Chronique - The Murderer- Actus manga
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Ciné-Asie Chronique - The Murderer

Mardi, 06 Décembre 2011 à 10h51

Après l’exceptionnel The Chaser, Na Hong Jin revient avec une autre claque qui va vous retourner : The Murderer ! Voici la chronique du film signée Erkael !
 



Le réalisateur avait réussi le tour de force de faire de son premier film un chef d’œuvre indiscutable, tout, de la mise en scène aux acteurs en passant par les retournements de l’intrigue était impeccable…son premier coup d’essai s’est avéré être un coup de maître ! Forcément on attendait son second film avec impatience, certaines mauvaises langues disaient même qu’il serait incapable de reproduire ce coup de maître…The murderer est sans conteste un deuxième coup de maître salué par tous, et à juste titre !

Gu Nam est un chauffeur de taxi à la vie bien morne, il tente péniblement de rembourser des dettes tout en attendant le retour de sa femme qui a disparue. Un jour un parrain lui propose d’aller assassiner un homme à Seoul en échange du remboursement de sa dette. Bien entendu rien ne se passe comme prévu et Gu Nam entame alors une course contre la mafia et la police tout en cherchant à savoir pourquoi il a été piégé.

L’intrigue du film s’avère assez simple, en tout cas, elle n’a rien de révolutionnaire, mais une même histoire peut donner des choses bien différentes entre les mains de plusieurs réalisateurs. Il semble qu’entre les doigts de Na Hong Jin tout se transforme en or !
L’histoire se veut sombre dés le début et elle le restera tout le long, aucun rayon de lumière ne viendra éclaircir le vie des personnages voués à s’entretuer dans ce Séoul aussi sombre que leurs vies. Le réalisateur insiste justement sur cette image sombre, la majeure partie des scènes se déroulant de nuit, et même celles en plein jour nous offrent une vision bien triste de la ville. Il ne s’agit pas là d’être contemplatif, il faut ressentir les choses, et pour cela le réalisateur arrive à faire passer les émotions mieux que personne…des émotions à fleur de peau. Il y a quelque chose de viscérale dans ce film, exactement comme c’était le cas dans The Chaser ! Ce film nous prend aux tripes dés le début et ne noue relâchera pas. Il a quelque chose d’étouffant, et pour autant cela s’avère être une expérience mémorable !
On plonge donc dans le quotidien de Gu Nam avant de sombrer avec lui dans un enfer de violence qui le dépasse et vient nous heurter. L’évolution du personnage accompagne celle du film : de pauvre âme errante sans but, plus victime des évènements qu’autre chose, Gu Nam va faire sienne cette violence, il va apprendre à s’en servir pour mieux se protéger, il va apprendre à maîtriser l’intimidation, la persuasion, la torture même. Le « meurtrier » du titre c’est lui, mais on y voit plus une signification ironique, car il devient meurtrier par la force des choses, sans réellement en être un…il n’est même pas responsable de la mort de celui qu’il devait tuer…donc il n’est pas réellement le meurtrier qu’on veut nous faire croire, mais il n’aura d’autres choix que d’agir comme tel pour survivre. A moins que le meurtrier du titre soit le parrain qui lui confie le contrat : Myun ! Un être froid sans scrupule, qui résume à lui seul la violence du film ! Il bouffe l’écran et évince les autres personnages dés qu’il apparaît, et il n’y a rien d’ironique en ce qui le concerne ! Quand il apparaît pour la première fois, il ne semble être qu’un petit malfrat mal habillé qui organise des paris sur des combats de chiens, mais plus le film évolue et plus on se rend compte de son empreinte qui émerge partout…saisissant !

Car il ne faut pas s’y tromper, ce film est très violent, terriblement violent même ! Une violence froide, très crue, qui sans être gore, ne pourra laisser indifférent ! D’ailleurs ce film réhabilite la hachette ! Cela faisait longtemps que l’on avait pas vu de massacre à la hachette, accessoire passé de mode, qui s’avère très efficace dans ce film, et que Myun manie mieux que personne.

Il est intéressant de noter que le réalisateur a repris les mêmes acteurs que dans son précédent film, à savoir The Chaser pour interpréter à nouveaux les rôles principaux. Mais là où c’est d’autant plus intéressant c’est que les rôles sont inversés. Le « gentil héros vengeur » de The Chaser est ici le parrain psychopathe, et la serial killer de The Chaser est ici la pauvre victime qui subit les évènements.
Ils étaient déjà impressionnant dans The Chaser, ils sont tout simplement bluffant dans The Murderer, en particulier Kim Yun Seok, qui interprète ici Myun. Il dégage une folie bestiale à la fois froide et étouffante, il impose son charisme tout le long du film.

Comme dans le précédent film du réalisateur, rien n’est à jeter ici, bien au contraire, The Murderer est typiquement le genre de film dont bon nombre de réalisateurs devraient s’inspirer !
Une claque qui va vous retourner !

commentaires

Koiwai

De Koiwai [12693 Pts], le 06 Décembre 2011 à 12h48

Excellent moment de cinéma. Dans les sorties ciné asiatique de l'année, j'ai quand même préféré J'ai rencontré le diable, mais celui-ci est tout aussi percutant.

Kimi

De Kimi [3394 Pts], le 06 Décembre 2011 à 12h34

Ta chronique résume ce que je pense du film Erkael, je n'ai rien a rajouter. ^^'

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