Mobile Suit Gundam Unicorn - Blu-Ray Vol.3 - Actualité anime

Mobile Suit Gundam Unicorn - Blu-Ray Vol.3 : Critiques

Critique du dvd : Mobile Suit Gundam Unicorn - Blu-Ray Vol.3

Publiée le Lundi, 03 Mars 2014

Après deux oav tout bonnement excellents, la série Gundam Unicorn se poursuit avec un troisième épisode encore meilleur !

Le Nahel Argama lance l'assaut sur la colonie minière de Palaos en vue de récupérer Banagher Links et le Gundam Unicorn, capturés par les Manchettes. La bataille fait rage et menace les vies de nombreux civils. Banagher s'empare de l'Unicorn et se dépêche de rejoindre le vaisseau afin de mettre un terme aux hostilités, mais Marida Cruz se dresse sur son chemin pour l'arrêter. C'est alors que le système NT-D s'active, prenant le contrôle de l'esprit du pilote et transformant l'Unicorn en véritable machine à tuer. Désormais terrifié par la nature révélée du Gundam, Banagher refuse d'aider les militaires fédéraux à rechercher la Boîte de Laplace dans une chasse au trésor à travers l'univers, craignant son pouvoir. Pendant ce temps, le tragique passé de Marida est dévoilé. Capturée par le Nahel Argama, les fédéraux sont partagés sur le sort à lui réserver...



Ce troisième oav finit donc d'installer l'histoire de cette saisissante série. La nature cachée de l'Unicorn se dévoile enfin et Banagher est terrifié à l'idée qu'un tel pouvoir tombe entre les mains d'un des deux camps, surtout après les avoir vu se faire la guerre pour la clé de la Boîte de Laplace au mépris des vies civiles mises en péril. En tant que détenteur de l'Unicorn, il porte une lourde responsabilité qu'il n'imaginait pas initialement et qu'il aimerait à présent fuir, mais il est désormais trop impliqué dans le conflit. Trop de vies dépendent de lui et il va devoir assumer son rôle aux commandes de cet appareil maudit qui le terrifie, une machine ayant le pouvoir de prendre le contrôle de son esprit afin de le pousser à tuer sans état d'âme ceux qu'elle lui désigne comme étant "l'ennemi". Or, contrairement à une machine, Banagher est un être humain qui a appris à connaître cet ennemi et qui refuse de tuer qui que ce soit. Pourquoi s'est-il donc vu confier l'Unicorn ? Le sort de l'humanité repose t-il vraiment sur une machine à tuer ? Ne vaudrait-il pas mieux tout simplement la détruire afin d'écarter tout danger ?



Comme pour répondre aux doutes de Banagher, le militaire fédéral Daguza tente de le convaincre d'assumer son destin. Comme la plupart des militaires, Daguza n'est qu'un rouage de l'armée de la Fédération Terrestre, un soldat qui se doit d'obéir aux ordres sans discuter afin de faire fonctionner efficacement cette gigantesque machine. C'est tout le système qui repose dessus car la Fédération Terrestre, crée à l'origine pour endosser la responsabilité de l'exode de l'humanité vers l'espace à l'aube de l'Universal Century, a toujours veillé à maintenir un statut-quo lui assurant le contrôle sur l'univers et sur son histoire. Tout élément risquant de compromettre ce statut-quo et, par extension, de mettre le système en péril a toujours été considéré comme une menace pour la paix au fil de la longue histoire de l'Universal Century, souillée par les conflits et par les manipulations politiques. C'était notamment le cas avec Zeon, ce groupe de colonies qui revendiquait son indépendance et qui tentait de détruire le système de la fédération afin d'imposer le sien. Aujourd'hui, la menace a un nouveau visage: la Boîte de Laplace. Et quoiqu'il arrive, la fédération ne peut permettre que des éléments étrangers s'en emparent, quitte à la détruire si besoin, car elle aurait le pouvoir de la renverser d'après le mythe.



Mais si Daguza s'est toujours contenté de suivre les ordres, au contact de Banagher, il ressent le désir d'aider ce dernier à trouver la foi envers le destin qui lui a été confié par Cardeas Vist: la clé de l'avenir de l'humanité. Alors que la plupart des fédéraux redoutent le pouvoir de la Boîte de Laplace, une peur alimentée par leur gouvernement, Daguza se plait à penser qu'elle pourrait aussi contenir l'espoir d'un avenir meilleur et que des jeunes à l'âme encore pure et aux intentions pacifistes comme Banagher ou Mineva Zabi seraient capables de l'utiliser à bon escient, là où les adultes ne feraient que s'en servir à des fins guerrières. De ce fait, il soupçonne que la véritable nature de l'Unicorn ne serait pas celle d'une machine à tuer mais qu'elle ne se révélera à Banagher qu'une fois que ce dernier sera prêt, après l'avoir mis à l'épreuve. Aussi décide t-il de l'accompagner dans la première étape de cette chasse au trésor qui les amène sur le lieu même des origines de l'Universal Century: les ruines du palais ministériel Laplace, victime d'un attentat terroriste au cours de la cérémonie inaugurale de cette nouvelle ère il y a maintenant presque cent ans. C'est là que Banagher entend pour la première fois la voix du spectre qui n'a cessé de hanter l'Universal Century. C'est aussi là qu'aura lieu la première grande bataille avec Full Frontal, aux abords de l'entrée atmosphérique de la Terre.



En parallèle, l'oav s'attarde aussi à développer le personnage de Marida Cruz, l'un des rares dont on ne savait pas encore grand chose (bien que présente depuis le premier oav). Une patience amplement récompensée car ce personnage est le plus intéressant et l'un des plus tragiques de cette série. Gundam Unicorn revient ainsi sur l'une des zones d'ombre qui restaient à l'oeuvre originale de Yoshiyuki Tomino en dévoilant le sort de l'unique survivante des clones d'Elpeo Plew, des cyber-newtype crées génétiquement afin de servir leur maître Glemy Toto au cours de la Première Guerre de Neo Zeon. On ne savait pas si toutes avaient été éradiquées à l'issue de cette guerre, on découvre aujourd'hui qu'il y avait une survivante et celle-ci a littéralement traversé l'enfer depuis la fin de la guerre et la mort de son maître. A l'image de Lalah Sune, elle aura vécu les affres de la prostitution juvénile avant d'en être sauvée par Suberoa Zinnerman. Mais le mal a été fait et les souillures ne peuvent plus disparaître: Marida avait été crée à l'origine pour être une arme vivante à laquelle on reniait la nature d'être humain, puis elle a été exploitée comme une prostituée à laquelle on a été retirer l'appareil reproducteur, aujourd'hui il ne reste plus d'elle qu'une machine à tuer à forme humaine, incapable de donner la vie mais programmée pour prendre celle des autres, refoulant ses émotions et son ego pour rester froide et impassible en toute circonstance, et qui ne vit que pour obéir aux ordres qui lui sont donnés et servir son nouveau maître en combattant pour lui jusqu'à la mort. Depuis qu'elle est née, Marida a toujours été exploitée par les autres, on s'est toujours servi de son âme et de son corps afin de servir les intérêts égoïstes d'autrui et la jeune femme n'a jamais eu la chance de pouvoir vivre par elle-même. Alors que Zinnerman et Banagher aimeraient l'aider à reconstruire son humanité perdue, peut-être est-il déjà trop tard pour la sauver. Peut-être est-elle condamnée à être utilisée par les autres toute sa vie durant jusqu'à ce que mort s'ensuive. C'est dans ce but qu'elle avait été originalement conçue.



Le scénario de cet oav présente donc beaucoup d'éléments intéressants et remarquablement bien traités qui gravitent en général autour de la thématique de la relation entre l'homme et la machine via différents cas: l'homme qui lutte pour résister à la machine (Banagher), l'homme qui fait partie du fonctionnement de la machine (les militaires), et enfin la femme qui est devenue machine (Marida). Le traitement de cette thématique reste avant tout focalisé sur les personnages et sur leur psychologie face aux événements et on a hâte de découvrir où tout cela va nous conduire pour la suite de la série. Plus que jamais, nos héros se retrouvent à lutter contre un destin qu'on tente de leur imposer. Y succomberont-ils ou triompheront-ils face au destin et à l'héritage maudit de l'Universal Century ?



Bien entendu, Gundam Unicorn assure toujours son quota d'action et, de ce côté là, on n'a pas de quoi se plaindre car l'oav nous offre les plus beaux morceaux de bravoure vus à ce jour dans cette série. Ces batailles sont peu nombreuses (deux pour l'ensemble de l'oav) mais elles sont relativement longues, spectaculaires et particulièrement intenses, que ce soit l'attaque sur un astéroïde minier ou une énorme bataille à la limite de l'atmosphère terrestre avec la menace permanente d'être entraîné par sa gravité et de brûler lors de l'entrée atmosphérique. On retient bien sûr notamment les affrontements de Banagher avec Marida Cruz et surtout avec Full Frontal dans un affrontement final dantesque entre celui qu'on dit être la réincarnation d'un héros de guerre légendaire et l'Unicorn qui déchaîne littéralement toute sa puissance avec pour seul objectif de l'éliminer indépendamment des risques encourus. Encore une fois, ces batailles sont autant là pour offrir du grand spectacle et pour l'ambiance fun que pour servir les intérêts du scénario, avec de nombreux développements importants des personnages principaux. Enfin, à noter qu'on trouve enfin là quelque chose qui définissait presque l'oeuvre originale de Tomino et qui manquait cruellement aux premiers oav de cette série: des morts qui aient réellement un impact dramatique sur le spectateur. Non seulement ici, ce ne sont plus des anonymes, mais surtout ces morts ne sont plus gratuites et elles ont leurs conséquences sur l'état psychologique du jeune héros qui en sortira profondément traumatisé.



Du côté de la réalisation, rien à redire: c'est toujours excellent. L'animation est grandiose, la mise en scène est toujours très travaillée avec de magnifiques idées par moments, et on ne pourra jamais rendre suffisamment justice au compositeur Hiroyuki Sawano pour son travail grandiose sur les musiques qui contribuent aussi énormément à l'aura épique des batailles tout autant qu'à l'ambiance générale oscillant entre le fun et la mélancolie. Le doublage japonais est encore une fois excellent, notamment pour le trio principal constitué de Koki Uchiyama (Banagher Links), Yuko Kaida (Marida Cruz) et du légendaire Shuichi Ikeda (Full Frontal) qui donne une dimension émotionnelle phénoménale à leurs personnages.

Du côté de l'édition Blu-Ray, le constat est quasiment identique à celui du précédent oav: l'édition coûte décidément très chère pour un seul oav d'une petite heure, mais rien à redire en revanche au niveau du travail impeccable effectué par l'éditeur. La qualité d'image et de son est excellente et on ne dira jamais suffisamment combien cette série est conçue pour être découverte au format Blu-Ray (les joies de la Full HD !). Le travail sur le sous-titrage français n'est pas en reste avec une traduction impeccable sans faute notable et surtout une lisibilité et une fluidité qui apportent un véritable confort de visionnage au spectateur. Par contre, on s'étonnera encore une fois que les bonus accompagnant l'oav soient pour l'essentiel des bandes-annonces du précédent épisode et que certains bonus ne soient même pas sous-titrés (parfois on doit se rabattre sur le sous-titrage anglais, parfois... même pas). Heureusement, on trouve à nouveau un résumé assez complet d'une dizaine de minutes des deux premiers oav, un bonus sympathique accompagné des superbes musiques de la série. Enfin, on trouve exceptionnellement un dernier bonus additionnel: le générique de fin de l'oav en version "clean", permettant de profiter pleinement de cette séquence finale très spectaculaire et riche en suspense portée par la chanson "Merry-go-round".



Ce troisième oav confirme à nouveau tout le bien qu'on pense de cette série. Non seulement il y a le plaisir immense de retrouver l'Universal Century, l'univers originel de la franchise Gundam, mais en plus cette suite tant attendue au chef d'oeuvre intemporel de Yoshiyuki Tomino s'avère d'immense qualité. Ce troisième oav parvient même encore à s'élever un bon cran au dessus des deux précédents et ce n'est que le début. C'est ici que les bases de la série finissent d'être posées et que l'histoire décolle enfin pleinement, et le spectateur n'est pas au bout de ses surprises comme en témoigne une séquence finale qui promet de gros rebondissements par la suite. Une suite qui va d'ailleurs renouer avec le meilleur niveau de la franchise Gundam (la série Zeta Gundam, le film Char contre-attaque) et qui va donner envie aux fans de voir Sunrise délaisser un peu plus les univers parallèles afin de se consacrer davantage à cet univers historique qui continue encore aujourd'hui de passionner et de faire rêver des générations entières de fans. Certaines oeuvres sont intemporelles et parviennent à traverser l'épreuve des âges sans jamais rien perdre de leur beauté. L'Universal Century en est l'exemple-type et le fait qu'on arrive encore aujourd'hui à faire une suite directe à cette oeuvre légendaire plus de 20 ans après et que celle-ci remporte un succès phénoménal témoigne bien de la popularité toujours aussi présente de l'univers originel de la mythique saga Gundam. C'est cela Gundam Unicorn: une grande série qui parvient autant à exister par elle-même (l'une des meilleures séries de la franchise Gundam) qu'elle rend un hommage somptueux à l'une des plus belles oeuvres de l'histoire de la japanimation. Que ce soit pour découvrir cet univers à la richesse phénoménale ou pour renouer avec les plus belles heures de la franchise, cette série s'impose décidément comme un incontournable et cet oav marque le stade où elle s'élève enfin parmi les plus grandes.
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
GlassHeart

19 20
Note de la rédaction