Fire Force Vol.1 - Actualité manga
Fire Force Vol.1 - Manga

Fire Force Vol.1 : Critiques

Enn Enn no Shouboutai

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 22 Juin 2017

Critique 2


Atsushi Ohkubo avait frappé fort avec son précédent titre, à savoir le très remarqué Soul Eater! Shonen reconnu et récompensé, possédant une identité propre, avec une patte graphique unique, le titre, malgré une fin partant dans tous les sens, avait su imposer son auteur comme un maître en la matière! 


Alors forcément lorsque le monsieur revient avec un nouveau titre, toujours dans la catégorie shonen, mais avec un changement d'éditeur (au Japon, mais également en France), il est attendu avec une certaine impatience, d'autant qu'il va ici traiter d'un sujet très peu exploité, mais à sa manière: les pompiers! 


Dans un monde qui n'est pas celui que nous connaissons, en l'an 198 du calendrier solaire, au sein de la ville de Tokyo qui n'est pas non plus exactement celle qu'on connaît, les incendies sont devenues la cause de mortalité la plus fréquente, un nouveau phénomène est apparu il y a quelques années, c'est à dire des combustions spontanées de personnes, des combustions qu'on ne peut anticiper, bien qu'elles soient associées à des malédictions et non pas à de simples accidents ou phénomènes scientifiques. 


Shinra veut devenir pompier afin de sauver un maximum de gens, lui qui traîne un lourd passé derrière lui, responsable de la mort de sa mère et de son frère! 


Dans ce monde les pompiers sont de véritables héros et disposent de capacités bien particulières: certains sont de simples pompiers, mais d'autres, comme Shinra peuvent manipuler le feu voire même entrer en combustion eux-mêmes!


Shinra va alors intégrer la 8e brigade des forces spéciales Fire Force et va devoir faire ses preuves malgré une difficulté à faire partager ses sentiments et ses angoisses, perpétuellement caché derrière un sourire niais qu'il n'arrive pas à refréner...un mécanisme de défense souvent mal interprété... 


Ceux qui s'attendait à un titre nous présentant les pompiers dans un quotidien classique vont être surpris, de la part de Ohkubo on pouvait logiquement s'attendre à partir très loin malgré une base simple! 


Là où l'auteur se montre plus classique, c'est dans sa façon d'aborder l'entrée en matière de la série, avec la présentation de son personnage principal, à savoir Shinra, par une intervention brillante qui va immédiatement le confronter à la brigade qu'il va rejoindre (comme par hasard) pour ensuite nous présenter son quotidien au sein de cette même brigade afin de mieux faire connaissance avec ses différents membres au gré des premières missions qui se présentent de plus en plus dangereuses... 


Classique certes, mais diablement efficace! 


On va ainsi découvrir les personnages qui accompagneront Shinra dans sa croisade contre le feu en même temps que les concepts que l'auteur va développer dans sa série! Ainsi, si le chef de brigade, accueillant et rassurant, est un pompier "classique" sans le moindre pouvoir, ce n'est pas le cas des autres membres, certains étant des membres de la seconde génération, qui peuvent manipuler les flammes, pouvoir plus qu'utile lors des interventions, alors que d'autres, tout comme Shinra sont de la troisième génération et peuvent eux-mêmes entrer en combustion...ne dit-on combattre le feu par le feu? 


Ainsi les flammes que vont combattre nos héros ne sont pas de simples flammes, elles sont vraiment présentées comme des malédictions, voire carrément comme des entités pensantes et malfaisantes, et ce n'est d'ailleurs pas un hasard si les brigades de Fire Force sont accompagnées par des prêtres pouvant exorciser le mal et sauver l'âme des victimes! 


On note d’ailleurs que dès l'issue de ce premier tome se dessine une menace d'une toute autre envergure que celles qu'on a pu découvrir dans les premiers chapitres  


Pour revenir sur les éléments plus classiques, on pense bien sûr au passif du héros, hanté par un péché sur lequel il n'a pourtant aucune prise, orphelin de surcroît, retrouvant une connaissance avec qui il va débuter une rivalité au sein même de la brigade...mais le talent de l'auteur fait le reste et rapidement on découvre des personnages attachants et profonds, à l'image de Shinra (les autres n'ayant pas encore été suffisamment développés, mais on fait confiance à l'auteur sur ce point) dont le sourire agaçant et provocateur cache un profond et dramatique traumatisme, ce sourire se présentant comme un mécanisme de défense lorsque le pauvre Shinra se trouve confronté à une tension qu'il ne peut gérer... Cela peut paraître insignifiant, mais aller chercher des traumatismes chez ses personnages principaux, en faire des personnages imparfaits et névrosés (chose qu'il avait remarquablement réussi à faire dans Soul Eater) apporte un plus indéniable à la série! 


A cela s'ajoute ce sentiment de culpabilité lié à la mort de sa famille, le rejet qu'il a connu depuis lors (là encore approche très classique), culpabilité qu'il va devoir dépasser pour lutter efficacement au sein de sa nouvelle brigade, aux côtés de pompiers expérimentés et n'ayant pas le temps de s'occuper des incapables... 


Là où l'auteur fait également très fort, c'est dans le traitement des torches humaines contre lesquelles combattent nos héros... Il ne s'agit au final que de victimes de combustion, ce ne sont pas des ennemis ou des démons, mais bel et bien des humains innocents que les pompiers tuent, certes pour abréger leurs souffrances, mais qui sont tout de même arrachés à leurs proches. 


L'auteur vient ici alourdir son titre, poser une dimension bien plus sombre que ce qu'on pouvait attendre et apporte ainsi une maturité bienvenue! 


Bien évidemment et sans surprise, on retrouve la patte plus que dynamique d'un auteur dont le talent n'a jamais été remis en question, il nous offre un premier volume magistralement mis en scène, avec des personnages expressifs et reconnaissables, avec des arrières plans denses et riches, avec tout un univers travaillé et pensé dans ses moindres détails, mais surtout, on y revient, ce dynamisme incroyable donnant une pèche folle aux séquences d'actions! 


Un premier tome saisissant, terriblement efficace qui nous accroche d'emblée, on ressent véritablement une grande joie de retrouver Ohkubo en grande forme et on est plus que confiant sur la pérennité et la qualité future de ce titre! 


Critique 1


Auréolé suite au succès de son très bon blockbuster Soul Eater (on préfèrera oublier le spin-off en 5 volumes Soul Eater Not!), Atsushi Ohkubo était forcément attendu au tournant avec son titre suivant. Et après un changement d'éditeur au Japon (après Soul Eater, l'auteur a quitté le magazine Shônen Gangan de Square Enix pour aller vers le Shônen Magazine de Kôdansha), il connaît aussi un changement d'éditeur en France ! Ainsi, ce sont les éditions Kana qui ont raflé son nouveau manga. Quatrième série de la carrière de l'auteur (B.Ichi, son tout premier manga, n'a, à ce jour, jamais été publié dans notre pays), démarrée au Japon fin 2015 et s'affichant parmi les meilleurs lancements shônen de 2016 dans son pays, Enen no Shouboutai déboule tout feu tout flamme chez nous sous le titre Fire Force. Un titre de circonstance, puisque l'auteur a trouvé le moyen d'aborder une thématique peu courante : les pompiers ! Cependant, il l'aborde à sa manière, par le biais d'un shônen nekketsu à l'introduction aussi classique qu'efficace.



Nous voici dans une ville de Tokyo remaniée, en l'an 198 du calendrier solaire, à la découverte d'un jeune garçon, Shinra Kusakabe. Son désir dans la vie ? Devenir un héros. Son ambition pour cela ? Intégrer la 8ème brigade spéciale Fire Force de l'agence de défense contre le feu. Car dans ce monde, ces sapeurs-pompiers d'un nouveau genre sont plus que jamais des héros...
En effet, une nouvelle cause de décès est mystérieusement apparue : la mort par le feu, via le terrifiant phénomène de combustion humaine. N'importe qui, n'importe quand, et sans raison, peut soudainement s'enflammer, devenir ce que l'on appelle une "torche humaine", et menacer la vie de son entourage. La mission première des brigades est alors de mettre fin à la vie des malheureux ayant pris feu, tout en priant pour le repos de leur âme. Et si Shinra a choisi cette voie, ce n'est pas par hasard : il espère bien pouvoir retrouver la trace de celui qui, 12 ans plus tôt, a provoqué la combustion de sa propre mère, poussant cette dernière et son jeune frère à la mort...

Le but premier de ce tome étant de poser les bases, Atsushi Ohkubo adopte un schéma on ne peut plus classique du genre, où notre jeune héros, après un premier coup d'éclat de présentation, intègre la brigade et fait la connaissance de celles et ceux qui seront désormais ses partenaires. Au gré de ses toutes premières missions en tant que pompier, mais aussi de ses premiers instants dans son nouveau quotidien, il pourra découvrir les caractères de ses nouveaux compagnons, appréhender le rôle qui l'attend, puis voir arriver un autre nouvelle recrue qu'il connaît bien, et asseoir son désir de découvrir la vérité se cachant derrière la disparition de sa famille et donc derrière le phénomène de combustion humaine.

Le moins que l'on puisse dire est que l'auteur, sans s'écarter du classicisme de son schéma introductif, exploite parfaitement celui-ci pour distiller, petit à petit, tout ce qu'il faut savoir. les informations de mise en place arrivent les unes après les autres sans se précipiter, de manière à laisser le temps au lecteur de bien les assimiler. Ainsi comprend-on très facilement ce phénomène de combustion ainsi que l'objectif premier de Shinra, puis prend-on plaisir à découvrir le rôle qu'occupe chacun de ses nouveaux camarades dans l'église de la 8ème brigade spéciale Fire Force. Dépourvu du moindre pouvoir, humain on ne peut plus normal, mais suivant un entraînement rigoureux, l'empathique Akitaru Ôbi est un capitaine sur qui on peut compter. Derrière lui arrivent ce que l'on appelle des victimes de 2ème génération : le hautain commandant Takehisa Hinawa et la jeune Maki Oze, ayant le pouvoir d'utiliser le feu aux alentours depuis qu'ils ont résisté à la combustion. La douce et mignonne Iris, elle, a le rôle de soeur chargée de prier pour apporter le salut aux âmes des victimes. Quant à Shinra, il est une victime de 3ème génération : il s'est complètement adapté aux flammes et a appris à en faire apparaître et à les contrôler à sa guise, par exemple pour se propulser dans les airs en en faisant apparaître derrière ses chaussures. Enfin, la suite du tome voit débarquer l'inévitable rival du héros, Arthur Boyle, au style chevaleresque tel le Roi Arthur (son arme, une épée, se nomme d'ailleurs Excalibur).

La dissémination, petit à petit, des informations de base sur cet univers, aurait pu être un peu longuette, mais penser cela c'est mal connaître les talents du mangaka, qui nous a déjà largement prouvé sur Soul Eater qu'il sait toujours animer les pages en proposant pas mal de notes d'humour, un rythme bien soutenu dans ses variations tranche de vie/action, et surtout des personnages qui ont quelque chose d'immédiatement attachant dans la vivacité qu'ils dégagent. Sans oublier des traits de caractère parfois un brin décalés ! On se souvient par exemple, dans Soul Eater, de l'obsession de Death the Kid pour la symétrie, du caractère de Maka, ou du côté poseur de Black Star. Ici, on découvre avec régal, entre autres, que Maki cache derrière son visage un peu sévère un côté exagérément fleur bleue, que la dénommée Tamaki Kotatsu a un don pour se retrouver bêtement à se faire tripoter, ou que Shinra ne peut s'empêcher de sourire bêtement dès qu'il est tendu. Mais dans ce dernier cas, si l'on peut d'abord trouver ce tic idiot amusant et décalé, on finit rapidement par découvrir qu'il possède des origines profondes et dramatiques, et que ce rictus involontairement lui a déjà posé bon nombre de problèmes par le passé, au point qu'il s'est vu attribuer le surnom de "démon"... Faire d'un élément idiot comme celui-ci un réel élément dramatique témoignant du passé du héros, ça demande du talent, mine de rien.

Un autre point intéressant qui se dégage déjà de la lecture concerne le statut des torches humaines : ces personnes ne sont aucunement des ennemies, mais simplement de malheureux innocents devenant soudainement des menaces sans rien avoir demandé. De ce fait, même s'ils accomplissent une tâche visant à protéger leurs congénères, les pompiers ne font que tuer des innocents qui, encore peu de temps avant, étaient de simples humains... D'où l'importance de prier pour le salut de leur âme, mais aussi de penser aux proches attristés qu'ils laissent derrière eux.

Pour porter cet univers, Ohkubo offre des planches on ne peut plus immersives. On saluera ce que l'on est amené à découvrir du paysage : certains décors sont très riches et bien trouvés, comme le repaire de la 8ème brigade mi-église mi-caserne. Le mangaka a bien pensé le design des véhicules (comme le matchbox, véhicule de pompiers blindé), des tenues de pompier (avec bandes fluorescentes pour aider les membres de la brigade à se retrouver dans les flammes et la fumée), des armes (comme la hache-fusil)... Ses personnages apparaissent physiquement aussi variés que vifs, son découpage est bien varié (grandes cases qui en jettent, petites cases, voire absences de cases bien délimitées), certains choix d'angles de vue font leur effet grâce à al perspective qui y est rendue... C'est assurément dynamique.

Sur un schéma classique du genre, Fire Force pose vite et bien, avec une fluidité exemplaire, un univers emballant qui, espérons-le, annonce un bon shônen d'action, de tranche de vie, d'humour et de drama. Le mangaka, qui n'a rien perdu de son style depuis Soul Eater, offre à son nouveau bébé une entrée en matière prenante !

Dans les standards de Kana concernant le papier et l'impression, l'édition doit beaucoup à la traduction de Frédéric Malet. Plutôt habitué à ce genre de série, le traducteur livre un travail très animé, où les textes sonnent avec naturel. Les choix de police sont eux aussi très bons.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Erkael

17 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs