérer Bell quand elle accepte de l'entraîner. Enfin, il faut souligner que la réalisation, fort heureusement, ne fait jamais de scènes "copiées-collées" de la série-mère.



En dehors de cet aspect parallèle à DanMachi qui permet quelques petits approfondissements tout en se rattachant avec soin à la série-mère, Sword Oratoria reste néanmoins une série développant ses propres éléments scénaristiques, en tête desquels le cas de la jeune Lefiya et de son évolution. Présentée au tout début un peu comme le personnage principal, l'elfe magicienne de niveau 3 devient plutôt un personnage parmi les autres par la suite. Au départ, elle est surtout un moyen de lancer le récit d'une façon qui n'est pas sans rappeler le statut de départ de Bell dans la série-mère: à l'instar du jeune garçon, elle est au début encore une novice, qui tombe en admiration complète devant Aiz, et qui décide alors de tout faire pour progresser et devenir digne d'elle. Notons qu'en tant que personnage créé pour le bien de Sword Oratoria, Lefiya n'existe pas dans les premiers volumes du light novel de DanMachi, et y est évoquée brièvement pour la première fois dans le 5e volume, qui était justement sorti au Japon peu de temps après le premier volume des romans Sword Oratoria. En revanche, de mémoire, en revoyant la saison de DanMachi il me semble qu'elle fait une apparition (quelqu'un lisant ces lignes pourra peut-être le confirmer), ce qui ne serait pas étonnant puisque la saison 1 et DanMachi est sortie bien après le lancement du light novel Sword Oratoria.



Bien que servant surtout à "introduire" le récit de Sword Oratoria, Lefiya reste néanmoins un personnage de premier plan dans la série, jusqu'à la fin où son évolution "fil rouge" se ressent assez bien dans l'aide qu'elle apporte à Aiz au combat. Elle permet également d'animer régulièrement les épisodes via son amusant sentiment maladif de jalousie/rivalité envers Bell quand il s'accapare Aiz, ou quand elle fantasme sur sa chère "Princesse à l'épée" (ce qui peut aussi apparaître comme un défaut de la série, mais on y reviendra).
Au-delà du cas de l'elfe, ce spin-off montre pas mal de petits points d'intérêt, grâce à son immersion dans la Familia de Loki qui permet pas mal de choses. Auprès de cette familia expérimentée on a l'occasion de découvrir des niveaux plus profonds et plus dangereux du Donjon, avec à la clé quelques environnements intéressants et quelques monstres aux design parfois bien trouvés (plus que dans la série-mère). De même, certaines relations sont forcément plus en vue, comme celle entre les deux soeurs amazones Tiona et Tione, l'amour de cette dernière pour Finn, ou le lien important unissant les trois premiers "enfant de Loki: Finn, Riveria et Gareth, qui auront l'occasion de montrer un petit peu plus leurs capacités dans le Donjon, même si on aurait volontiers voulu en voir n peu plus de la part de ces trois aventuriers faisant partie des plus puissants d'Orario.
En dehors de la Familia de Loki, Sword Oratoria intrigue aussi pour l'arrivée de nouveaux personnages voués à avoir leur importance dans l'historie de ce spin-off. On pense surtout ici à Dyonisos, à sa Familia, et plus précisément à son "enfant" Filvis Challia, demoiselle considérée comme maudite depuis qu'elle a survécu à l'un des plus sombres drames du Donjon... En plus d'enrichir un peu plus le background du passé du Donjon, cela permet une très brève "sous-intrigue" supplémentaire via la relation de cette fille va bâtir avec Lefiya.
Mais il reste que côté scénario, c'est surtout ce qui se met en place autour d'Aiz qui intéresse le plus: essentiellement à partir de l'épisode 4, des événements mortels et dangereux permettent l'apparition d'une ennemie semblant avoir un lien avec le passé et la mère de la belle guerrière blonde, ce qui permet d'installer certaines choses sur elle, avec la promesse de développements intéressants... Mais des promesses uniquement, puisque cette première saison, comme on pouvait s'y attendre, ne conclut rien du tout, et appelle clairement une saison 2 que l'on espère voir venir un jour.



Néanmoins, cette absence (logique) de réelle conclusion n'est pas forcément le plus gros problème de la série, car il y a un autre aspect qui, à force, pourrait vite gonfler certains spectateurs: la part de fan-service assez mal équilibrée. Au-delà des moments dévoilant un peu de chair de manière plus ou moins justifiée (parfois, c'est totalement gratuit car balancé sans raison ni contexte) la série joue très (trop régulièrement) sur certains "running gags" (appelons ça comme ça): les nombreux fantasmes de Lefiya quand elle pense à Aiz, le goût de Loki pour tripoter les seins de ses enfants (c'est souvent Lefiya qui finit par en faire les frais), les complexes des petites poitrines Loki et Tiona... Le staff en fait surtout beaucoup sur ces points-là dans les 2-3 premiers épisodes jusqu'à frôler l'overdose, avant que l'histoire ne devienne tout de même plus sérieuse. Mais régulièrement, ce sont des instants "humoristiques" qui reviennent en pouvant certes flatter un peu l'oeil et détendre l'atmosphère, mais ils n'arrivent pas toujours aux moments opportuns voire cassent parfois l'ambiance.

Techniquement, Sword Oratoria est globalement dans la lignée de la série-mère. Les quelques combats plus importants ne sont pas forcément aussi épiques ni aussi bien mis en scène que dans DanMachi, mais les qualités d'animation restent au rendez-vous, et semblent un petit peu plus constante dans le milieu de série. L'ambiance est là, efficacement portée par la bande son, et le rendu d'Orario est assez animée et tout aussi coloré tandis que celui du Donjon est facilement immersif.



Au bout du compte, Sword Oratoria se présente comme un anime tout à fait honnête et divertissant, à condition évidemment d'avoir vu auparavant la saison 1 de DanMachi (ou d'avoir lu au moins les 3 premiers volumes du light novel de celui-ci ou les premiers tomes de son adaptation manga). Même si l'on sent que certaines choses vont un peu vite (certaines relations entre personnages et focus sur eux notamment - on aurait sûrement préféré une plus grosse mise en vue du trio Finn/Riviera/Gareth plutôt que les incessants fantasmes de Lefiya), il n'y a pas ou peu la sensation de rush présente dans DanMachi, et le déroulement est alors globalement plus équilibré. Restent un rythme et une ambiance parfois cassés par le coté fanserv pas toujours bien dosé, et une absence de réelle conclusion qui donne forcément envie d'avoir une saison 2 , surtout quand on sait que les moments les plus intenses de ce spin-off restent à venir.
  
L'avis du chroniqueur
Koiwai

Dimanche, 05 Juillet 2020
14 20

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