Eyeshield 21 - Ballers High Data Book - Actualité manga
Eyeshield 21 - Ballers High Data Book - Manga

Eyeshield 21 - Ballers High Data Book : Critiques

Eyeshield 21

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 24 Juillet 2017



« Pour ce poste… Vous acceptez n’importe qui ? »

« Eyeshield 21 Guide officiel » est un des très rares produits dérivés de la série ayant foulé le sol français, au grand dam des fans de l’œuvre. Très imposant, le livre démarre sur une suite d’illustrations couleur du titre, entourant majoritairement notre équipe de démons. S’ensuit alors un sommaire précis et complet, introduisant notamment des icônes qui vont nous servir de guide tout le long de la lecture et le plan du tournoi d’automne interlycées de Tokyo.

Présenté sous la forme d’un magazine, le livre exposera d’abord les équipes connues comme suit:
-    Page d’introduction de l’équipe présentant la mascotte de cette dernière, son design, son nom, mais également sa description, inédite au livre.
-    Présentation générale de l’équipe, avec son effectif, une brève description, un schéma hexagonal de ses forces et faiblesses (courses, passes, ligne, défense, jeu au pied, tactiques, course) avec un ranking général, son entraîneur, ses tenues, son schéma tactique défensif et offensif, une description de sa stratégie (offense, tactique, défense) et un mémo de Kumabokuro.
-    Description des joueurs clés de l’équipe, sur une ou deux pages, voire plusieurs joueurs sur une même page selon leur degré d’importance dans l’aventure. Dans cette description figure un petit en-tête décrivant le joueur, un visuel et une citation de celui-ci, sa position, son dossard, un schéma hexagonal de ses points forts et faibles (à l’image de ceux de la marche funèbre: taille, poids, puissance, technique, vitesse et mental), une fiche de personnage plus ou moins détaillée selon son importance (de taille, poids, groupe sanguin, date de naissance et âge à éventuellement course sur 40 yards, développé couché, hobby/talent et point faible), une ou plusieurs description(s) de certaines de ses facettes (« Best Weapons », vie privée, révélations sur ses motivations et traumatismes) et un commentaire de Kumabukuro. Il y figurera parfois ses aspirations, ses données diverses et une de ses scènes célèbres. Ces données, divisées en catégorie, peuvent varier selon le joueur, mais les premières citées restent constantes pour peu qu’il dispose d’une ou plusieurs pages lui étant dédiées.
-    Une section « Pick up the Game », faisant un listing des matchs joués par l'équipe, avec résumé, score, statut de la rencontre, date et stade, et désignant éventuellement le sportif clé du match si l’un des joueurs s’est particulièrement démarqué durant celle-ci.
-    Un récapitulatif de tous les autres joueurs et managers méconnus ne figurant pas dans les pages descriptives plus haut, avec leur visage, nom, dossard, poste, poids, taille, une présentation d’une phrase et un zoom optionnel.
-    Leur entraînement d’été, avec une description générale, un calendrier du mois, un planning du jour, une éventuelle explication de l’entraîneur ou commentaire de l’un ou l’autre personnage.
-    Une présentation écrite et visuelle du lycée de l’équipe, avec ses chiffres et ses caractéristiques très variables selon les propriétés de l’établissement (étudiants inscrits, surface du campus, mais aussi nombre d’esclaves de M. H., de chevaux…), un mot du proviseur, les uniformes féminins et masculins, un plan du lieu et une description de ses installations, ses particularités et ses environs, et éventuellement des commentaires des personnages fréquentant l’établissement.

A noter que la quantité d’informations fournie peut très sensiblement varier en fonction des équipes, de très importante à Deimon à quasiment inexistante chez les Bando Spiders. Quand une équipe n’a même pas droit à une seule page pour elle, nous avons un listing des membres selon leur appartenance en attaque ou défense, avec nom, position, dossard et schéma hexagonal avec une brève description et son joueur clé.

Chaque présentation d’équipe est suivie d’une ou plusieurs rubriques, parfois récurrentes, parfois uniques. Nous pouvons ainsi suivre la « journaliste » Pako Andô faire son enquête rarement très documentée sur certains joueurs clés, comme Sena, Shin ou encore Kakei. Hiruma nous fournira également les descriptions des stades apparaissant dans la série, avec un visuel, une brève présentation et ses données techniques, et les rubriques « Le Foot Américain pour les Singes » nous aideront à revoir les règles du jeu et accessoires de ce sport de manière aérée et par étapes.
Le livre présente également des rubriques n’apparaissant qu’une fois, comme le « Super Crétin Bowl » opposant Taki et Otawara, ou le « Carnet Secret de Menaces d’Hiruma », rubrique très amusante renseignant sur le chantage effectué par ce dernier sur des personnages secondaires dont nous avions à peine remarqué l’existence, et bien d’autres sections aussi loufoques (le « Pousstadla » ou « Hii » saga) que variées. De plus, de nombreux classements agrémentent ce guidebook, comme celui de la meilleure équipe, du meilleur match ou les scènes favorites des lecteurs avec commentaires de certains de ces derniers à l’appui.
Se trouvera également, à la fin du livre, un test nous permettant de découvrir quel serait notre poste dans un match de football américain, suivi d’un lexique de quatre pages dédié à la série.

Nous pourrons enfin, pour notre plus grand plaisir, lire les deux premiers chapitres prototypes de ce que deviendra la série que nous aimons tant, avec notre trio de départ un peu divergeant de ce dont nous avons l’habitude, mais déjà bien établi. L’intrigue est quasiment identique à celle que nous connaissons, à savoir Hiruma et Kurita recherchant désespérément des membres à recruter, les différences, bien que mineures, étant plutôt relatives aux personnages. Hiruma, tout aussi démoniaque, présente un certain côté « mignon » que nous ne lui connaissons pas aujourd’hui, Kurita est un peu plus caractériel et moins docile, et Sena, toujours larbin, a un aspect fana de jeux qui n’est pas présent dans la série actuelle. Les designs, à l’image de leur personnalité, ont également légèrement varié, mais sont toujours très semblables à ce que nous pouvons observer aujourd’hui.

Le livre, comme expliqué plus haut, prend le parti de ressembler à un magazine de football américain, avec un ton humoristique omniprésent. En effet, malgré son volume, il ne se prend pas au sérieux, à l’image de la série qu’il représente. L’illusion de parcourir un mag nous accompagnera ainsi tout le long de la lecture, entre les différentes chroniques, les interviews de personnages comme les coachs, les interventions de Kumabokuro et les reportages de Pako Andô. Les focalisations internes sont également très nombreuses, notamment lors des présentations d’équipe où le ton décalé et agressif de Deimon sera employé pour parler d’elle, là ou celui d’Ojô sera beaucoup plus sobre.

Si ce livre est extrêmement complet, nous ne pouvons déplorer que malgré l’espace accordé aux informations diverses sur la série, certains personnages soient mis de côté. Ainsi, tous les membres de Deimon n’ont pas droit à leur double page, ce qui est regrettable. Certes, nos quatre hommes de ligne et Taki n’ont pas la présence d’un Hiruma ou d’un Monta, mais ils n’auraient pas démérité une plus grande mise en valeur vu leur implication dans l’ascendance de notre équipe favorite. De même que l’artbook, ce guidebook est sans doute sorti trop tôt, car nous ne pouvons qu’être déçus sur le traitement fait à Yukimitsu (bien que logique), mais également aux Bando Spiders et Shinryuji Naga, quasiment inexistant étant donné l’importance de ces équipes. De même, nous ne pourrons que déplorer l’absence totale des Hakushū Dinosaurs et Teikoku Alexanders, ces derniers étant pourtant symboliques de la série. Cette absence est d’autant plus douloureuse que ce tome possède un florilège d’informations accessoires, très agréables et intéressantes à lire pour les fans, mais nous ne pouvons que rester sur notre faim et regretter les renseignements que nous n’aurons jamais, étant donné qu’il n’existe pas de deuxième volet. De même, si le ton décalé est très appréciable et nous aide à lire avec attention et terminer ce volumineux ouvrage, un peu plus de sérieux sur certaines rubriques aurait été le bienvenu, comme le lexique en fin de volume réalisé à moitié qui aurait pourtant eu à gagner à être plus complet et professionnel sur les sujets qu’il aborde.

Niveau édition, nous ne pouvons malheureusement pas passer à côté de ce qui est une des réalités du titre Eyeshield 21: les erreurs de traduction et son traitement de manière générale. Tout le long de la lecture de la série, malgré le plaisir qu’elle nous procure, nous ne pouvons qu’être agacés par les couacs de traduction, d’interprétation ou de mise en page, tantôt rares, tantôt récurrents selon le tome. Nous pouvons ainsi également observer dans cet ouvrage les mêmes écueils, par exemple en page 027 où Hiruma dit qu’ils ont 1% de chance de gagner contre les Yuhi Guts, alors que le sens est originellement totalement contraire, et ce malgré le fait que dans la série cette phrase a pourtant été correctement traduite. Même traitement en page 192 où les mots de Ikkyû dans ce guide sur la manager d’Ojô sont plus crus qu’initialement renseignés par Glénat dans la série en français et en version originale. N’ayant pu mettre la main sur les propos initiaux, il n’est cependant pas certain que le problème vienne de la maison d’édition française et non du guidebook original en lui-même qui se serait permis quelques libertés (les dires d’Hiruma étant effectivement en cohérence avec la rubrique dans laquelle ils figuraient). Dans les deux cas, ce traitement peut paraître regrettable et déroutant. A noter que quand bien même l’erreur viendrait de Glénat et pas du guidebook en lui-même, la maison d’édition a fait des efforts énormes étant donné l’ampleur de l’ouvrage qu’ils ont ici dû adapter, tant dans la traduction, extrêmement dense, que dans l’édition, avec de belles pages couleur, les nombreuses rubriques et un papier de bonne qualité qui reste à sa place malgré la taille du livre.

En conclusion, ce guidebook d’Eyeshield 21 est un excellent ouvrage sur la série, mais éventuellement à ne réserver qu’aux fans, non car il est accessoire, au contraire. Alors qu’un guidebook classique est en général un « bonus »  à la série, faisant des récapitulatifs en tout genre d’informations déjà disséminées dans la série, ce guide d’Eyeshield 21 est un membre à part entière du titre, en ce sens qu’il est gorgé de renseignements totalement inédits à la saga originale que le fan découvrira ici avec plaisir. Une telle densité, justement, qu’un lecteur occasionnel n’aura peut-être pas le courage ni l’envie de parcourir. Il est ainsi très agréable d’avoir en main un guidebook officiel ayant une véritable vocation et n’existant pas seulement en réponse à popularité d’une série comme il s’en fait beaucoup. Ce livre a été rédigé avec intelligence et une réelle volonté de créer un ouvrage de qualité et pour lui-même, avec de nombreux contenus répertoriés et travaillés dans le seul but de contenter le fan qui ne repartira ainsi pas avec la vague impression d’avoir lu un résumé qu’il connaissait déjà. En ce sens ce guidebook d’Eyeshield21 est assez unique dans son genre, ce qui rend l’absence d’une seconde édition d’autant plus regrettable.



Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Morphina
18 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs