Chronique animation - Détective Conan - Film 3 : Le dernier magicien du siècle- Actus manga
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Dvd Chronique animation - Détective Conan - Film 3 : Le dernier magicien du siècle

Samedi, 28 Mars 2020 à 15h00 - Source :Univers Animation

Depuis 1997, le mois d'avril est devenu un rituel pour les fans du détective à l'apparence la plus juvénile qui soit. Le printemps, au Japon, permet aux salles obscures d'accueillir un nouveau film de la licence Détective Conan, aussi le 17 avril 1999 vit la sortie du long-métrage intitulé Seikimatsu no Majutsushi, un titre que l'on peut traduire littéralement par « Le magicien de la fin de siècle », mais que Black Box, dans son édition combo DVD / Blu-ray, a transformé par « Le dernier magicien du siècle », peut-être pour ne pas reprendre l'intitulé exact de Kazé, à l'époque.

Car comme pour les premiers films de la licence, ce troisième opus a d'abord eu une sortie chez Kazé, en DVD uniquement, le 19 mars 2008 en édition simple, puis le 21 octobre 2009 dans une édition combo avec le quatrième métrage. Puis, fin janvier 2020, le film gagna une nouvelle jeunesse par l'édition de Black Box, dont l'une des qualités est de fournir une version remasterisée, donc visuellement bien plus appréciable.

 

Mais avant de parler du film en lui-même, petit point sur le casting. Dirigeant les premiers métrages de la saga (et récemment vu sur City Hunter : Shinjuku Private Eyes), Kenji Kodama est encore une fois à la réalisation, s'appuyant pour la troisième fois consécutive sur le scénario du regretté Kazunari Kôchi. Pas de changement non plus sur la bande-originale, orchestrée par Katsuo Ono, figure emblématique de la composition musicale dans Détective Conan.


Le nouveau coup de Kaito Kid

Le célèbre Kaito Kid, le magicien voleur que personne n'a pu attraper ou démasquer, a dévoilé son nouveau méfait. Il compte s'en prendre à l'Oeuf Impérial de Russie, trésor de la dynastie des Romanov, détenu par le groupe Suzuki et exposé à Osaka. Sans attendre, Conan, Ran et Kogoro se rendent sur place, aux côtés de Heiji et Kazuha, pour empêcher le rapt. Mais la tentative de vol de Kaito Kid n'est que le début d'une affaire qui permettra peut-être de faire la lumière sur cette relique russe du siècle qui se termine, et d'en dévoiler tous les secrets...



Un nouveau film mené tambour battant

Nous avons compris, à travers les deux premiers films, que les productions cinéma de Détective Conan sont vouées au divertissement avec un grand D, et ce troisième métrage ne fait pas figure d'exception. Partant du classique postulat d'un potentiel coup d'éclat de Kaito Kid, le scénario du Dernier magicien du siècle sait évoluer et ne pas rester sur ses acquis, mêlant aussi bien une enquête classique qu'une énigme autour du Kid, et quelques éléments plus spectaculaires pour garantir la légitimité de cette histoire au cinéma. Un ensemble qui s'enchaîne habilement et de manière cohérente, afin de toujours piquer notre curiosité, nous diriger vers des horizons nouveaux, et nous divertir de la manière la plus intrigante qui soit... et donc la plus efficace. Le rythme était déjà une qualité dans les deux premiers films, aussi le combo formé par Kenko Kodama et Kazunari Kôchi fonctionne encore à merveille, pour une grande affaire qui ne souffre pas vraiment de temps mort du début à la fin, et qui sait monter en puissance et en intérêt.




L'histoire douce-amère d'une dynastie

L'un des points forts du film, si ce n'est sa plus grande qualité, vient sûrement du folklore exploré par ce troisième long-métrage. Ce n'est pas une affaire de crime classique qui nous est proposée, mais une véritable enquête sur l’Oeuf Impérial de Russie, s'inspirant des Oeufs de Fabergé dont les plus célèbres ont été offerts, à leurs épouses, par Alexandre III et Nicolas II de la dynastie Romanov. Le scénario du métrage réinvente donc l'histoire et la descendance de la lignée, s'en servant aussi bien pour nouer une enquête solide consistant en une grande chasse au trésor (ou aux œufs, au choix) parsemée d'énigme, ainsi qu'une affaire de famille liée à la dynastie russe déchue. Alors, il résulte une ambiance très particulière dans cette histoire : malgré la présence du Kid, c'est bien tout ce contexte russe qui donne un cachet à l'enquête, qui charme pour ses intérêts historiques, et ses clés d'énigme à base de la langue russe et du contexte d'époque. Évidemment, il ne faut pas chercher en ce récit un aspect historique avéré, le scénario s'appréciant justement pour la manière dont il invente sa propre chronologie.




Un casting dense... et parfois un peu trop

Mais la promesse clé de ce troisième film, c'est assurément la présence de Kaito Kid, mais aussi de nombreux personnages. Il faut dire que lors de sa production, les équipes n'avaient que l'embarras du choix dans les figures à utiliser, issues du manga, et de plus en plus nombreuses. Faire apparaître le Kid en tant qu'adversaire principal était judicieux, tout en sachant que le magicien voleur aura droit à d'autres apparitions remarquées dans les longs-métrages.

Pourtant, l'affaire face au Kid n'occupe que la première partie de cette histoire, l'enquête autour de l'Oeuf Impérial de Russie étant au centre des deux autres tiers de la production. Voilà qui permet des changements de décor, mais aussi une possibilité de jongler entre les personnages présents. Certains apparaissent donc dans un segment du film, pour tout bonnement disparaître ensuite. Chacun sera alors juge : ceux qui espèrent justement retrouver un maximum de figures de Détective Conan en un seul métrage auront de quoi être satisfaits, tandis que d'autres regretteront peut-être que leurs chouchous n'ont qu'un rôle limité, ou sont simplement mis sur la touche à un moment donné. Un parti-pris que le rédacteur de cette chronique trouve malvenu, puisque certains personnages auraient mérité de briller sur le long terme. A côté de ça, le groupe de Detective Boys est amené sur les devants de scène de manière particulièrement bancale, marquant une volonté marketing de faire venir les enquêteurs en culotte courte pour le plaisir des jeunes spectateurs, mais en opposition avec une réelle cohérence scénaristique. Fort heureusement, cela permet à Ai Haibara d'avoir un peu de présence.



Troisième verdict : Une réussite !

Malgré ce bémol, sur lequel nous nous devions de revenir, force est de reconnaître que le troisième film Détective Conan est de très bonne facture. Solide, bien mené et explorant quelques idées originales liées à l'histoire russe du XXe siècle, il constitue un divertissement aussi efficace que bien écrit dans son ensemble, confirmant toute la légitimité de la saga dans un format cinéma. A ceci s'ajoute, naturellement, la très jolie remasterisation qui permet actuellement de profiter du long-métrage dans les meilleurs conditions possibles.

Alors, après deux bons films, c'est un troisième opus encore meilleur qui nous est offert. Reste alors à voir si la saga, dans son pan cinéma, saura encore se bonifier, et si la recette peut perdurer dans le temps ou se renouveler.

  
L'avis du chroniqueur
Takato

Samedi, 28 Mars 2020
15.5 20

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