Canaan, tueuses nées - Actualité anime

Canaan, tueuses nées : Critiques

Critique du dvd : Canaan, tueuses nées

Publiée le Lundi, 07 Mars 2011

Maria Osawa et Minoru Minorikawa, deux journalistes japonais, se rendent à Shanghai pour couvrir le plus grand festival culturel du pays. Alors que les festivités battent leur plein, Maria est poursuivie. La jeune photographe est sauvée par Canaan, une mercenaire douée du don de synesthésie, qui fait d’elle un assassin redoutable. Maria et Canaan s'étaient déjà rencontrées auparavant. Ce nouveau contact va être l'occasion pour les deux jeunes femmes de partager de nouveau une profonde amitié. Et Monsieur Mino, le partenaire de Maria, compte bien sur l'aide de Canaan pour lui révéler les clefs d'un complot de grande ampleur. Canaan est en effet liée à la chef des Serpents, une organisation terroriste qui est responsable de la propagation d'un virus mortel.

Canaan est un animé de 13 épisodes et s'appuie sur de grands noms du milieu : Takashi Takeuchi (du célèbre studio Type-Moon) au chara-design et Masahiro Ando (studio BONES, réalisateur de l'étonnant Sword of the Stranger) à la réalisation. Passée la renommée des responsables de cet anime, voyons ce Canaan vaut vraiment.

La narration est le premier sujet qui fâche. Quand bien même Canaan est censée être une série à suspens, le fait qu'elle se complaise à noyer le spectateur dans un scénario qu'il ne comprend pas est absolument regrettable. Le spectateur est ainsi lancé dans l'action sans connaître le pourquoi du comment. Premier, second, troisième épisode : pourquoi les gens se tirent dessus ? Pas la moindre idée. La voix off et les dialogues énigmatiques n'arrangent pas la chose. Les rencontres fortuites du début sont dépourvues de sens : un taxi acceptant une course-poursuite sans raison apparente, des personnages qui en attirent ou en pourchassent d'autres...

Mais tout vient à point à qui sait attendre. Canaan se mérite. Au fur et à mesure des dialogues et des flash-backs disséminés de façon anarchique, tout s'éclaircit. Un virus. Des pouvoirs. Un complot. Une amitié. Une fois le tout lancé, Canaan ne s'avère pas du tout déplaisant. Ne comptez cependant pas apprécier la série avant le quatrième épisode... Ce schéma narratif, où les secrets sont levés un à un, finit par produire ses fruits, et on suit Canaan avec plaisir. On notera cependant que la série se repose sur bon nombre de longueurs : des échanges de sentiments pas forcément nécessaires, des grandes remises en cause sur l'amitié et la solitude... Certains passages sont lourds : à titre d'exemples, la mort d'un personnage absolument pas soigné psychologiquement et semblant présente uniquement pour le fan-service ou encore l'avant-dernier épisode sur le passé de Canaan.

Quant au scénario, il joue hélas dans un registre sans surprises. Pourtant, en milieu de série, l'espoir nous prend de voir se dégager quelque chose de plus original, tournant autour de l'aspect terrorisme/contre-terrorisme... Mais non, il faudra se contenter de résoudre un complot CIA/organisation terroriste, en découvrant un village oublié de tous et en s'infiltrant dans un complexe ultra-secret. Bien évidemment, Canaan ne se contente pas de ça. Les relations entre les personnages, assez poussées, mais sans ménager là encore l'ombre d'une surprise, s'insèrent dans ce scénario déjà vu 100 fois et font passer la pilule. Si les relations sont bien traitées, on ne peut pas en dire autant des personnages eux-mêmes, parfaitement caricaturaux : Maria Osawa, cruchette malgré tout attachante, Monsieur Mino', journaliste passionné, Canaan tueuse froide en apparence mais douce et fragile à l'intérieur, Asphard la grande méchante sans sentiments qui finira par revoir son jugement et céder comme par magie, Liang-Ji comme sadomasochiste hystérique, Yunyun bonne copine délurée... et enfin une femme superbe mais meurtrie accompagnée de son inséparable mécène regrettant son passé. Toute cette palette de personnages n'est pas désagréable à suivre, loin de là. Il demeure qu'on se situe dans de l'ultra-prévisible et de l'hyper-classique.

Ajoutons à Canaan quelques incohérences (des chefs d'Etat étrangers s'exprimant en Japonais, l'absence quasi-totale d'explications sur le don de synesthésie hormis lors des derniers épisodes) et un fan-service assez hasardeux (un taxi fan de pop, une Liang-Ji hystérique en lingerie fine, la belle femme en cosplay neko...). Fan de Type-Moon ou non, on ne risque pas d'être dépaysé et toutes ces références finissent par être, encore une fois, bien lourdes.
Ultime facilité, les réalisateurs ont choisi, à travers une fausse fin post-générique, de se réserver la possibilité d'une suite. Pourquoi pas... mais il faudra cette fois faire preuve d'inventivité !

L'animation et les graphismes sont dans la norme actuelle. Les combats sont efficaces mais pas transcendants. C'est plutôt joli, incontestablement dynamique, mais sans surprises.

L'ambiance sonore confère en revanche à la série une identité certaine : c'est sans doute la plus grande réussite, avec des mélodies appropriées lors des scènes d'intimité entre les personnages, un opening 100% action, des bruitages efficaces lors des combats et scènes d'action.

Kaze nous fait profiter d'une édition sur 3 DVD. Le dernier DVD comprend les habituels bonus Kaze fort appréciables (bande-annonces d'animes et de mangas, clips). La VO surpasse la VF de très loin. La VF a beau être plutôt mauvaise, on se dit que pour le coup, la VO étant assez excellente, il aurait été dur de lutter.

Au final, la principale tare de Canaan est son aspect déjà vu. Regardable et divertissant, Canaan est efficace car ne souffre d'aucune faute de goût. Tout est propre, mais le spectateur manque terriblement de ressenti. L'on ne peut pas dire que la série manque d'une identité, mais il aurait fallu insister sur certains points (la synesthésie), en éviter beaucoup d'autres (personnages caricaturaux, scénario classique) et surtout oser davantage, tout simplement.

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
RogueAerith

14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs