Sangsues Vol.1 - Actualité manga

Sangsues Vol.1 : Critiques

hiru

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 22 Mai 2015

"Le jour se lève... Je remonte le flot des gens qui partent au travail. Je me faufile entre eux et me niche dans l'angle mort de leur conscience. Je me repais du trop-plein de leurs vies."


Tel est le nouveau quotidien de Yôko Sakura. Encore étudiante il y a peu, elle vit désormais dans nos maisons quand nus n'y sommes pas. Invisible aux yeux du commun des mortels, elle possède 7 clés de 7 appartements, qu'elle squatte en journée quand les propriétaires sont sortis, se reposant dans leurs lits, se lavant dans leurs douches, leur chapardant quelques boissons... Elle se croit d'abord seule dans sa situation. Mais elle ignore encore tout des règles de ce nouveau monde parallèle et invisible qui s'est ouvert à elle, celui des "Sangsues", des "Evaporés"...


Première série paraissant en France du jeune Daisuke Imai, Sangsues nous plonge dans un univers teinté de fantastique aussi perturbant que fascinant, où l'on commence par suivre la jeune Yôko dans ses errances diurnes, au gré d'une narration légère et de planches assez blanches, vaporeuses et aériennes, à l'image de la vie un peu dissolue que la demoiselle semble mener. Mais qu'est-elle exactement ? Est-elle morte ? C'est ce que nous découvrirons assez vite au fil de ces graphismes léchés, de ces angles de vue toujours travaillés et de ces plans rapprochés dégageant une certaine sensualité. Le blanc des pages cède alors plus sa place au noir, le trait se fait plus sombre tandis que nous découvrons les origines du mal-être de Yôko qui l'ont poussé à purement disparaître. L'occasion pour l'auteur de mieux présenter son concept, celui d'un monde où l'exclusion sociale, l'anonymat des gigantesques cités grouillantes et les maux familiaux et personnels poussent les marginaux à vouloir disparaître sans mourir.


A ces prémisses d'une critique sociétale s'ajoute un parfum de thriller qui décolle tranquillement, à partir du moment où Yôko rencontre d'autres personnes comme elle et prend connaissance des règles régissant cet univers invisible. Commencera alors pour elle une quête brutale pour la survie, où il est encore difficile de dire si elle pourra ou non faire confiance aux autres. Et dès que le rythme s'accélère un peu, que la tension se montre, Imai ne perd rien de ses qualités graphiques, enchaîne toujours les angles de vues de vue immersifs, les décors plus noirs, et les cases mettant en exergue les parties du visage sanglant toute l'émotion vécue par les protagonistes.


Doucement, mais sûrement, Daisuke Imai nous plonge avec efficacité dans un récit à la croisée des genres, porté par des planches où les contrastes noir/blanc et les plans sur les visages ont une importance capitale. Un régal d'ambiance et de mise en scène, qui ne demande qu'à se révéler pleinement maintenant que tout est posé.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs