Mobile Suit Gundam Unicorn - Blu-Ray Vol.4 - Actualité anime

Mobile Suit Gundam Unicorn - Blu-Ray Vol.4 : Critiques

Critique du dvd : Mobile Suit Gundam Unicorn - Blu-Ray Vol.4

Publiée le Lundi, 03 Mars 2014

La série Gundam Unicorn se poursuit et, pour l'occasion, on change complètement de décor. Après trois oav se déroulant dans l'environnement spatial, une partie des personnages se retrouve à présent bloquée sur Terre où va se jouer une bataille importante de la guerre pour la Boîte de Laplace.

Séparé du Nahel Argama, Banagher Links n'a d'autre choix que de rejoindre le Garancières, le vaisseau des Manchettes. Il est alors désigné par le capitaine Zinnerman pour faire partie d'une expédition qui devra traverser le désert afin d'établir le contact avec les forces de Zeon restées sur Terre depuis la fin de la Guerre d'Un An. Zinnerman espère ainsi endurcir l'adolescent, trop sensible et profondément traumatisé par les récents événements. Cette traversée du désert est l'occasion pour Banagher de se remettre les idées en place et de retrouver la détermination qui l'avait mené jadis à prendre les commandes du Gundam. Au contact de Zinnerman, Banagher prend aussi connaissance du triste sort des rescapés de Zeon, opprimés depuis des décennies par la Fédération Terrestre qui refuse de reconnaître leur existence et qui alimente la flamme de la haine à leur égard avec diverses exactions en représailles pour la Guerre d'Un An. Comme de nombreux zéonites, Zinnerman a perdu des êtres chers, assassinés de sang froid par les fédéraux qui n'hésitent pas à attaquer des villages de civils. Ces événements n'ont fait qu'alimenter le sentiment d'injustice et la colère des zéonites qui ont attendu pendant longtemps l'heure de la contre-attaque, perpétuant ce cycle interminable de la haine. Alors que le conflit pour la Boîte de Laplace s'étend jusque sur Terre, l'arrivée providentielle du Garancières leur fournit le prétexte attendu pour livrer leur guerre de vendetta à l'encontre de la fédération.



Pendant ce temps, Ronan Marcenas, ministre de la politique coloniale du gouvernement de la fédération, est bien embêté par le pétrin dans lequel l'a plongé son fils Riddie qui a conduit Mineva Zabi jusque sur Terre dans l'espoir de trouver un accord de paix. Les Marcenas sont une famille de grands politiciens qui se sont succédés de génération en génération, mais cette réussite sociale dissimule en réalité l'influence de la Fondation Vist dont ils ne sont que les pantins. Ronan fait l'objet de pressions de la part de Martha Vist Carbine en vue de lui remettre la princesse de Neo Zeon. Riddie réalise alors qu'il a livré son amie dans la gueule du loup. Le seul moyen pour lui de la sauver serait de détruire le Gundam Unicorn, source de tout leurs malheurs, afin de mettre un terme au conflit, Mineva n'ayant alors plus aucune valeur en tant qu'otage. De son côté, son père fait secrètement appel au colonel Bright Noa, commandant de l'organisation militaire fédérale Londo Bell, afin de retrouver le Garancières et de leur reprendre l'Unicorn pour sauver la face. Mais Mineva n'a pas l'intention de rester éternellement l'otage des manipulations politiques des uns et des autres et elle décide de s'enfuir afin de trouver sa propre voie.



Alors que la guerre entre dans une nouvelle phase sur le sol terrestre, Banagher fait la connaissance de la jeune Loni Garvey, une adolescente de son âge dont l'existence toute entière est régie par la volonté de venger le meurtre de ses parents et les massacres perpétrés par la fédération à l'encontre des zéonites. Héritière d'un destin maudit qui lui a été imposé par les choix de ses parents, elle se retrouve prisonnière d'un interminable cycle de haine, déterminée à livrer sa guerre personnelle. Aux commandes d'un Mobile Armor à la puissance redoutable, le "Shamblo", véritable arme de destruction massive, elle mène l'assaut lors d'une opération conjointe avec le Garancières. Mais celle-ci vire rapidement au carnage lorsque le système Psycommu s'emballe au contact des émotions haineuses de Loni, attaquant directement une ville et faisant de nombreuses victimes parmi les civils. Banagher décide alors d'arrêter cette vendetta absurde, mais il se trouve confronté à la haine intemporelle de ceux qui ont souffert et qui ont perdu des proches à cause de la fédération. Arrivera t-il à convaincre l'équipage du Garancières de se désolidariser de ce massacre sans nom ? Parviendra t-il à raisonner ceux qui ont vécu l'enfer et qui continuent de perpétuer cet éternel cycle de haine responsable de tous les maux de l'Universal Century ?



Ce quatrième oav est donc essentiellement tourné sur la dénonciation de l'absurdité de la guerre, un des grands thèmes phares de l'oeuvre originale de Yoshiyuki Tomino. On se retrouve du coup avec un épisode plus sombre et plus tragique que les précédents, véritable perle de noirceur, et aussi un peu plus violent. L'histoire s'attarde une nouvelle fois à développer le contexte politique et philosophique de l'Universal Century afin d'expliquer la source de cette haine et à situer les différents personnages dans les enjeux de ce conflit. Nos héros se retrouvent donc confrontés aux conséquences des erreurs de ceux qui les ont précédé et ils vont se trouver à devoir faire des choix qui, à terme, définiront leur combat. Les personnages principaux de la série entament ainsi des évolutions psychologiques importantes, mais ce sont surtout les personnages secondaires qui sont mis à l'honneur dans cet oav. Finalement, la vraie vedette n'est ici plus tellement Banagher mais le capitaine Zinnerman, ce personnage riche en contradictions car dominé par une haine oppressante qui le pousse à vouloir se venger tout en étant suffisamment lucide pour réaliser que poursuivre ce cycle de haine n'apportera aucune solution et ne fera qu'empirer les choses. Pas très loin derrière, on trouve le personnage de Loni Garvey, une adolescente dont l'existence toute entière est régie par sa haine de la fédération, un triste destin qui lui a été imposé par le sort tragique de ses parents sans qu'elle n'ait vraiment eu d'autre choix que de poursuivre leur guerre. Alors que Banagher tente de mettre un terme aux hostilités, il doit se confronter à cette haine générationnelle qui est la source même du mal qui hante l'Universal Century depuis ses origines et qui est responsable des nombreuses tragédies qui ont souillé son histoire centenaire.



La narration de cet oav est exemplaire, arrivant à traiter un nombre impressionnant d'éléments tout en alternant habilement les scènes de développement (sur l'histoire de la série, sur les évolutions des personnages ou sur la mythologie même de l'Universal Century) et les scènes d'actions permettant d'illustrer la thématique de la haine. Les soldats zéonites sont ainsi représentés comme des terroristes, des chiens fous qui ne vivent que pour détruire et qui déchaînent leur rage de manière aveugle. On le réalise dès la scène d'ouverture où ils opèrent un massacre pur et simple sur la ville de Dakar, capitale de la Fédération Terrestre. En prenant conscience de cette haine et en voulant la stopper, Banagher se retrouve face à Loni au cours d'un affrontement d'anthologie qui voit les deux adolescents s'éveiller en tant que newtypes à mesure que leurs deux philosophies s'opposent, inconciliables. Une confrontation d'autant plus intense que Loni est une véritable bombe à retardement aux commandes d'une arme de destruction massive capable de ravager toute la ville. Alors que l'esprit de la jeune fille est plus tourmenté que jamais, le suspense est à son comble et, s'il ne peut la raisonner, Banagher n'aura d'autre choix que de l'éliminer afin de mettre un terme à sa folie. Mais sera t-il seulement capable de tuer quelqu'un en appuyant sur la gâchette, lui qui a toujours dénoncé l'absurdité de la guerre ?



En l'espace d'une petite heure, cet oav arrive à retrouver toute la force et la saveur de l'oeuvre originale de Yoshiyuki Tomino: de la noirceur, du romantisme, une bonne dose de tragédie et des personnages tourmentés qui luttent contre un destin cruel... Autant d'éléments qui ont fait autrefois le succès de la série Zeta Gundam et qui se trouvent réunis dans cet épisode de Gundam Unicorn, assurant un spectacle riche en émotions et en intensité dramatique. Le tout est porté par une excellente réalisation, une mise en scène efficace et une animation toujours aussi magnifique. Les musiques ne sont pas en reste et se conjuguent encore davantage à l'action que dans les oav précédents, le génie du compositeur Hiroyuki Sawano contribuant activement à la réussite grandiose de cette série.



Du côté du doublage japonais, on retrouve les comédiens habituels qui sont comme toujours excellents, notamment Koki Uchiyama (Banagher) et Hideaki Tezuka (Zinnerman) qui donnent une puissance émotionnelle phénoménale à leurs personnages. Mariya Ise parvient également à marquer avec son rôle mémorable de Loni Garvey, personnage féminin tragique perpétuant la tradition des Lalah Sune, Four Murasame et Elpeo Plew, livrant une prestation particulièrement intense lors de l'ultime bataille de l'oav. Enfin, Ken Narita reprend pour la première fois le rôle emblématique de Bright Noa, laissé vacant depuis la disparition de son seiyu original Hirotaka Suzuoki. Sa prestation est d'autant plus louable qu'il s'efforce de rester aussi proche que possible de celle de son prédécesseur et le résultat est assez impressionnant, le spectateur pouvant très bien ne pas remarquer la différence.



Du côté de l'édition Blu-Ray, on a droit à la formule habituelle: les oav coûtent chers mais la qualité est bien présente et la Full HD permet une immersion totale dans l'univers de la série, rendant justice au travail impressionnant de l'équipe de production. Le même soin a été apporté aux sous-titres français qui sont d'excellente qualité. Au niveau des bonus, c'est là que ça coince un peu. On retrouve bien sûr le traditionnel résumé des oav précédents, lequel est toujours aussi sympathique entre les extraits retenus et les musiques de la série qui les accompagnent, ainsi que les habituelles bandes-annonces "en décalé" (qui concernent à chaque fois l'oav précédant celui contenu dans le présent disque, donc ici le troisième épisode) et on notera que Bandai ne s'est pas vraiment donné la peine de les sous-titrer cette fois. Mais de toute façon, ces bonus sont plus ou moins anecdotiques et ils n'ont jamais vraiment apporté grand chose. Mais c'est l'intention qui aurait compté...



Au final, on trouve là l'un des meilleurs épisodes de Gundam Unicorn, particulièrement riche en développements et très intense émotionnellement ! Le changement de décor apporte une dynamique différente et renouvelle l'intérêt des affrontements qui se déroulent désormais sur le sol terrestre avec un réalisme plus prononcé et plus cru qui change des batailles spatiales. Surtout la série continue de développer efficacement son univers et ses personnages, mettant l'accent sur leurs nombreuses ambiguités afin de mettre en avant leur humanité. Tout cela sert une oeuvre ambitieuse et cohérente qui s'inscrit sans mal dans la continuité logique de l'oeuvre originale de Yoshiyuki Tomino. Cette suite n'a pas choisi la voie de la facilité, Gundam Unicorn voulant à terme s'imposer comme un chapitre à part entière de l'Universal Century tout en refaçonnant une mythologie déjà en place et dont on pensait tout savoir. Ces efforts s'avèrent payants car le résultat est largement à la hauteur des ambitions affichées, amenant à une redécouverte de cet univers et de son histoire et parvenant même à retrouver l'excellence des séries de Tomino tout en affichant son identité propre, entre nostalgie et modernité, pouvant ainsi conquérir toutes les générations de fans. Plus qu'une des meilleures séries de la grande saga Gundam, Gundam Unicorn est certainement l'un des meilleurs animés qui nous ait été pondu par le studio Sunrise ces dernières années, bénéficiant de tout son savoir-faire historique sur le genre des animés de méchas ! Le plus bel hommage qu'il était possible de rendre à l'oeuvre originale de Yoshiyuki Tomino, crée il y a maintenant plus de trente ans ! Et trente ans plus tard, la magie est toujours aussi présente et l'Universal Century continue toujours autant de nous faire rêver !
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
GlassHeart

20 20
Note de la rédaction