Interview de Koré Yamazaki (The Ancient Magus Bride)- Actus manga
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Manga Interview de Koré Yamazaki (The Ancient Magus Bride)

Vendredi, 22 Janvier 2016 à 19h00 - Source :Rubrique interviews

Belle surprise des éditions Komikku, The Ancient Magus Bride a vite enchanté la France après avoir conquis le pays du Soleil Levant. La jeune auteure qu’est Koré Yamazaki, à qui nous devons les aventures de Chisé et Elias, fut l’invitée de prestige de l’éditeur parisien à l’occasion du 16ème impact de Japan Expo. Pour nous, ce fut l’occasion de rencontrer une mangaka inspirée et passionnée par les histoires qu’elle raconte, une entrevue pleine d’enthousiasme que nous vous proposons aujourd’hui.



Comment êtes-vous devenue mangaka ? Quel fut votre parcours ?

Koré Yamazaki : Un jour, j’ai envoyé des illustrations à des sites internet spécialisés dans le manga. Un éditeur m’a répondu favorablement, me demandant de venir travailler pour lui.
A la base, je voulais devenir écrivain car j’aime énormément raconter des histoires. Seulement, j’aime aussi beaucoup dessiner, c’est pourquoi je me suis demandé : « Pourquoi ne pas devenir mangaka ? ». C’est vrai que j’adore dessiner depuis que je suis toute petite, bien que je me destinais à la base au métier d’écrivain.


Votre style graphique est vraiment maitrisé. Avez-vous suivi une formation ou des études particulières pour en venir à ce résultat ?

Je suis quasiment autodidacte. Mais j’ai appris quelques techniques pour améliorer mon dessin dans l’ancienne entreprise où j’ai travaillé.



Comment est né The Ancient Magus Bride ? De quelle manière avez-vous posé les bases de cet univers ?

Mon inspiration m’est venue de mes lectures. J’adore particulièrement les romans de fantasy comme Harry Potter, mais pas que. J’aime aussi L’Assistant du Vampire de Darren Shan ainsi que la série des Maléfices de Cliff McNish.


Nous avons cru aussi reconnaître certaines influences de Lovecraft, par rapport aux chats d’Ulthar, non ?

Je ne peux pas dire que ce soit une inspiration directe, mais j’aime en effet beaucoup l’histoire de Lovecraft.
  


Quand on parle de shônen à succès, on pense beaucoup aux récits d’action et de combat. The Ancient Magus Bride n’est rien de tout ça et pourtant, son succès est immense. Selon vous, quelles en sont les raisons ? Qu’est-ce qui fait la force du récit ?

C’est humain de savourer et de s’amuser des aventures et des combats d’autrui, qui ne nous concernent pas directement. Mais l’être humain est ainsi fait : au fond de lui, il aime les choses plus douces et les sentiments plus profonds.


On parlait précédemment de vos inspirations. On remarque particulièrement un univers fantastique mélangé à un cadre contemporain et réaliste. Comment avez-vous procédé pour établir un équilibre entre ces deux facettes ?

Il est beaucoup plus simple pour moi d’imaginer une histoire dans un monde contemporain plutôt qu’au Moyen-Âge, le cas contraire impliquerait de beaucoup me documenter. Aussi, il est plus agréable d’imaginer un univers moderne car je peux me projeter moi-même dedans.


Imaginez que vous puissiez être un personnage de votre propre série, qui choisiriez-vous ?

Je prends davantage plaisir à observer mes personnages du point de vue d’une tierce personne, je ne veux pas me mêler aux protagonistes ni entrer dans leur univers, ceci afin de les laisser vivre leurs aventures.



Avez-vous eu des influences particulières concernant le design des créatures surnaturelles ?

Je ne peux pas vous dire exactement de quel ouvrage me vient telle influence. Mon influence vient globalement de tout ce que j’ai pu lire de fantastique, sur la sorcellerie, la magie… C’est un grand magma de ce que j’ai pu lire depuis mon enfance, il n’y a pas d’inspirations particulières.


Est-ce pareil pour les paysages et le Londres moderne ?

En fait, l’Angleterre dépeinte dans le manga est celle vue par moi-même, celle que j’ai fantasmée. Je n’ai jamais pensé qu’il s’agissait d’une véritable Angleterre. D’autre part, je suis originaire d’une région japonaise septentrionale dont certains paysages ruraux ressemblent à des cadres européens.
  


Comment avez-vous imaginé l’étrange design d’Elias ?

Lorsque j’ai imaginé le character-design d’Elias, j’étais déjà mangaka professionnelle. Mais en dehors de mes activités éditoriales, je faisais des dessins amateurs pour des fanzines en conventions. Je devais absolument rendre une illustration avant une impression, mais je n’avais qu’une heure. C’est dans ces conditions que j’ai créé le design d’Elias, sachant que je travaille beaucoup mieux quand je suis sous pression. (rires)
On ne peut pas dire que j’ai réfléchi le design, l’idée m’est plutôt tombée dessus, comme par magie !


Est-ce que ses attraits osseux et des cornes particulières auront une importance dans l’intrigue de la série ?

Pour l’instant, il n’y a pas d’explication à donner sur sa tête d’origine animale. Seulement, j’ai toujours été fascinée par les crânes animaux et le design d’Elias est apparu comme une révélation pour moi.


Ce design serait aussi une manière de souligner la relation peut-être plus qu’amicale qui se développe entre deux êtres très différents ?

J’ai toujours aimé l’histoire de la Belle et la bête, sauf la fin. Si vous vous souvenez bien, la Bête redevient un humain à la fin du conte. Pourquoi faut-il redevenir humain pour qu’il y ait une histoire d’amour ? Il aurait pu continuer à être une bête. Comme la fin ne me plaisait pas, j’ai voulu développer la relation amicale et peut-être amoureuse, qui sait, entre Chisé et Elias.



Concernant la relation entre les deux protagonistes, il est difficile de dire si c’est une amitié ou un amour naissant. Comment détermineriez-vous cette relation ?

Au stade actuel du manga, je considère que Chisé et Elias sont des êtres immatures dans leur condition d’humain ou de non-humain. Ils doivent encore bâtir leurs sentiments et leur relation. Tout va dépendre d’eux et de leurs expériences. Evidemment, j’aimerais bien que la relation aille vers l’amour, mais je ne peux rien vous promettre car tout dépendra de l’évolution de mes personnages.


Quels mangaka vont ont influencée ?

Hmmm… Minagi Tokuichi, les Clamp sur leurs anciennes œuvres comme Tokyo Babylon… En fait, je suis influencée par tous les auteurs de manga que j’ai lu jusqu’à présent.


Merci à vous pour votre gentillesse.

Merci beaucoup pour cette interview !


Remerciements, également, à l'équipe des éditions Komikku pour cette rencontre !
  




© Kore Yamazaki / MAG Garden

commentaires

damian

De damian [4646 Pts], le 27 Janvier 2016 à 14h55

ca m'a donne envie de lire cette serie

Minkunette

De Minkunette [6811 Pts], le 25 Janvier 2016 à 11h17

Merci pour l'interview, cette serie a l'air vraiment super faut que je la commence.

Bobmorlet

De Bobmorlet [5525 Pts], le 23 Janvier 2016 à 00h02

Sympa comme interview, c'est cool de découvrir le parcours des auteurs.

Mangalord

De Mangalord [404 Pts], le 22 Janvier 2016 à 20h38

Cette série est tout simplement magnifique! Lorsque je reviens de mon libraire accompagné d'un tome de la série, je me sens au chaud.

Avec Rin et The Heroic Legend of Arslan, j'ai mes 3 favoris de 2015.

saorikido53

De saorikido53 [1567 Pts], le 22 Janvier 2016 à 19h27

Très bonne interview. The ancient magus bride est mon coup de coeur de l'année 2015. L'univers est complexe, il est un peu dur de s'y faufiler mais au fil des tomes, ça devient prenant. Les dessins sont magnifiques (surtout les couvertures et je vous dis pas, la couverture du tome 4 est absolument sublime ! *v*).

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