Portrait De Petite Cosette (le) - Actualité anime

Portrait De Petite Cosette (le) : Critiques

Critique du dvd : Portrait De Petite Cosette (le)

Publiée le Lundi, 02 Novembre 2009

Depuis quelques temps, le jeune Eiri n’est plus le même. Constamment perdu dans ses pensées, il préfère passer ses journées dans le magasin d’antiquités de son oncle. En réalité, il voue une attirance très particulière pour une jeune fille qui le hante : Cosette d’Auvergne. La jeune fille, qui a vécu quelques siècles plus tôt et qui est morte de façon tragique, possède un verre ancien tombé entre les mains du jeune homme. Son âme ne pourra trouver de repos seulement lorsque les crimes de son assassin seront punis. Eiri devient alors le candidat idéal pour accueillir l’âme du meurtrier, et subir la vengeance de la demoiselle à sa place. Amoureux transi, il acceptera sans sourciller son rôle de martyr, subissant mille souffrances et perdant peu à peu le sens de la réalité…

Le portrait de Petite Cosette est une œuvre totalement originale, et la seule création à ce jour du studio Cossette House. A la base, les créateurs de cette série de 3 OAV sont partis sur un thème très actuel : le personnage de la lolita gothique, ou goth-loli. Cosette est ainsi l’incarnation même de l’image que l’on peut s’en faire : une jeune fille européenne, qui a vécu (à vue de nez) au XIXème siècle), dans un milieu aristocratique, au vu des robes qu’elle peut porter. Fort heureusement, la série ne s’arrête pas aux clichés du genre, et va pousser la réflexion assez loin, sur les thématiques de la mort, du romantisme et de la passion plus que de l’expression des sentiments en eux-mêmes, et du sacrifice de soi. De nombreuses références religieuses sont présentes et Eiri finit même par apparaître de manière christique.

La réalisation de la série est réellement bluffante. Elle sort des cadres de la narration habituelle des séries animées, pour nous offrir quelque chose de totalement mystique et profond, multipliant la recherche des effets visuels, parfois minimalistes, parfois grandiloquents. On peut simplement regretter des passages en images de synthèse d’un niveau inférieur, même s’ils collent à l’ambiance générale. La narration est également très confuse, mais cela est totalement assumé de la part des auteurs. Plus qu’un simple scénario linéaire, la série demande un très grand effort d’attention, et chacun y trouvera sa propre vision. Il devient donc très difficile de juger objectivement de la qualité de cette œuvre, tant elle apparaît comme une véritable œuvre d’Art. Les références à ce domaine sont d’ailleurs récurrentes, par les nombreuses antiquités, mais surtout par la peinture, évoquée dès le titre. On aime ou on déteste, mais l’innovation visuelle apportée par les réalisateurs, accompagnée d’une bande son tout aussi grandiose, ne peut être que saluée.

Mais revenons à des choses bien plus terre-à-terre et parlons de l’édition. D’un point de vue extérieur, ce coffret ne paie pas de mine : les deux DVD sont rangés dans un étui classique, lui-même recouvert d’un fourreau en carton. Pour une série où l’art prédomine, on était en droit d’attendre un meilleur ouvrage. En revanche, les bonus apportés sont exhaustifs et ne manquent pas de pertinence. Outre les sempiternelles galeries d’images et génériques (mais ici présentés par les clips de l’artiste), on découvrira deux making of très intéressants, dont un consacré à l’adaptation française et au travail du doublage ! Enfin, on notera également la présence de 3 scènes commentées par Julien Bastide (journaliste chez Animeland et Chronic’Art), afin de comprendre les références implicites de cette splendide fiction.

Alors qu’on pourrait penser qu’il ne fait que surfer sur une mode actuelle, le portrait de petite Cosette est une série atypique, innovante, à la narration proche d’un poème, aux visuels dignes d’un tableau surréaliste. Si certains se lasseront rapidement des délires des auteurs, d’autres seront totalement emportés par cette folie créatrice, cette histoire d’amour et de sacrifice portée à son paroxysme. Que l’on soit sensible aux valeurs artistiques ou non, il serait vraiment dommageable de passer à côté de cette œuvre tellement magnifique. Et qui sait, peut-être que vous aussi, vous serez totalement envoutés par le charme de la petite Cosette…
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Tianjun

17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs