Lupin III - Edgar Détective Cambrioleur - Saison 1 - Coffret Collector A4 - Actualité anime
Lupin III - Part 1 -  Edgar De La Cambriole - Anime

Lupin III - Edgar Détective Cambrioleur - Saison 1 - Coffret Collector A4 : Critiques

Critique du dvd : Lupin III - Edgar Détective Cambrioleur - Saison 1 - Coffret Collector A4

Publiée le Vendredi, 03 Avril 2020

Lupin III... depuis plus de 50 ans et le lancement du manga original du regretté Monkey Punch en 1967 au Japon, ce nom n'a jamais vu sa popularité s'éteindre au pays du soleil levant. A l'origine de Lupin III, on trouve... Arsène Lupin, le héros cambrioleur imaginé par Maurice Leblanc, qui a passionné nombre de Japonais au point d'en influencer certains, comme Edogawa Ranpo par exemple, mais aussi, donc, Monkey Punch. Le III est évidemment un rattachement direct à Arsène Lupin, puisque l'oeuvre présente Lupin III comme le petit-fils du héros de l'oeuvre de Leblanc. C'est en 1967 que les aventures de Lupin III en manga débutent dans le magazine Manga Action de la maison d'édition Futabasha. Mais depuis, sa popularité ne s'est jamais démentie, et la saga Lupin III compte ainsi plusieurs mangas, dessinés ou non par Monkey Punch (qui est généralement crédité comme auteur original sur toutes les oeuvres). De 1999 à 2007, la saga a également connue une adaptation en bandes dessinées en Italie, un pays où elle est très populaire. Différents dessinateurs et scénaristes s'y sont succédé sous la supervision de Monkey Punch, pour un total de 11 volumes. Il existe également un magazine Lupin officiel depuis quelques années : Lupin Sansei Official Magazine, publiée par Futabasha et proposant divers spin-off. Enfin, on note les spin-off crossover avec Détective Conan : Lupin Sansei vs Meitantei Conan, et Lupin Sansei vs Meitantei Conan - The Movie. Malheureusement, à ce jour, aucune version manga n'est sortie en France, pas même celle-ci d'origine, une des explications à cette absence ayant longtemps été les problèmes de droits par rapport à l'oeuvre de Maurice Leblanc, ces droits patrimoniaux s'étant finalement éteints en 2012. Espérons donc que l'on verra un jour Lupin III en manga dans notre langue ! Mais en attendant, c'est surtout par le biais de l'animation que la saga s'est fait connaître dans notre pays.

  

Et Lupin III et l'animation, c'est une grande histoire d'amour qui dure encore aujourd'hui. Cette histoire d'amour a commencé au Japon dès 1971-1972 avec une première série de 23 épisodes, où Lupin porte une veste verte. Ont ensuite suivi une 2e série de 155 épisodes entre 1977 et 1980 (où Lupin porte une veste rouge), une 3e série en 1984-1985 (veste rose), le spin-off Une femme nommée Fujiko Mine en 2012, une 4e série de 26 épisodes en 2015 (L'aventure italienne, où Lupin a une veste bleue), une 5e série de 24 épisodes en 2018 qui se déroule en France (veste bleue, encore)... sans oublier, bien sûr, plusieurs films dont les plus connus restent sûrement Le Secret de Mamo (le tout premier) et Le Château de Cagliostro (le 2e, réalisé par Hayao Miyazaki), ainsi qu'un flot considérable de téléfilms, si considérable qu'entre 1989 et 2013 il y en avait un chaque année au Japon.

  

En France, l'Histoire de Lupin III en anime est légèrement compliquée à suivre. Bien sûr un certain nombre de films et téléfilms sont sortis en DVD chez différents éditeurs (IDP, Dybex, Kazé), et la plupart des projets des années 2010 nous sont parvenus (les deux premiers films de la récente trilogie de Takeshi Koike, Le Tombeau de Daisuke Jigen et La Brume de Sang de Goemon Ishikawa, sont proposés chez Black Box tout comme Une femme nommée Fujiko Mine, L'aventure italienne a été diffusée sur Wakanim avant de sortir physiquement chez @Anime puis d'arriver sur Netflix, et le tout nouveau film Lupin III the First va sortir dans nos cinémas cette année grâce au distributeur Eurozoom), mais avant cela, les choses sont un peu plus complexes concernant les 3 premières séries.
En France, l'aventure Lupin III démarre en 1985 sur la chaîne FR3 avec... la 2e série, partiellement (seuls 52 épisodes sur les 155 ont été doublés en français et diffusés), et sous le nom d'Edgar le détective cambrioleur à cause des droits d'auteur sur Arsène Lupin. Ni la 1e série, ni la 3e ne furent, à l'époque, proposées en France. Concernant les sorties DVD, le salut vient d'abord de l'éditeur IDP qui, dans les années 2000, sort tout d'abord dans leur vf d'origine les épisodes de la saison 2 diffusés à l'époque sur FR3, avant de s'intéresser (enfin !) à la 1e saison. Pour cette sortie DVD, IDP va même jusqu'à proposer un doublage français inédit, où l'éditeur a tâché de refaire appel à une partie du casting d'origine (dont le regretté Philippe Ogouz dans le rôle de Lupin III/Edgar), et toujours avec certains noms modifiés puisque les droits liés à Arsène Lupin n'étaient toujours pas éteints. Alors que l'origine de Lupin III vient en bonne partie de la France via Arsène Lupin, nombre d'épisodes sont donc toujours, actuellement, totalement inédits en France, que ce soit toute une partie de la 2e série, ou l'intégralité des 3e et 5e séries (c'est d'autant plus crispant que la 5e série, la plus récente donc, se déroule en France)... mais qui sait, peut-être que ces manqueront seront bientôt comblés par Black Box ?

  

En effet, Black Box aime Lupin III: l'éditeur a déjà sorti sur support physique Une femme nommée Fujiko Mine et les 2 premiers films de la trilogie de Takeshi Koike, et son patron n'a jamais caché son intérêt pour le manga d'origine (qui semble malheureusement trop cher ou trop compliqué à sortir pour sa boîte), si bien que fin 2017 il annonce un bien beau projet: vouloir sortir en HD les 3 premières saisons de Lupin III ! Un projet que l'on devine pharaonique, et dont on ne sait pas encore s'il pourra vraiment aller jusqu'au bout, mais qui a toutefois commencé à prendre forme en décembre 2019 avec la sortie d'un coffret collector combo DVD/Blu-ray au format A4 réunissant l'intégralité de la saison 1 (soit 23 épisodes) en vf et vostf, premier coffret on ne peut plus satisfaisant.


  
    

En effet, dans un coffret cartonné joliment illustré se trouve un contenu séduisant, avec en premier lieu quelques suppléments physiques: un poster au format A2 réunissant les 5 personnages essentiels (Lupin III/Edgar, Fujiko Mine/Magali, Daisuke Jigen, Goemon Ishikawa XIII, et l'inspecteur Zenigata/Lacogne), 5 ex libris au format A4 et bien imprimés mettant eux aussi bien en avant chacun des 5 personnages (quoique, étonnamment, Lupin y est plus discret), et surtout un livre-artbook de 90 pages, lui aussi en format A4 et avec couverture souple.

  
  

Ce dernier n'est pas avare en contenu avec différents textes (présentation, historique, présentations des principaux personnages, casting, armes, accessoires, petite interrogation concernant le côté anti-héros de Lupin III, présentations des épisodes) et pas mal d'illustrations, notamment dans la dernière partie proposant sur chaque double-page une illustration couleur et son équivalent en croquis noir et blanc.

  
  
  

Enfin, au sein d'un beau support en carton au format A4 (et donc joliment illustré en grand format) se trouvent les 23 épisodes répartis sur 4 DVD et 2 Blu-ray, eux aussi étant illustrés. Sur le dernier disque, quelques bonus vidéo: les différents génériques sans crédits, et surtout l'épisode pilote de 13 minutes, réalisé dès 1969 avant que le projet ne tombe à l'eau pendant deux ans. Un joli petit bout d'Histoire pour tout amoureux de la saga Lupin III, puisque cet épisode, qui est surtout une présentation des personnages, restera à jamais la toute première trace de la saga en anime, et est d'autant plus intéressant qu'il possède un ton adulte très proche du manga d'origine.

  
  

Concernant les épisodes en eux-mêmes, Black Box a eu l'excellente idée, en plus de la vostf, de récupérer la vf conçue par IDP dans les années 2000. Côté image et son, on a droit à la version remastérisée qui a vu le jour au Japon en 2008, et le résultat, qui n'est forcément pas parfait pour une série ayant quasiment un demi-siècle (l'image reste forcément en 4/3 puisque le 16/9 n'existait pas encore, il reste parfois des petits artefacts, un petit peu de colorbanding ou une image très légèrement tremblotante...), reste on ne peut plus satisfaisant: rien ne vient nuire au plaisir, les petits défauts s'oublient vite face au rendu fluide, et les deux pistes sonores en 2.0 sont claires (même si la vf, beaucoup plus récente que la vo, est un peu plus nette).

  

Pour finir, bien sûr, quelques mots sur la série en elle-même, qui a elle aussi une histoire un peu particulière, dans la mesure ou son ton et son staff ont pas mal évolué au fil des épisodes. Premier réalisateur du projet, qui avait d'ailleurs aussi signé l'épisode pilote deux ans auparavant, Masaaki Osumi (que l'on connaît aussi pour la réalisation des 26 premiers épisodes des Moomin) a pour ambition d'offrir une série à l'ambiance très proche du manga d'origine, et peut aussi compter pour ça sur le character design et directeur de l'animation Yasuo Ôtsuka qui a étudié soigneusement le trait de Monkey Punch et ses inspirations. Cela se traduit par certains éléments assez frappants: des premiers épisodes un peu plus durs, une Fujiko plus sexy (même si Fujiko est toujours sexy), des morts, et même un Lupin et ses acolytes qui tuent... des choses que, hormis via certains films/téléfilms (et peut-être la saison 3 totalement inédite en France ?), on ne reverra pas réellement avant les années 2010 avec Une femme nommée Fujiko Mine et surtout la trilogie de Takeshi Koike, peut-être la plus proche du manga d'origine dans le ton. Malheureusement, le ton assez mature voulu par Osumi n'a pas vraiment le succès escompté auprès du public, et notamment auprès des jeunes spectateur, si bien que la production opte pour une changement de cap à partir de l'épisode 8, et qui se ressent surtout à partir de l'épisode 10. Osumi passe à la trappe, pour alors laisser place à deux co-réalisateurs alors tout jeunes dans la professions: des certains Hayao Miyazaki et Isao Takahata, ceux-là même que tout le monde connaît et qui deviendront bien plus tard les piliers du studio Ghibli. Ensemble, les deux compères réalisent les épisodes 8, 10, 11, puis 13 à 23. Peu à peu, Lupin III et ses acolytes ne tuent plus, se montre un peu plus colorés et fantaisistes, cabotinent même parfois, Fujiko devient quelque part un peu plus sage avec notamment des tenues moins aguicheuses... tout ceci, quelque part, laissant déjà présager ce que sera le 2e film de la saga, Le Château de Cagliostro, réalisé par Miyazaki.

  

La série est donc intéressante de par ce changement de ton qui s'opère en cours de route, avec une certaine rupture ayant vraiment lieu à partir de l'épisode 12, le dernier réalisé par Ôsumi. Par rapport au manga initial, on a du Lupin III qui finit forcément par être édulcoré, mais est-ce si grave ? En effet, l'essence même des personnages reste bien visible: on a un Lupin facétieux et ayant toujours un coup d'avance sur son éternel poursuiveur Zenigata, une Fujiko qui sait souvent amadouer notre héros (son principal point faible restant les femmes, et Fujiko en particulier) pour mieux le manipuler ou obtenir son aide, un Jigen qui dégaine comme pas deux, un Goemon souvent stoïque qui tranche à tout va... Surtout chaque épisode, proposant une histoire auto-conclusive, sait divertir en ne manquant jamais de rythme. Bien sûr, le déroulement répond à pas pas mal de petites facilités bien ancrées dans leur époque, mais on ne s'ennuie jamais, les personnages secondaires (amis comme ennemis) sont bien différents et campent bien leur rôle, et aucun récit ne se ressemble vraiment car il y a un peu de tout: des histoires où Lupin et sa bande commettent des cambriolages bien sûr, mais aussi d'autres où notre héros vient en aide à des êtres en difficulté, où il est missionné par d'autres (de gré ou de force), où il doit lever le voile sur des adversaires se faisant passer pour lui...

  

Toutefois, on peut dire que dans le lot, certains épisodes ressortent un peu plus pour ce qu'ils véhiculent, ce qu'ils ont à dire. On pense par exemple aux épisodes 5 et 7, présentant la première rencontre/rixe entre Goemon et Lupin et Jigen puis son arrivée dans la bande. A l'épisode 9, qui dévoile une petite facette de Fujiko, quelques années auparavant. A l'épisode 13 qui, à travers une étrange et surnaturelle histoire de machine temporelle, croque quelques détails sur les aïeux de l'époque Edo de notre héros, à certains autres épisodes offrant des références à Arsène Lupin (le grand-père de Lupin II donc renommé Gaspard de la cambriole dans la vf, toujours à cause des droits), à Lupin II (le père de notre héros, donc) ou même à l'inspecteur Ganimard (l'éternel ennemi d'Arsène Lupin dans les romans de Maurice Leblanc, dont le petit-fils apparaît dans l'épisode 19, celui-ci étant renommé dans la vf inspecteur Gaillard, toujours à cause des droits)... Sans oublier l'épisode 4 et l'épisode 23, excellents témoins de la relation entre le criminel Lupin III et l'inspecteur Zenigata: Lupin ne s'amuserait sans doute pas autant sans ce cher inspecteur si sérieux et déterminé et pourtant parfois si maladroit, et sans ce cambrioleur la vie de Zenigata n'aurait plus de sens !

  

Au final, retrouver les tout débuts en animation de la vaste saga Lupin III dans un si joli coffret est vrai plaisir, surtout pour tout bon fan de la licence. Le tout ayant quasiment 50 ans, ça a forcément pris un coup de vieux, même avec la remastérisation. Mais le fait que la saga perdure toujours aujourd'hui en est une preuve: Lupin III est de ces sagas qui ont comme qualité de pouvoir traverser les époques sans réellement prendre de rides, ainsi le divertissement est-il constamment assuré par cette toute première saison.

Note de la série : 16/20
Note de l'édition: 16/20

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

16 20
Note de la rédaction