Dvd Chronique - Intégrale d'Higurashi
Voici la chronique de Glass Heart portant sur l'intégrale collector VOVF de la série Higurashi - Hinamizawa, le village maudit.
"Higurashi: Hinamizawa, Le Village Maudit" est l'adaptation par le Studio Deen du visual-novel "Higurashi no Naku Koro ni" de 07th Expansion, sorti en France sous le titre "Le Sanglot des Cigales". Les 26 épisodes de ce coffret forment une première saison adaptant les six premiers arcs du visual-novel. Une seconde saison inédite en France a adapté plus tard les deux arcs restants. Higurashi est une série appartenant au genre horrifique et elle est déconseillée aux moins de 16 ans, s'adressant en particulier à un public averti dû à certaines séquences choquantes et à une violence graphique très prononcée.
Higurashi raconte la vie d'un petit village appelé Hinamizawa, perdu dans la campagne. Ce village possède un passé pour le moins obscur et, chaque année au mois de Juin, les habitants célèbrent le festival Watanagashi en hommage à la déesse Oyashiro. Depuis quatre ans, à l'issue des festivités, une personne est retrouvée morte et une autre disparait mystérieusement. On appelle cette série de meurtres et de disparitions inexpliqués "la malédiction d'Oyashiro", le folklore local voulant que la déesse se vengerait ainsi des villageois qui l'ont trahie autrefois. Mais certaines personnes restent convaincues qu'une vérité encore moins agréable se cache derrière cette prétendue malédiction.
Les personnages principaux de la série sont un groupe d'amis allant ensemble à l'unique école du coin et vivant leur vie tranquillement loin de tous les mystères et les secrets qui hantent ce village. Le jeune Keiichi Maebara, un garçon cool, est un nouveau-venu dans le coin, s'adaptant paisiblement à son nouvel environnement. Il rejoint vite un club de jeux de société composé de quatre filles délurées: Rena Ryugu, la mascotte du club aux goûts "kawais" un peu étranges, Mion Sonozaki, la cheftaine du club et véritable garçon manqué, Rika Furude, la benjamine calme et précoce mais néanmoins un tantinet machiavélique, et Satoko Hojo, la petite peste effrontée de la bande. Ensemble, ils se livrent à des nombreuses activités hautes en couleurs après les cours, leur réputation étant bien connue du reste des habitants. Mais derrière leurs apparences joviales et les stéréotypes qu'ils incarnent, il y a en réalité des personnages beaucoup plus profonds et tourmentés qu'ils n'y paraissent au premier abord. Car au-delà de leurs visages innocents, ils ont tous leurs secrets profondément enfouis, des fautes inavouables qu'ils ne peuvent confier à autrui, des crimes impardonnables qui les hanteront toute leur vie.
Ces personnages sont mis en valeur tour à tour dans chacun des six arcs qui composent cette série. Chaque arc raconte en fait une nouvelle alternative des événements de Juin 1983. Il s'agit à chaque fois d'une histoire différente (et souvent indépendante des autres arcs) tournant autour d'un des six personnages principaux, nous permettant de découvrir son passé personnel et ses problèmes de la vie quotidienne. Loin de l'ambiance conviviale et délirante du club, ces histoires sont de véritables drames touchant à des sujets sensibles et durs qui vont peu à peu plonger les personnages dans leurs dernières limites... et jusqu'à l'irréparable.
L'évolution de chaque arc est très progressive, démarrant initialement dans l'ambiance conviviale de la bande d'amis avec un humour kawai des plus efficaces, pour ensuite dévoiler progressivement les personnages sous un regard plus personnel et plus sombre. Car derrière ces illusions de bonheur, les protagonistes doivent faire face à certaines épreuves qui font naître en eux la peur, la frustration et parfois la colère qui les rongent intérieurement. La méfiance finit par naître naturellement et il ne manque alors plus qu'un élément déclencheur particulier pour que tout bascule dans la tragédie. Dans le premier arc, cela se traduit ainsi par la prise de conscience de Keiichi sur la malédiction d'Oyashiro et sur le fait que ses amies y sont probablement impliquées. Basculant alors dans une réalité autrement plus effrayante, Keiichi réalise que ses amies sont tout sauf de simples jeunes filles sans histoire et qu'un étrange phénomène d'envoûtement par des démons touche les habitants du village. Se sentant menacé par ses nouvelles amies et craignant pour sa vie, il commence à sombrer dans des crises de paranoïa de plus en plus violentes et extrêmes qui finissent par se déchaîner en une véritable psychose incontrôlable. Les personnages sont ainsi souillés, la paranoïa les dominant (parfois à juste titre), et ils continuent toujours de sombrer davantage dans la folie... jusqu'à ce que rien ne puisse plus les arrêter et qu'il ne leur reste plus que les souvenirs d'un bonheur éphémère perdu et la réalisation des monstres qu'ils sont devenus. Tel est le destin funeste auquel sont voués nos protagonistes qui vont devenir tour à tour les victimes, les bourreaux et les témoins impuissants de cette véritable malédiction qui semble n'épargner personne dans le village. Qui donc pourra trouver une issue à ce labyrinthe interminable de tragédies ? Et que restera t-il après de cette amitié complice qui unissait la bande il n'y a pas si longtemps ?
Si chaque arc raconte une histoire différente et indépendante, il existe néanmoins un élément récurrent à toutes ces intrigues, un fil conducteur qui relie tous ces arcs: il s'agit de la fameuse malédiction d'Oyashiro. Elle survient toujours quoi qu'il puisse se passer et certains événements sont récurrents à l'ensemble des arcs. Si, dans le contexte, la malédiction entre régulièrement en résonance avec les histoires arrivant aux personnages (certains enquêtent dessus, d'autres la subissent, mais cette malédiction tient un rôle majeur dans chacune de ces histoires), c'est un mystère qui concerne l'ensemble des intrigues et le spectateur est clairement invité à saisir l'oeuvre dans son ensemble pour tenter de reconstruire le puzzle en formulant ses propres théories sur la nature de la malédiction et sur ce qui peut se cacher derrière.
Là-dessus, il faut saluer les mérites de ce parti-pris de narration original et audacieux qui fait merveille. En reprenant à chaque fois l'histoire à zéro et en racontant de nouvelles intrigues, chaque arc apporte son lot de nouveaux éléments, de nouveaux personnages et de nouvelles révélations qui sont autant de pièces venant s'ajouter à ce gigantesque puzzle. Plus la série avance, plus notre compréhension du passé obscur du village, de la malédiction d'Oyashiro et de ce qui peut se cacher derrière se précise. Sans toutefois donner des réponses claires et définitives (la vérité sur les événements d'Hinamizawa n'étant en fait révélée que dans la deuxième saison), le spectateur a suffisamment de matière pour réfléchir et émettre ses propres théories sur les mystères du village. Selon les arcs, cette série de meurtres peut être perçue dans une compréhension surnaturelle des événements ou dans la théorie d'un grand complot et le spectateur n'a de cesse de rechercher la vérité cachée derrière tous ces éléments. L'autre mérite de ce choix narratif est de renouveler sans cesse l'intérêt de la série, chaque arc ne dépassant pas les cinq ou six épisodes (qui peuvent donc se regarder à la suite comme un film pour profiter pleinement de l'évolution de l'intrigue et de la montée progressive de la tension dramatique).
Tout cela étant dit, il est important maintenant de souligner l'ambiance particulière de cette série. Car si Higurashi joue en grande partie sur le mystère et sur les drames qui surviennent aux personnages, son ambiance générale est avant tout celle d'une série horrifique dotée d'une violence graphique très prononcée. Si la série est dotée de séquences humoristiques à l'humour kawai (souvent au début des arcs), elle devient graduellement de plus en plus inquiétante avec une atmosphère mystérieuse et glauque qui exerce un charme particulier sur le spectateur, aussi envoûtant qu'oppressant. La violence est très présente dans cet univers et plusieurs scènes pourraient choquer les âmes sensibles. Ainsi, si l'ambiance est une grande réussite, elle destine toutefois la série à un public averti. Le style de série que l'on se plaira à regarder de nuit dans une chambre peu éclairée afin de se plonger totalement dans l'atmosphère particulière de cet animé.
Pour servir cette ambiance, il faut aussi saluer le travail impeccable qui a été réalisé à tous les stades de la production. La réalisation est juste géniale, adaptant brillamment le visual-novel original d'une manière qui sert pleinement son ambiance, aussi bien dans les scènes humoristiques complètement déjantées visuellement que dans la mise en scène nettement plus étrange et frénétique qui accompagne les moments de paranoïa et la montée de folie des personnages. Ce dernier parti-pris de réalisation se révèle hautement efficace et culmine à l'approche de la fin de chaque arc. Le style "kawai" des character-designs s'adapte également à merveille à cette ambiance, s'appliquant aussi bien aux scènes humoristiques avec ce côté "manga" qu'aux moments de folie où les personnages ont des traits exagérément déformés qui les rendent encore plus flippants.
Enfin, il est à noter l'importance majeure octroyée au son. Si les musiques de Kenji Kawai s'avèrent excellentes et contribuent beaucoup à créer une ambiance particulière, c'est tout autant le cas des bruitages dont l'importance est ici essentielle à la réussite de nombreuses scènes. Survenant dans les moments de grand effroi et de tension, ils participent activement aux partis-pris de mise en scène et ils contribuent donc eux-aussi énormément à plonger le spectateur dans cette atmosphère inquiétante et parfois frénétique.
Au niveau des doublages, les deux versions qui nous sont proposées (japonaise et française) sont très convaincantes. Si la version japonaise est sans nul doute l'idéal pour se plonger pleinement dans l'ambiance de la série, les nombreux seiyus ayant assurés avec des prestations souvent excellentes et parfois même vraiment bluffantes, les comédiens français ne sont pas non plus en reste avec un bon niveau général dans l'ensemble (notamment une prestation brillante de la part de la comédienne incarnant Mion/Shion Sonozaki, l'un des rôles les plus complexes de la série).
Concernant l'édition française à présent, Anima a vraiment fait de l'excellent travail. La série nous est proposée en 16:9 avec une image de superbe qualité pour un dvd (on en oubliait presque que les images des dvd pouvaient être aussi belles). La qualité sonore n'est pas en reste non plus, ce qui aide pour beaucoup à l'immersion du spectateur dans l'univers du village d'Hinamizawa.
Le coffret est quant à lui de qualité très appréciable. Son design et le choix des illustrations (comprenant également les sérigraphies des dvd) reflète à merveille l'ambiance propre à la série, à la fois sombre et mélancolique. De même, les menus des dvd sont une vraie réussite. Très travaillés du point de vue visuel avec un design et des extraits mettant en avant la folie et la violence, ils sont accompagnés de bruitages étranges et de voix inquiétantes et surtout d'une des musiques les plus mystérieuses et mélancoliques de la série. Le tout nous plonge directement dans l'atmosphère de la série avant même que l'on ait lancé les épisodes, ce qui est vraiment un plus appréciable. Là-dessus, rien à dire, il y a eu un véritable travail opéré sur le coffret et sur la présentation des dvd afin de nous proposer un produit qui ravira sans nul doute les fans.
Petit bémol toutefois pour l'absence de réel bonus dans le coffret. Seul un livret l'accompagne, mais celui-ci se révèle relativement peu inspiré. Il vaut mieux par ailleurs l'éviter tant que l'on n'a pas fini de regarder l'ensemble de la série, plusieurs articles balançant des spoilers importants, parfois sans trop crier gare. Le problème de ce livret étant du coup qu'une fois la série vue, les informations présentées ne sont plus aussi intéressantes, à part pour quelques informations sur le visual-novel et sur le style kawai situées à la fin qui pourront intéresser ceux qui ne connaissent pas trop ces univers. Il manque à ce livret des informations plus précises sur le visual-novel original et sur son adaptation animée afin de pouvoir nous offrir un autre point de vue plus technique sur celle-ci et un complément digne d'intérêt à ce coffret. Un peu dommage donc !
Mais au final, il ressort de tout ça une excellente série qui offre à son spectateur une expérience véritablement unique, servie par une édition française tout aussi excellente. La question principale est alors surtout de savoir à quel public la série se destine. Car Higurashi s'adresse en particulier à un public averti et son ambiance, une réussite incontestable en son genre, ne plaira probablement pas forcément à tous (notamment aux âmes sensibles). Mieux vaut donc savoir précisément à quoi s'attendre avant d'envisager l'achat de cette série mais, pour ceux qui sont intéressés par le concept et qui se laissent séduire par cette ambiance particulière, cette série deviendra certainement un incontournable de leur collection d'animés.
"Higurashi: Hinamizawa, Le Village Maudit" est l'adaptation par le Studio Deen du visual-novel "Higurashi no Naku Koro ni" de 07th Expansion, sorti en France sous le titre "Le Sanglot des Cigales". Les 26 épisodes de ce coffret forment une première saison adaptant les six premiers arcs du visual-novel. Une seconde saison inédite en France a adapté plus tard les deux arcs restants. Higurashi est une série appartenant au genre horrifique et elle est déconseillée aux moins de 16 ans, s'adressant en particulier à un public averti dû à certaines séquences choquantes et à une violence graphique très prononcée.
Higurashi raconte la vie d'un petit village appelé Hinamizawa, perdu dans la campagne. Ce village possède un passé pour le moins obscur et, chaque année au mois de Juin, les habitants célèbrent le festival Watanagashi en hommage à la déesse Oyashiro. Depuis quatre ans, à l'issue des festivités, une personne est retrouvée morte et une autre disparait mystérieusement. On appelle cette série de meurtres et de disparitions inexpliqués "la malédiction d'Oyashiro", le folklore local voulant que la déesse se vengerait ainsi des villageois qui l'ont trahie autrefois. Mais certaines personnes restent convaincues qu'une vérité encore moins agréable se cache derrière cette prétendue malédiction.
Les personnages principaux de la série sont un groupe d'amis allant ensemble à l'unique école du coin et vivant leur vie tranquillement loin de tous les mystères et les secrets qui hantent ce village. Le jeune Keiichi Maebara, un garçon cool, est un nouveau-venu dans le coin, s'adaptant paisiblement à son nouvel environnement. Il rejoint vite un club de jeux de société composé de quatre filles délurées: Rena Ryugu, la mascotte du club aux goûts "kawais" un peu étranges, Mion Sonozaki, la cheftaine du club et véritable garçon manqué, Rika Furude, la benjamine calme et précoce mais néanmoins un tantinet machiavélique, et Satoko Hojo, la petite peste effrontée de la bande. Ensemble, ils se livrent à des nombreuses activités hautes en couleurs après les cours, leur réputation étant bien connue du reste des habitants. Mais derrière leurs apparences joviales et les stéréotypes qu'ils incarnent, il y a en réalité des personnages beaucoup plus profonds et tourmentés qu'ils n'y paraissent au premier abord. Car au-delà de leurs visages innocents, ils ont tous leurs secrets profondément enfouis, des fautes inavouables qu'ils ne peuvent confier à autrui, des crimes impardonnables qui les hanteront toute leur vie.
Ces personnages sont mis en valeur tour à tour dans chacun des six arcs qui composent cette série. Chaque arc raconte en fait une nouvelle alternative des événements de Juin 1983. Il s'agit à chaque fois d'une histoire différente (et souvent indépendante des autres arcs) tournant autour d'un des six personnages principaux, nous permettant de découvrir son passé personnel et ses problèmes de la vie quotidienne. Loin de l'ambiance conviviale et délirante du club, ces histoires sont de véritables drames touchant à des sujets sensibles et durs qui vont peu à peu plonger les personnages dans leurs dernières limites... et jusqu'à l'irréparable.
L'évolution de chaque arc est très progressive, démarrant initialement dans l'ambiance conviviale de la bande d'amis avec un humour kawai des plus efficaces, pour ensuite dévoiler progressivement les personnages sous un regard plus personnel et plus sombre. Car derrière ces illusions de bonheur, les protagonistes doivent faire face à certaines épreuves qui font naître en eux la peur, la frustration et parfois la colère qui les rongent intérieurement. La méfiance finit par naître naturellement et il ne manque alors plus qu'un élément déclencheur particulier pour que tout bascule dans la tragédie. Dans le premier arc, cela se traduit ainsi par la prise de conscience de Keiichi sur la malédiction d'Oyashiro et sur le fait que ses amies y sont probablement impliquées. Basculant alors dans une réalité autrement plus effrayante, Keiichi réalise que ses amies sont tout sauf de simples jeunes filles sans histoire et qu'un étrange phénomène d'envoûtement par des démons touche les habitants du village. Se sentant menacé par ses nouvelles amies et craignant pour sa vie, il commence à sombrer dans des crises de paranoïa de plus en plus violentes et extrêmes qui finissent par se déchaîner en une véritable psychose incontrôlable. Les personnages sont ainsi souillés, la paranoïa les dominant (parfois à juste titre), et ils continuent toujours de sombrer davantage dans la folie... jusqu'à ce que rien ne puisse plus les arrêter et qu'il ne leur reste plus que les souvenirs d'un bonheur éphémère perdu et la réalisation des monstres qu'ils sont devenus. Tel est le destin funeste auquel sont voués nos protagonistes qui vont devenir tour à tour les victimes, les bourreaux et les témoins impuissants de cette véritable malédiction qui semble n'épargner personne dans le village. Qui donc pourra trouver une issue à ce labyrinthe interminable de tragédies ? Et que restera t-il après de cette amitié complice qui unissait la bande il n'y a pas si longtemps ?
Si chaque arc raconte une histoire différente et indépendante, il existe néanmoins un élément récurrent à toutes ces intrigues, un fil conducteur qui relie tous ces arcs: il s'agit de la fameuse malédiction d'Oyashiro. Elle survient toujours quoi qu'il puisse se passer et certains événements sont récurrents à l'ensemble des arcs. Si, dans le contexte, la malédiction entre régulièrement en résonance avec les histoires arrivant aux personnages (certains enquêtent dessus, d'autres la subissent, mais cette malédiction tient un rôle majeur dans chacune de ces histoires), c'est un mystère qui concerne l'ensemble des intrigues et le spectateur est clairement invité à saisir l'oeuvre dans son ensemble pour tenter de reconstruire le puzzle en formulant ses propres théories sur la nature de la malédiction et sur ce qui peut se cacher derrière.
Là-dessus, il faut saluer les mérites de ce parti-pris de narration original et audacieux qui fait merveille. En reprenant à chaque fois l'histoire à zéro et en racontant de nouvelles intrigues, chaque arc apporte son lot de nouveaux éléments, de nouveaux personnages et de nouvelles révélations qui sont autant de pièces venant s'ajouter à ce gigantesque puzzle. Plus la série avance, plus notre compréhension du passé obscur du village, de la malédiction d'Oyashiro et de ce qui peut se cacher derrière se précise. Sans toutefois donner des réponses claires et définitives (la vérité sur les événements d'Hinamizawa n'étant en fait révélée que dans la deuxième saison), le spectateur a suffisamment de matière pour réfléchir et émettre ses propres théories sur les mystères du village. Selon les arcs, cette série de meurtres peut être perçue dans une compréhension surnaturelle des événements ou dans la théorie d'un grand complot et le spectateur n'a de cesse de rechercher la vérité cachée derrière tous ces éléments. L'autre mérite de ce choix narratif est de renouveler sans cesse l'intérêt de la série, chaque arc ne dépassant pas les cinq ou six épisodes (qui peuvent donc se regarder à la suite comme un film pour profiter pleinement de l'évolution de l'intrigue et de la montée progressive de la tension dramatique).
Tout cela étant dit, il est important maintenant de souligner l'ambiance particulière de cette série. Car si Higurashi joue en grande partie sur le mystère et sur les drames qui surviennent aux personnages, son ambiance générale est avant tout celle d'une série horrifique dotée d'une violence graphique très prononcée. Si la série est dotée de séquences humoristiques à l'humour kawai (souvent au début des arcs), elle devient graduellement de plus en plus inquiétante avec une atmosphère mystérieuse et glauque qui exerce un charme particulier sur le spectateur, aussi envoûtant qu'oppressant. La violence est très présente dans cet univers et plusieurs scènes pourraient choquer les âmes sensibles. Ainsi, si l'ambiance est une grande réussite, elle destine toutefois la série à un public averti. Le style de série que l'on se plaira à regarder de nuit dans une chambre peu éclairée afin de se plonger totalement dans l'atmosphère particulière de cet animé.
Pour servir cette ambiance, il faut aussi saluer le travail impeccable qui a été réalisé à tous les stades de la production. La réalisation est juste géniale, adaptant brillamment le visual-novel original d'une manière qui sert pleinement son ambiance, aussi bien dans les scènes humoristiques complètement déjantées visuellement que dans la mise en scène nettement plus étrange et frénétique qui accompagne les moments de paranoïa et la montée de folie des personnages. Ce dernier parti-pris de réalisation se révèle hautement efficace et culmine à l'approche de la fin de chaque arc. Le style "kawai" des character-designs s'adapte également à merveille à cette ambiance, s'appliquant aussi bien aux scènes humoristiques avec ce côté "manga" qu'aux moments de folie où les personnages ont des traits exagérément déformés qui les rendent encore plus flippants.
Enfin, il est à noter l'importance majeure octroyée au son. Si les musiques de Kenji Kawai s'avèrent excellentes et contribuent beaucoup à créer une ambiance particulière, c'est tout autant le cas des bruitages dont l'importance est ici essentielle à la réussite de nombreuses scènes. Survenant dans les moments de grand effroi et de tension, ils participent activement aux partis-pris de mise en scène et ils contribuent donc eux-aussi énormément à plonger le spectateur dans cette atmosphère inquiétante et parfois frénétique.
Au niveau des doublages, les deux versions qui nous sont proposées (japonaise et française) sont très convaincantes. Si la version japonaise est sans nul doute l'idéal pour se plonger pleinement dans l'ambiance de la série, les nombreux seiyus ayant assurés avec des prestations souvent excellentes et parfois même vraiment bluffantes, les comédiens français ne sont pas non plus en reste avec un bon niveau général dans l'ensemble (notamment une prestation brillante de la part de la comédienne incarnant Mion/Shion Sonozaki, l'un des rôles les plus complexes de la série).
Concernant l'édition française à présent, Anima a vraiment fait de l'excellent travail. La série nous est proposée en 16:9 avec une image de superbe qualité pour un dvd (on en oubliait presque que les images des dvd pouvaient être aussi belles). La qualité sonore n'est pas en reste non plus, ce qui aide pour beaucoup à l'immersion du spectateur dans l'univers du village d'Hinamizawa.
Le coffret est quant à lui de qualité très appréciable. Son design et le choix des illustrations (comprenant également les sérigraphies des dvd) reflète à merveille l'ambiance propre à la série, à la fois sombre et mélancolique. De même, les menus des dvd sont une vraie réussite. Très travaillés du point de vue visuel avec un design et des extraits mettant en avant la folie et la violence, ils sont accompagnés de bruitages étranges et de voix inquiétantes et surtout d'une des musiques les plus mystérieuses et mélancoliques de la série. Le tout nous plonge directement dans l'atmosphère de la série avant même que l'on ait lancé les épisodes, ce qui est vraiment un plus appréciable. Là-dessus, rien à dire, il y a eu un véritable travail opéré sur le coffret et sur la présentation des dvd afin de nous proposer un produit qui ravira sans nul doute les fans.
Petit bémol toutefois pour l'absence de réel bonus dans le coffret. Seul un livret l'accompagne, mais celui-ci se révèle relativement peu inspiré. Il vaut mieux par ailleurs l'éviter tant que l'on n'a pas fini de regarder l'ensemble de la série, plusieurs articles balançant des spoilers importants, parfois sans trop crier gare. Le problème de ce livret étant du coup qu'une fois la série vue, les informations présentées ne sont plus aussi intéressantes, à part pour quelques informations sur le visual-novel et sur le style kawai situées à la fin qui pourront intéresser ceux qui ne connaissent pas trop ces univers. Il manque à ce livret des informations plus précises sur le visual-novel original et sur son adaptation animée afin de pouvoir nous offrir un autre point de vue plus technique sur celle-ci et un complément digne d'intérêt à ce coffret. Un peu dommage donc !
Mais au final, il ressort de tout ça une excellente série qui offre à son spectateur une expérience véritablement unique, servie par une édition française tout aussi excellente. La question principale est alors surtout de savoir à quel public la série se destine. Car Higurashi s'adresse en particulier à un public averti et son ambiance, une réussite incontestable en son genre, ne plaira probablement pas forcément à tous (notamment aux âmes sensibles). Mieux vaut donc savoir précisément à quoi s'attendre avant d'envisager l'achat de cette série mais, pour ceux qui sont intéressés par le concept et qui se laissent séduire par cette ambiance particulière, cette série deviendra certainement un incontournable de leur collection d'animés.
De Manga-News [3746 Pts], le 17 Décembre 2012 à 18h52
@rito29: c est disponible pour 18.95e
http://www.declic-collection.fr/dc/index.php?script=produit_dvd&ref=5245
De Rito29, le 17 Décembre 2012 à 17h41
De Koiwai [12806 Pts], le 17 Décembre 2012 à 16h51
L'une des meilleurs chroniques d'anime que j'aie pu lire, sur un anime qui fut un véritable coup de coeur quand je l'ai découvert il y a quelques années. Merci Glass Heart !
Et j'ignorais que les visual novels étaient sortis en France ! Va falloir que je chope ça !
De GlassHeart [182 Pts], le 17 Décembre 2012 à 13h39
C'est vrai que le fait que la saison 2 (qui complète l'adaptation du visual-novel) soit inédite en France est assez dommage. Cependant, même sans, je trouve que la saison 1 pourrait se suffire à elle-même dans le sens où c'est une série à ambiance et que, de ce côté là, c'est une réussite totale, saison 2 ou pas.
Concernant le visual-novel "Le Sanglot des Cigales", je l'ai aussi acheté dans son intégralité et j'adore. Je conseille effectivement à ceux qui ont aimé la série et qui aimeraient en découvrir plus sur cet univers d'essayer le visual-novel (une démo gratuite est disponible sur le net). Ca pourrait leur plaire, d'autant que l'adaptation française est effectivement excellente.
De Mr Zone, le 17 Décembre 2012 à 13h08
J'encourage vivement tous ceux qui ont aimé la série et qui veulent découvrir la conclusion de l'histoire (ou tout simplement tous ceux voulant lire l'un des meilleurs visual novel jamais écrit) à lire le chef-d'oeuvre qu'est l'original ^^ L'adaptation est effectivement remarquable, mais bon, sans la fin... Et puis, pour une fois qu'un visual/sound novel, surtout aussi conséquent, est traduit en francais, par un fan et de façon légale, il faut encourager la démarche ^^ (ou pas d'ailleurs, achetez-le juste parce que c'est génial XD)
De rocketwarrior [2127 Pts], le 17 Décembre 2012 à 10h44
très bonne critique ! cette série est un régal et monte progressivement vers l'apothéose dans chacuns de ses arcs. la bande son est tout simplement énorme et j'ai été concquis par l'opening ! âme sensible s'abstenir, y'a vraiment quelques scènes... terribles ^^