Drama Chronique drama - Fuyu no Sakura
Si Fuyu no Sakura est parvenu à atteindre une moyenne de taux d'audience de 14% et bénéficier d'un pic d'audimat de 16,1% pour son neuvième et dernier épisode, ce n'est pas par hasard. TBS a effectivement gagné son pari en choisissant à la fois acteurs réputés et appréciés par les jeunes. On retrouve notamment Tsuyoshi Kusanagi (Boku no aruku michi, Koi ni ochitara, Ninkyo Helper...), membre des SMAP, et Miki Imai (Ashita ga aru kara, Yomigaeru kinro, Brand...), faisant son grand retour sur le petit écran après onze années d'absence. Cette dernière est néanmoins adorée par les japonais pour son ancienne carrière de chanteuse. À leurs côtés, deux des plus grandes figures montantes du moment : Takeru Satô (Kamen Riden Den-O, Bloody Monday, Q10...) et Rosa Katô (Jotei, Oh! My Girl!!, Koishite Akuma...).
Un étrange scénario
Dès le premier épisode, le scénario semble tiré par les cheveux. Monami Ishikawa (Miki Imai) est une mère au foyer partant seule en voyage à Yamagata afin de voir les cerisiers fleurissant en hiver. Elle se fait agresser et voler son sac à main, avant que Tasuku Inaba (Tsuyoshi Kusanagi) vienne lui porter secours. Cette dernière perd la mémoire suite au choc et puisque personne ne peut l'héberger, Tasuku se porte volontaire. Ce souffleur de verre s'occupe de sa mère mourante ayant perdu la mémoire. Il a dû traverser beaucoup de souffrances dans son enfance par sa faute, son petit frère (Hajime Inaba), jeune médecin, étant parti à Tokyo afin de fuir le foyer.
Monami fait divers examens à l'hôpital de la ville alors que sa mémoire revient petit à petit. Elle se rend rapidement compte qu'elle a sûrement voulu partir seule afin de se libérer d'un foyer étouffant. Sa famille ne fait d'ailleurs pas de recherches pour ne pas porter préjudice à l'hôpital que son mari (Masanobu Takashima) dirige. Les deux inconnus sont de plus en plus attirés, mais le sac est finalement retrouvé. Son époux et sa fille viennent donc rapidement la chercher alors qu'elle cache le fait d'avoir logé chez un autre homme. Tasuku découvre néanmoins que Monami est atteinte d'une tumeur et cherche à la revoir afin de lui transmettre les résultats des examens. Cela ne représente qu'un tiers des éléments de cet épisode et la complexité des liens entre protagonistes ne va pas en s'arrangeant...
Un drama jouant sur la psychologie des personnages
Un point d'honneur est mis sur la personnalité des protagonistes. Nous avons tout d'abord une femme soumise, subissant en silence des violences mentales de la part de son mari et de sa belle-mère afin de ne pas perdre sa fille. Le fait que cette dernière, toujours enjouée, ne se rende compte de rien paraît complètement improbable. Tasuku Inaba et Koichi Ishikawa sont également différents en tous points. Il y a d'un côté un pauvre ouvrier excessivement gentil, candide, cachant ses sentiments pour ne pas briser une famille, et de l'autre un mari exécrable voulant manipuler sa femme comme une marionnette, mais ne se dérangeant pas pour la tromper avec sa « meilleure amie ».
Tout est également fait pour que la belle-mère (Kyôko Enami) ne se souciant que de la réputation de l'hôpital familial paraisse insupportable aux yeux des spectateurs. Le drama tourne donc en rond et devient rapidement épuisant. Les passages mettant en scène Hajime Inaba (Takeru Satô) et Anna Mukai (Rosa Katô) se disputant comme un vieux couple sont les seuls à diffuser un peu de fraîcheur. Une fois que Monami avoue qu'elle n'a plus longtemps à vivre et ne souhaite pas subir l'opération pour garder ses souvenirs, le drama prend une tournure d'autant plus inattendue. Elle souhaite simplement ne pas oublier sa fille et finir un livre de recette avant de mourir, mais son mari est atteint d'une jalousie maladive. Puisqu'il pense qu'elle veut garder ses souvenirs avec Tasuku, ce chirurgien hors-pair fait tout pour essayer de l'opérer car il veut être sûr de lui faire perdre la mémoire. La belle-mère change subitement de côté pour la soutenir, se rend compte des problèmes de son fils et devient sa meilleure alliée comme si leur relation avait toujours été parfaite...
La bande-son de la série n'est pas inoubliable, mais porte tout de même bien le drama. Les musiques mettant en scène le mari parviennent à nous agacer ou nous mettre la chair de poule par moments, tandis que celles des passages dédiées au pseudo couple sont apaisantes. Masanobu Takashima interprète d'ailleurs parfaitement son rôle puisque chacune de ses apparitions est agaçante. Les passages où il fait preuve de violence, renforcés à l'aide de gros plans serrés dans l'obscurité, sont assez cliché, mais restent convaincants.
Fuyu no sakura n'est ni le drama du siècle ni celui de l'année, mais reste satisfaisant avec du recul. Jouant volontairement sur les nerfs des spectateurs, tout le monde ne pourra néanmoins pas en dire autant. Il faudra attendre la seconde moitié du drama pour que Tasuku se réveille enfin. La série devient alors plus abordable et agréable à regarder. Le rythme est long, mais l'on se presse de connaître le dénouement au fil de la série. Puisque le drama est basé sur une histoire sentimentale, il ne faut pas s'attendre à une grosse production. Le budget est presque entièrement consacré aux acteurs même si le jeu des deux protagonistes n'est pas impérissable. Il est également dommage que Takeru Satô et Rosa Katô n'aient pas été davantage mis en avant. Cela aurait permis d'alléger les premiers épisodes et de garder en haleine plus de spectateurs.
13/20
Chronique par chtite_asu