Critique anime - Nana collector vol.1- Actus manga
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Dvd Critique anime - Nana collector vol.1

Lundi, 17 Février 2014 à 17h00

Dans les prochains jours/semaines, notre chroniqueur Takato va revenir sur une série animée devenue culte: Nana. Aujourd'hui, place à sa chronique du premier coffret collector.




Nana et Nana. Un même prénom pour deux jeunes femmes de 20 ans, diamétralement opposées. L’une est branchée, rêveuse et immature, tandis que l’autre est marginale, livrée à elle-même et chanteuse d’un groupe de Rock. C’est dans le train que les deux Nana se rencontrent, et c’est à partir de là que se nouent une amitié solide entre elles. Car toutes deux emménagent à Tokyo pour des objectifs différents mais vont vivre sous le même toit.



Est-il encore utile de présenter Nana, shojo phare d’Ai Yazawa et cher d’œuvre du genre ? En parallèle au manga édité par Delcourt, Kazé détient la licence de l’adaptation animée. Longue de 47 épisodes, elle a été réalisée par les studios Madhouse auxquels nous devons des adaptations de grande qualité. Toutefois, la série animée est finie et ne couvre que la douzaine de premiers tomes du manga. Pour ceux qui souhaiteraient une approche différente du manga d’Ai Yazawa ou simplement découvrir un shojo musical… en musique, cette monture semble être une excellente option. Toutefois, les éditions se sont succéder autour de la série, la dernière en date est une version intégrale découpée en deux coffrets. Ici, il est question de la toute première version proposée par Kazé, véritable bijoux à l’époque qui permettait de savourer la série dans de superbes coffrets : la version Deluxe.



Ce premier coffret nous propose les 10 premiers épisodes de la série, ce qui est amplement suffisant pour apprécier la tonalité du récit et constater son potentiel. Le premier épisode raconte brièvement le sujet de l’histoire, à savoir la rencontre entre les deux Nana, et la manière dont elles vont accepter la cohabitation. Puis, à la manière du manga dans le premier tome, la suite revient sur le passé de chacune des deux jeunes femmes et sert de repère au spectateur : la psychologie des deux Nana est appuyée par le récit de leur passé, nettement différent. L’une souffre d’un mal d’amour tandis que l’autre a vécu cet amour, avant de le perdre. Le portrait des deux demoiselles est dépeint à travers ces premiers épisodes indispensables pour cerner l’histoire et ses protagonistes, mais pas que. Nous faisons aussi connaissance des personnages importants de la série, représentée par l’entourage respectif des deux Nana. Pour Nana Komatsu, l’ordinaire caractérise ces jeunes gens auxquels nous pouvons rapidement nous identifier et servent souvent de mentor à la naïve Nana. De l’autre côté, les acolytes de Nana Ôsaki composent son groupe de rock, les liens entre chacun sont ainsi justifiés par ces épisodes aux allures de flashback.
Ce premier coffret permet néanmoins d’entrer rapidement dans le vif du sujet, qui s’avère assez simple. Nous observons les débuts de la cohabitation entre les deux demoiselles, la manière dont chacun se débrouille à Tokyo mais aussi l’évolution vis-à-vis de leur entourage. Nana est une histoire faisant la belle part aux relations humaines, la plus touchante étant celle entre les deux Nana qui déploie d’ores et déjà un fort potentiel. En 10 épisodes, nous parvenons à cerner l’aspect touchant de cette amitié teintée d’amour, un amour plutôt fraternel qui ne tombe pas dans la vulgaire caricature sentimentale. Tout nous est narré du point de vue de Nana Komatsu, jeune adulte rêveuse et immature aspirant au bonheur.



Nana est connu pour sa dimension musicale mais à ce stade, nous n’en voyons que des esquisses. En résumé, c’est la rivalité entre Blast et Trapnest qui est décrite tout le long du manga mais pour le moment, Trapnest n’est évoqué et Blast cherche à recruter son nouveau membre. A ce stade, le spectateur ne peut imaginer que cette rivalité dépasse la compétition musicale, il s’agit avant tout d’un challenge humain où le but est d’atteindre son rêve, nourrir ses ambitions et éventuellement retrouver un amour perdu. Néanmoins, par son générique d’ouverture et les deux derniers épisodes du coffret, la touche rock de la série s’illustre petit à petit et sur ce point-là, le prochain coffret ravira très certainement les plus mélomanes des spectateurs.



Nana est tiré d’un shojo, ce qui inclue souvent de la romance. Alors, où est l’amour jusqu’ici ? Et bien, il est présent, et dès le premier épisode. L’amour, c’est Nana et Shoji, un jeune étudiant venu à Tokyo avant sa dulcinée, une idylle caractérisée par les déboires de l’adolescence impliquant des difficultés dans la relation. Mais l’amour, c’est aussi Nana et Ren, copie esthétique conforme à Sid Vicious et Nancy. Relation douce-amère, l’idylle bénéficie d’une dimension adulte, représentée par l’opposition entre l’amour et les rêves, Ren ayant rejoint Tokyo pour réaliser les siens.
Mis à part la romance entre Nana et Shoji qui se complique au fil des épisodes, ce premier coffret ne s’attarde pas vraiment sur le côté sentimental de l’histoire. Si une relation devait être véritablement développée, ce serait celle de Nana et « Hachi », surnom donné affectueusement par Nana Osaki à sa colocataire dont le comportement est similaire à celui d’un petit chien. A ce titre, les épisodes commencent généralement par un monologue de Hachi. « Dis, Nana… », sont des mots qui ouvriront chaque épisode, avant même le générique, et agit en symbolique de la série. Nana sera donc l’amitié incassable entre deux femmes au même prénom, mais aux mentalités tant éloignées.



En termes d’adaptation, le studio Madhouse a fait un boulot tout bonnement incroyable. Lorsqu’il s’agit de retranscrire un manga en anime, on fait confiance à ce studio qui est aux petits soins. Ce fut le cas avec Death Note, véritable bijoux d’animation psychologique, et cet anime de Nana jouit aussi de grande qualité. D’abord, la tonalité du manga est parfaitement respectée. Le staff de réalisation a en effet pris soin de retranscrire la légèreté de l’histoire mais aussi la mélancolie qui s’y cache, sans bien-sûr oublier la fureur rock’n roll, même si celle-ci est pour le moment discrète. Visuellement, la technique a de grande qualité si bien qu’elle n’est pas si loin des séries sortant à l’heure actuelle. Le trait d’Ai Yazawa est parfaitement retranscrit, la patte de la mangaka est reconnaissable à travers des personnages longilignes.



La bande originale est des plus réussies, c’est d’ailleurs elle qui parvient à dépeindre l’ambiance parfois mélancolique des épisodes. Néanmoins, ce que nous retenons d’avantage, ce sont bien les chansons lyriques de l’œuvre. Nana étant une série dont l’accent est mis sur la musique, un soin particulier a été apporté sur cet aspect de l’œuvre. Ainsi, la chanteuse Anna Tsuchiya prête sa voix à Nana Osaki lorsqu’il s’agit de pousser la chansonnette. Pour l’heure, nous entendons « Rose », premier générique d’ouverture de la série, et chanson reprise en anglais dans la scène où Nana chante pour la première fois devant Hachi. Le choix est judicieux car la voix de la chanteuse se prête très bien au style punky de Nana, tout comme l’artiste a su composer deux génériques agressifs et maitrisés pour les films d’animation Resident Evil. En somme, Anna Tsuchiya parvient à s’approprier les styles des œuvres pour lesquelles elle donne sa voix.



Nana, lors de sa sortie, était une série très attendue car la parution du manga chez Delcourt était avancée, et les fans du titre d’Ai Yazawa étaient déjà nombreux. Ainsi, Kazé a mis les petits plats dans les grands lors de la sortie du coffret en Juillet 2007. Celui-ci se présente comme un grand boitier accueillant le digipack 3 DVD (reprenant de très jolis artworks de l’anime)… mais aussi une multitude de goodies ! Pour cette première flopée d’épisodes, l’éditeur s’est montré original : Une cravate à l’effigie de Nana Osaki, 5 cartes postales ainsi qu’un livret d’informations. Et cerise sur le gâteau, ce premier coffret collector est limité à quelques milliers d’exemplaires et numéroté. Autant dire que l’appellation « Deluxe » prend ici tout son sens.
Ainsi, ce premier coffret (sur les cinq qui composent la série), propose les dix premières épisodes en VF ou VOST. Le doublage français s’avère plus que convainquant tant Claudine Grémy et Pascale chemin parviennent à s’approprier leurs « Nana » respective et à fournir un jeu cohérent avec le caractère des personnages et la tonalité de l’œuvre. Le seul bémol d’une telle édition, c’est l’absence totale de bonus interactifs. Par exemple, quelques interviews auraient été plaisantes pour garantir le statut collector de l’édition mais de ce côté-là, les japonais sont plutôt avares. Jeter la pierre à l’éditeur pour la non présence de bonus serait du chipotage, tant cette édition s’avère riche. Le seul bémol était le prix de l’objet à son lancement, 60 euros pour 10 épisodes étant un luxe que seuls les plus grands fans se seront permis.



En définitive, voilà une bien belle édition pour l’adaptation de grande qualité d’un manga passionnant. L’anime, sur ces dix premiers épisodes, rendent justice au shojo d’Ai Yazawa, respectant son ambiance, ses personnages, et ne se permettant pas de dérives qui hérisseraient les poils des afficionados de l’œuvre papier. Nous avons ici une série colorée, de grande qualité qui, peu importe son édition, se devrait peut-être de figurer dans toute animethèque qui se respecte, si les excellentes premières impressions se confirment par la suite.

commentaires

Liliengelnia

De Liliengelnia, le 18 Février 2014 à 15h02

Nana est avant tout un anime de qualité et qui plus est poignant ! Sa découverte a été un vrai régal et ses coffrets collectors sont vraiment très bons <3

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