Jaco - The galactic Patrolman - Actualité manga

Jaco - The galactic Patrolman : Critiques

Ginga Patrol Jaco

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 07 Août 2015

Chronique 1 :

Cette année est spéciale pour le manga puisque Dragon Ball, chef d’œuvre indétrônable du manga nekketsu, fête ses 30 ans. C’est à cette occasion que Glénat a prévu une année 2015 spéciale Akira Toriyama, papa de la licence, ce qui passe obligatoirement par la publication de Jaco - the Galactic Patrolman (alias Ginga Patrol Jaco de son titre original), un one-shot composé de onze chapitres ainsi qu’un chapitre spécial publiés dans le célèbre magazine Shônen Jump. C’est ainsi le retour de l’un des maîtres du manga mais aussi de Dragon Ball. Le stickers collé sur le volet l’indique en effet, Jaco se déroule dans le même univers que Dragon Ball et se déroule chronologiquement quelques années avant.
 
Jaco appartient à la Patrouille galactique, une alliance veillant à la paix dans l’univers et condamnant accessoirement les manipulations du temps. En route pour la Terre qui s’apprête à accueillir un envahisseur destructeur, Jaco heurte malencontreusement la Lune et s’écrase sur une île presque déserte. Le docteur Omori, scientifique veuf, vit en effet reclus du monde mais va se voir contraint d’aider son nouveau colocataire. En effet, pour mener à bien sa mission de sauvetage de la planète, Jaco doit regagner sa patrouille et ainsi réparer son vaisseau qui ne peut fonctionner qu’avec un métal rare et cher…
 
Loin des récits de combat de Toriyama, Jaco se présente simplement comme un récit d’humour, un gag manga comme l’auteur n’en avait plus fait depuis un moment. Et force est de reconnaître que c’est un ton qui réussit toujours à l’auteur sur le format papier tant l’aventure de Jaco est un petit régal d’un bout à l’autre. L’humour absurde est en effet l’arme maitresse de l’auteur qui joue, une fois encore, sur l’association entre un individu original et un terrien savant on ne peut plus normal. Les différences culturelles entre Jaco et Omori, et plus particulièrement le décalage entre Jaco et les terriens, aboutissent à des situations déjantées et très drôles à suivre. Et prenez garde à bien lire la moindre petite bulle car les répliques les plus délirantes sont là où nous ne les attendons pas, mention spéciale à la réplique que sort notre héros à un garçonnet qui promène son chien…
A côté, le personnage de Tights fait office de Bulma bis, ce qui n’est pas tellement anodin étant donné la vraie identité du personnage. Néanmoins, peu de situations cocasses apportées de son côté puisque son principal atout est la fraîcheur de son caractère et son rôle est plus celui d’un guide qu’autre chose.
 
Mais Jaco n’aurait pas été si plaisant si le volume avait consisté en une série d’histoires indépendantes. L’aventure du patrouilleur galactique se construit bien sur une histoire développées en onze chapitres, impliquant un point de départ, une évolution de la situation et d’un point final après une mission de grande envergure pour notre héros. Le récit entretient ainsi une trame narrative et parfois même un certain suspense, nous permettant de lire d’une traite et sans lassitude ce one-shot. Par ailleurs, certains se demanderont en quoi Jaco représente les « origines » de Dragon Ball comme il est précisé sur le stickers trônant sur la jaquette. Il faudra pourtant attendre les tout derniers chapitres pour avoir notre réponse qui est, finalement, assez anodine puisque ne se répercute pas directement sur l’histoire de Son Gokû.
 
Parlons alors de la continuité entre Jaco et Dragon Ball, le plus gros point faible du récit. Ce qui saute d’abord aux yeux, c’est que Toriyama semble avoir complètement oublié son univers. Ainsi, là où le « Dragon World » abritait une multitude d’espèces et où voir un Namek dans les rues n’étaient pas tellement choquant, seuls les humains sont connus comme espèce terrienne intelligente et Jaco soulève bien des énigmes. De plus, la monnaie de l’univers passe du zeni au yen… avant que le zeni soit évoqué en tout dernier chapitre, comme si Toriyama s’était rendu compte de sa bêtise, sans pour autant nous l’expliquer. Mais le plus frappant réside dans un dernier chapitre spécial directement lié aux origines de Dragon Ball puisqu’il propose une réécriture des raisons qui ont poussé Bardack à envoyer son fils sur Terre. L’avantage est certes de découvrir la mère de Son Gokû mais à côté, on découvre un récit peu intéressant, sans aucun enjeu dramatique et qui se permet de supprimer de la chronologie officielle le téléfilm « Le père de Son Gokû » qui était pourtant brillant pour son écriture, sa musique et sa mise en scène. En somme, Toriyama a remplacé une histoire poignante par un récit d’une platitude navrante qui, de toute évidence, sert surtout à faire le lien avec les deux derniers films d’animation en date.
 
Enfin, c’est bien sur le dessin que le mangaka a régressé. Si du côté des décors on retrouve avec une certaine nostalgie les Dragon Ball des débuts pour leurs finesses et leur simplicité, le style de l’auteur est plus approximatif sur les personnages. On a souvent l’impression d’avoir affaire à un style amateur qui reprend le trait de Toriyama et pourtant… l’œuvre est bien de l’auteur lui-même. Le plus choquant réside dans le chapitre spécial de Dragon Ball où on peine à retrouver l’identité visuelle du mangaka.
 
Quant à l’édition, Glénat propose une copie satisfaisante. La traduction est d’excellente facture, et le fait d’avoir intégré Jaco à la collection Perfect permet de rester sur la continuité de la dernière édition de Dragon Ball et Docteur Slump, de quoi satisfaire les fans de l’auteur qui veulent une belle mangathèque. Néanmoins, on regrette l’absence totale de pages couleurs alors que le prix reste celui d’une Perfect. Cette édition n’a donc de Deluxe que le nom et fait davantage office de grand format.
 
Retrouver Akira Toriyama ne se fait pas sans joie. Jaco est ainsi un court récit qui réussit dans son rôle de divertissement et amuse sans mal le lecteur en jouant sur la figure farfelue du patrouilleur galactique qui a bien du mal à comprendre le peuple de la Terre. On regrette toutefois que l’auteur n’ait pas cherché à mieux faire le lien avec l’univers de Dragon Ball, et aussi de nous avoir imposé le chapitre sur Bardack qui anéanti un personnage charismatique dans la version animée. Sans ce chapitre, Jaco aurait été un excellent one-shot.
  



Chronique 2 :



Jaco est un patrouilleur galactique, envoyé par le Roi de l’univers sur Terre en mission. Il est chargé de stopper l’arrivée d’un extraterrestre malfaisant sur la planète bleue. Une fois arrivé à destination, il se crashe sur la petite île d’un scientifique qui vit en ermite. Tous deux vont se lier d’amitié pour essayer de faire redémarrer le vaisseau de Jaco.

Jaco le patrouilleur galactique est un manga pour le moins attendu, puisqu’il signe le retour du maître Akira Toriyama au manga. Cette série d’une dizaine de chapitres est, selon ses dires, son dernier manga, et boucle la boucle Dragon Ball. En effet, alors que les derniers films (Battle of Gods, La Résurrection de F.) et la nouvelle série Dragon Ball Super montrent la suite des aventures de Goku et ses amis, Jaco rajoute quelques informations sur la genèse du manga. Verdict ? Le résultat est en demi-teinte, et ce, pour deux raisons.

La première, c’est qu’on retrouve Toriyama dans un style à mi chemin entre le début de Dragon Ball et la fin de Dragon Ball. Comprenez : une histoire humoristique, mais pas trop. Rappelez-vous, le début de Dragon Ball, à l’instar de sa précédente série Dr. Slump, adoptait un style très décontracté et exubérant, alors que la partie renommée « Z » dans l’animé se définirait plutôt comme une saga de science-fiction de combat, avec des protagonistes tous pectoraux dehors. Dans Jaco, on sent dans le ton qu’on n’est pas dans un manga complètement humoristique, puisqu’il y a une mini-intrigue et qu’elle tente certains effets dramatiques par moment. Pourtant, Jaco est un personnage décalé, il fait des blagues. Avec ce ton pas trop affirmé ni d’un côté ni de l’autre, Toriyama peine à convaincre. Pour retrouver un ton très frais à la Dr. Slump, mieux vaut se tourner vers Nekomajin, sorti il y a 10 ans maintenant : c’est beaucoup plus efficace. Ici, ça manque clairement de panache.

Le second problème vient de ces soi-disant origines à Dragon Ball. Concrètement, il s’agit d’une remise en contexte, ce qui n’apporte en soi pas grand-chose. Un personnage de la généalogie de Goku a été créé pour l’occasion, mais son intervention n’apporte rien à la saga. Et surtout, on sent que Toriyama essaie de faire raccord avec les nouveaux films et la Dragon Ball Super, ce qui met un petit peu de désordre à ce qu’on connait :

SPOILER : 1/le rôle de Freezer dans sa rivalité avec Goku et les saiyans est renforcé, sûrement pour promouvoir le film la Résurrection de F., au détriment d’une certaine logique. Même si c’est l’ennemi héréditaire des saiyans, comment peut-il demeurer le pire ennemi de Goku alors que Cell et Buu lui ont donné bien plus de fil à retordre ? Sûrement pour jouer la carte de la nostalgie auprès des fans avec l’antagoniste le plus populaire de la série. 2/la façon dont Goku est envoyé sur Terre dénote avec ce qu’on nous a montré dans le téléfilm de 1990, Le Père de Son Goku, alors qu’on sait que Toriyama l’a apprécié et respecté au point d’en intégrer une allusion dans le manga. Il n’y a alors pas de raison à le contredire !

Ces éléments font vraiment penser que Jaco est à mi-chemin entre le petit plaisir sans grande conviction d’un auteur désabusé et le droit de véto d’une gigantesque machine de guerre audiovisuelle et financière qui décide quoi mettre dans un manga ayant rapport avec la licence Dragon Ball.
Pourtant, tout n’est pas à jeter. Les qualités de mangaka de Toriyama sont loin d’avoir disparues. On reconnait son trait, et il n’a jamais été aussi régulier. Si on peut regretter que le design des personnages soit un peu simple, on ne peut qu’applaudir le retour de personnages plus marrants à la Dr. Slump, sans triple dose de muscles (nous ne sommes plus dans les années 1980 !). Tenez, le Roi de l’univers est une méduse avec une couronne, il gère les dangers de tous l’univers et il a l’air d’un blob. C’est un rôle complètement désacralisé et c’est super bien vu ! De fait, grâce à son trait et sa petite histoire d’extraterrestre exubérant perdu, on s’amuse un petit peu et on prend mine de rien du plaisir à faire défiler les pages. Vraiment dommage que l’auteur ne soit pas allé plus loin dans un délire humoristique !

Au final, même si le manga manque clairement d’éclat par rapport à ce qu’a l’habitude de faire l’auteur, on ne peut pas vous le déconseiller. Ne serait-ce que pour son dessin et le plaisir de retrouver la patte Toriyama dans le paysage manga.

L’édition de Glénat propose une bonne traduction et une impression nette. Le papier est de bonne qualité, bien blanc, mais malheureusement un peu fin. L’ouvrage est au même format que Dragon Ball et Dr. Slump en édition deluxe, gageons que l’éditeur rééditera sous cette même forme les séries courtes et one shot de l’auteur !


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
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13 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
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Note de la rédaction
Note des lecteurs