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Manga Chronique série manga - Inu Yasha

Dimanche, 10 Avril 2016 à 10h00

S'il y a bien une chose qui démarque bien souvent le shonen des autres types de manga, c'est par sa longueur. Les aventures proposées s'étalent dans la plupart des cas sur des dizaines et dizaines de tomes à tel point que certaines séries dépassent les cent volumes, ce qui reste tout de même aussi rare qu'impressionnant. Cependant la longueur n'est pas forcément gage de qualité, et quelques séries auront démontré ceci en proposant des arcs narratifs qui s'étalent bien trop, à défaut de perdre le lecteur et sa passion pour la lecture de ladite série. Pourquoi parlons-nous de tout cela ? Et bien, car Inu Yasha est un exemple de choix face à ces propos.


Derrière ce shonen long de 56 volets se trouve Rumiko Takahashi, un nom qui n'est pas censé vous sembler anodin si vous baignez dans la culture manga depuis un moment puisqu'il s'agit tout simplement d'une mangaka les plus célèbres. Si sa série phare reste Ranma 1/2 et que l'actuel Rinne a le vent en poupe (surtout au Japon), sa plus grande histoire est Inu Yasha, un shonen d'aventure qui fut publié de 1997 à 2009 dans le magazine Shonen Sunday de Shogakukan. Si la série n'a peut être pas eu le succès escompté chez nous, elle fut très populaire au Japon au point d'avoir droit  à la traditionnelle adaptation en anime, mais aussi en films. L'anime fut également diffusé en France, mais cela n'a pas forcément boosté plus que ça les ventes de sa version papier. Cela se comprend un peu du fait qu'une série si longue a de quoi effrayer le jeune lecteur qui voudrait commencer la série et qui se retrouve avec une cinquantaine de tomes à acheter, mais surtout avant tout à trouver, la série étant plutôt rare dans les rayons des librairies.


L'histoire du manga nous entraîne à suivre une jeune fille, Kagome, dont la vie s'avère tout à fait classique : elle va à l'école, rencontre ses amis, vit avec sa famille, rien de surprenant donc. Mais un jour en s'approchant de trop près du puits présent dans le petit temple de sa maison, elle va tomber dedans et se retrouver projetée dans une sorte de dimension parallèle la ramenant dans le passé, lors de la période Sengoku. Il lui faudra pas longtemps pour se rendre compte que toutes les légendes sur le folklore nippon sont vraies et que ce monde est peuplé de monstres en tout genre, ayant rarement un comportement amical envers les humains. Rapidement elle va surtout croiser la route d'Inu Yasha qui est un hanyo, soit mi-homme mi-démon. De fil en aiguille, elle va se retrouver au coeur d'un conflit au sujet d'une perle, la perle de Shikkon, et va la détruire en plein de morceaux... Mais le problème est là : cette perle contient un gigantesque pouvoir, et le fait que plein de personnes vont pouvoir l'utiliser par le biais de ces morceaux éparpillés partout fait que le monde devient dangereux et qu'il va vite falloir retrouver tous les morceaux de la perle ! Cela le plus rapidement possible, car un ennemi puissant au nom de Naraku semble lui aussi s'intéresser de près à cette perle...


Le synopsis est donc plutôt simple, voire classique : un personnage qui se trouve dans un monde qu'il ne connaît pas, de nombreuses rencontres au programme, des pouvoirs, de la magie, et bien sûr des ennemis puissants. Mais ce qui nous intéresse avant tout est la manière de comment cette auteure va gérer la chose, elle qui est réputée pour ses histoires aux multiples situations comiques. Et on va vite rentrer dans le vif du sujet en annonçant qu'Inu Yasha a sans doute autant de qualité que de défauts. Attardons-nous d'abord sur ce qui rend le titre unique dans le bon sens du terme. La force d'Inu Yasha est peut-être d'abord ses personnages principaux : rapidement attachants, on reconnaît tout de suite la patte de l'auteure avec des interactions entre les personnages bien maîtrisées notamment quand il s'agit de jouer sur le registre de l'humour. La relation entre Kagome et Inu Yasha est intéressante et met en avant un des thèmes principaux du manga, à savoir l'amour. D'autres personnages tirent leur épingle du jeu comme le duo Sango et Miroku, le solitaire Koga, le petit renard Shippo ou encore bien sûr Sesshomaru, le frère d'Inu Yasha. Le manga a l'avantage de nous dépeindre une grande partie du folklore nippon avec des dessins très efficaces et surtout une grande richesse, de nombreux yokaï passent sous le trait de Rumiko Takahashi et sur ce plan-là le dépaysement est garanti.


Mais voilà, il faut aussi dire de suite une chose : le manga est long. Trop long. Et pourquoi ce sentiment de longueur ? Tout simplement, car les scènes se répètent encore et encore, à tel point qu'on a souvent l'impression que l'auteure nous redessine les mêmes chapitres avec juste des faciès de méchants différends. Car si Inu Yasha a tout du shonen entre ce qui est combat, technique, compagnons, etc., il le fait très maladroitement. Ainsi les combats s'avèrent assez plats et même flous vers la fin, un peu à l'instar de combats que l'on peut trouver dans Saint Seiya...mais en moins bien. Les personnages, aussi attachants qu'ils soient, se tournent trop souvent au ridicule en répétant les mêmes faits et gestes comme pour certains qui refusent d'accompagner nos héros pour faire leur route à part, sauf qu'ils se croiseront à nouveau dans 3 tomes (sur 56, je vous laisse faire le calcul...). Frustration, voilà le mot qui pourrait caractériser une bonne partie de la lecture du titre. Sur autant de tomes, il est quand même impressionnant de voir que l'ennemi du début tiendra toute la série, en apparaissant régulièrement, mais en fuyant à chaque fois. Pour donner une comparaison, Inu Yasha a un petit côté similaire à l'anime de Pokémon...et ce n'est pas la meilleure des comparaisons. On rajoute à ça un côté kitsch avec les héros qui crient le nom de leur technique - souvent unique pour la plupart d'entre eux d'ailleurs - à chaque fois en indiquant ce que c'est (du genre : "Le Kaza-ana !!!") et on se retrouve avec quelques défauts vraiment notables qui rendent la lecture moins palpitante qu'elle aurait pu l'être.


Au final, c'est assez dur de conseiller ou non le titre. En effet il y a d'autres shonen bien plus intéressants à lire en priorité et il sera dur aussi de s'attaquer à Inu Yasha après avoir une vaste culture dans le shonen. Le titre est en fait en dents de scie et osons le dire, possède bien vingt tomes de trop. Car si d'un côté l'univers donne l'impression que nos héros ne font que traverser un couloir rempli de villages similaires, on est toujours curieux de savoir quelle sera la prochaine découverte de nos compagnons. Le personnage d'Inu Yasha en soi est intéressant notamment par son passé et on aime le voir évoluer au côté de Kagome, surtout lorsque celle-ci rentre dans son monde avec lui et qu'il doit s'y adapter. Si certains passages sont anecdotiques, d'autres par contre nous proposent des moments vraiment très forts, avec notamment un pic de très bonne facture où pendant quelques volets nous suivons un conflit entre deux grands méchants qui cherchent à s'absorber l'un l'autre.

Ainsi, Inu Yasha mérite-t-il d'être lu ? Oui. Malgré ses nombreux défauts, Rumiko Takahashi arrive à insuffler un certain charme à ses personnages qui nous donne envie de les suivre jusqu'au bout de leur aventure. Mais d'autre part, retenez bien que le titre s'avère assez flemmard en suivant une trame très redondante et un dessin agréable à l'oeil, mais qui lui aussi se répète dans ses plans.
Un manga qui a de quoi plaire c'est certain, à condition d'être préparé à l'idée, d'être patient et de ne pas être trop pointilleux.
L'avis du chroniqueur
Kiraa7

Dimanche, 10 Avril 2016
14 20

commentaires

HOMS Laurent

De HOMS Laurent, le 10 Avril 2016 à 12h55

Excellent manganews, inuyasha est une fabuleuse aventure,  nul besoin d'être très long pour voyager ! J'adore ce manga 

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