Sword Of The Stranger DVD - Actualité anime

Sword Of The Stranger DVD : Critiques

Critique du dvd : Sword Of The Stranger DVD

Publiée le Dimanche, 31 Janvier 2010


Kotaro est un jeune garçon perdu au milieu dans les tumultes guerriers du Japon de l’ère Sengoku. Avec son fidèle chien Tobimaru, il fuit un groupe venu de Chine qui cherche à l’utiliser à des fins obscures. C’est alors qu’il fait la rencontre d’un rônin, qui se fait appeler Sans-Nom. Ce combattant qui a décidé de sceller son sabre pour ne plus tuer va devenir, en l’échange symbolique d’une pierre précieuse, le garde du corps de Kotaro. Dès lors, un lien indéfectible se nouera entre les deux héros face à la terrible menace au-dessus de leurs têtes…

Sword of the Stranger est un film d’animation de 2007 issu des studios Bones (Rahxephon, Fullmetal Alchemist,…). Son réalisateur, Masahiro Ando, cherchait à produire un film marquant rendant ses lettres de noblesses à la fois au film d’action à l’ancienne et aux films historiques, et en est venu assez rapidement au genre du chanbara (film de sabre). C’est donc un scénario totalement original qui s’est dessiné au fil des étapes de sa genèse. L’autre volonté du film est de revenir aux fondamentaux des techniques 2D à une époque où les images de synthèses prédominent le monde de l’animation.

Ainsi, dès les premiers instants, le spectateur en prendra plein les yeux. Le graphisme fin et précis des personnages se superpose sur des décors magnifiques, détaillés jusqu’au moindre brin d’herbe, laissant penser tour à tour à des aquarelles ou à du photoréalisme. Parfois, les deux éléments ont du mal à s’associer, mais en règle général, la qualité visuelle vise l '’excellence, le tout sous des chutes de neiges omniprésentes qui parachève cette magnificence. On regrettera simplement l’apport d’éléments 3D (la première apparition de la tour) qui jurent un peu avec le reste. La qualité sonore est tout aussi grandiose, avec une instrumentalisation européenne récréant pourtant des sonorités proche des japonaises. On en arrive à un résultat incongru, qui reprend beaucoup d’inspirations tout en marquant son originalité, avec des thèmes mémorables par leur souffle épique. Pour rester sur le domaine sonore, on notera que les doubleurs originaux des deux personnages principaux officient ici pour la première fois. Tomoya Nagase, l’interprète de Sans-Nom, est d’avantage connu pour sa carrière de chanteur et d’acteur. Quant à Kotaro, il est doublé par un jeune garçon. Loin d’un amateurisme, leurs voix apportent une vraie fraicheur dans les intonations. De plus, le film a pour originalité de faire intervenir des dialogues en chinois pour apporter toujours plus d’immersion. En jumelant qualité visuelle, musicale et sonore, certaines scènes resteront gravées dans les mémoires. Voir Sans-Nom courir en hurlant « Kotaro !!!» a de quoi donner des frissons pour un long moment !

Si la forme n’est pas sujette à beaucoup de reproches, le fond est déjà plus discutable. La centaine de minutes du film ne suffisent malheureusement pas à ce que l’on puisse s’attacher à la multiplicité des personnages et au destin de chacun. L’histoire de la milice chinoise a du mal à être perçue dans toute sa profondeur, et alors que le spectateur cherchera à s’intéresser d’avantage à la relation entre Kotaro et Sans-Nom, les quelques errements du scénario pourront gêner. Surtout qu’au final, la trame scénaristique se révèle assez classique, Sans-Nom partageant quelques atomes crochus avec un autre vagabond à cicatrices. Néanmoins, le scénario reste assez solide pour ne pas faire tomber le film dans un banal film d’action creux. Côté action justement, c’est en revanche une véritable féérie ! Les passes d’armes s’enchaînent comme de véritables chorégraphies, avec un rythme frénétique où l’on frémit à chaque instant. Une réussite jamais retrouvée depuis Samurai Champloo ! De plus les différents combattants ont chacun un style propre, sans virer à la caricature, permettant de ne jamais tomber dans de la redondance. Ainsi, malgré un scénario convenu, le film parvient à nous tenir en haleine jusqu’à la scène finale.

La forme du coffret proposé par Beez a de quoi décevoir, lorsqu’on fois le travail réalisé sur d’autres produits comme Gurren Lagann. Ici, un simple étui dépliable en carton vient recouvrir les deux dvd. En revanche, on ne peut être satisfait que du contenu proposé au niveau des bonus, avec un très long making-of, un pilote de 3 minutes, l’interview des doubleurs et d’autres surprises encore ! On regrettera simplement quelques longueurs dans les explications, qui se résument bien souvent à dire que « notre film est génial ». On s’en doute !

Au final, Sword of the Stranger constitue un excellent divertissement, indispensable pour tous les adeptes du genre. Si le format cinématographique ne permet pas de développer au mieux toutes les idées du scénario, la qualité graphique et sonore de l’ensemble, mêlé au dynamisme des scènes de combat, permettra de passer une heure et demie au temps des samouraïs sans que l’on ressente un quelconque ennui. Un film à voir et à revoir, qui remet au gout du jour l’esprit des films de sabre et montrant que l’animation 2D a encore beaucoup de choses à montrer !

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Tianjun

17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs