Dvd Chronique Anime - Mobile Suit Gundam 00 - Saison 2 - Collector - Blu-Ray
2019 aura certainement été l'année Gundam du côté de l'éditeur @anime, faisant ainsi écho aux 40 ans de la saga, célébrer cette même année. L'éditeur vidéo a accéléré la cadence des sorties, y compris Gundam 00 qui a vu ses deux saisons proposées en blu-ray en un temps record.
Initialement diffusée d'octobre 2008 à mars 2009, cette deuxième saison a célébré en partie ses dix ans cette année. Une deuxième saison qui était prévue dès la diffusion de la première, et qui a atteint nos contrées une première fois entre 2010 et 2011, en DVD, juste avant que feu l'éditeur Beez ne mette la clé sous la porte. Autant dire que cette seconde partie de l'anime a été distribuée de manière plus discrète, aussi cette réédition blu-ray est sans doute l'occasion rêvée pour mettre la main aisément sur l'intégrale de l'une des plus célèbres séries Gundam, hors Siècle Universel.
Nouvelle saison, nouveau contexte
Quatre années se sont écoulées depuis la défaite de Celestial Being, et l'unification du monde sous une même bannière : la Fédération. Mais la paix sur Terre n'est pas totale, car la Fédération donne naissance à une armée indépendante chargée de calmer les dissonances persistantes : les A-Laws. Une organisation qui sème la terreur et abuse de ses pouvoirs pour imposer le règne par la terreur, quitte à exécuter des innocents dans ses actions. Katharon, un groupe rebel, est entré en scène pour lutter contre cet oppresseur.
Dans ce contexte, Celestial Being renaît de ses cendres pour participer au combat contre les A-Laws. Mais l'organisation est désormais décomposée, aussi Tieria et Setsuna doivent d'abord réunir leurs anciens camarades, à commencer par Sumeragi qui a sombré dans la déprime et l'alcool, ainsi qu'Allelujah qui a été fait prisonnier de la LRH. Un autre problème se pose : qui pourra prendre la relève de Lockon Stratos, ou plutôt Neil Dylandy, décédé quatre ans auparavant ?
Ainsi démarre la seconde saison de l'anime, dont l'un des premiers mérites est de proposer un synopsis bien différent de la première saison. Le contexte paraît neuf tout en étant lié à la fin de la première moitié... mais présente aussi de gros airs de déjà vu pour quiconque a goûté aux premières œuvres de la saga Gundam. Le contexte de cette deuxième saison rappelle, entre autre, un certain Zeta Gundam, série dans laquelle une armée rebelle (les héros) s'opposent aux Titans, une faction issue de l'armée fédérale terrienne qui fait régner la paix dans l'Espace par la terreur. Fort heureusement, la comparaison s'arrête là, la suite présentant suffisamment de personnalité pour qu'on ne la compare pas à d'autres séries Gundam.
Exit le réalisme, place au grand spectacle
La première saison de Gundam 00 doit en partie son efficacité à son contexte qui se veut très crédible par rapport à notre réalité. De ce futur imaginé mais très cohérent découlait des enjeux qui l'étaient tout autant. Au final, les 25 premiers épisodes pourront être qualifiés de visionnaires, tant ils traitaient des problématiques existantes en partie, en y imposant une esthétique et des concepts Gundam. Mais avec cette deuxième partie, la série part vers des orientations très différentes. Bien que l’œuvre se déroule toujours dans l'Anno Domini, elle explore des mécaniques encore nouvelles, et qui laissent davantage de place à l'imagination et aux fantasmes de l'évolution. Ainsi apparaissent les Innovators, des êtres artificiels nés des plans d'Aeolia Schenberg, qui utiliseront leurs dons quantiques pour imposer une domination de l'humanité, et la guider par la force vers une nouvelle destinée.
Ce voyage de l'humanité sera même une thématique très présente dans la seconde partie de la série. Dès lors, Gundam 00 part dans une direction beaucoup moins terre à terre que dans la première saison, quitte à assumer une surenchère dans la puissance des personnages qui deviennent des entités presque mystiques, pour certains d'entre eux, dans les tous derniers épisodes. Si les fondements de Gundam, sous Yoshiyuki Tomino notamment, respectaient une sorte de crédibilité quant à l'évolution de l'espèce humaine, ce sont des mutations disproportionnées et presque divines, peut-être même trop faciles, qui sont abordées dans cette deuxième saison.
Des pilotes surpuissants pour des machines qui le sont tout autant, puisque la progression des technologies dans ces 25 nouveaux épisodes est assez impressionnante, faisant passer les modèles de la première saison pour de vulgaire chars d'assaut par moment. Mais cela a une efficacité : garantir le spectacle. Car cette surenchère s'adapte très bien à la direction artistique de la série, magnifique dès que les fameuses particules GN sont représentées à l'écran, pour un rendu qui en met plein les yeux et qui n'a pas vraiment vieilli en 10 ans. Le format blu-ray est une nouvelle fois une aubaine pour apprécier le spectacle. Car à défaut d'avoir une intrigue particulièrement complète et cohérente, la deuxième saison de Gundam 00 est un vrai spectacle visuel qui assure un divertissement ultra efficace.
Une écriture qui fait de son mieux
La première partie de Gundam 00 présentait une écriture bien tenue. L'intrigue évoluait de manière cohérente, avec quelques coups de théâtre pour pimenter le tout, tandis que chaque personnage important présentait un arc narratif qui se devait de trouver une conclusion dans la deuxième moitié de la série. Une bonne amorce pour une conclusion qui était plus délicate à gérer. Car la série présente bon nombre de personnages, certains prenant même une grande importance dans cette suite, à l'instar de Louise et Saji, tandis que de nouvelles têtes entrent en scène. Et clore l'arc narratif de chaque membre de ce beau monde n'était pas chose aisée, aussi cette seconde saison est malheureusement victime de certaines des ambitions globales de la série. Dans l'ensemble, les pistes présentées dans la première moitié sont menée à termes, mais parfois de manière forcée. Chaque personnage n'a pas une utilité flagrante, beaucoup sont mis sur la touche un long moment avant que leurs intrigues respectives soient conclues dans la précipitation. On sent clairement une volonté de mener à terme l'ensemble de ces arcs, mais tout ne paraît pas naturel, ni prévu de longue date. Un peu comme un puzzle, l'intrigue globale de la seconde saison est raffistolée pour ne pas laisser le spectateur sur sa fin, mais parfois dans la douleur tant l'ensemble ne parvient pas à utiliser efficacement l'ensemble du casting, ni à le développer. Sans entrer dans les détails, la deuxième saison sort une romance du chapeau avec un personnage jamais introduit, et achève le parcours de personnages qui n'avais quasiment pas été vus de tout le début de saison. Quel dommage, quand la variété de ces personnages constituait un des intérêts forts de la première saison.
Et sans parler d'arcs distincts, la deuxième saison donne parfois l'impression de ne pas savoir où elle va. Qu'à cela ne tienne, certains segments sont particulièrement intense et émotionnellement réussis, et les enjeux sont suffisament forts pour que le scénario tienne en haleine tout le long des 25 épisodes. Mais l'histoire des Innovators est particulièrement poussée, si bien que c'est par quelque twists et facilités scénaristiques que cette suite est amenée vers sa fin. Une écriture maladroite donc, qui a des qualités, mais qui se perd par son ambition un peu trop grande. Pour mener à bien l'ensemble, peut-être que la seconde saison aurait dû être une seule série de 50 épisodes.
Une chanson de paix et de cohésion
Peut-être alors que la personnalité phare de cette saison vient de son message hautement pacifique. Si la première moitié de Gundam 00 nous questionnait sur la possibilité d'un monde sans conflit, les 25 épisodes suivants abordent plutôt, de manière poétique, l'idée d'une utopie dans laquelle les Hommes pourraient se comprendre mutuellement. Le tout sous couvert de thématiques SF inédites de Gundam, notamment notre préparation aux communications avec des formes de vie extra-terrestre, ce qui pouvait déjà étonner à l'époque de la diffusion de la série. L'ensemble paraît parfois bien trop optimiste, voire naïf, mais demeure en accord avec l'évolution démesurée de l'aura mystique de Setsuna. Un ensemble qui tranche nettement avec la rationnalité des thèmes de la première saison, mais qui a son charme. Le soucis vient alors du fait que les deux moitiés appartiennent bien à une seule et même série. Mais prises telles quelles, les intentions thématiques de la deuxième saison sont envoutantes à leur manière, et ont le mérite d'aborder une belle morale, certes très utopique.
Notons que pour saisir ce que la deuxième saison entreprend au niveau de son histoire, de son ambiance et de ses sujets, il faudra visionner le film Gundam 00 : A Wakening of the Trailblazer, malheureusement indisponible en France. L'import reste une bonne solution, le film étant disponible aux Etats-Unis. Bien que son image soit mitigée auprès des fans, le long-métrage a le mérite d'apporter une fin cohérente par rapport à la deuxième saison, mais nettement moins vis à vis de la première.
Edition et adaptation
Comme c'est toujours le cas sur les séries Gundam éditées par @anime, la seconde moitié de Gundam 00 prend la forme d'un simple boitier plastique vendus avec un livret, le tout s'insérant dans la box fournie avec le premier volume. Lors de sa distribution, le volume a souffert d'un petit couac, et c'est le livret de Gundam Wing qui était inclus dans les premiers stocks des magasins. Fort heureusement, @anime s'est montré réactif pour proposer un livret de remplacement, offrant même un porte-clé Gundam, issu des stocks de goodies de Japan Expo et des précommandes, pour s'excuser de la gène occasionnée.
Parmi la petite quantité d'oeuvres Gundam doublées en français, il y a Gundam 00. Le travail sur la première saison était plus que qualitatif, et le doublage de cette suite ne fait pas exception à la règle. Les comédiens de la première moitié reprennent leurs rôles et s’accommode toujours autant à leurs personnages respectifs. On entend parfois cette tirage un poil galvaudée, comme quoi certains doublages français d'anime seraient réussis, tels que GTO, FullMetal Alchemist, Gurren Lagann et Gundam 00. Outre le fait que cet avis extrême ne colle pas à la réelle qualité des doublages francophones (car n'oublions pas que la Belgique est un acteur important du doublage d'anime), cette réputation qu'a la VF de la série n'est pas usurpée. On ne reviendra pas sur chaque rôle au cas par cas, mais le fait qu'une bonne variété de comédiens s'implique sur des personnages aux caractères variés se ressent. Pour certains, le passage a la saison 2 fut presque un challenge du fait du changement de psychologie de quelques figures. Mention spéciale à Adeline Chetail et Killian Leblanc, incarnant des Louise et Saji différents mais pertinents et crédibles.
Un Gundam de qualité ?
D'une manière globale, Gundam 00 est une bonne série Gundam, pour ne pas dire très bonne. Le fait qu'elle s'ancre dans un univers qui lui est propre par rapport à d'autres œuvres Gundam fait de la série une excellente porte d'entrée dans Gundam, et une amorce dans la saga qui a séduit de nombreux spectateurs. Mais la saison 2 n'est pas exempt de défauts : elle traite maladroitement ses personnages, et part dans une surenchère dans ses concepts, parfois presque mystique, ce qui la rend paradoxalement fascinante. Malgré une rupture totale avec la première saison, la deuxième moitié de la série animée constitue un divertissement ulra efficace et bien rythmé, avec un final en apothéose qui ravira les amateurs de beau spectacle. Au final, Gundam 00 n'est pas le Gundam le plus finement écrit, mais peut-être l'un des plus divertissants dans le registre du visionnage popcorn.
Mais, rappelons-le encore : la saison 2 ne marque pas la fin de Gundam 00, la conclusion étant développée dans un film jamais sorti en France pour l'heure. Difficile de savoir si @anime compte proposer cette suite inédite, tout dépendant du succès de cette réédition de la série animée dans nos contrées...
Initialement diffusée d'octobre 2008 à mars 2009, cette deuxième saison a célébré en partie ses dix ans cette année. Une deuxième saison qui était prévue dès la diffusion de la première, et qui a atteint nos contrées une première fois entre 2010 et 2011, en DVD, juste avant que feu l'éditeur Beez ne mette la clé sous la porte. Autant dire que cette seconde partie de l'anime a été distribuée de manière plus discrète, aussi cette réédition blu-ray est sans doute l'occasion rêvée pour mettre la main aisément sur l'intégrale de l'une des plus célèbres séries Gundam, hors Siècle Universel.
Nouvelle saison, nouveau contexte
Quatre années se sont écoulées depuis la défaite de Celestial Being, et l'unification du monde sous une même bannière : la Fédération. Mais la paix sur Terre n'est pas totale, car la Fédération donne naissance à une armée indépendante chargée de calmer les dissonances persistantes : les A-Laws. Une organisation qui sème la terreur et abuse de ses pouvoirs pour imposer le règne par la terreur, quitte à exécuter des innocents dans ses actions. Katharon, un groupe rebel, est entré en scène pour lutter contre cet oppresseur.
Dans ce contexte, Celestial Being renaît de ses cendres pour participer au combat contre les A-Laws. Mais l'organisation est désormais décomposée, aussi Tieria et Setsuna doivent d'abord réunir leurs anciens camarades, à commencer par Sumeragi qui a sombré dans la déprime et l'alcool, ainsi qu'Allelujah qui a été fait prisonnier de la LRH. Un autre problème se pose : qui pourra prendre la relève de Lockon Stratos, ou plutôt Neil Dylandy, décédé quatre ans auparavant ?
Ainsi démarre la seconde saison de l'anime, dont l'un des premiers mérites est de proposer un synopsis bien différent de la première saison. Le contexte paraît neuf tout en étant lié à la fin de la première moitié... mais présente aussi de gros airs de déjà vu pour quiconque a goûté aux premières œuvres de la saga Gundam. Le contexte de cette deuxième saison rappelle, entre autre, un certain Zeta Gundam, série dans laquelle une armée rebelle (les héros) s'opposent aux Titans, une faction issue de l'armée fédérale terrienne qui fait régner la paix dans l'Espace par la terreur. Fort heureusement, la comparaison s'arrête là, la suite présentant suffisamment de personnalité pour qu'on ne la compare pas à d'autres séries Gundam.
Exit le réalisme, place au grand spectacle
La première saison de Gundam 00 doit en partie son efficacité à son contexte qui se veut très crédible par rapport à notre réalité. De ce futur imaginé mais très cohérent découlait des enjeux qui l'étaient tout autant. Au final, les 25 premiers épisodes pourront être qualifiés de visionnaires, tant ils traitaient des problématiques existantes en partie, en y imposant une esthétique et des concepts Gundam. Mais avec cette deuxième partie, la série part vers des orientations très différentes. Bien que l’œuvre se déroule toujours dans l'Anno Domini, elle explore des mécaniques encore nouvelles, et qui laissent davantage de place à l'imagination et aux fantasmes de l'évolution. Ainsi apparaissent les Innovators, des êtres artificiels nés des plans d'Aeolia Schenberg, qui utiliseront leurs dons quantiques pour imposer une domination de l'humanité, et la guider par la force vers une nouvelle destinée.
Ce voyage de l'humanité sera même une thématique très présente dans la seconde partie de la série. Dès lors, Gundam 00 part dans une direction beaucoup moins terre à terre que dans la première saison, quitte à assumer une surenchère dans la puissance des personnages qui deviennent des entités presque mystiques, pour certains d'entre eux, dans les tous derniers épisodes. Si les fondements de Gundam, sous Yoshiyuki Tomino notamment, respectaient une sorte de crédibilité quant à l'évolution de l'espèce humaine, ce sont des mutations disproportionnées et presque divines, peut-être même trop faciles, qui sont abordées dans cette deuxième saison.
Des pilotes surpuissants pour des machines qui le sont tout autant, puisque la progression des technologies dans ces 25 nouveaux épisodes est assez impressionnante, faisant passer les modèles de la première saison pour de vulgaire chars d'assaut par moment. Mais cela a une efficacité : garantir le spectacle. Car cette surenchère s'adapte très bien à la direction artistique de la série, magnifique dès que les fameuses particules GN sont représentées à l'écran, pour un rendu qui en met plein les yeux et qui n'a pas vraiment vieilli en 10 ans. Le format blu-ray est une nouvelle fois une aubaine pour apprécier le spectacle. Car à défaut d'avoir une intrigue particulièrement complète et cohérente, la deuxième saison de Gundam 00 est un vrai spectacle visuel qui assure un divertissement ultra efficace.
Une écriture qui fait de son mieux
La première partie de Gundam 00 présentait une écriture bien tenue. L'intrigue évoluait de manière cohérente, avec quelques coups de théâtre pour pimenter le tout, tandis que chaque personnage important présentait un arc narratif qui se devait de trouver une conclusion dans la deuxième moitié de la série. Une bonne amorce pour une conclusion qui était plus délicate à gérer. Car la série présente bon nombre de personnages, certains prenant même une grande importance dans cette suite, à l'instar de Louise et Saji, tandis que de nouvelles têtes entrent en scène. Et clore l'arc narratif de chaque membre de ce beau monde n'était pas chose aisée, aussi cette seconde saison est malheureusement victime de certaines des ambitions globales de la série. Dans l'ensemble, les pistes présentées dans la première moitié sont menée à termes, mais parfois de manière forcée. Chaque personnage n'a pas une utilité flagrante, beaucoup sont mis sur la touche un long moment avant que leurs intrigues respectives soient conclues dans la précipitation. On sent clairement une volonté de mener à terme l'ensemble de ces arcs, mais tout ne paraît pas naturel, ni prévu de longue date. Un peu comme un puzzle, l'intrigue globale de la seconde saison est raffistolée pour ne pas laisser le spectateur sur sa fin, mais parfois dans la douleur tant l'ensemble ne parvient pas à utiliser efficacement l'ensemble du casting, ni à le développer. Sans entrer dans les détails, la deuxième saison sort une romance du chapeau avec un personnage jamais introduit, et achève le parcours de personnages qui n'avais quasiment pas été vus de tout le début de saison. Quel dommage, quand la variété de ces personnages constituait un des intérêts forts de la première saison.
Et sans parler d'arcs distincts, la deuxième saison donne parfois l'impression de ne pas savoir où elle va. Qu'à cela ne tienne, certains segments sont particulièrement intense et émotionnellement réussis, et les enjeux sont suffisament forts pour que le scénario tienne en haleine tout le long des 25 épisodes. Mais l'histoire des Innovators est particulièrement poussée, si bien que c'est par quelque twists et facilités scénaristiques que cette suite est amenée vers sa fin. Une écriture maladroite donc, qui a des qualités, mais qui se perd par son ambition un peu trop grande. Pour mener à bien l'ensemble, peut-être que la seconde saison aurait dû être une seule série de 50 épisodes.
Une chanson de paix et de cohésion
Peut-être alors que la personnalité phare de cette saison vient de son message hautement pacifique. Si la première moitié de Gundam 00 nous questionnait sur la possibilité d'un monde sans conflit, les 25 épisodes suivants abordent plutôt, de manière poétique, l'idée d'une utopie dans laquelle les Hommes pourraient se comprendre mutuellement. Le tout sous couvert de thématiques SF inédites de Gundam, notamment notre préparation aux communications avec des formes de vie extra-terrestre, ce qui pouvait déjà étonner à l'époque de la diffusion de la série. L'ensemble paraît parfois bien trop optimiste, voire naïf, mais demeure en accord avec l'évolution démesurée de l'aura mystique de Setsuna. Un ensemble qui tranche nettement avec la rationnalité des thèmes de la première saison, mais qui a son charme. Le soucis vient alors du fait que les deux moitiés appartiennent bien à une seule et même série. Mais prises telles quelles, les intentions thématiques de la deuxième saison sont envoutantes à leur manière, et ont le mérite d'aborder une belle morale, certes très utopique.
Notons que pour saisir ce que la deuxième saison entreprend au niveau de son histoire, de son ambiance et de ses sujets, il faudra visionner le film Gundam 00 : A Wakening of the Trailblazer, malheureusement indisponible en France. L'import reste une bonne solution, le film étant disponible aux Etats-Unis. Bien que son image soit mitigée auprès des fans, le long-métrage a le mérite d'apporter une fin cohérente par rapport à la deuxième saison, mais nettement moins vis à vis de la première.
Edition et adaptation
Comme c'est toujours le cas sur les séries Gundam éditées par @anime, la seconde moitié de Gundam 00 prend la forme d'un simple boitier plastique vendus avec un livret, le tout s'insérant dans la box fournie avec le premier volume. Lors de sa distribution, le volume a souffert d'un petit couac, et c'est le livret de Gundam Wing qui était inclus dans les premiers stocks des magasins. Fort heureusement, @anime s'est montré réactif pour proposer un livret de remplacement, offrant même un porte-clé Gundam, issu des stocks de goodies de Japan Expo et des précommandes, pour s'excuser de la gène occasionnée.
Parmi la petite quantité d'oeuvres Gundam doublées en français, il y a Gundam 00. Le travail sur la première saison était plus que qualitatif, et le doublage de cette suite ne fait pas exception à la règle. Les comédiens de la première moitié reprennent leurs rôles et s’accommode toujours autant à leurs personnages respectifs. On entend parfois cette tirage un poil galvaudée, comme quoi certains doublages français d'anime seraient réussis, tels que GTO, FullMetal Alchemist, Gurren Lagann et Gundam 00. Outre le fait que cet avis extrême ne colle pas à la réelle qualité des doublages francophones (car n'oublions pas que la Belgique est un acteur important du doublage d'anime), cette réputation qu'a la VF de la série n'est pas usurpée. On ne reviendra pas sur chaque rôle au cas par cas, mais le fait qu'une bonne variété de comédiens s'implique sur des personnages aux caractères variés se ressent. Pour certains, le passage a la saison 2 fut presque un challenge du fait du changement de psychologie de quelques figures. Mention spéciale à Adeline Chetail et Killian Leblanc, incarnant des Louise et Saji différents mais pertinents et crédibles.
Un Gundam de qualité ?
D'une manière globale, Gundam 00 est une bonne série Gundam, pour ne pas dire très bonne. Le fait qu'elle s'ancre dans un univers qui lui est propre par rapport à d'autres œuvres Gundam fait de la série une excellente porte d'entrée dans Gundam, et une amorce dans la saga qui a séduit de nombreux spectateurs. Mais la saison 2 n'est pas exempt de défauts : elle traite maladroitement ses personnages, et part dans une surenchère dans ses concepts, parfois presque mystique, ce qui la rend paradoxalement fascinante. Malgré une rupture totale avec la première saison, la deuxième moitié de la série animée constitue un divertissement ulra efficace et bien rythmé, avec un final en apothéose qui ravira les amateurs de beau spectacle. Au final, Gundam 00 n'est pas le Gundam le plus finement écrit, mais peut-être l'un des plus divertissants dans le registre du visionnage popcorn.
Mais, rappelons-le encore : la saison 2 ne marque pas la fin de Gundam 00, la conclusion étant développée dans un film jamais sorti en France pour l'heure. Difficile de savoir si @anime compte proposer cette suite inédite, tout dépendant du succès de cette réédition de la série animée dans nos contrées...