Culture Géo Histoire spécial Japon

Je ne peux pas juger le contenu des autres articles, mais celui sur les geishas manque de rigueur sur certains points. Texte court, expéditif et confus par endroits, on ressent plus la contrainte de pondre un article - numéro spécial japon oblige - que le véritable intérêt pour le sujet. Quelques mots de japonais, quelques dates, pour essayer de donner un peu de profondeur, mais au final l'article reste superficiel. On ne peut pas dire que les photos rattrapent le coup: peu interessantes, sur plusieurs pages pour rendre l'article un peu plus fourni, de toute évidence le choix a été vite expédié (et trompeur, je développerai plus bas). Il aurait été vraiment intéressant que l'auteur pousse ses recherches jusqu'à permettre aux néophytes de distinguer Tayu et Geisha. Car malheureusement la confusion est très répandue et a beaucoup contribué à tous les fantasmes qui se sont formés autour de l'image de la geisha (et que l'auteur entretient sans jamais oser le dire franchement). Les tayu sont ici mentionnées certes, courtisanes de haut-rang (non des grandes geishas comme on l'entend parfois), mais à aucun moment on ne précise que tayu et geisha sont 2 professions différentes. L'auteur l'a-t-il seulement compris ? On nous parle de tayu, prostituées de basse-classe, de geishas et tout cela en quelques lignes mais bien sûr on n'approfondit pas, laissant le lecteur penser au que tout ce petit monde fait le même métier. Même si l'auteur a certaines tournures de phrases sentant les préjugés (et ce dès les quelques lignes sous le titre: elles excellaient dans [...] la science de l'amour - bonjour les vieux clichés pour appâter le lecteur...), les geishas ne font pas partie des yujos (prostituées/courtisanes), alors que les tayu oui. C'est extrêmement regrettable que cette différence n'est pas été soulignée ici car aujourd'hui encore peu de gens arrivent à (ou veulent faire l'effort) de les distinguer. J'ai moi-même pu constater dans des jaquettes de dvd, des résumés de livres et même des sous-titres de films que Tayu, Oiran, courtisane étaient traduits sans complexe par Geisha... (Vive le surf sur les vieux fantasmes pour faire vendre ! A moins que l'on ne croit les gens trop stupides pour apprendre à faire la différence) Beaucoup d'estampes présentant des courtisanes de haut-rang (tayu et oiran) sont prises pour des geishas (et oui toutes ces femmes avec des coiffures pleines de grands pics à cheveux ne sont pas des geishas, et pourtant c'est toujours la 1ère image qui vient l'esprit). Et hélas on a un parfait exemple de cette confusion avec cet article de Géo: à la page 78, on nous présente une geisha et une maiko, sauf qu'en réalité il s'agit d'une tayu et de sa kamuro (apprentie). Je me sens obligé de justifier: l'ostentation des tenues et coiffures des tayu/oiran permet au premier coup d'oeil de les distinguer des geisha. Les getas gigantesques et fendues, les pieds nus, l'obi noué sur le devant, l'encombrante masse de tissus dans laquelle elles sont enveloppées et toujours cette fameuse coiffure et ses ornements si distinctifs. Tout cela vous permet de reconnaître une tayu/oiran. Les geishas ont des getas beaucoup moins hautes, portent des tabis dedans, nouent leur obi dans le dos et ont des tenues beaucoup plus simples et austères. Sincèrement je ne comprends pas comment une photo de tayu a pu se retrouver là. Pour un magazine qui a une réputation de sérieux et qui a un lectorat de bonne taille, ça la fout vraiment mal ! (si vous me passez l'expression...)

Bref, après ça je ne peux que vous conseiller de faire vos propres recherches sur les différences entre tayu, oiran et geisha (wikipédia est un bon début dans ce cas)

Je me permets de rajouter une petite image toute simple sur les différences vestimentaires entre geisha et courtisanes:

http://i982.photobucket.com/albums/ae301/icazakura/tumblr/oirangeisha.jpg

Un excellent numéro, beaucoup mieux réalisé que certains autres magazines portant globalement sur le même sujet. On y trouve beaucoup de sujets classiques très bien expliqués, où les rédacteurs ne nous perdent dans une ribambelle d'infos qui ne nous disent rien. L'interview est également très intéressante, en bref je l'ai dévoré !!

Je l'ai acheté aujourd'hui et je ne suis pas déçue.

il faudras que j'aille l'acheter en librairie. ça a l'air super.

Je l'ai commandé aussi, l'article sur Sekigahara m'intéresse beaucoup.

A combiner avec le numéro de l'Histoire sorti il y a quelques semaines, consacré à la seconde guerre dans le Pacifique.

Il a l'air très intéressant!

Déjà reçu chez moi, j'y ait jeter un oeil et il a l'air vraiment bien construi comme à chaque fois avec Géo, j'ai hâte de pouvoir le regarder plus en détail!