Jeux Video Test du jeu BRINK sur Xbox 360
Le jour se lève sur l'ancienne cité azurée. Tout n'est plus que ruine, et les seuls souvenirs d'une vie passée, poussés par le vent, s'envolent au milieu d'un rayon de soleil. Un astre aux lueurs écrasantes, qui a fait de cette ville un cimetière de songes, une promesse n'ayant plus rien de vivant. Le corps d'une jeune femme, criblé de balles, gît tout en haut d'une grue. Une colombe abattue en plein vol. Mirror's Edge sommeille, BRINK veille.
Conte de l'Arche
Après une lente et régulière évolution des conditions climatiques, tous les continents ont été rayés de la carte par la montée des eaux. Une ville flottante appelée Arche, jusqu'alors protégée puisqu’auto-suffisante, n’abritait qu'une élite fortunée de la population. Prévue pour accueillir un maximum privilégié de cinq-mille âmes, la cité a rapidement été prise d'assaut par d'innombrables réfugiés en quête d'une terre où survivre. Manque de ressources, de nourriture et surpopulation ont vite abouti sur l'inévitable : la scission des habitants en deux camps, pour le contrôle de l'Arche. Dans un avenir proche, Résistance et Sécurité s'affrontent pour tenter de fuir la cité, ou au contraire lui redonner son éclat d'antan. BRINK, de par son nom (bord, frontière en anglais) et son postulat de départ, amène un concept de dualité très intéressant.
Mets tes bots
Fort d'un passif qui compte notamment Wolfenstein : Enemy Territory, Splash Damage est décidément un spécialiste du jeu en équipe. En effet les amateurs de frags en compétition, à la Call of Duty, risquent d'être déconcertés d'entrée, puisqu'aucun compteur de morts n'est présent. C'est à la fois la fierté et la plus grosse crainte du développeur, qui insiste sur le fait que BRINK récompense le jeu en équipe ou "teamplay", plus que toute autre chose.
Il suffit d'observer le contenu, en plus des nombreuses vidéos explicatives, pour comprendre les tenants et aboutissants du soft. Véritable course de fond, BRINK ne livre son potentiel que par de petites touches, et il y a fort à parier que de nombreux impatients déchanteront très vite. Accepter la désillusion de la première trempe, en affrontement "humain contre humain", fait partie intégrante de l'apprentissage du système de jeu. Ainsi et avant de rejoindre le vrai front, l'unique mode campagne du titre permet de créer ses premières tactiques, aux côté de joueurs réels ou de bots gérés par la machine. Rien d'exceptionnel cela dit, puisqu'à part quelques cutscenes, l'impression de jeu multijoueur "en solo" est constamment présente.
Outre une option de jeu libre, le dernier mode intitulé "défi" nous donne une idée de la robustesse de l'IA ennemie. Malgré ses limites (elle est peu réactive et encore moins douée d'anticipation), celle-ci n'hésite pourtant pas à abuser de raccourcis ou de capacités spéciales. Pour le reste, ces défis consistent en l'accomplissement d'objectifs très classiques comme défendre le trajet d'un véhicule ou capturer successivement plusieurs zones avant la fin du temps imparti.
Votre mission si vous l'acceptez…
Taillé uniquement pour le multijoueur, BRINK offre le choix d'incarner quatre classes elles aussi classiques, mais très complètes. Le soldat - dont la puissance de feu est supérieure - peut poser des charges explosives ou ravitailler ses alliés en munitions, tandis que le médecin s'occupe de ressusciter et redonner des points de santé aux coéquipiers. L'ingénieur, quant à lui, peut installer des tourelles défensives, des mines et autres gadgets, alors que l'opérateur est un as du camouflage et du piratage des donnée ennemies. Là où BRINK innove, c'est dans la possibilité de changer de classe à n'importe quel moment, pour peu que l'on trouve un ordinateur prévu à cet effet. En définitive, aucune tactique ne se suffit à elle même, et chacun est dépendant des choix de ses compères. A la frontière d'un combat entre deux visions de l'Ark, le titre joue à fond la carte du coopératif et s'en donne les moyens. Dans une nuée de FPS consoles "à la ruée du frag", BRINK ne sonne peut-être pas comme une révolution, mais apporte un peu d'air frais qu'il serait dommage de juger à la hâte.
Au cœur de la bataille
D'un seul coup d’œil, on peut observer quelle classe manque de personnel et ainsi s'adapter aux besoins de l'équipe. Dans le même ordre d'idée, il est possible d'accomplir des objectifs secondaires, allant de la construction d'un pont ou d'une mitrailleuse défensive, à la protection d'un allié défini. Ces options peuvent paraître très facultatives contre l'IA (qui s'occupe en général de foncer tête baissée sur l'objectif principal), mais finissent par devenir indispensables contre de vrais joueurs, tant l'avantage qu'on récupère sur le terrain est crucial.
Le système S.M.A.R.T - clairement récupéré du gameplay de Mirror's Edge - vous permet d'effectuer automatiquement toutes sortes d'acrobaties, de la simple glissade à la course verticale contre le pan d'un mur. Sachez cependant que ce choix morphologique n'est pas qu'esthétique. Ainsi les costauds peuvent certes s'équiper de grosses mitrailleuses, mais sont en contrepartie plus lents et cloués au sol. A l'extrême opposé, le joueur optant pour une carrure plus fine, s'expose donc à une mort précipitée, mais dispose d'une agilité accrue. Et ce choix cornélien trouve tout son intérêt dans le design général des huit maps que contient le jeu. Principalement composé d'obstacles et de couloirs étriqués, le terrain regorge de passages aussi dangereux qu'exploitables.
Sur la ligne
Malgré une personnalisation d'armes et de personnages très poussée, la version console du titre ne brille pas par son aspect technique. Sous le ciel trompeur de l'Ark, l'affichage des textures est à la peine, et les décors manquent parfois de visibilité. Un enrobage graphique limité qui s'accorde également avec le relatif manque de variété dans les cartes proposées à la sortie du jeu. Constatons également l'étrange faculté des bots à ne prendre aucune bonne décision, dès lors qu'ils rejoignent le camp allié. Traitres !
Miroir brisé ?
On a tout vu, tout entendu de BRINK. Imposture ou jeu sympa sans véritable fond ? Une chose est sûre, comme Mirror's Edge en son temps, le jeu de Splash Damage reprend avec brio le rôle du sacrifié. BRINK ne fait et ne fera jamais d'ombre aux superproductions "pop-corniennes", qui tournent encore en boucle dans des millions de cerveaux. L'Ark est destiné à rester dans l'ombre, théâtre d'une lutte entre une Résistance schizophrène et une Sécurité abusant de ses pouvoirs. Aux frags en série, Splash Damage répond avec l'entraide à tout prix. Un combat perdu d'avance… avec panache.
16/20
Chroniqueur : Argod Argam
Conte de l'Arche
Après une lente et régulière évolution des conditions climatiques, tous les continents ont été rayés de la carte par la montée des eaux. Une ville flottante appelée Arche, jusqu'alors protégée puisqu’auto-suffisante, n’abritait qu'une élite fortunée de la population. Prévue pour accueillir un maximum privilégié de cinq-mille âmes, la cité a rapidement été prise d'assaut par d'innombrables réfugiés en quête d'une terre où survivre. Manque de ressources, de nourriture et surpopulation ont vite abouti sur l'inévitable : la scission des habitants en deux camps, pour le contrôle de l'Arche. Dans un avenir proche, Résistance et Sécurité s'affrontent pour tenter de fuir la cité, ou au contraire lui redonner son éclat d'antan. BRINK, de par son nom (bord, frontière en anglais) et son postulat de départ, amène un concept de dualité très intéressant.
Mets tes bots
Fort d'un passif qui compte notamment Wolfenstein : Enemy Territory, Splash Damage est décidément un spécialiste du jeu en équipe. En effet les amateurs de frags en compétition, à la Call of Duty, risquent d'être déconcertés d'entrée, puisqu'aucun compteur de morts n'est présent. C'est à la fois la fierté et la plus grosse crainte du développeur, qui insiste sur le fait que BRINK récompense le jeu en équipe ou "teamplay", plus que toute autre chose.
Il suffit d'observer le contenu, en plus des nombreuses vidéos explicatives, pour comprendre les tenants et aboutissants du soft. Véritable course de fond, BRINK ne livre son potentiel que par de petites touches, et il y a fort à parier que de nombreux impatients déchanteront très vite. Accepter la désillusion de la première trempe, en affrontement "humain contre humain", fait partie intégrante de l'apprentissage du système de jeu. Ainsi et avant de rejoindre le vrai front, l'unique mode campagne du titre permet de créer ses premières tactiques, aux côté de joueurs réels ou de bots gérés par la machine. Rien d'exceptionnel cela dit, puisqu'à part quelques cutscenes, l'impression de jeu multijoueur "en solo" est constamment présente.
Outre une option de jeu libre, le dernier mode intitulé "défi" nous donne une idée de la robustesse de l'IA ennemie. Malgré ses limites (elle est peu réactive et encore moins douée d'anticipation), celle-ci n'hésite pourtant pas à abuser de raccourcis ou de capacités spéciales. Pour le reste, ces défis consistent en l'accomplissement d'objectifs très classiques comme défendre le trajet d'un véhicule ou capturer successivement plusieurs zones avant la fin du temps imparti.
Votre mission si vous l'acceptez…
Taillé uniquement pour le multijoueur, BRINK offre le choix d'incarner quatre classes elles aussi classiques, mais très complètes. Le soldat - dont la puissance de feu est supérieure - peut poser des charges explosives ou ravitailler ses alliés en munitions, tandis que le médecin s'occupe de ressusciter et redonner des points de santé aux coéquipiers. L'ingénieur, quant à lui, peut installer des tourelles défensives, des mines et autres gadgets, alors que l'opérateur est un as du camouflage et du piratage des donnée ennemies. Là où BRINK innove, c'est dans la possibilité de changer de classe à n'importe quel moment, pour peu que l'on trouve un ordinateur prévu à cet effet. En définitive, aucune tactique ne se suffit à elle même, et chacun est dépendant des choix de ses compères. A la frontière d'un combat entre deux visions de l'Ark, le titre joue à fond la carte du coopératif et s'en donne les moyens. Dans une nuée de FPS consoles "à la ruée du frag", BRINK ne sonne peut-être pas comme une révolution, mais apporte un peu d'air frais qu'il serait dommage de juger à la hâte.
Au cœur de la bataille
D'un seul coup d’œil, on peut observer quelle classe manque de personnel et ainsi s'adapter aux besoins de l'équipe. Dans le même ordre d'idée, il est possible d'accomplir des objectifs secondaires, allant de la construction d'un pont ou d'une mitrailleuse défensive, à la protection d'un allié défini. Ces options peuvent paraître très facultatives contre l'IA (qui s'occupe en général de foncer tête baissée sur l'objectif principal), mais finissent par devenir indispensables contre de vrais joueurs, tant l'avantage qu'on récupère sur le terrain est crucial.
Le système S.M.A.R.T - clairement récupéré du gameplay de Mirror's Edge - vous permet d'effectuer automatiquement toutes sortes d'acrobaties, de la simple glissade à la course verticale contre le pan d'un mur. Sachez cependant que ce choix morphologique n'est pas qu'esthétique. Ainsi les costauds peuvent certes s'équiper de grosses mitrailleuses, mais sont en contrepartie plus lents et cloués au sol. A l'extrême opposé, le joueur optant pour une carrure plus fine, s'expose donc à une mort précipitée, mais dispose d'une agilité accrue. Et ce choix cornélien trouve tout son intérêt dans le design général des huit maps que contient le jeu. Principalement composé d'obstacles et de couloirs étriqués, le terrain regorge de passages aussi dangereux qu'exploitables.
Sur la ligne
Malgré une personnalisation d'armes et de personnages très poussée, la version console du titre ne brille pas par son aspect technique. Sous le ciel trompeur de l'Ark, l'affichage des textures est à la peine, et les décors manquent parfois de visibilité. Un enrobage graphique limité qui s'accorde également avec le relatif manque de variété dans les cartes proposées à la sortie du jeu. Constatons également l'étrange faculté des bots à ne prendre aucune bonne décision, dès lors qu'ils rejoignent le camp allié. Traitres !
Miroir brisé ?
On a tout vu, tout entendu de BRINK. Imposture ou jeu sympa sans véritable fond ? Une chose est sûre, comme Mirror's Edge en son temps, le jeu de Splash Damage reprend avec brio le rôle du sacrifié. BRINK ne fait et ne fera jamais d'ombre aux superproductions "pop-corniennes", qui tournent encore en boucle dans des millions de cerveaux. L'Ark est destiné à rester dans l'ombre, théâtre d'une lutte entre une Résistance schizophrène et une Sécurité abusant de ses pouvoirs. Aux frags en série, Splash Damage répond avec l'entraide à tout prix. Un combat perdu d'avance… avec panache.
16/20
Chroniqueur : Argod Argam