Chronique - Ken le survivant - Le film- Actus manga
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Dvd Chronique - Ken le survivant - Le film

Dimanche, 18 Mai 2014 à 17h00



Parmi les légendes du nekketsu, il y a bien évidemment Dragon Ball ou Saint Seiya. Mais à côté réside fièrement Hokuto no Ken, plus connu chez nous sous le titre « Ken le survivant », best-seller de 27 tomes signés Buronson et Tetsuo Hara. Antérieur aux deux manga précédemment cités, le titre a marqué son époque et de manière logique, une adaptation animée a vu le jour, mais aussi un film d’animation, enfin disponible en France en version intégrale VF et VOSTFR.



La Terre a été ravagée par la folie des Hommes : Guerres nucléaires ont transformé le paysage de la planète bleue en un gigantesque désert apocalyptique. Seuls quelques survivants tentent de rester en vie, tant bien que mal, mais règne la loi du plus fort. L’argent n’a plus de valeur, la principale monnaie réside dans de l’eau et des vivres. Dans ce monde impitoyable se sont élevés les survivants des écoles Hokuto et Nanto, deux arts martiaux dont les champions sont parvenus à s’élever. Si certains sont devenus des despotes sans pitiés, Kenshirô embrasse la voie de la Justice. Utilisant son art martial pour faire le bien, il part à la recherche de Julia, sa bien-aimée enlevée par Shin, un maître du Nanto. Sur sa route, Ken rencontre Bat et Lynn, deux enfants incarnant l’espoir pour le colossal guerrier…



Sorti dans les cinémas japonais en 1986, Hokuto no Ken – Le film prend le parti de retracer la trame du début du manga en supprimant, ajoutant ou modifiant certains éléments, une pratique comme dans l’adaptation animée cinématographique au Japon, notamment depuis Gundam. Au moment où le film sort en salle, le manga bat son plein et l’anime adapte l’arc Souther. Ne devant pas le dépasser, le film a dû créer un récit assez différent, et surtout conclure sur quelque chose d’inédit. La pratique est à risque : ça passe ou ça casse. Et pour Hokuto no Ken, cela passe, et même très, très bien.



Ceux qui n’ont jamais touché au manga ne seront ainsi pas dépaysés puisque l’histoire reprend à zéro. Le spectateur découvre alors un monde post-apocalyptique, ravagé par la folie des Hommes, mais aussi le solitaire Kenshirô qui s’est vu dérobé sa bien-aimée par l’ignoble Shin en début de métrage. Pour ce héros, une grande épopée commence pour retrouver sa dulcinée, le menant sur le chemin de ses frères du Hokuto et ses rivaux du Nanto. Le concept des différentes écoles est rapidement évoqué et expliqué, tout est suffisamment clair pour comprendre les mécaniques de l’univers. Ceux qui n’ont jamais touché à Ken comprendront rapidement les tenants et aboutissants du récit tandis que les fans saisiront le fragment de l’histoire dont il est question dans ce film.



Ce long-métrage a comme atout de ne pas souffrir de temps morts, il est même étonnant que les 1h40 passent à une vitesse folle ! Le parcours de Ken est ponctué par différentes rencontres, d’abord des alliés, mais aussi toutes sortes d’ennemis. On remarque ainsi une certaine linéarité dans le récit, Ken rencontrant ses adversaires les uns après les autres. Pourtant, certains éléments, souvent inédits, viennent apporter un rythme, notamment les interactions entre différents personnages autres que Ken. Tout ce parcours est ponctué de batailles violentes à souhait qui n’ont pas souffert de la censure connue dans l’anime. Les esprits les plus sensibles pourraient même être choqués, le sang fusant à tout va et la violence étant plus dérangeante que dans la trilogie de 2006. Oui, nous avons là du Ken gore, violent, mais aussi émouvant. Malgré cette surenchère, le film parvient à retranscrire la dimension dramatique du récit de Buronson et Tetsuo Hara, notamment lorsque cela concerne le tragique passé de Ken, la bataille pour le cœur de la belle Julia, et le funeste destin de quelques personnages.



La comparaison avec la trame d’origine du manga est inévitable pour le film. Si on retrouve les bases de l’intrigue, différents éléments diffèrent du support papier. Par exemple, Julia ne se suicide pas, elle reste prisonnière de Shin durant la quasi-totalité du film. Ce dernier n’est pas le premier adversaire de l’héritier du Hokuto qui, pour le coup, laisse sa place à Jagi, de manière logique puisque dans le manga, c’est ce personnage qui introduisait correctement la lignée du Hokuto. Puis, Rei joue un rôle important, du début à la fin du film, se présentant comme l’allié principal de Kenshirô, un rôle faisant honneur au charisme du personnage. En revanche, le grand absent est Toki, chose dommage étant donné l’importance du personnage et le fait qu’il fasse partie des frères du Hokuto. D’autres comme Shû et Souther n’apparaissent pas, de manière logique vu que le film ne devait pas rattraper l’anime.
On notera aussi une fin inédite, et quelque peu déstabilisante, qui appelait une suite. La victoire de Kenshirô n’est pas totale en fin du récit, et le destin du héros vient titiller la curiosité du spectateur. Le long métrage se conclut en réalité comme le premier opus d’une saga de films : des questions sont sans réponde, la bataille n’est clairement pas terminée et appelle à une revanche. Après une montée en puissance et une qualité presque exceptionnelle pour ce film, il est dommage que celui-ci n’ait pas donné de suite, ou que les scénaristes n’aient pas opté pour une véritable fin totalement inédite.



La réalisation technique de la série est tout bonnement ahurissante ! L’animation est fluide, le trait soigné, si bien que les séquences de combat sont un plaisir visuel remarquable. L’inventivité de la mise en scène, lorsqu’il s’agit de faire exploser des corps, est à toute épreuve et pousse à son paroxysme la violence du manga d’origine.
A la musique, nous retrouvons Katsuhisa Hattori dont les compositions retranscrivent à merveille l’ambiance du manga. Cela se constate lors des séquences plus dramatiques : l’émotion est plus que jamais à son comble. Notons aussi la présence de la chanson Heart of Madness apportant à la scène de la dernière intervention de Ken une dimension épique !



L’édition française d’AB Video est des plus honorables. Le boitier amaray se glisse dans un joli fourreau cartonné imprimé en relief, et accueille le disque ainsi qu’un petit livret d’informations nous parlant de l’univers de Ken ainsi que de la naissance du film. Pas de véritables bonus sur le disque, mais la présence d’une VOSTFR en plus du doublage français fait de cette édition un must have pour tous les fans de la saga.
Pour parler du doublage français, il est d’époque mais n’a pas souffert de l’adaptation déplorable et des improvisations ridicules des comédiens. Mis à part des voix très caricaturales qui poussent le ridicule de certains bandits à son paroxysme, le jeu des comédiens est correct, bien qu’il n’égale évidemment pas la prestation opérée sur la récente trilogie de 2006.



Hokuto no Ken bénéficie de films cinémas de très grande qualité, si on exclut l’adaptation live américaine plus que douteuse. Cette première tentative de transposer l’héritier du Hokuto sur grand écran est une réussite sur tous les points : les changements apportés à récit sont cohérent, l’intrigue est bien rythmée, la mise en scène de la violence réellement inventive et la réalisation aux petits oignons. Les seuls points négatifs sont l’absence de Toki et une conclusion nous laissant sur notre faim. Néanmoins, toutes les qualités du métrage viennent balayer les défauts, si bien que nous avons là un très grand film d’animation, tout simplement.

commentaires

Manga-News

De Manga-News [3732 Pts], le 21 Mai 2014 à 10h13

oui... j'ai inversé dans ma tête. désolé c est corrigé

jeff

De jeff [0 Pts], le 20 Mai 2014 à 18h28

@Manga-News : Pour le nombre de tomes, c'est 27 pour l'édition Japonaise et l'édition J'ai Lu. Et il y a 26 tomes pour la réédition chez kaze et 14 pour l'édition Deluxe.

Donc aucunne avec 28 tomes. ^^

tsubasadow

De tsubasadow [4300 Pts], le 19 Mai 2014 à 21h19

Une des rares adaptations de l'univers de Hokuto no ken que je n'ai pas encore vu mais qui, j'en suis sur, me plaira frocement si comme il est marqué il n'y a pas de censure :)

onishiro

De onishiro [377 Pts], le 19 Mai 2014 à 13h50

CULTE  ce film pas de gosse censure ni de trucs con comme l'anime le tout avec une superbe BO puis les atatatatata !

 

génial

winipouh

De winipouh [2147 Pts], le 19 Mai 2014 à 13h49

c'est vrai que le design est super bien fait pour le film

Manga-News

De Manga-News [3732 Pts], le 19 Mai 2014 à 10h01

@jeff: nbre de volumes dépend de l'édition

iriakun

De iriakun [42 Pts], le 19 Mai 2014 à 05h53

Il faut souligner aussi l'enorme travail fait par l'equipe d'animation et notamment Suda Masami, le character designer qui s'est beaucoup investi sur ce long metrage.

jeff

De jeff [0 Pts], le 19 Mai 2014 à 01h10

Un film tout simplement fantastique, que de souvenirs ! C'est vrai qu'il y a une grande différence de qualité entre le film et l'anime. Et le passage avec Heart of Madness est l'un des meilleurs moment du film.

 

Par contre c'est 27 tomes pour la série en manga, et pas 28. ^^

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