Détective Conan - Film 01 - Le Gratte-Ciel Infernal - Actualité anime

Détective Conan - Film 01 - Le Gratte-Ciel Infernal : Critiques

Critique du dvd : Détective Conan - Film 01 - Le Gratte-Ciel Infernal

Publiée le Mercredi, 11 Juin 2008

Critique 1


Premier film issu de la série animée elle-même tirée du manga fleuve (du calibre du Nil) qu'est Détective Conan. Malheureusement les plus exigent admirateur du héros seront déçus. Sous titré « le Gratte-ciel infernal », il faudra attendre longtemps avant de voir ce fameux immeuble.
L'animation est exactement la même que celle de la série animée, comme l'ambiance musicale. Pas d'amélioration notable.
L'histoire est prétexte à faire découvrir aux fans une ancienne enquête de Shinichi, avant le début du manga. Et de mettre à contribution le spectateur avec de nombreuses énigmes, histoire qu'il en ait pour son argent. Une sorte de florilège de la série, avec les détective boys, les imbécillités de Kogoro, la naïveté de Ran. Mais le scénario reste peu palpitant, et, pour la première prestation du héros sur grand écran, rien d'étonnant n'attend le spectateur.

Parlons maintenant du doublage français. Ou plutôt n'en parlons pas. Honnêtement je suis en général bon public et je supporte bien les doublages français moyen mais là... Horreur! On ne retrouve même pas les voix françaises de la série animée qui fut diffusée sur France 3. Et on se demande s'il y a un directeur de casting dans l'équipe, parce que les personnages ayant plus de trente ans ont tous des voix de jeunes de 20 ans, qui d'ailleurs ne font aucun effort pour se vieillir. La voix de Conan enfant est jouée par une femme, normal dans ces cas là sauf qu'ici ça s'entend puisque l'actrice n'essaie même pas de se rajeunir. Pire : Ran a une voix plus âgée que celle de son père Kogoro, et tous deux sont particulièrement insupportable en français. Seul l'acteur jouant Shinichi est correct.
Niveau traduction, ce n'est guère mieux. L'inspecteur Maigret devient l'inspecteur Mégure (à ne pas confondre avec la comtesse de ... Ségur), et les encadrés présentant les noms des personnages sont à peine traduit par des sous-titres apparaissant aléatoirement. Et pas de bonus sauf des bandes-annonces.

Un long épisode de Détective Conan, que l'on appréciera en laissant tomber la VF et à condition d'être un fan absolu de Conan peu exigent.



 


Critique 2

Sorti en 1997, Le Gratte-Ciel Infernal est le premier d'une longue série de films dérivés de l'animé Détective Conan, débuté un an plus tôt. Le film est produit par le studio TMS et sa durée avoisine les 1h35.

Pour ceux qui ne connaissent pas trop l'univers de Détective Conan, un petit résumé rapide. Shinichi Kudo est un détective lycéen qui épaule la police en résolvant des affaires compliquées. Après s'être trouvé confronté à une mystérieuse organisation criminelle, on lui fait avaler un poison expérimental qui le ramène à sa morphologie d'enfant. Shinichi se crée alors l'identité de Conan Edogawa, un jeune écolier, avec la complicité de son ami le professeur Agasa et il emménage dans l'agence de détective Kogoro Mouri, le père de son amie d'enfance Ran. Il espère ainsi retrouver la trace de ses agresseurs (les hommes en noir), mais il se trouve régulièrement à devoir résoudre les affaires à la place de Kogoro tout en lui en attribuant le mérite. Grâce aux inventions du professeur Agasa, il est en mesure de continuer ainsi à combattre le crime et de résoudre des affaires difficiles malgré son apparence d'enfant de six ans. Tout cela est très bien résumé dans une excellente introduction qui précède le film et qui permet aux nouveaux-venus d'entrer dans l'histoire sans trop de problèmes.

Le film débute quelques mois après la "disparition" de Shinichi. Auparavant adulé par les médias et harassé de lettres de fans, Conan doit se faire une raison: on l'a en grande partie oublié et c'est à présent Kogoro qui monopolise l'attention des médias. Il trouve toutefois une lettre d'un dernier fan: Teiji Moriya, célèbre architecte, qui l'enjoint à le rencontrer au cours d'une garden party ayant lieu dans son domaine. Malgré sa situation actuelle, Conan s'arrange pour pouvoir s'y rendre en compagnie de Kogoro et de Ran.

Quelques temps plus tard, "Shinichi" est contacté par un étrange individu qui prétend être le poseur de bombes dont parlent récemment les journaux et qui terrifie la population. Ce dernier indique avoir dissimulé des explosifs dans toute la ville et il défie Shinichi de le battre en résolvant des énigmes lui indiquant leurs locations. Alors que la situation devient critique, Conan tente de neutraliser les bombes, mais l'identité de son interlocuteur le préoccupe. Il a le sentiment que ce dernier en fait une affaire personnelle et qu'il a fermement l'intention de le détruire. Qui donc peut lui en vouloir à ce point ?

Très vite, la situation dérape et toute la ville se trouve plongée dans le chaos. Tandis que Kogoro et la police tentent en vain d'éviter le carnage, Conan doit remonter à une ancienne affaire qu'avait élucidé autrefois Shinichi afin de trouver la vérité cachée derrière ces événements et en arrêter le responsable.

Assez éloigné du style habituel de la série, cette première adaptation cinématographique de Détective Conan se rapproche davantage de l'histoire du film Die Hard With a Vengeance (Une Journée en Enfer) ce qui ne manquera pas de dérouter les fans. Pas d'enquête à résoudre pour le spectateur, pas de coupable à découvrir (celui-ci est évident dès le début) et son mobile est aussi évident suffisamment tôt dans le film. On n'est pas vraiment dans l'idée de devoir élucider des mystères, la seule véritable énigme étant de comprendre le fonctionnement des bombes afin de deviner où le criminel a pu les cacher (mais ce n'est pas très difficile en comparaison de ce qu'on peut trouver parfois dans le manga). En fait, l'intention de ce film est avant tout de nous raconter une histoire mettant en scène la quasi-totalité des personnages principaux de la série animée. Le spectateur doit se contenter simplement de la suivre sans avoir à réfléchir (contrairement aux films suivants qui lui demanderont de s'investir).

L'histoire en elle-même est assez prévisible. Les rebondissements se devinent à l'avance et on est rarement surpris par la tournure que peut prendre l'intrigue. Elle demeure toutefois suffisamment efficace grâce à sa réalisation qui met en avant les scènes d'action et qui parvient heureusement à créer un suspense prenant. Ce suspense repose aussi sur les enjeux humains de l'intrigue, le criminel voulant clairement anéantir Shinichi. Cela implique que certains de ses proches vont se retrouver menacés tôt ou tard. Touché sur un terrain personnel, Conan ne pourra plus garder la distance demandée par son rôle d'enquêteur quand le film atteindra son climax, l'un des moments les plus intenses de ce long-métrage où la réussite du jeune détective apparait pour la première fois particulièrement incertaine et où il risque réellement de tout voir s'effondrer dans un dernier déluge d'explosions. Un dernier acte très émouvant, directement inspiré par la fin prévue initialement pour le manga Magic Kaito (la première oeuvre de Gosho Aoyama, l'auteur de Détective Conan), qui permet d'achever ce film sur une note plus personnelle et plus poétique, entièrement tournée sur les personnages de Shinichi et de Ran qui ne se dévoilent jamais mieux qu'à l'heure où tout pourrait finir pour eux.

Le film voit par ailleurs l'apparition de l'inspecteur Shiratori, un nouveau personnage crée pour épauler l'inspecteur Megure dans les premiers films (à la place de Takagi dans la série animée). Initialement prévu pour être un personnage anime-only, il fera finalement son apparition dans le manga au tome 21 et il en deviendra dès lors un personnage régulier.

Etant sorti un an à peine après le début de la série, le film présente bien sûr de nombreux points communs avec celle-ci et son ambiance est ancrée dans celle de cette période. Le ton bon-enfant est un peu plus appuyé que dans les films suivants (dont certains deviendront très sombres), les character-designs ont le côté "série jeunesse" des débuts et on retrouve aussi tous les thèmes jazz propres à la série avec cette impression d'en retrouver un best-of sympathique.

L'animation n'est pas non plus transcendante, loin de là, mais elle apparait tout de même d'un niveau supérieur à celui de la série où tout est mieux animé et où le monde devient plus vivant, ce qui est un plus appréciable. Associée à une réalisation plus travaillée et plus dynamique que celle de la série, cela permet de donner des scènes qui sont assez réussies dans l'ensemble.

Le film nous est proposé en deux versions: française et japonaise sous-titrée. La version japonaise reprend l'ensemble du casting de la série. Leurs prestations sont souvent excellentes, collant à merveille aux personnages, et on y retrouve avec un grand plaisir des seiyus renommés tels que Minami Takayama (Conan Edogawa), Akira Kamiya (Kogoro Mouri) ou Kappei Yamaguchi (Shinichi Kudo). La version originale est donc une vraie réussite dans la droite lignée de celle de la série.

Difficile par contre d'en dire de même pour la version française qui s'avère sans saveur. Je précise tout d'abord que le casting est différent de celui de la série animée. On pouvait donc éventuellement espérer un doublage plus sérieux, d'autant que les dialogues ne sont pas censurés. Ce n'est malheureusement pas le cas, loin de là. Les prestations des comédiens sont souvent un peu ridicules, soit parce qu'elles sont en décalage marqué avec les caractères des personnages, soit parce qu'elles ont tendance à les caricaturer, ou encore tout simplement parce qu'on sent que certains comédiens n'étaient pas particulièrement motivés et qu'ils ne s'impliquaient pas vraiment dans leurs rôles, assurant le strict minimum. Dans le cas du héros Conan, c'est d'autant plus gênant que la comédienne ne trafique pas vraiment sa voix pour rendre celle d'un enfant. Conan se retrouve donc affublé d'une "voix de femme". Mais ce n'est pas non plus la pire du lot. En fait, cette version française réussit là où on ne l'attendait pas vraiment: alors que les dialogues ne sont pas censurés, ce sont finalement les prestations des comédiens qui ont tendance à infantiliser le film. Difficile de savoir si c'était volontaire, mais du coup ça condamne presque automatiquement cette version aux yeux des fans. Dès lors, nul doute que la plupart d'entre eux privilégieront la version originale.

L'édition de Kazé nous propose le film dans un format 16/9 avec les deux pistes audio en 2.0. L'image comme le son sont de qualité très correcte. Les menus du dvd sont également plutôt sympathiques, accompagnés de jolies illustrations et de passages de la chanson du générique de fin. Le tout est donc agréable, un bon compromis entre confort et simplicité. L'édition inclut également un petit livret d'une vingtaine de pages comportant des informations sur l'animé et sur les personnages (Conan/Shinichi, Ran, Kogoro, Megure, Agasa, Ayumi, Mitsuhiko, Genta, Sonoko et les personnages du film) qui intéresseront tout particulièrement ceux qui ne connaissent pas bien l'univers de la série, une bonne initiative. On y trouve également quelques informations complémentaires sur la culture japonaise et sur la langue afin de mieux comprendre certains passages du long-métrage. Dans l'ensemble, on a donc droit à une édition suffisamment réussie pour plaire aux nombreux fans.

Le Gratte-Ciel Infernal n'est certes pas le film du siècle et c'est l'une des adaptations cinématographiques de Détective Conan les plus faibles, mais c'est un film qui reste malgré tout appréciable à visionner et surtout divertissant. Bien qu'il soit assez éloigné des attentes des fans pour une première adaptation cinématographique de Détective Conan, je doute toutefois que ces derniers passeront à côté de ce premier opus qui, malgré ses défauts, marque le point de départ d'une saga cinématographique d'une qualité assez rare pour des films dérivés d'une série animée, comme pour ceux qui souhaitent découvrir cet univers et qui trouveront dans ces films un point de départ idéal.

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
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Critique 1 : L'avis du chroniqueur
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Note de la rédaction
Note des lecteurs