Jeux Video Test rétro - Odin Sphere
Nous vous proposons de découvrir notre test d'Odin Sphere, jeu de rôle sorti en 2008 sur PlayStation 2.
En mars 2008 en France sortait enfin Odin Sphere, sur une Playstation 2 qui, après 7 ans de bons et loyaux services, avait encore des choses à proposer. Et la sortie d'Odin Sphere en Europe a de quoi être soulignée : sur les précédentes générations de consoles (on fait notamment référence au trio Psone-N64-Dreamcast), la sortie de ce genre de jeux était extrêmement rare, restant exclusifs au Japon. On remercie donc éditeur et développeur de nous avoir permis de jouer à ce petit bijou avec des sous-titres français. Un petit bijou, certes, bien qu'Odin Sphere ne soit pas dénué de défauts comme nous allons le voir.
On doit Odin Sphere au studio Vanillaware à l'origine de Princess Crown et Grim Grimoire. Les créateurs de chez Vanillaware ont pour particularité d'être des spécialistes de la 2D. Et sur le plan graphique, que dire d'Odin Sphere sinon qu'il s'agit sans doute du jeu entièrement 2D le plus réussi que la Playstation 2 ait connu en Europe ! Oui, vraiment !
La mise en scène suit celle d'une véritable pièce de théâtre : une petite fille dans un grenier ouvre un livre, qui nous amènera à suivre la même histoire, à travers cinq points de vue différents. Odin Sphere est donc constitué de cinq actes, dans lesquels on jouera chaque fois un personnage différent, ayant tous un objectif particulier. Au fur et à mesure de votre avancée dans le jeu, on vous donne la possibilité de revoir toutes les cut-scenes de dialogues, ce qui permet de bien saisir les enjeux et de comprendre le rôle et les actions de chacun des personnages. Encore mieux : un tableau chronologique, qui se remplit selon votre progression, permet de voir dans quel ordre les cut-scenes ont eu lieu... Le travail de narration est donc important, mais, une fois le jeu terminé, on déplore néanmoins quelques incohérences scénaristiques... mais rien de bien grave susceptible de gâcher l'expérience, il ne s'agit que de détails !
Le scénario d'Odin Sphere s'inscrit dans un univers fantastique de contes et légendes inspirés de la mythologie nordique. Mais si la saga des Valkyrie profile de Square-Enix est assez fidèle à l'univers nordique, ce Odin Sphere ne fait que s'en inspirer, se permettant de le lier à beaucoup d'autres éléments, sans que le résultat final soit un melting-pot indigeste. Dans tous les cas, Odin Sphere parlera aux joueurs européens, puisque beaucoup de décors leur rappelleront les contes des frères Grimm ou les romans de fantasy occidentaux par exemple. L'aventure débute dans le château d'Odin, roi de Ragnanival, anéanti par la mort de sa fille Griselda, une des meilleures guerrières Valkyries. Sa soeur cadette, Gwendolyn, subit le courroux de son père et va devoir lutter pour rester une guerrière. Gwendolyn sera le premier personnage jouable. Le second acte nous permet de contrôler le prince Cornélius du royaume de Titania. Victime d'une malédiction l'ayant transformé en lapin, il devra combattre pour pouvoir conquérir l'amour d'une princesse étrangère : Gwendolyn. Les embranchements du scénario sont bien plus complexes que ceux décrits, rassurez-vous, notamment parce qu'un complot contre Odin finira par faire surface. Dans le troisième acte, on contrôle Mercedes, désignée nouvelle reine des fées du royaume sylvestre de Ringford. Quatrième acte : orphelin puis esclave, Oswald est devenu le chevalier des ombres, cherchant une raison à sa survie. Il sera le quatrième personnage jouable. Enfin, dans le cinquième acte, on contrôlera Velvet, princesse qui doit dissimuler ses origines. Un sixième et dernier acte, baptisé « Armageddon », donne lieu à des combats entre nos cinq personnages jouables et les big boss. Derrière ses apparences enfantines et ses graphismes enchanteurs, Odin Sphere se base sur une histoire sombre, faite de guerres incessantes, de magies destructrices et de personnages aux destins troublés. L'enjeu des guerres est un chaudron mythique servant à fabriquer les psyphers, des cristaux géants qui captent la force vitale du Monde. Attention donc à ne pas sous-estimer Odin Sphere sur son scénario, sans concessions, bien loin de la niaiserie nippone imposée aux RPG des consoles de la génération actuelle.
Le gameplay d'Odin Sphere est difficile à décrire, ne ressemblant à rien de déjà existant, si ce n'est qu'on peut le qualifier de résolument old shool. RPG teinté d'action, la customisation et le levelling y tiennent une grande place, via des moyens qui finiront, hélas, par être vite redondants : alchimie, cuisine et botanique. Vous contrôlez un personnage dans des niveaux basés sur un scrolling horizontal (de la 2D pure donc). Un niveau peut être parcouru de gauche à droite comme de droite à gauche, et un radar est disponible en haut de l'écran pour savoir où se trouvent les ennemis. Chaque niveau comprend une porte de sortie vers un nouveau niveau. Cependant, cette porte ne peut être prise que si la totalité des ennemis du niveau sont battus. L'action d'Odin Sphere a donc un petit côté beat theam all, notamment parce qu'il faut tout détruire sur son passage. Cependant, une jauge d'endurance empêche de bourriner : en baissant à chaque attaque, elle conduit le personnage à la léthargie pendant quelques secondes si vous abusez du bouton d'attaque (vous serez donc vulnérable face aux ennemis). Les mouvements ne sont pas extrêmement variés, au-delà de quelques attaques spéciales, mais chacun des cinq personnages jouables propose un gameplay bien spécifique, qu'il faudra maîtriser pour pouvoir avancer, car Odin Sphere n'est pas facile, old school oblige. En fin de niveau, un tableau nous octroie une note et des récompenses qui en dépendent, la note étant calculée à partir des dégâts subis et autres caractéristiques.
Le principal défaut d'Odin Sphere provient de sa progression qui finit par être vite répétitive. D'une part, on retraverse toujours les mêmes décors. Au début, on les considère comme sublimes, enivrants, poétiques. Passé le troisième acte, on les a déjà trop vus, notamment parce qu'on y retourne souvent faire du levelling, et on les voit comme communs... Un comble pour le plus beau jeu 2D de la Playstation 2 ! D'autre part, on rencontre toujours les mêmes ennemis et surtout les mêmes boss. Odin Sphere se révèle donc comme excessivement redondant.
Et ce ne sont pas les subtilités du gameplay, au départ séduisantes et originales, qui arrangent les choses. Le but est de booster son personnage à fond pour pouvoir avancer facilement : il faut donc améliorer les jauges d'énergie et de magie. Malheureusement, si on prend plaisir à upgrader les premiers persos, la patience a ses limites et on aura franchement plus de mal à continuer les efforts pour les derniers persos. Mais expliquons un peu plus en détails comment s'opère l'amélioration des persos dans Odin Sphere. Chaque ennemi battu libère des phozons (orbes roses). Ceux-ci peuvent être directement absorbés pour augmenter la jauge de vie ou utilisés pour faire pousser des fruits ou créer de la nourriture dans les niveaux. Et c'est là que la botanique, l'alchimie et la cuisine revêtent leur importance. En effet, il faut savoir trouver les graines dans les niveaux (via un bruit spécifique lorsque l'on marche sur le sol) puis les disposer habilement pour que ces graines absorbent des phozons et fassent pousser fruits et nourriture (avec par exemple des arbres à moutons donnant des rôtis une fois tranché... oui, oui...).
Attention, car plusieurs éléments devront être contrôlés : prendre garde qu'il y a suffisamment de phozons libérés dans le niveau pour faire pousser de la nourriture et ainsi « optimiser la graine », cueillir les fruits avant qu'ils ne pourrissent, être capable de récolter des aliments variés pour pouvoir concevoir des plats complexes (plus le plat est sophistiqué, plus l'expérience recueillie sera grande). Après la botanique et la cuisine, il y a aussi l'alchimie. Il s'agit de créer des potions redonnant de la vie, protégeant contre les éléments (chaleur, froid) ou des potions offensives. Heureusement, des parchemins sont à disposition du joueur, comprenant les ingrédients à mélanger pour créer tout ça. Avec tous ces systèmes, il faut aussi et surtout gérer votre sacoche, le nombre d'objets étant limité. Et elle sera très vite pleine, avec tous les ingrédients de cuisine (viande, lait, oeufs, pain), les graines récoltées, les potions... Le gameplay d'Odin Sphere est donc original et séduisant, s'avérant addictif pour certains, répétitif pour les autres...
Graphismes :
Odin Sphere rend hommage à la 2D. Il est sans nul doute le plus beau jeu de la Playstation 2 utilisant la 2D, mais aussi l'un des plus beaux jeux de la Playstation 2 tout court ! Odin Sphere est un festival de couleurs chatoyantes, d'univers animés. Le chara-design des personnages et des ennemis est absolument superbe (allez donc voir les artworks !). Les décors et les effets visuels sont sublimes. Pour autant, il est dommage que le fait de les traverser des dizaines de fois altèrent notre vision. Totalement charmé au début, le joueur pourra très bien en fin de jeu rester de marbre face à des décors, certes somptueux, mais vus et revus pendant des heures. En effet, seuls les décors les moins visités (le restaurant par exemple !) continuent de nous enchanter jusqu'à la fin. Quel dommage ! Une plus grande variété des décors aurait été un point à creuser ! Notons que certains boss sont tellement énormes qu'ils ne rentrent pas dans le scrolling et font ramer le jeu, la Playstation 2 ayant du mal à supporter l'overdose de détails. L'option 60hz est présente.
Sons :
Les musiques sont parfaites, mais hélas, souffrent du même problème que les décors : on entend toujours les mêmes pendant des heures. Les voix nippones sont excellentes.
Maniabilité :
Mélange de beat them all et de RPG, Odin Sphere tend vers le old school en étant assez difficile. La clef de la réussite se trouve dans le levelling et donc la patience, puisque les systèmes de botanique, cuisine et alchimie seront vite répétitifs. Cependant, il faut faire un constat : non seulement on n'était pas certain de pouvoir profiter de ce jeu en France un jour, mais en plus, le travail de traduction et d'adaptation est impeccable ! On a le choix entre voix nippones et voix anglaises (préférez évidemment les premières). A noter que, si les textes des versions japonaise et américaine s'affichaient dans des bulles de BD, ils figurent dans la version européenne en bas de l'écran. D'un côté, cela nous permet de profiter au maximum des décors, mais de l'autre, on perd l'aspect BD qui avait son charme dans les versions étrangères. Le jeu propose 3 modes de difficulté, celle-ci pouvant être changée à tout moment. Le système de sauvegarde n'est quant à lui pas arbitraire. La difficulté du jeu est donc très loin d'être insurmontable !
Durée de vie :
Le premier acte est difficile à appréhender puisqu'il vous faudra faire connaissance avec tous les systèmes d'amélioration du personnage. Par la suite, vous prendrez des habitudes et trouverez des astuces. Comptez une quarantaine d'heures de jeu pour arriver au dernier acte. Odin Sphere sait se montrer généreux pour les joueurs qui s'y sont investis, en dévoilant un scénario riche et des personnages très attachants.
Scénario :
Cinq personnages, cinq destinées, cinq points de vue différents pour une même histoire plutôt sombre. Un joli puzzle à reconstruire soi-même, où l'on découvre au fur et à mesure de notre progression les ambiguïtés et les enjeux. A noter que les dialogues sont très travaillés, contribuant à l'ambiance mature du jeu.
En résumé :
Servi par une ambiance exceptionnelle (2D fabuleuse, musiques excellentes, scénario plutôt sombre), Odin Sphere est fort d'un gameplay déroutant au début, mais qui, une fois maîtrisé, révèle toute sa richesse et son originalité. Dommage que l'ensemble souffre d'un manque de maîtrise sur la longueur, puisque la redondance touche les meilleurs aspects du jeu, les dénaturant. Il aurait fallu proposer un peu plus de variété des décors et des musiques, mais aussi affiner le gameplay. Odin Sphere n'en demeure pas moins une belle expérience, très axée old school, avec une fin, superbe, qui se mérite.
En mars 2008 en France sortait enfin Odin Sphere, sur une Playstation 2 qui, après 7 ans de bons et loyaux services, avait encore des choses à proposer. Et la sortie d'Odin Sphere en Europe a de quoi être soulignée : sur les précédentes générations de consoles (on fait notamment référence au trio Psone-N64-Dreamcast), la sortie de ce genre de jeux était extrêmement rare, restant exclusifs au Japon. On remercie donc éditeur et développeur de nous avoir permis de jouer à ce petit bijou avec des sous-titres français. Un petit bijou, certes, bien qu'Odin Sphere ne soit pas dénué de défauts comme nous allons le voir.
On doit Odin Sphere au studio Vanillaware à l'origine de Princess Crown et Grim Grimoire. Les créateurs de chez Vanillaware ont pour particularité d'être des spécialistes de la 2D. Et sur le plan graphique, que dire d'Odin Sphere sinon qu'il s'agit sans doute du jeu entièrement 2D le plus réussi que la Playstation 2 ait connu en Europe ! Oui, vraiment !
La mise en scène suit celle d'une véritable pièce de théâtre : une petite fille dans un grenier ouvre un livre, qui nous amènera à suivre la même histoire, à travers cinq points de vue différents. Odin Sphere est donc constitué de cinq actes, dans lesquels on jouera chaque fois un personnage différent, ayant tous un objectif particulier. Au fur et à mesure de votre avancée dans le jeu, on vous donne la possibilité de revoir toutes les cut-scenes de dialogues, ce qui permet de bien saisir les enjeux et de comprendre le rôle et les actions de chacun des personnages. Encore mieux : un tableau chronologique, qui se remplit selon votre progression, permet de voir dans quel ordre les cut-scenes ont eu lieu... Le travail de narration est donc important, mais, une fois le jeu terminé, on déplore néanmoins quelques incohérences scénaristiques... mais rien de bien grave susceptible de gâcher l'expérience, il ne s'agit que de détails !
Le scénario d'Odin Sphere s'inscrit dans un univers fantastique de contes et légendes inspirés de la mythologie nordique. Mais si la saga des Valkyrie profile de Square-Enix est assez fidèle à l'univers nordique, ce Odin Sphere ne fait que s'en inspirer, se permettant de le lier à beaucoup d'autres éléments, sans que le résultat final soit un melting-pot indigeste. Dans tous les cas, Odin Sphere parlera aux joueurs européens, puisque beaucoup de décors leur rappelleront les contes des frères Grimm ou les romans de fantasy occidentaux par exemple. L'aventure débute dans le château d'Odin, roi de Ragnanival, anéanti par la mort de sa fille Griselda, une des meilleures guerrières Valkyries. Sa soeur cadette, Gwendolyn, subit le courroux de son père et va devoir lutter pour rester une guerrière. Gwendolyn sera le premier personnage jouable. Le second acte nous permet de contrôler le prince Cornélius du royaume de Titania. Victime d'une malédiction l'ayant transformé en lapin, il devra combattre pour pouvoir conquérir l'amour d'une princesse étrangère : Gwendolyn. Les embranchements du scénario sont bien plus complexes que ceux décrits, rassurez-vous, notamment parce qu'un complot contre Odin finira par faire surface. Dans le troisième acte, on contrôle Mercedes, désignée nouvelle reine des fées du royaume sylvestre de Ringford. Quatrième acte : orphelin puis esclave, Oswald est devenu le chevalier des ombres, cherchant une raison à sa survie. Il sera le quatrième personnage jouable. Enfin, dans le cinquième acte, on contrôlera Velvet, princesse qui doit dissimuler ses origines. Un sixième et dernier acte, baptisé « Armageddon », donne lieu à des combats entre nos cinq personnages jouables et les big boss. Derrière ses apparences enfantines et ses graphismes enchanteurs, Odin Sphere se base sur une histoire sombre, faite de guerres incessantes, de magies destructrices et de personnages aux destins troublés. L'enjeu des guerres est un chaudron mythique servant à fabriquer les psyphers, des cristaux géants qui captent la force vitale du Monde. Attention donc à ne pas sous-estimer Odin Sphere sur son scénario, sans concessions, bien loin de la niaiserie nippone imposée aux RPG des consoles de la génération actuelle.
Le gameplay d'Odin Sphere est difficile à décrire, ne ressemblant à rien de déjà existant, si ce n'est qu'on peut le qualifier de résolument old shool. RPG teinté d'action, la customisation et le levelling y tiennent une grande place, via des moyens qui finiront, hélas, par être vite redondants : alchimie, cuisine et botanique. Vous contrôlez un personnage dans des niveaux basés sur un scrolling horizontal (de la 2D pure donc). Un niveau peut être parcouru de gauche à droite comme de droite à gauche, et un radar est disponible en haut de l'écran pour savoir où se trouvent les ennemis. Chaque niveau comprend une porte de sortie vers un nouveau niveau. Cependant, cette porte ne peut être prise que si la totalité des ennemis du niveau sont battus. L'action d'Odin Sphere a donc un petit côté beat theam all, notamment parce qu'il faut tout détruire sur son passage. Cependant, une jauge d'endurance empêche de bourriner : en baissant à chaque attaque, elle conduit le personnage à la léthargie pendant quelques secondes si vous abusez du bouton d'attaque (vous serez donc vulnérable face aux ennemis). Les mouvements ne sont pas extrêmement variés, au-delà de quelques attaques spéciales, mais chacun des cinq personnages jouables propose un gameplay bien spécifique, qu'il faudra maîtriser pour pouvoir avancer, car Odin Sphere n'est pas facile, old school oblige. En fin de niveau, un tableau nous octroie une note et des récompenses qui en dépendent, la note étant calculée à partir des dégâts subis et autres caractéristiques.
Le principal défaut d'Odin Sphere provient de sa progression qui finit par être vite répétitive. D'une part, on retraverse toujours les mêmes décors. Au début, on les considère comme sublimes, enivrants, poétiques. Passé le troisième acte, on les a déjà trop vus, notamment parce qu'on y retourne souvent faire du levelling, et on les voit comme communs... Un comble pour le plus beau jeu 2D de la Playstation 2 ! D'autre part, on rencontre toujours les mêmes ennemis et surtout les mêmes boss. Odin Sphere se révèle donc comme excessivement redondant.
Et ce ne sont pas les subtilités du gameplay, au départ séduisantes et originales, qui arrangent les choses. Le but est de booster son personnage à fond pour pouvoir avancer facilement : il faut donc améliorer les jauges d'énergie et de magie. Malheureusement, si on prend plaisir à upgrader les premiers persos, la patience a ses limites et on aura franchement plus de mal à continuer les efforts pour les derniers persos. Mais expliquons un peu plus en détails comment s'opère l'amélioration des persos dans Odin Sphere. Chaque ennemi battu libère des phozons (orbes roses). Ceux-ci peuvent être directement absorbés pour augmenter la jauge de vie ou utilisés pour faire pousser des fruits ou créer de la nourriture dans les niveaux. Et c'est là que la botanique, l'alchimie et la cuisine revêtent leur importance. En effet, il faut savoir trouver les graines dans les niveaux (via un bruit spécifique lorsque l'on marche sur le sol) puis les disposer habilement pour que ces graines absorbent des phozons et fassent pousser fruits et nourriture (avec par exemple des arbres à moutons donnant des rôtis une fois tranché... oui, oui...).
Attention, car plusieurs éléments devront être contrôlés : prendre garde qu'il y a suffisamment de phozons libérés dans le niveau pour faire pousser de la nourriture et ainsi « optimiser la graine », cueillir les fruits avant qu'ils ne pourrissent, être capable de récolter des aliments variés pour pouvoir concevoir des plats complexes (plus le plat est sophistiqué, plus l'expérience recueillie sera grande). Après la botanique et la cuisine, il y a aussi l'alchimie. Il s'agit de créer des potions redonnant de la vie, protégeant contre les éléments (chaleur, froid) ou des potions offensives. Heureusement, des parchemins sont à disposition du joueur, comprenant les ingrédients à mélanger pour créer tout ça. Avec tous ces systèmes, il faut aussi et surtout gérer votre sacoche, le nombre d'objets étant limité. Et elle sera très vite pleine, avec tous les ingrédients de cuisine (viande, lait, oeufs, pain), les graines récoltées, les potions... Le gameplay d'Odin Sphere est donc original et séduisant, s'avérant addictif pour certains, répétitif pour les autres...
Graphismes :
Odin Sphere rend hommage à la 2D. Il est sans nul doute le plus beau jeu de la Playstation 2 utilisant la 2D, mais aussi l'un des plus beaux jeux de la Playstation 2 tout court ! Odin Sphere est un festival de couleurs chatoyantes, d'univers animés. Le chara-design des personnages et des ennemis est absolument superbe (allez donc voir les artworks !). Les décors et les effets visuels sont sublimes. Pour autant, il est dommage que le fait de les traverser des dizaines de fois altèrent notre vision. Totalement charmé au début, le joueur pourra très bien en fin de jeu rester de marbre face à des décors, certes somptueux, mais vus et revus pendant des heures. En effet, seuls les décors les moins visités (le restaurant par exemple !) continuent de nous enchanter jusqu'à la fin. Quel dommage ! Une plus grande variété des décors aurait été un point à creuser ! Notons que certains boss sont tellement énormes qu'ils ne rentrent pas dans le scrolling et font ramer le jeu, la Playstation 2 ayant du mal à supporter l'overdose de détails. L'option 60hz est présente.
Sons :
Les musiques sont parfaites, mais hélas, souffrent du même problème que les décors : on entend toujours les mêmes pendant des heures. Les voix nippones sont excellentes.
Maniabilité :
Mélange de beat them all et de RPG, Odin Sphere tend vers le old school en étant assez difficile. La clef de la réussite se trouve dans le levelling et donc la patience, puisque les systèmes de botanique, cuisine et alchimie seront vite répétitifs. Cependant, il faut faire un constat : non seulement on n'était pas certain de pouvoir profiter de ce jeu en France un jour, mais en plus, le travail de traduction et d'adaptation est impeccable ! On a le choix entre voix nippones et voix anglaises (préférez évidemment les premières). A noter que, si les textes des versions japonaise et américaine s'affichaient dans des bulles de BD, ils figurent dans la version européenne en bas de l'écran. D'un côté, cela nous permet de profiter au maximum des décors, mais de l'autre, on perd l'aspect BD qui avait son charme dans les versions étrangères. Le jeu propose 3 modes de difficulté, celle-ci pouvant être changée à tout moment. Le système de sauvegarde n'est quant à lui pas arbitraire. La difficulté du jeu est donc très loin d'être insurmontable !
Durée de vie :
Le premier acte est difficile à appréhender puisqu'il vous faudra faire connaissance avec tous les systèmes d'amélioration du personnage. Par la suite, vous prendrez des habitudes et trouverez des astuces. Comptez une quarantaine d'heures de jeu pour arriver au dernier acte. Odin Sphere sait se montrer généreux pour les joueurs qui s'y sont investis, en dévoilant un scénario riche et des personnages très attachants.
Scénario :
Cinq personnages, cinq destinées, cinq points de vue différents pour une même histoire plutôt sombre. Un joli puzzle à reconstruire soi-même, où l'on découvre au fur et à mesure de notre progression les ambiguïtés et les enjeux. A noter que les dialogues sont très travaillés, contribuant à l'ambiance mature du jeu.
En résumé :
Servi par une ambiance exceptionnelle (2D fabuleuse, musiques excellentes, scénario plutôt sombre), Odin Sphere est fort d'un gameplay déroutant au début, mais qui, une fois maîtrisé, révèle toute sa richesse et son originalité. Dommage que l'ensemble souffre d'un manque de maîtrise sur la longueur, puisque la redondance touche les meilleurs aspects du jeu, les dénaturant. Il aurait fallu proposer un peu plus de variété des décors et des musiques, mais aussi affiner le gameplay. Odin Sphere n'en demeure pas moins une belle expérience, très axée old school, avec une fin, superbe, qui se mérite.
De nolhane [6888 Pts], le 11 Mai 2012 à 21h04
J'adore ce jeu! bonne chronique! :)
De Dingoo [132 Pts], le 11 Mai 2012 à 10h26
Je suis d'accord avec KurapikaShinji. Mais il faut admettre que certaines parties du jeu ont un grave problème de framerate, donc ca va. :)
De KurapikaShinji(nonconnecté), le 11 Mai 2012 à 09h54
Excellent jeu, bon test, mais faible note.
Quand on sait que les lassants et rébarbatifs FF se tapent sans cesse des 18 ou +, Odin Sphere en comparaison mériterai un 20 ou 22 /20 :)