Chronique animation - Détective Conan - Film 8 : Le magicien aux ailes d'argent- Actus manga
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Dvd Chronique animation - Détective Conan - Film 8 : Le magicien aux ailes d'argent

Samedi, 09 Mai 2020 à 17h00 - Source :Chronique Animation

Le huitième long-métrage Détective Conan marqua un changement net au sein du pan cinématographique de la franchise. Après 7 premiers films réussis, Kenji Kodama laisse sa place de réalisateur. Ainsi, une nouvelle figure récurrent des métrages destinés aux salles obscures fit son arrivée, un certain Yasuichiro Yamamoto, loin d'être un novice dans l'adaptation animée puisqu'il dirigea un grand nombre d'épisodes entre 1998 et 2003. L'artiste est aussi un habitué des œuvres animées présentant d'élégants voleurs, puisqu'il participa à un épisode de Cat's Eye et à plusieurs opus de Lupin III. Alors, son arrivée au poste de réalisateur des films pour un métrage centré sur Kaito Kid sonne comme une sorte de justice rendue à son travail.

Le 8e film Détective Conan sort dans les cinémas du Japon le 7 avril 2004, sous le titre Meitantei Conan : Ginyoku no Magician. Il sort chez nous bien longtemps après, en janvier 2020, sous le titre « Le magicien aux ailes d'argent », dans la première grande vague de longs-métrages Conan distribuée par les éditions Black Box.


Le retour du voleur dandy

Passé une énigmatique introduction dans laquelle Conan traque Kaito Kid sur le toit d'un building, le film démarre lorsqu'une comédienne de théâtre du nom de Juri Maki frappe à la porte du détective Kogoro Mouri pour une affaire plus qu'urgente. La jeune femme, détentrice d'un joyaux de valeur, a reçu une lettre de menace du Kid, annonçant voler la relique sous peu. Après analyse des indices, le rapt aura lieu lors de la prochaine représentation de la pièce où se représente Juri : Joséphine. Kogoro se tient prêt, mais aussi Conan puisque le Kid va apparaître sous l'apparence la plus surprenante qui soit...


Kaito Kid en tête d'affiche : Une (presque) première au cinéma

La première apparition du Kid dans les films Conan remonte à 1999, avec le troisième film de la saga, excellent au passage par son déroulement et son enquête. Pourtant, malgré son rôle, le gentleman cambrioleur de l'univers de Gosho Aoyama n'avait eu qu'une place réduite, et c'est davantage pour sa non-présente que l'ennemi de Conan brillait. Dans ce huitième métrage, le parti-pris est différent : Kaito Kid doit être l'enjeu principal, et il doit crever l'écran. Une promesse tenue sur toute la durée du film puisque les apparitions du Kid sont récurrentes et sous des apparences diverses. Par son caractère malicieux mais aussi a noblesse d'esprit et le lien très particulier qu'il entretient avec Conan, le voleur brille d'un profond charisme sur près de deux heures. Ses interactions avec le détective en culotte courte sont d'ailleurs délicieuses en toutes circonstance, tant le scénario de Kazunari Kôchi insiste grandement sur cette rivalité teintée de respect, Conan souhaitant mettre la main sur son adversaire dans les règles de l'art, tandis que les deux adversaires savent mettre leur animosité de côté quand la situation l'exige. Un très bon parti-pris de ce métrage... Qui va venir rattraper certaines lacunes.

L'enquête criminelle : Dans l'indifférence totale

Kaito Kid est la menace forte de ce métrage. L'important n'est pas de débusquer un quelconque assassin, mais d'empêcher le malfaiteur de dérober le bijoux de Juri, la jeune actrice de théâtre imbue d'elle-même. Pourtant, le choix a été fait de présenter un meurtre, à un moment donné, comme s'il s'agissait de nous rappeler que l’œuvre de Gosho Aoyama s'articule quasi essentiellement sur des enquêtes criminelles. Un pan du film présenté sous un jour très anodin, puisque l'investigation ne dure qu'un temps, n'a pas de réel impact émotionnel ou sensationnel, et fait pâle figure par rapport à la traque du Kid, tout en étant d'une simplicité assez effarante par rapport à ce à quoi nous sommes habitués.

Des raisons qui donnent l'impression que l'enquête arrive comme un cheveux sur la soupe. En poussant le cynisme un peu plus loin, on pourrait même croire que celle-ci vient remplit un cahier des charges pour honorer la formule Conan entièrement. Pourtant, l'affaire a une petite utilité scénaristique, et sert de prétexte à diriger le scénario vers le genre du film catastrophe.


Atterrissage périlleux

Ainsi, le climax du film n'est ni la traque de Kaito Kid, ni celle d'un quelconque criminel. L'affaire a des conséquences explosives puisqu'elle amène un potentiel crash d'avion situation que Conan et ceux qui l'accompagnent devront éviter à tout prix. Dès lors, Yasuichiro Yamamoto nous sort un véritable film catastrophe où la subtilité se tait totalement, au profit du grand spectacle pur. Chose étrange, les perfectionnismes des sujets abordés côtoient les absurdités totales. Tout ce qui attrait au pilotage d'avion semble avoir été étudié en pré-production, ce qui n'empêche pas plusieurs moments invraisemblables dans lesquels quelques personnages semblent tout bonnement défier les lois de la physique. Dès lors, et ce même si le rythme du film parvient à nous entraîner, il nous arrive de sortir du récit, et de tiquer sur les incohérences montrées à l'écran.

Et d'un point de vue purement scénaristique, seule l'alchimie entre Conan et le Kid apporte un divertissement à la hauteur de nos attentes. Le reste ne brille que par l’intensité du scénario catastrophe, et c'est tout. Les précédents longs-métrages maniaient la chose avec plus de finesse, notamment le cinquième qui associait l'explosion imminente des tours à la menace des hommes en noirs, à l'utilité des Detective Boys, et à la traque du criminel. Le scénario explosif proposé sur la dernière demi-heure du huitième film fait donc pâle figure, à côté.


Divertissement efficace, mais bilan moyen

C'est une première, pour l'heure, pour la saga des longs-métrages Détective Conan : Le résultat a de quoi divisé, ce à cause de l'inégalité dans les traitement des différents axes de la production. Retrouver le casting de personnages ce la licence constitue toujours un grand plaisir, notamment le Kid qui est plus que présent, pour notre plus grand plaisir. Mais quelques séquences font réagir, les différents ingrédients sont parfois mal dosés, et le final explosif manque de subtilité. Qu'à cela ne tienne : Conan n'a toujours pas droit à un « mauvais » long-métrage, mais juste à un film moins fin, et bancalement calibré. Reste qu'il s'agissait d'une première pour Yasuichiro Yamamoto, à la direction de l'un des longs-métrages de la saga, aussi le réalisateur pourra tout à faire nous surprendre positivement dans les films à venir. C'est bien tout ce qu'on espère.

L'avis du chroniqueur
Takato

Samedi, 09 Mai 2020
13 20

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