Ghost in the Shell - SAC - Le Rieur - Actualité anime
Ghost in the Shell - Stand Alone Complex - Anime

Ghost in the Shell - SAC - Le Rieur : Critiques

Critique du dvd : Ghost in the Shell - SAC - Le Rieur

Publiée le Mardi, 27 Avril 2010

Au Japon, dans les années 2030, les réseaux électroniques sont partout. Les cyborgs constituent une part importante de la population et les humains eux-mêmes décident de voir certaines parties de leurs corps cybernétisées. Une force spéciale d’intervention, la Section 9, a été mise en place par le Ministère de l’Intérieur pour traquer et exterminer la cyber-criminalité. La Section 9 enquête sur les agissements d’un hacker appelé le Rieur. Se dissimulant sous un smiley déroutant, il pirate les cerveaux des individus pour en prendre le contrôle. Perçu comme un criminel, le Rieur semble pourtant vouloir servir la justice. Son hobby : le terrorisme industriel, pour faire remonter au grand jour des scandales politico-financiers.

Ghost in the Shell Stand Alone Complex est à l’origine un anime de deux saisons de 26 épisodes chacune. La production de cette série TV a été confiée au studio Production I.G (déjà à l'oeuvre sur Patlabor 1 et 2, IGPX, la séquence animée de Kill Bill 1...) et a été réalisée par Kenji Kamiyama.

Ce DVD, intitulé Ghost in the Shell Stand Alone Complex le Rieur, concentre les épisodes dits « Complex » de la première saison. On se retrouve donc face à un condensé de plus de 2h30, dont les dialogues ont été réécrits et certaines scènes retravaillées ou ajoutées.

Le film est censé s'axer autour de la problématique du Stand Alone Complex, qui désigne les deux forces opposées qui s’exercent sur tout individu : la volonté d’affirmation de soi (Stand Alone) et la volonté d’intégration dans une structure plus générale (Complex). Ce mécanisme est décrit par Arthur Koestler dans Le cheval dans la locomotive. La technologie des cyber-cerveaux, facilitant la connexion entre les individus, accroît le phénomène. Pour autant, ce thème n'est pas particulièrement mis en avant dans le Rieur, qui préfère dérouler le récit autour d'une enquête mettant en difficulté la Section 9 et ayant des conséquences politiques importantes.

Les personnages de Stand Alone Complex sont tous présents. Sous la direction de Daisuke Aramaki, la Section 9 présente des experts dans leur domaine : le major Motoko Kusanagi, omnisciente, Batô montagne de muscles et expert en armement, Togusa, qui reste le plus « humain » (seul son cerveau est cybernétisé), Ishikawa l'informaticien, Saito le tireur d'élite, Borma expert en explosifs et Paz informateur. La section peut également compter sur les Tachikoma, des robots quadrupèdes, dotés d'une IA très évoluée. Ceux-ci ont même acquis par leur propre moyen un ghost, c'est-à-dire une âme, ce qui leur confère une autonomie et une individualité. On notera la présence d'une médecin sexy et sadique qui cherchera à piéger le major Kusanagi et qui suscitera bon nombre de fantasmes grâce à son chara-design plutôt flatteur, des enfants autistes isolés dans un institut passant leur temps sur les réseaux et le chef de la brigade des stups fou à lier. Hormis ces quelques personnages, le Rieur, et beaucoup de personnalités politiques ou du monde médical, rien de nouveau donc.

Tenant sur plus de 2h30, et en tant que condensé d'épisodes, le Rieur présente l'inconvénient de ne pas être toujours très fluide. Les transitions se font parfois sentir et le déroulement du scénario en est grandement affecté. Cependant, cet aspect n'apparaît que durant la première moitié du film, la seconde étant beaucoup plus haletante.
N'espérez pas trouver des scènes d'action en nombre dans ce Rieur. Lorsqu'elles apparaissent, elles sont, il faut le reconnaître, très dynamiques et soignées. Mais le reste du temps, on s'ennuie un peu. Le scénario est assez difficile à suivre et beaucoup plus nébuleux que les films originaux, c'est dire ! Avec toutes ses intrigues politiques et une enquête évoluant lentement, le Rieur plaira seulement aux spectateurs patients. Car il faut vraiment rester attentif pour saisir l'évolution de l'affaire. Les plus distraits auront l'impression de partir d'une affaire tout à fait commune pour arriver à des problèmes tout à fait différents !
Si la fluidité et la passion ne sont donc pas toujours au rendez-vous, le Rieur a l'avantage de nous proposer quelque chose de totalement nouveau d'un point de vue scénaristique. Un effort tout particulier a été accordé aux relations entre les personnages. Une séquence de rapprochement entre Batô et Kusanagi plaira forcément aux habitués de Ghost in the Shell, qui attendaient ça depuis un bon moment. Une autre séquence produira forcément son petit effet, car on ne sait jamais ce que les scénaristes nous réservent. L'humour apparaît même parfois, ce qui est plutôt agréable, enrichissant les relations entre personnages. Mais plus que satisfaire le fanboy, c'est l'aspect politique du scénario qui est très poussé, les implications étant multiples. Le scénario est complexe et profond, pour peu que l'on veuille bien s'investir.

D'un point de vue graphique, les scènes de combat sont captivantes, le chara-design varié. Toutefois, il faut relever que les scènes en véhicules ont été informatisées, on a presque affaire à de la vulgaire de la 3D, ce qui fait tache par rapport au reste. Même si les combats sont palpitants, on peut aussi regretter un manque de folie, ou une séquence qui transcenderait toutes les autres.

Niveau sonore, le Rieur s'en tire avec les honneurs. Yoko Kanno donne, comme à son habitude, aux productions Stand Alone Complex un cachet très élégant. L'électro-punk mixé aux choeurs sied à ravir au genre cyber-punk.

On ressort de ce Rieur avec une impression assez nuancée. Impeccable en termes d'ambiance (surtout sonore) et graphique, le scénario innove de façon certaine mais demeure assez confus si l'on ne prend pas la peine de suivre à 100% pendant les 2h30. Si Ghost in the Shell nous avait habitué à tant de complexité, le Rieur joue dans l'excès cette fois-ci... De plus, l'ensemble manque d'un brin d'extravagance graphique.
L'ensemble reste très nettement au-dessus du reste de la production dans le même genre.

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
RogueAerith

14 20
Note de la rédaction