Chronique - Pluie Noire- Actus manga
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Ciné-Asie Chronique - Pluie Noire

Lundi, 28 Novembre 2011 à 10h13

Débutons cette dernière semaine de novembre avec la traditionnelle chronique du lundi! Aujourd'hui, ladymusaraki nous propose sa chronique de Pluie noire, film bouleversant de Shohei Imamura qui revient sur le drame d'Hiroshima...
 

 
 
Shohei Imamura est un des cinéastes de référence du cinéma japonais, il demeure incontournable au même titre qu’Akira Kurosawa pour quiconque voulant mieux saisir la société Nippone et sa complexité. L’ensemble de sa filmographie est constituée d’œuvres significatives récompensées par de nombreux prix dans les festivals du monde entier .Et notamment par deux palmes d’or à au festival de Cannes, en 1983 pour la Ballade de narayama, un film terrible et magnifique sur la condition des personnes âgées dans certains villages d’après le roman de shichirô fukazawa puis en 1997 avec l’anguille un film sur la difficulté des êtres à communiquer et à vivre.

Shohei Imamura s’inscrit en opposition au système des studios de cinéma Japonais et à leurs productions calibrées. Sa problématique est de traiter frontalement des sujets tabous pour générer une réflexion sans pour autant se départir d’une certaine poésie et d’un grand sens esthétique. Les méandres de l’âme humaine, ses contradictions et sa beauté et souvent son horreur sont au cœur de son cinéma. Et c’est dans cette cohérence qu’en 1989, apparaît le film pluie noire peut être l’œuvre la plus personnelle du cinéaste sur le thème de la catastrophe de Hiroshima . un sujet qui encore aujourd’hui n’en finit pas de hanter la société Japonaise sur le plan politique et artistique, la ville est devenue à la fois un symbole de l’absurdité et de l’horreur et le chantre du pacifisme et l’anti-nucléaire, une problématique d’actualité après la catastrophe de Fukushima est devenue mondiale. Dés lors Pluie noire prend toute son importance , basé sur le roman éponyme de Masuji ibuse , le film est un défi technique et narratif, Imamura a choisi de le tourner en noir et blanc pour lui donner un aspect documentaire , ce choix technique audacieux lui fit obtenir le grand prix de la technique au festival de Cannes . au delà de l’aspect documentaire et des scènes choc , le cinéaste s’attache à montrer comment la bombe détruit insidieusement le quotidien et l’avenir , à l’image de l’héroïne Yasuko qui est rejetée et ne peut se marier car elle a été irradiée , immamura condamne ici le caractère implacable de la guerre mais aussi la peur et l’ignorance . en contrepoint il offre au spectateur une histoire d’amour inattendue et improbable , sorte de rempart contre la folie des hommes.

En utilisant dans la narration , La double voix off celle de yasuko et de son oncle, Immamura plonge le spectateur dans l’intimité des personnages qui s’interroge sur l’avenir mais aussi sur l’absurdité d’un tel acte, une phrase à retenir , prononcé par l’oncle Izuma San : mieux vaut une paix injuste , qu’une guerre Juste. Pluie noire est le film pacifiste par excellence et en devient universel de par son questionnement , il fait partie des œuvres essentielles à avoir vu au moins une fois pour comprendre que parfois le cinéma va bien au-delà du divertissement, shohei immamura s’inscrit dans un cinéma humaniste et réaliste qui fait école parmi la jeune génération des jeunes cinéastes japonais.

commentaires

Koiwai

De Koiwai [12690 Pts], le 28 Novembre 2011 à 17h58

Toujours pas vu ce film dont j'ai pas mal entendu parler. Faudrait que je rattrape ça.

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