Chronique Anime - Pokémon - Film 21 - Le Pouvoir est en Nous- Actus manga
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Dvd Chronique Anime - Pokémon - Film 21 - Le Pouvoir est en Nous

Dimanche, 12 Janvier 2020 à 17h00 - Source :Chronique Animation

Chaque année voit, au Japon, son film Pokémon sortir dans les salles japonaises. Dans la francophonie, le refrain n'est pas le même, la politique éditoriale changeant d'un long-métrage à l'autre. Le 20e film, « Je te choisis ! » eu par exemple droit à une projection avant-première à Japan Expo 2017, avant une sortie dans quelques salles obscures. Pour ce 21e métrage, pas de sortie cinéma, mais une mise à disposition dès décembre 2018 sur des plateformes telles qu'iTunes, avant des diffusions télévisées.
Puis, début janvier 2019, le film intègre la version française de Netflix, permettant à ce nouvel opus cinéma d'être rendu plus accessible.



Mais avant de parler du film en lui même, il convient d'évoquer ce qui l'entoure. Intitulé « Le pouvoir est en nous », son titre fait écho au second film de la franchise. Et pour cause, les premiers teasing insistaient sur la présence de Lugia, en plus d'inclure la mélodie du légendaire pokémon de seconde génération mélodie qui ne peut être entendue que sur la version originale du film 2. Enfin, ce film 21 marque un changement majeur dans les longs-métrages Pokémon. Kunihiko Yuyama, réalisateur historique des films et des séries animées jusqu'à la saison de 2019, a cédé sa place à Tetsuo Yajima qui est loin d'être un amateur concernant les monstres de poche, puisqu'il a assisté la réalisation de « Je te choisis », en plus d'avoir été l'un des directeurs de la saga XY, et d'avoir orchestré la mini-série Méga-Evolution.

L'histoire suit la même logique que le 20e film, à savoir une chronologie alternative présentant quand même le personnage de Sacha/Satoshi, mais pas celui que l'on peut suivre dans la longue série animée. Ce dernier, toujours accompagné par Pikachu, arrive dans la ville balnéaire de Fula où s’apprête à avoir lieu le Festival annuel du Vent, dédiée au pokémon légendaire Lugia. Alors que Sacha se prépare à cette fête, plusieurs habitants connaissent leurs propres déboires : un tonton menteur, une vieille femme rebutée par les pokémon, un scientifique ingénieux mais couard... Et Risa, une adolescente novice en pokémon qui doit capturer un Evoli pour son petit frère, hospitalisé. Les chemins de ces individus se croiseront, tandis qu'une catastrophe provoquée par la Team Rocket frappera Fula et le Festival du Vent. Cette poignée d'individus, épaulée par Sacha, devront compter les uns sur les autres pour sauver la ville, tandis qu'un mystérieux pokémon nommé Zeraora aura aussi son rôle à jouer.




Une tranche de vie pokémon

Les premiers éléments de communication autour du film, bien avant sa sortie en France donc, faisaient écho à un ton différent, plus doux et moins épique. Une promesse globalement exaucée par le rendu final du long-métrage tant la dimension tranche de vie, autour d'une poignée de nouveaux personnages, est particulièrement présente et importante tout le long de l'aventure. Une aventure qui ne se lance d'ailleurs véritablement qu'après trois bons quart d'heure, tant les débuts de « Le pouvoir est en nous » introduit et développe avec douceur, avec comédie et même parfois avec mélancolie, tout le casting du film au sein duquel Sacha n'a pas forcément le rôle central. Le héros de l'anime Pokémon est plus une sorte de levier et de point de croisement pour tous les arcs de personnage, que le véritable protagoniste de cette histoire. Car comme le titre du métrage l'indique, ce n'est pas le récit de Sacha mais d'une assemblée de personnages, des gens très ordinaires loin des dresseurs aventuriers qu'on connait majoritairement dans l'adaptation animée. Ces gens, c'est le « nous » du titre, la réunion d'individus ordinaires qui, ensemble, accompliront de grandes choses, et évolueront au contact des autres.

Pour ceux qui préfèrent les grandes aventures épiques d'une grande majorité des films, le ton est donc étonnant. Les premiers instants du métrage sont calmes et légers, une ambiance qui sied toutefois parfaitement à la jolie ville de Fula, son festival empli de convivialité, et tout simplement la direction artistique du long-métrage qui croque à merveille cette cité balnéaire où il fait bon vivre. Le spectateur suit ainsi des personnages aux dilemmes plutôt légers entre un oncle qui s'enfoncera dans des mensonges toujours plus gros pour le bonheur de sa nièce, une apprentie dresseuse qui fera ses premières armes auprès de Sacha, une vieille dame hargneuse et un scientifique d'une timidité maladive. Tant de portraits qui sont amenés à évoluer au fil de l'aventure, les chemins se croisant des un et des autres permettant à chacun de progresser, de raconter son passé parfois. Le message est simple : l'union fait la force. Mais porté par des personnages assez attachants et l'alchimie efficace entre tous ces personnages, on arrive à un rendu atypique pour un film Pokémon, et très feel-good dans son genre.




Catastrophe et légendaires pour un final classique

Reste que « Le pouvoir est en nous » est un film Pokémon qui a des impératifs, et doit tenir certaines promesses sur le plan marketing. On peut donc compter sur un événement final aux enjeux plus importants pour créer le long climax du métrage, et surtout la présence de créatures légendaires pour faire saliver le jeune public. Et c'est paradoxalement dans cette dimension plus imposante que le film se révèle très (peut-être trop?) classique. L'issue finale est prévisible à des kilomètres, de même pour les rôles respectifs de Zeraora et Lugia. Concernant le pokémon inédit du métrage, un traitement est bien développé, mais se révèle finalement assez classique. L'idée d'un pokémon méprisant les humains, voué à les accepter, est un déjà vu évident, tandis que Lugia brille par sa quasi absence, rendant la campagne promotionnelle du film partiellement mensongère. Pour un métrage qui se voulait l'écho du second film de la licence, l'utilisation du célèbre oiseau de type psy de seconde génération est bien trop timide, résumant Lugia au rôle de deus ex-machina.

Pourtant, le final a le mérite de mener l'histoire vers une conclusion logique. Le climax permet aux personnages de se surpasser et d'arriver au bout de leurs évolutions respectives, tout en apportant le quota de scènes d'action imputable à un film Pokémon. Mais, étant donné les promesses autour du film et toute l'envoutante phase d'amorce, on pouvait peut-être s'attendre à un climax un poil plus original.




Une réalisation léchée

Et quand bien même le final décevrait quelque peu, c'est toute la dimension technique qui porte, en partie, ce 21e film Pokémon. Il convient alors d'évoquer de nouveau les plans impressionnants qui dépeignent la ville de Fula, certains d'entre-eux s'apparentant à de véritables peintures. A côté, on sent la touche un poil plus nerveuse de Tetsuo Yajima, qui donne à quelques séquence une mise en scène de haute volée, portée par de beaux mouvements de caméra et des plans séquences époustouflant, aussi bien dans les quelques combats du film que dans des scènes certes vivantes, mais aux enjeux moins forts. Le film est beau, on sent aussi une vision de réalisation pour le rendu paisible de l'aspect tranche de vie de cette histoire, tandis que les quelques combats ont droit à un rendu effréné bienvenue. Et quand on voit le projet constitué par le film suivant, un remake du tout premier long-métrage tout en CGI, on se rend bien compte que l'enjeu est de tenter des choses différentes sur les récents longs-métrages, une politique idéale permettant aux films de ne pas spécialement tourner en rond, et proposer une expérience différente à chaque fois.




Conclusion

Il ne faut pas aborder « Le pouvoir est en nous » avec le désir d'avoir un renouveau total de la formule des films Pokémon. Mais malgré un final un peu convenu dans la forme, force est de constater que la volonté de créer une histoire autour des chemins croisés d'individus ordinaire est une réussite. Cela amène un démarrage calme aux ambiances diverses tout à fait apaisante, sans compter qu'il est agréable de voir Sacha mis en retrait au profit de personnages que le film rendra attachants jusqu'au bout, notamment Risa. Un film que les fans pourront apprécier pour cette orientation donc, ainsi que la réalisation léchée orchestré par Tetsuo Yajima, et la direction artistique globalement saisissante.



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