No Money - Okane Ga Nai Vol.1 - Actualité anime

No Money - Okane Ga Nai Vol.1 : Critiques

Critique du dvd : No Money - Okane Ga Nai Vol.1

Publiée le Vendredi, 12 Juin 2009

« C’est la première fois que tu prononces mon nom. Encore une fois … »

Ce premier DVD du désormais célèbre (sur la toile) Okane ga nai – No money contient les deux premiers épisodes de la série. Celle-ci présente un jeune homme de 18 ans (si, si, je vous assure), Ayase Yukiya, qui se retrouve dans un sacré pétrin. En effet, son cousin, seule famille qu’il lui reste, décide de le mettre aux enchères pour combler ses dettes. Son regard d’ange, sa frêle constitution et sa chevelure soyeuse attirent bien des convoitises, et la vente se finit par l’achat d’Ayase par un certain Kanou Somuku, qui débourse 120 millions de yens (900 mille euros environ). Cet homme d’affaire sans scrupule va se transformer au contact du jeune Ayase, et ce malgré des débuts difficiles. Le premier OAV nous plonge directement dans une ambiance qui justifie la précision de Kaze « 16 ans et plus » sur la boîte du dvd. C’est la vente, et on peut voir Ayase trembler, exposé aux regards de tous, drogué et à la limite de la conscience. S’en suit un flash back étonnant et quelque peu incompréhensible, puis le présent reprend ses droits. Apparemment, Kanou a décidé de s’occuper de celui qui l’a abordé sous la pluie, alors qu’Ayase n’en garde aucun souvenir. Mais son attention semble bien orientée, et non dénuée d’un violent désir …

Il faut bien le dire, Okane Ga Nai est le genre de film qui provoque. Certes, la première relation entre les héros est un viol. Certes, Ayase a l’air d’avoir 12 ans. Cependant, ce dernier a bien 18 ans (ce n’est donc pas un shota), même s’il semble ridiculement jeune à côté de l’imposant Kanou. Cette différence est due à l’exagération du graphisme de la mangaka, qui ne fait pas vraiment dans la nuance. Larmoyant, frêle et fragile à côté de la brute baraquée que Kanou représente, il est normal qu’Ayase paraisse chétif. De plus, les visages sont pointus lorsque le personnage est d’apparence fragile, carré et un peu dur lorsque l’on a affaire à seme un peu mystérieux … On retrouve sans aucun doute les grandes lignes du yaoi, cependant poussées à l’extrême, notamment dans les pleurs omniprésents d’Ayase. Et le caractère brutal du viol d’Ayase s’inscrit dans l’univers cruel que côtoie Kanou. Et finalement, cet aspect un peu dérangeant est contrebalancé par des scènes où Kanou fait son regard blasé sur un fond de petites fleurs, moments absolument impayables, ou toute autre narration humoristique réussie.

Concernant les personnages, ils manquent un peu de profondeur dans ces deux OAV. Surtout Ayase, qui est naïf, pleurnichard et débordant de sollicitude, ne servant qu’à la formation de l’histoire d’amour. Kanou, lui, est plus complexe. Il est impitoyable, violent et impulsif mais devient maladroit lorsqu’il s’agit de ses sentiments. Sa brutalité est le reflet de ses hésitations, et la peur qu’il ressent à l’idée de perdre Ayase. Dans le deuxième épisode, il fait d’ailleurs très attention à la manière d’approcher le jeune homme. Soit dit en passant, le paradoxe que Kanou incarne à travers sa violence se dévoile bien lorsque, ayant « payé » Ayase, il lui propose tout de même une façon de s’en sortir en lui vendant son corps. En somme, il paye ce qui lui appartient déjà … Avec son raisonnement, du moins. C’est la seule façon de donner de l’espoir à celui qu’il chérissait et qu’il a sali, tout en conservant son image froide et distante. Au final, les caractères de ces personnages sont peu crédibles. Kanou, qui se veut insensible, et sous prétexte qu’un ado lui a tendu un parapluie d’un beau sourire, change radicalement de comportement et joue à l’amoureux attentif mais maladroit ? Bof. On attend d’en savoir plus sur son passé pour réellement juger, mais tout ceci semble un peu surfait. Ayase, quant à lui, n’est pas assez contrasté. Des larmes dans les yeux, un sourire timide et innocent, une reconnaissance et une confiance accordée à celui qui l’a violé …Tout ceci n’est que peu réaliste.

La réalisation, elle, est plutôt satisfaisante. Les voix correspondent parfaitement à leurs personnages, le son est d’une clarté agréable, les sous titres français sont corrects et le générique dans l’épisode 2 est en VO, en VF pour le premier. Les effets de lumières sont tout à fait dans l’ambiance : couleurs pastels pour Ayase, contrastes plus sombres pour Kanou, et certaines animations sont de la plus grande qualité, tentant même des superpositions originales d’images, malgré la lourdeur de certains passages ralentis un peu exagérés au début de la série. Seul bémol : un peu cher pour 2 épisodes ne présentant aucun bonus ni interactivité dans le menu.

Finalement, Okane Ga Nai pose les bases d’une ambiance très sucrée malgré la violence d’un début assez remuant : les scènes d’amour sont largement censurées, et l’avertissement concernant l’âge du public est plus lié aux idées que cette série met en place (l’homosexualité, l’érotisme, le viol) … Mais la réalisation est assez sage, et ne choquera donc que peu un lectorat prévenu. Le fait de suivre la relation Kanou / Ayase est divertissant, mais manque un peu d’émotions authentiques et de rebondissements, parfois. Les protagonistes sont à développer, mais le potentiel est là. Il faut juste aller le chercher … En tout cas, beau pari que celui de se lancer dans le yaoi, « phénomène » en expansion.

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM

13 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs