Culture Kiraa vous présente le Japon - Balade au mont Mitake

Vous savez, la vie à Tokyo a beaucoup d'avantages : déjà par le fait d'être une ville très attractive dans laquelle on ne peut s'ennuyer, mais surtout car la capitale se situe très près des montagnes et de la mer. Ainsi les tokyoïtes ont souvent pour habitude de profiter de leur week-end en allant prendre un grand bol d'air frais sur les collines environnantes.  Vous vous doutez que si je vous parle de ça, c'est parce que je m'y suis rendu le week-end dernier bien sûr !

Il y a deux montagnes facilement accessibles depuis Tokyo et surtout rapidement : Mitake et Takao. Je suis allé au mont Takao en automne pour admirer les arbres dressant de formidables feuilles rouges et je vous montrerai ça certainement dans un prochain article. La semaine dernière, c'est donc au mont Mitake que je me suis rendu. Comme dit précédemment il n'est pas long de se rendre là-bas et on peut très bien faire ce genre de sortie un peu à l'improviste, surtout que la journée ne revient pas à bien cher. Pas besoin non plus d'acheter des billets de train à l'avance, on utilise la carte de métro et après 1h30 de trajet, on arrive à destination.
Pour la petite touche d'histoire, le mont Mitake est haut de 929m, possède la plus forte pente de la région (22%),  mais est aussi réputé pour avoir plein de fleurs violacées - les anemonopsis macrophylla - une espèce très rare que l'on ne trouve que principalement sur un des versants de cette montagne. Escalader Mitake n'est pas difficile et est surtout la promesse de merveilleux paysages...

Je me suis donc levé aux alentours de 6h30 (car j'habite à presque 1h de Tokyo tout de même) pour un rendez-vous à 8h à la gare de Shinjuku pour y retrouver mes amis. Une fois tout le monde réuni, c'est l'heure du départ pour la montagne, et ce en enchainant plusieurs métros. Au final, après 1h de trajet pour aller à Tokyo + 1h30 pour aller à Mitake, nous voici à destination en fin de matinée. On descend à la station, on va dans un convini (les types de magasins ouverts 7j/7, 24h/24) histoire de s'acheter à manger et à boire pour toute la journée car on le connait le piège des prix en haut des montagnes ;). Avant de prendre le bus, il fut agréable d'admirer les montagnes environnantes dont on pouvait avoir un aperçu déjà dans le métro. Certaines sont mêmes assez impressionnantes avec une forêt les recouvrant parfaitement, comme si elle avait été ajoutée par l'homme au centimètre près.
 On prend donc un bus pour nous mener au funiculaire qui lui nous mène directement au sommet de la montagne. Bien sur tout est faisable à pied mais vu la pente et l'heure déjà un peu tardive par rapport à nos prévisions, nous avons préféré cette option. Une fois au sommet, c'est en fait là que le tout devient intéressant, car c'est là que commence véritablement la balade à travers la montagne.






Après avoir admiré la vue splendide sur tout Tokyo, on se faufile dans un petit chemin plutôt discret mais qui est le seul moyen de continuer la randonnée à pied (il me semble avoir vu un téléphérique aussi et je crois même que c'est un téléphérique à une place, quelque chose d'assez innovant d'ailleurs). On se retrouve à se promener sur le flan de la montagne, avec des arbres déjà hauts et impressionnants, le tout sans barrière : c'est dans ce genre de moment là qu'on se rend compte que les japonais ont vraiment un respect de la nature tout à fait impressionnant par rapport aux occidentaux. Ici vous ne verrez pas un seul papier par terre, pas un mégot, pas de poubelle et aucun objet pour vous forcer à prendre tel ou tel chemin ou donc des barrières pour ne pas tomber. Cela peut paraitre dangereux à entendre mais pourtant on ne ressent absolument aucune crainte. Durant notre balade j'aurai justement croisé quelques japonais, tous aussi courtois et heureux de partager cette promenade avec vous, heureux de voir que leurs montagnes attirent des gens du monde entier.




Avant d'être en pleine nature, on monte encore à travers un petit village où quelques édifices religieux viennent se loger entre les maisons. On en trouve aussi certaines en toit de chaume qui rendent le village particulièrement élégant. Je suis tombé par exemple sur un bâtiment à l'allure d'une maison traditionnelle où l'on pouvait admirer un kabuto (casque de samouraï) avec l'armure un peu plus loin derrière. L'objet est exposé à l'air libre, sans aucun garde ou barrière, la chose qu'on ne peut absolument pas imaginer en France par exemple... On continue à travers le village, vraiment charmant, on l'on croise des boutiques qui vendent des objets artisanaux et proposent aussi de gouter des boissons à base de prune, ou bien même des souvenirs pour les touristes comme des tanukis ou autres divinités en statues de bois. On arrive au Musashi Mitake, le sanctuaire  qui se loge au sommet du village (petite réflexion otaku : c'est génial de traverser un tel village au sommet d'une montagne et de tomber sur un temple avec toute une grande forêt derrière, on a l'impression d'être dans un RPG !). Le sanctuaire offre beaucoup de choses à voir et à contempler, comme des petits autels de prière dont un est réservé aux animaux. Je ne connais pas assez la culture religieuse du Japon pour vous expliquer à quoi servent tous les autres autels ou autres sculptures divines, mais je vous laisse voir les photos qui vous éclaireront mieux que des mots. Durant toute notre balade nous n'aurons croisé vraiment pas grand monde, rendant la journée vraiment agréable, c'est très sympa de pouvoir se promener entre tous ces temples sans véritable brouhaha environnant. Et dire qu'on était quand même un samedi en pleine Golden Week...













C'est après le sanctuaire que l'on se retrouvait donc en pleine nature, et que l'on commençait à faire la réelle randonnée entre les arbres. On arrive d'abord devant un croisement à trois branches, le premier nous proposant d'aller sur un espace prévu pour se poser pour manger. Nous allons donc là, l'heure étant au repas, et après s'être posé tranquillement au soleil, on a continué notre chemin vers un observatoire naturel qui nous offrait encore une fois une magnifique vue dégagée.





Nous retournons ensuite vers les autres chemins, et là, l'aventure commence ! Grande descente sur un tout petit chemin avec des marches faites par quelques cailloux collés entre eux, souvent percés par des racines prouvant que la nature prend encore le dessus dans cette montagne. Il fallait donc bien faire gaffe à là où on mettait nos pieds car il était très facile de tomber et de se faire bien mal je suppose. Cette balade est fortement agréable du fait qu'elle est loin d'être monotone, la végétation est variée, le chemin aussi et il arrive parfois que l'on croise un petit ponton de bois fait par l'homme par exemple, ou alors un ruisseau qu'il faut enjamber en marchant sur les grosses pierres faisant office de pont naturel. Après une bonne demie heure de marche, on commence à entendre de loin des chutes d'eau, on continue notre chemin en se rapprochant du son pour se retrouver face à une petite cascade sous laquelle on peut se mettre si le coeur nous en dit (et le coeur ne m'en disait pas, on n'est pas encore en été tout de même !). Il est quand même bien agréable de pouvoir se poser à côté de ce petit point d'eau après quelques séances de descente et d'escalade un peu corsée.







Mais le plus dur rester à venir avec quelques escaliers très pentus ainsi qu'un labyrinthe de racines faisant lui aussi office d'escalier afin de monter plus haut dans la montagne. En poursuivant cette voie on arrivait peu à peu près du Rock Garden, le fameux lieu de la montagne où l'on peut observer des rochers dévorés par une mousse envahissante, le tout longeant un tout petit cours d'eau. Ici on ne croise personne, et le seul bruit que l'on entend est l'eau qui ruisselle, tout autre son étant absorbé par les arbres et leurs feuillages trônant au dessus de nos têtes. On peut quand même voir une certaine maison en débris où seules quelques planches de bois gisent encore au sol, se faisant peu à peu couvrir par la mousse...







Et c'est que la balade commençait à toucher à sa fin car il était déjà 17h passé et le soleil part se coucher aux alentours de 18h30 au Japon ! Il nous fallait donc revenir en arrière bien qu'en passant par des chemins différents, le tout avant la tombée de la nuit. Notre groupe s'est quand même séparé en deux, l'un préférant faire toute la descente à pied, l'autre souhaitant redescendre avec les mêmes moyens que pour la montée. Pour l'anecdote, les deux qui sont redescendus à pied se sont un peu perdus au final et on fait du stop pour nous retrouver... et sont montés dans la voiture d'un mangaka ! Bon je ne sais pas lequel, et je pense que je ne préfère pas savoir car je serai très jaloux d'apprendre qu'il s'agissait d'un auteur d'un de mes mangas préférés. ^^




Au final, le mont Mitake se révèle être une excursion de choix pour toute personne souhaitant s'évader de Tokyo et de son rythme effréné. La randonnée en soi n'aura donc pas été bien compliquée, ce qui permet à tout le monde de la faire, de plus les touristes sont peu nombreux et on ne craint pas de se retrouver gêné par les personnes de devant ou de derrière nous sur le chemin (qui rappelons le, est souvent tout fin !). Pour une journée qui ne m'a même pas coûté plus de 20€, j'ai été très content de pouvoir observer la nature comme telle, sans aucun artifice ajouté par l'homme qui nous donne l'impression d'être dans un lieu touristique. Et puis, quel plaisir de faire ça en début de printemps sous un si beau ciel ensoleillé ! Ma seule déception aura été de ne pas trouver l'onsen non loin de la piste de randonnée, mais tant pis, je retrouverai bien l'occasion d'y aller ailleurs !

Article rédigé par Kiraa7.