Ciné-Asie Chronique Ciné Asie - La Grande Muraille
Zhang Yimou... un nom qui a redéfini le cinéma asiatique, voire carrément le cinéma tout court, en l'espace de quelques films possédant une identité visuelle sans commune mesure: Hero; Le secret des poignards volants; La cité interdite... trois films grandioses qui ont fait de son réalisateur un virtuose dont on attend beaucoup...mais atteindre un tel niveau, susciter autant d’attentes est très souvent à double tranchant, ce n'est pas Tim Burton qui dira le contraire...
Les attentes pour le film La Grande Muraille étaient donc très importantes sans doute trop! Et que venaient faire Matt Damon et Pedro Pascal dans un film de Zhang Yimou, aux côtés du génial Andy Lau ? Que font des créatures fantastiques dans une fresque sur la Chine médiévale?
Alors, autant lever le suspens de suite: La grande muraille n'a rien d'un pur produit de Zhang Yimou, pas plus qu'il ne s'agit d'un film asiatique! C'est un film américain, réalisé par Zhang Yimou; des producteurs US ont été chercher le réalisateur pour un film qui ne lui appartient pas...et cela se ressent!
Ce n'est ni plus ni moins qu'un film de commande, à partir de là il faut revoir nos attentes sur le film à la baisse, et ce malgré le budget colossal de 135 millions de dollars investi dans ce film dont le projet date de 2011!
Un groupe d'Occidentaux se retrouvent perdus en plein désert de Chine, poursuivis par une bande de brigands... Ils cherchent la "poudre noire", une arme incroyable qui leur permettrait de dominer les champs de bataille...mais rapidement, les deux derniers survivants se retrouvent face à la Grande Muraille de Chine et son armée où ils sont fait prisonniers et se retrouvent mêlés à une incroyable bataille face à des monstres sauvages et sanguinaires, les TaoTai...
William, un grand guerrier sans foi ni loi va prêter main-forte à l'empire de Chine face à ses créatures d'un autre temps!
Très rapidement on retrouve l'identité visuelle du réalisateur, ne serait-ce que dans les décors désertiques absolument magnifiques qui accompagnent les premières minutes... Ensuite on découvre la grandiloquence de la Muraille en elle même, gigantesque, imposante, écrasante...tout simplement sublime! Puis on découvre les généraux de l'empire... Zhang Yimou a toujours adoré jouer avec les couleurs, le meilleur exemple étant bien entendu Hero, il s'en dégageait une poésie onirique; et ici les couleurs auront également leur importance, chaque corps d'armée étant symbolisé par une couleur et un animal (l'aigle rouge pour les archers, le lion noir pour les fantassins...)...mais quand on découvre les six généraux côte à côte avec leurs armures de six couleurs différentes et des casques représentant des animaux...on se dit qu'on est face à remake des Power Rangers (ou tout autre sentai de votre choix)...perte de crédibilité dramatique!
L'inquiétude s'empare alors du spectateur qui ne peut s’empêcher de se demander devant quel genre de film il est! Heureusement la présence rassurante de Andy Lau, acteur charismatique et déjà présent dans la filmographie de Yimou vient nous apaiser!
Puis arrive l'attaque des créatures...et alors là on est perdu, on a le sentiment qu'on nous rejoue la bataille du gouffre de Helm (Les deux tours - second film de la trilogie du Seigneur des anneaux) avec des lézards quadrupèdes en lieu et place des orques... Pas de fresque épique, mais bel et bien un film fantastique...
Et là la magie de Yimou opère: un incroyable ballet de couleurs se met en scène sur cette imposante muraille, une mise en scène dont il a le secret avec des (faux) plans séquence éblouissants viennent nous faire tourner la tête et on assiste alors à une bataille incroyable et épique, des milliers de figurants s'activent telles des fourmis sur ces kilomètres de mur... C'est beau, c'est envoûtant, c'est bluffant...mais et s'il avait tout donné dans cette scène? Et bien on n'est pas loin de la vérité!
Par la suite on ne retrouve plus tout à fait cette magie, si ce n'est très brièvement à deux autres moments du film, lors d'un bel hommage à un héros et à la fin du film avec les pimpantes couleurs dorées de la capitale et on se noiera dans une intrigue qui ne sert que de prétexte à mettre en scène des batailles!
Si Matt Damon fait le job, son personnage apparaît quelque peu insipide: on ne sait rien sur lui, ce qui est soulevé ne sera pas développé; il s'achète une conscience et un honneur en une demi-journée pour les beaux yeux de Jing Tian (il est vrai qu'elle est belle)...bref pas le personnage le plus attachant qu'on puisse trouver! D'autant qu'il se présente en sauveur qui sauve la situation à peine arrivée...Matt Damon est en train de devenir le nouveau Tom Cruise!
Puisqu'on en parlait, Jing Tian quant à elle porte le film en grande partie sur ses épaules: elle représente la bravoure, l'honneur et le respect de tout un peuple, le genre de personnage qu'on affectionne de voir dans de tels films!
Pedro Pascal (le pauvre Oberyn Martell de Game of Thrones) ne sert que de faire valoir à Matt Damon, et campe un personnage très décevant, et ne parlons pas de Willem Dafoe qui ne sert pas à grand-chose!
Et puis on retrouve donc Andy Lau, qui bien qu'ayant un rôle essentiel à l'intrigue apparaît tout de même particulièrement sous exploité pour un acteur de son niveau!
On pourrait avoir une lecture du film humaniste, lorsqu'on voit tous ces guerriers différents s'unir face à un ennemi commun...mais ce n'est pas fait avec suffisamment de subtilité pour être intéressant.
Alors que penser de ce film?
Si vous êtes un amateur de cinéma asiatique et que vous connaissez le travail de Zhang Yimou, autant dire que ce film va vous décevoir, vous perturber et vous laisser sans doute très sceptique... Mais si ce n'est pas le cas, que vous recherchez du grand spectacle avec des scènes d'actions dantesques alors ce film saura combler vos attentes!
Pour autant, grand spectacle ou pas, on a tout de même une intrigue minimaliste, des personnages creux et sans saveur...est ce que le visuel suffit pour sauver tout ça? Oui et non... Le film est certes impressionnant visuellement et si on décide de poser le cerveau, on en prend pour notre argent...mais il cela ne va malheureusement pas chercher plus loin! Au moins on ne s'ennuie pas.
Un film de Zhang Yimou qui n'en est pas un, avec des qualités visuelles indéniables, mais qui donnera surtout envie de revoir à nouveau Hero!
Les attentes pour le film La Grande Muraille étaient donc très importantes sans doute trop! Et que venaient faire Matt Damon et Pedro Pascal dans un film de Zhang Yimou, aux côtés du génial Andy Lau ? Que font des créatures fantastiques dans une fresque sur la Chine médiévale?
Alors, autant lever le suspens de suite: La grande muraille n'a rien d'un pur produit de Zhang Yimou, pas plus qu'il ne s'agit d'un film asiatique! C'est un film américain, réalisé par Zhang Yimou; des producteurs US ont été chercher le réalisateur pour un film qui ne lui appartient pas...et cela se ressent!
Ce n'est ni plus ni moins qu'un film de commande, à partir de là il faut revoir nos attentes sur le film à la baisse, et ce malgré le budget colossal de 135 millions de dollars investi dans ce film dont le projet date de 2011!
Un groupe d'Occidentaux se retrouvent perdus en plein désert de Chine, poursuivis par une bande de brigands... Ils cherchent la "poudre noire", une arme incroyable qui leur permettrait de dominer les champs de bataille...mais rapidement, les deux derniers survivants se retrouvent face à la Grande Muraille de Chine et son armée où ils sont fait prisonniers et se retrouvent mêlés à une incroyable bataille face à des monstres sauvages et sanguinaires, les TaoTai...
William, un grand guerrier sans foi ni loi va prêter main-forte à l'empire de Chine face à ses créatures d'un autre temps!
Très rapidement on retrouve l'identité visuelle du réalisateur, ne serait-ce que dans les décors désertiques absolument magnifiques qui accompagnent les premières minutes... Ensuite on découvre la grandiloquence de la Muraille en elle même, gigantesque, imposante, écrasante...tout simplement sublime! Puis on découvre les généraux de l'empire... Zhang Yimou a toujours adoré jouer avec les couleurs, le meilleur exemple étant bien entendu Hero, il s'en dégageait une poésie onirique; et ici les couleurs auront également leur importance, chaque corps d'armée étant symbolisé par une couleur et un animal (l'aigle rouge pour les archers, le lion noir pour les fantassins...)...mais quand on découvre les six généraux côte à côte avec leurs armures de six couleurs différentes et des casques représentant des animaux...on se dit qu'on est face à remake des Power Rangers (ou tout autre sentai de votre choix)...perte de crédibilité dramatique!
L'inquiétude s'empare alors du spectateur qui ne peut s’empêcher de se demander devant quel genre de film il est! Heureusement la présence rassurante de Andy Lau, acteur charismatique et déjà présent dans la filmographie de Yimou vient nous apaiser!
Puis arrive l'attaque des créatures...et alors là on est perdu, on a le sentiment qu'on nous rejoue la bataille du gouffre de Helm (Les deux tours - second film de la trilogie du Seigneur des anneaux) avec des lézards quadrupèdes en lieu et place des orques... Pas de fresque épique, mais bel et bien un film fantastique...
Et là la magie de Yimou opère: un incroyable ballet de couleurs se met en scène sur cette imposante muraille, une mise en scène dont il a le secret avec des (faux) plans séquence éblouissants viennent nous faire tourner la tête et on assiste alors à une bataille incroyable et épique, des milliers de figurants s'activent telles des fourmis sur ces kilomètres de mur... C'est beau, c'est envoûtant, c'est bluffant...mais et s'il avait tout donné dans cette scène? Et bien on n'est pas loin de la vérité!
Par la suite on ne retrouve plus tout à fait cette magie, si ce n'est très brièvement à deux autres moments du film, lors d'un bel hommage à un héros et à la fin du film avec les pimpantes couleurs dorées de la capitale et on se noiera dans une intrigue qui ne sert que de prétexte à mettre en scène des batailles!
Si Matt Damon fait le job, son personnage apparaît quelque peu insipide: on ne sait rien sur lui, ce qui est soulevé ne sera pas développé; il s'achète une conscience et un honneur en une demi-journée pour les beaux yeux de Jing Tian (il est vrai qu'elle est belle)...bref pas le personnage le plus attachant qu'on puisse trouver! D'autant qu'il se présente en sauveur qui sauve la situation à peine arrivée...Matt Damon est en train de devenir le nouveau Tom Cruise!
Puisqu'on en parlait, Jing Tian quant à elle porte le film en grande partie sur ses épaules: elle représente la bravoure, l'honneur et le respect de tout un peuple, le genre de personnage qu'on affectionne de voir dans de tels films!
Pedro Pascal (le pauvre Oberyn Martell de Game of Thrones) ne sert que de faire valoir à Matt Damon, et campe un personnage très décevant, et ne parlons pas de Willem Dafoe qui ne sert pas à grand-chose!
Et puis on retrouve donc Andy Lau, qui bien qu'ayant un rôle essentiel à l'intrigue apparaît tout de même particulièrement sous exploité pour un acteur de son niveau!
On pourrait avoir une lecture du film humaniste, lorsqu'on voit tous ces guerriers différents s'unir face à un ennemi commun...mais ce n'est pas fait avec suffisamment de subtilité pour être intéressant.
Alors que penser de ce film?
Si vous êtes un amateur de cinéma asiatique et que vous connaissez le travail de Zhang Yimou, autant dire que ce film va vous décevoir, vous perturber et vous laisser sans doute très sceptique... Mais si ce n'est pas le cas, que vous recherchez du grand spectacle avec des scènes d'actions dantesques alors ce film saura combler vos attentes!
Pour autant, grand spectacle ou pas, on a tout de même une intrigue minimaliste, des personnages creux et sans saveur...est ce que le visuel suffit pour sauver tout ça? Oui et non... Le film est certes impressionnant visuellement et si on décide de poser le cerveau, on en prend pour notre argent...mais il cela ne va malheureusement pas chercher plus loin! Au moins on ne s'ennuie pas.
Un film de Zhang Yimou qui n'en est pas un, avec des qualités visuelles indéniables, mais qui donnera surtout envie de revoir à nouveau Hero!
De China [784 Pts], le 16 Janvier 2017 à 16h21
Dommage !!!