Dvd Chronique Anime - Mobile Suit Gundam Unicorn 7 - Over the rainbow
Il y a près d'une centaine d'années, afin de lutter contre la surpopulation de la Terre, la Fédération Terrestre ordonna l'exil de nombreux habitants qui furent forcés d'aller vivre dans de gigantesques colonies spatiales en orbite autour de la Terre. Ce fut l'avènement de l'Universal Century, une nouvelle ère qui devait incarner une promesse d'espoir pour l'avenir de l'humanité. Mais le conservatisme fédéral a transformé ce souhait en malédiction centenaire. La Boîte de Laplace, artefact légendaire datant des origines de l'Universal Century, aurait ainsi le pouvoir de rétablir l'avenir tel qu'il aurait toujours dû être, capable de renverser la Fédération Terrestre.
Universal Century 0096. Alors que cette nouvelle ère arrive à la fin de son centenaire, Syam Vist, fondateur de la Fondation Vist qui a longtemps comploté avec la Fédération pour dissimuler l'existence de la Boîte de Laplace, attend l'arrivée de ceux qui hériteront de son pouvoir et de sa volonté en ouvrant la boîte pour dévoiler au monde la sombre vérité cachée derrière l'histoire de l'Universal Century. Mais son action a engendré un nouveau conflit opposant le Nahel Argama de l'organisation fédérale Londo Bell aux Manchettes, les rescapés de Neo Zeon sous les ordres du colonel Full Frontal, l'homme que l'on dit être la réincarnation de l'ancien leader indépendantiste Char Aznable. Aux alentours de la colonie Industrial 7 débute alors la bataille finale de cette guerre, alors que le premier ministre fédéral Ronan Marcenas et Martha Vist Carbine, l'actuelle présidente de la Fondation Vist et la femme du président d'Anaheim Electronics, observent le conflit depuis le sol terrestre, prêts à utiliser le colony-laser de Gryps 2 afin de détruire Industrial 7 et d'éliminer toute trace de la Boîte de Laplace, assurant ainsi leur légitimité politique.
Tout au long de son histoire, Gundam Unicorn s'est avérée une série des plus ambitieuses. Non seulement elle avait l'intention d'apporter une conclusion définitive à l'Universal Century, l'univers à l'origine de la franchise Gundam qui fête actuellement ses 35 ans d'existence et qui est composé de multiples séries sur différents médias, mais elle avait aussi l'ambition d'en redéfinir complètement la mythologie pour en dévoiler les véritables enjeux politiques et philosophiques cachés derrière l'ensemble de l'oeuvre. Loin de se contenter de faire dans le sensationnalisme traditionnel typique des blockbusters, la série avait abordé les choses de manière intelligente, soulevant des enjeux universels, humains, sociaux et métaphysiques, tout en introduisant une galerie de personnages conçus pour explorer les différents aspects de cette mythologie. Si l'essentiel de l'histoire avait été abordé dans les oav précédents, ce dernier épisode nous apporte la grande conclusion de cette ultime aventure, amenant la quête des personnages à son terme à grand renfort de révélations mythologiques.
Le début de cet oav a de quoi dérouter quelque peu, reprenant très exactement au début de la bataille finale sans trop prendre le temps de resituer le décor. On démarre ainsi quasiment en plein affrontement intense entre Banagher et le sous-lieutenant Riddie, tandis que l'équipage du Nahel Argama doit forcer le chemin jusqu'à Industrial 7 en luttant contre les forces de Neo Zeon. Une première demie-heure dopée à l'action qui, bien que visuellement impressionnante et toujours très épique, manque quelque peu d'enjeux dramatiques en tant que telle pour réellement donner l'impression au spectateur que cette bataille est la dernière du conflit contre Neo Zeon. On ne voit pas des personnages s'entretuer avec un nombre significatif de morts, comme le réalisateur original Yoshiyuki Tomino le faisait si magistralement dans ses séries où ces personnages avaient souvent un visage et un nom, ici on ne voit que des méchas se bastonner entre eux dans un déluge d'effets visuels et d'explosions. Heureusement, à côté de ça, on trouve le personnage de Riddie Marcenas qui a désormais basculé du côté obscur et qui lutte contre ses anciens alliés. Conscient du terrible secret de la Boîte de Laplace, Riddie considère l'apparition des newtypes comme le tournant majeur qui a plongé l'univers dans le chaos, prouvant les fondements de la philosophie "newtype" de Zeon Daikun et légitimisant les revendications indépendantistes prônées autrefois par le Duché de Zeon qui avaient déclenché le début de la Guerre d'Un An. Convaincu que l'existence récente des newtypes est la véritable malédiction de l'Universal Century et que la Boîte de Laplace perdra tout son pouvoir s'ils venaient à disparaître, Riddie est déterminé à les exterminer jusqu'au dernier avec l'aide du Banshee, véritable machine à tuer et jumeau perverti du Gundam Unicorn, prêt à endosser la responsabilité d'un tel génocide si cela permettait d'éviter de nouvelles guerres. Le paradoxe dans tout ça étant que le jeune sous-lieutenant a complètement basculé dans la folie et la paranoïa, ne faisant plus la distinction entre ses alliés et ses ennemis et échouant à réaliser qu'il est lui-même devenu l'un de ces newtypes qu'il maudit tellement. Son histoire est ultimement celle d'un être désespéré, piégé par les erreurs commises par ses parents, qui devient un monstre tout en continuant d'aspirer à une certaine forme de rédemption, s'y prenant juste de la mauvaise manière. Est-il déjà trop tard pour lui ou peut-il encore être remis sur la bonne voie ?
Cette phase d'affrontements permet aussi de mettre un terme aux évolutions des personnages de Marida Cruz et d'Angelo Sauper. La première a enfin cessé d'être une machine pour devenir un être humain à part entière, avec une âme pour faire ses choix et guider ses actions et qui l'amène à prendre des décisions radicales pour assurer le dénouement du conflit. L'un des personnages les plus populaires de la série rencontre ainsi sa finalité, trouvant tout son sens et sa beauté, rappelant d'autres destins tragiques tels que ceux de Lalah Sune ou de Four Murasame. Son évolution fut aussi l'une des plus marquantes et l'une des plus touchantes mais aussi l'une des plus tragiques, son existence ayant été en elle-même une malédiction depuis sa création. Plus que tout autre, elle aura réussi à transformer cette malédiction en une véritable bénédiction, trouvant un sens à son existence et devenant une figure quasi-messianique pour les autres personnages. Angelo Sauper, quant à lui, fut toujours l'un des personnages les plus antipathiques de la série, un être abject et psychopathe doublé d'une groupie agaçante qui voue tout un culte ahurissant à son colonel Full Frontal. Si son existence fut elle-aussi tragique d'un certain point de vue, il aura rempli son rôle de marionnette de Frontal jusqu'au bout, affrontant une dernière fois Banagher pour mettre un terme à leur rivalité et ne pouvant supporter que le colonel ait choisi le jeune newtype pour hériter de sa volonté plutôt que son plus fidèle lieutenant. Mais, à l'inverse de Marida, ce n'est pas un personnage qui nous aura touché plus que ça et on est plutôt soulagé d'en être enfin débarrassé qu'autre chose.
Après cette première demie-heure dopée en action, la dernière heure de l'oav (et de la série dans son ensemble) se focalise sur la découverte de la Boîte de Laplace et sur l'ultime affrontement contre Full Frontal. Loin d'avoir fait les choses à moitié, l'épisode appuie de manière évidente l'importance décisive de ce moment crucial par rapport à la grande histoire de l'Universal Century et la portée universelle de ses répercussions sur l'ensemble de la mythologie. Cela remet littéralement tout en question, posant clairement les enjeux philosophiques et politiques de la franchise Gundam. Quelles sont les conséquences de l'exil des colons vers l'espace ? Quelles sont celles de l'apparition soudaine des newtypes ? Pourquoi la Fédération Terrestre a t-elle tenté de cacher leur existence envers et contre tout ? Que redoutait-elle vraiment en faisant ça ? Quelle est la véritable nature des newtypes et l'impact de leur découverte sur l'ordre mondial ? Toutes ces questions sont brillamment posées, abordées de telle manière qu'on réalise qu'elles ont toujours été au centre des enjeux de la série, englobant l'ensemble des thématiques abordées jusque là, et que tout a toujours reposé là-dessus. En fait de conclusion, Gundam Unicorn était avant tout un postulat sur l'ensemble de l'oeuvre crée autrefois par ce génie de l'animation qu'est Yoshiyuki Tomino et qui a été poursuivie depuis par de nombreux successeurs.
Le temps de trois séries et un film, Tomino nous avait raconté l'histoire d'un univers qui sombrait dans le chaos de la guerre. La "malédiction" de l'Universal Century a longtemps alimenté ce spectre de la guerre, faisant naître des monstres tels que la famille Zabi ou encore Char Aznable, cet être avide de vengeance devenu plus tard un leader indépendantiste implacable. Les responsables de ces atrocités sont tout ceux qui ont veillé depuis tout ce temps à dissimuler l'existence de la Boîte de Laplace au nom de leurs intérêts personnels et seule sa révélation publique pourra mettre un terme définitif à ce centenaire maudit. Après avoir veillé dessus pendant près de cent ans, Syam Vist aspire désormais à confier la boîte à ceux qui auront à coeur de l'ouvrir afin de rétablir la vérité avec l'espérance de poser les fondations d'un avenir meilleur, mais il y a toujours ceux qui continuent de s'opposer à son ouverture, ne voyant pas plus loin que leurs intérêts égoïstes. L'alliance de la Fédération Terrestre et de la Fondation Vist est ainsi prête à commettre un génocide afin d'empêcher la vérité d'être dévoilée, tandis que Full Frontal aspire à s'emparer de la boîte sans en dévoiler le contenu pour faire chanter la fédération afin de servir les intérêts économiques et politiques de Neo Zeon. Ce conflit repose alors en réalité sur la manière dont chacun des camps entend se servir de la Boîte de Laplace: ceux qui souhaitent mettre un terme à la malédiction centenaire de l'Universal Century et ceux qui veulent continuer à perpétuer la même vision du monde à leur propre manière, au risque de répéter tôt ou tard les erreurs du passé et d'amener à une nouvelle Guerre d'Un An.
Full Frontal, antagoniste principal de la série, en est l'illustration la plus parlante. Char Aznable a beau censé avoir péri à l'issu de la Seconde Guerre de Neo Zeon, sa volonté n'en a pas disparu pour autant et son "spectre" continue de hanter l'Universal Century, poursuivant la lutte pour ses idéaux indépendantistes. Full Frontal n'est ainsi plus tellement un homme que l'incarnation même de la malédiction de l'Universal Century dont Char Aznable était le produit. Censé être mort, l'âme de Char n'a jamais réussi à trouver la paix, engendrant ce monstre qu'est aujourd'hui Frontal. En affrontant cet adversaire si formidable et quasiment métaphysique, c'est en réalité contre la malédiction elle-même que doit lutter Banagher afin d'en triompher et de libérer définitivement l'Universal Century en rétablissant sa promesse originelle afin de marquer le commencement d'un nouveau centenaire. S'il était précédemment apparu comme un antagoniste mystérieux et fascinant, Full Frontal se révèle enfin pleinement, dévoilant un personnage plein de richesse et de complexité dont l'existence entière est elle-aussi en elle-même une tragédie, ayant perdu foi en l'humanité et convaincu que cette dernière est vouée à retourner au néant. Son personnage s'inscrit ainsi dans la continuité directe du mythique Char Aznable de Tomino, un être qui était voué à devenir le sauveur de l'humanité mais qui a perdu de vue son rôle en sombrant dans l'amertume et en perdant espoir, devenant de ce fait un tyran. Si Amuro Ray ne lui avait pas enlevé Lalah Sune, s'il avait connu cette chaleur humaine qui lui a tant fait défaut, il serait certainement devenu un tout autre homme. Incapable de réaliser son voeu le plus cher de sauver l'humanité, son âme n'a ainsi jamais pu trouver la paix, continuant de errer jusqu'à se trouver un héritier à qui transmettre sa volonté et son rêve, quelqu'un de suffisamment pur pour devenir le dépositaire de la volonté collective de l'humanité à sa place. Full Frontal est ainsi un adversaire incroyablement ambigu à l'image de son modèle, une figure messianique dont le mauvais rôle a permis l'apparition d'un "sauveur" capable de se dresser contre lui et de devenir l'incarnation même de la philosophie "newtype" prônée autrefois par Zeon Daikun. Tout au long de la série, il aura tenu ce rôle de manière formidable, campant ce personnage magnifique qui ne se sera réellement dévoilé dans sa beauté et sa tragédie que dans les derniers instants de la série, donnant en même temps corps à tous les enjeux philosophiques et humains de l'histoire. Alors que le centenaire de l'Universal Century approche de sa conclusion, le spectre de Char Aznable est voué à disparaître en même temps que la malédiction de l'Universal Century et toutes les tragédies qu'elle a pu engendrer, et cet adversaire légendaire effectue une sortie de scène magistrale et digne de lui, avec la même maestria qui a toujours caractérisé son personnage depuis la série originale. Char Aznable restera à jamais et pour toujours l'un des plus grands personnages de l'animation japonaise !
Bien sûr, pour conclure l'histoire de l'Universal Century et rendre un ultime hommage au chef d'oeuvre légendaire de Tomino, Gundam Unicorn n'hésite pas non plus à placer de nombreux clins d'oeil aux séries qui l'ont précédé, ainsi que de nombreuses surprises qui feront pleurer de joie le coeur des fans les plus nostalgiques. L'oav revisite ainsi à sa manière quelques uns des passages les plus marquants qui ont ponctué la longue histoire de la saga tout en faisant revenir certains personnages emblématiques dont le retour avait longtemps été espéré par les fans afin de boucler la boucle dans un dernier sursaut d'émotion. Pour autant, ces hommages ne sombrent presque jamais dans le fan-service facile et ne nuisent en aucun cas à la cohérence de l'histoire, servant même bien au contraire ses enjeux dramatiques tout en respectant scrupuleusement l'intrigue de Gundam Unicorn et son propre casting de personnages. Rarement on aura eu la sensation de voir une oeuvre aussi homogène, où tous les éléments finissent par entrer en cohérence totale afin de créer l'une des histoires les plus formidables jamais contées, d'une richesse impressionnante.
Du point de vue de la réalisation, Sunrise a mis une nouvelle fois les moyens afin d'offrir un spectacle visuel magnifique et dynamique, aussi bien dans les (longues) séquences d'affrontements que dans les scènes plus narratives où la mise rappelle les ambitions plus esthétiques de Tomino à la fin de la série originale, avec une réalisation lorgnant parfois vers l'expérimental alimentée par une imagerie visuelle des plus magnifiques (la séquence cultissime de la mort de Lalah Sune). On sent ici encore la volonté de boucler la boucle, de rappeler au spectateur que derrière le potentiel commercial énorme de la franchise Gundam, il y avait aussi de véritables intentions auteuristes et artistiques affichées par Tomino qui avait l'intention d'en faire un véritable chef d'oeuvre. On ne peut qu'applaudir ce genre d'intentions rendant là un bel hommage au travail du maître. Du point de vue des musiques, c'est une nouvelle fois une réussite et force est de reconnaître que Hiroyuki Sawano s'est une nouvelle fois surpassé afin de nous livrer son meilleur (et il y a du niveau !). Il est ici à son apogée avec un véritable concert des thèmes les plus grandioses de la série accompagnés de nouvelles compositions tout aussi anthologiques. Sawano y va également de son hommage personnel avec une reprise émouvante et magistrale de "Encounters in Space", le thème mémorable de Lalah Sune dans le troisième film de la trilogie Mobile Suit Gundam. Ce grand artiste livre ici la bande originale la plus virtuose, la plus intense, la plus épique et la plus émouvante de sa brillante carrière, signant la fin de son travail sur Gundam Unicorn avec un véritable bouquet final et une superbe déclaration d'amour à cet univers. Son travail musical est un chef d'oeuvre à lui seul (comme souvent) et cet oav suffit à prendre la pleine mesure de son talent unique.
Du côté du doublage, la version japonaise est à nouveau excellente. Tous les seiyus campent superbement leurs rôles avec toujours l'émotion nécessaire et on retient en particulier les prestations de Daisuke Namikawa, formidable Riddie Marcenas réminiscent de son rôle d'Anakin Skywalker dans le doublage japonais des films de Star Wars, de Yuko Kaida qui y livre l'une de ses plus belles prestations dans son rôle de Marida Cruz, plus attachante que jamais, et enfin le légendaire Shuichi Ikeda qui transcende à nouveau tout dans son rôle de Full Frontal / Char Aznable, créant un personnage d'une extraordinaire complexité jusque dans sa prestation vocale. On retient aussi l'une des toutes dernières prestations du regretté Ichiro Nagai, seiyu qui était présent depuis la série originale (parmi un nombre impressionnant d'autres oeuvres animées majeures) et qui tient ici pour la dernière fois le rôle de Syam Vist, le patriarche de l'Universal Century. Enfin, quelques belles surprises sont présentes au casting, dont un caméo vocal très émouvant d'un personnage qu'on ne s'attendait pas forcément à retrouver et qui tient pourtant un rôle crucial lors d'une scène importante.
Gundam Unicorn incarne ainsi la quintessence de la franchise Gundam et s'affiche sans problème parmi les meilleures incarnations de l'Universal Century (et de la saga entière) avec la série Zeta Gundam et le film Char contre-attaque. On trouve dans cette série tout ce que les fans pouvaient en attendre et même bien davantage, prenant plaisir à manipuler la mythologie de l'Universal Century avec brio tout en lui rendant un hommage sublime. Cependant, il y a un aspect qui, bien que très spectaculaire, pourrait rebuter certains fans historiques: en effet, si les séries Gundam de Tomino se démarquaient généralement par leur réalisme appuyé, ayant introduit le concept du real-robot qui est devenu plus tard une catégorie à part entière du genre mécha, ce dernier oav de Gundam Unicorn n'hésite pas à prendre d'énormes distances par rapport à ce concept. Un choix narratif et esthétique qui ne plaira pas tout le monde mais qui sert pourtant pleinement le propos "mythologique" de la série, permettant de bien définir l'importance colossale de ses enjeux, et qui illustre aussi brillamment la thématique des newtypes qui a toujours été au coeur de l'Universal Century. Car si le sujet principal de Gundam Unicorn est le potentiel infini de l'humanité et l'avenir riche en possibilités qu'elle est capable de se créer, cela passe notamment par la démonstration des pouvoirs de Banagher, le newtype ultime (sorte de Kira Yamato de l'Universal Century, en beaucoup plus puissant), et du Gundam Unicorn qui lui permet de dévoiler l'ampleur de sa puissance, ainsi que par l'étonnant pouvoir du Mobile Suit de Full Frontal qui semble avoir mixé son appareil avec le Tardis du Doctor Who. Désormais, il n'est plus question de limites ou de contraintes technologiques, on a affaire au contraire à des personnages et à des Mobiles Suits qui sont capables de défier les lois universelles et d'acquérir une puissance comparable à celle des dieux, capables de réaliser l'impossible. Et si certains fans de la saga avaient déjà été déroutés par la puissance disproportionnée des méchas et de certains personnages dans des séries telles que Gundam Wing, Gundam Seed ou Gundam Seed Destiny, jamais encore les choses n'avaient été poussées aussi loin. Si, encore une fois, cela entre en parfaite cohérence avec le propos de la série, l'illustrant brillamment, cela va à l'opposé total d'une certaine conception de la franchise à laquelle restent attachés de nombreux fans. Les immenses qualités et l'aura poétique de Gundam Unicorn suffiront-elles à leur faire oublier ces à-priori, là est toute la question, et cela n'est pas forcément évident tant ça pourrait passer pour une trahison aux yeux de certains vis à vis de l'esprit original des séries du maître Tomino.
Dans l'ensemble, Gundam Unicorn s'est avérée une oeuvre aussi réussie qu'ambitieuse, redéfinissant complètement la mythologie de l'Universal Century tout en lui rendant un brillant hommage et en en racontant la grande conclusion épique. La série a accompli l'exploit d'être toujours à la hauteur des attentes les plus folles et même bien souvent de les dépasser, s'imposant comme l'un des grands chefs d'oeuvre de la franchise Gundam tout en trouvant sa place légitime au sein de la longue histoire de l'Universal Century qu'elle enrichit encore considérablement, lui donnant même une toute nouvelle compréhension afin d'appréhender encore mieux cet univers dans son ensemble. Une grande aventure humaine, épique et lyrique telle qu'on n'en avait plus revu depuis les séries de Tomino et campée par une galerie de personnages très convaincants qui apporte ainsi une splendide conclusion à cette ère mythique avec une nouvelle histoire pleine de sens et riche en émotions comme la saga Gundam sait si bien nous les raconter. Un chef d'oeuvre d'anthologie et une série incontournable pour les fans de cette franchise qui célèbre décidément un 35ème anniversaire des plus réussis ! La grande histoire de l'Universal Century se conclut ainsi sur un chapitre final des plus passionnants !