Berserk - Intégrale VOVF - Edition Gold - Actualité anime
Berserk (1997) - Anime

Berserk - Intégrale VOVF - Edition Gold : Critiques

Critique du dvd : Berserk - Intégrale VOVF - Edition Gold

Publiée le Mardi, 11 Janvier 2011

Véritable référence dans le genre du young seinen et de la dark fantasy, la saga Berserk continue de passionner ses fans depuis maintenant plus de deux décennies. Cette œuvre, que l'on doit à Kentaro Miura, narre les aventures de Guts, redoutable guerrier solitaire parcourant le Midland en quête de revanche, en massacrant les monstres qui essaient de s'opposer à lui. Une série aussi populaire ne pouvait pas rester bien longtemps sans une version animée, et c'est en 1997 que le projet fut lancé, au sein du studio Oriental Light and Magix (ou OLM), à qui l'on doit Pokémon, Gunsmith Cats ou encore To Heart. Une adaptation digne de ce nom ? Pas si sur...

Après un premier épisode d'introduction, où à l'instar du manga, on découvre un Guts mutilé par la vie dans un monde très sinistre, la série embraye sur la partie que beaucoup considèrent comme la meilleure. C'est un long flashback qui nous attend sur les vingt-quatre opus suivants, pour comprendre comment le héros a pu en arriver là. Ainsi, nous le découvrons dans sa jeunesse, au jour de sa rencontre avec la brigade des faucons, qu'il finira par rejoindre des suites d'une défaite contre le chef de cette troupe : le très charismatique Griffith, qui deviendra son plus grand rival et aussi son meilleur ami... Fort de cette nouvelle recrue, la troupe de mercenaires ira vagabonder à la recherche de quelques missions rémunératrices, de batailles sanglantes et de châteaux à assiéger, tandis que Griffith poursuit ses rêves de gloire et de puissance, portant ainsi sa bande par sa seule volonté.

C'est dans une ambiance très médiévale et chevaleresque que nous verrons ainsi progresser les protagonistes, survivant dans ce monde de combat uniquement par le sang et pour le sang. Si quelques seconds-couteaux ont des petits rôles bien placés, le récit insiste surtout sur le trio principal de l'œuvre : Guts, le guerrier rustre qui percera peu à peu sa carapace et à s'adoucir, Griffith, le meneur dont les intentions se révèlent de plus en plus obscures, et enfin Casca, sulfureuse combattante et seconde de la brigade, qui ne souhaite pas être vue comme une femme et qui démontrera d'un caractère bien trempé. Entre quelques scènes de batailles très sanglantes, la narration prend le temps de resserrer l'étau autour de ce triangle, dont on devine rapidement une issue bien tragique. Peu à peu, l'ambiance se veut plus lourde, plus obscure, et incorporant quelques éléments surnaturels qui présagent déjà du futur chaos de ce monde.

Berserk a donc toutes les clés en main pour être une série d'anthologie... en manga ! Car ce n'est pas avec cette version animée que nous pourrons pleinement ressentir tout le souffle épique qu'apporte Kentaro Miura. Le principal défaut de cette version ? Une qualité d'animation rachitique, déjà perfectible à l'époque de la diffusion, et devenue complètement obsolète aujourd'hui. Les épisodes souffrent d'une lenteur incomparable : plans fixes, resserrement sur les visages pour minimiser les traits à animer, décomposition faiblarde des mouvements, images statiques avec effet crayonné... et il ne s'agit là que des scènes d'actions ! Malgré sa lenteur, la série fait également des compromis par rapport au récit de base, alors que tant de moments de blancs auraient pu être comblés. En dépit des longs dialogues, la personnalité des héros n'est qu'effleurée, d'autant qu'on a du mal à rester éveillé pour tout suivre. De même, l'incursion du fantastique se fait de manière bien trop discrète dans les premiers épisodes... pour nous exploser littéralement à la face au cours des deux derniers, virant alors dans un tout autre délire brutalement. Le passage le plus intense du manga prend ici des allures autrement plus grotesques, en surgissant de nulle part, ou presque.

Néanmoins, tout n'est pas à jeter dans cette version animée, et l'ambiance de fantasy reste maintenu par des décors plutôt réussis, et une bande son de qualité, signée Susumu Hirasawa, mélangeant des accords gothiques et inquiétants. Bon point aussi pour les doublages français, qui ne tombent ni dans la caricature théâtrale, ni dans un travail fait à la va-vite sans respecter les caractères de chacun. La distribution des voix est impeccable et permet de nous offrir une excellente alternative à la VO. Ainsi, après quelques doutes, on peut finalement se laisser porter par les aventures de la brigade des faucons, mais en perdant beaucoup en qualité par rapport à l'original.

Décomposée en 9 dvd, cette édition gold reprend les masters de l'édition bilingue paru en janvier 2009. On regrettera l'absence de bonus sur les disques, et un menu des plus repoussants, à base de crânes, de lettrage gothique et de nuance de gris. Le coffret se retrouve muni de son inséparable livret, mais on regrette un laisser aller dans le contenu et le design de ce dernier (pourquoi présenter Judoh au lieu de Casca ?).

Au final, la série Berserk est peut-être l'un des points noirs de cette édition gold, et doit surtout sa réputation par rapport à l'œuvre de base plutôt que par la qualité de cette version animée. Les puristes de la saga n'y découvriront rien d'inédit, et s'indigneront de la faible qualité offerte pour le projet. Les novices, quant à eux, peineront à ressentir tout le potentiel de l'univers dépeint par Miura, et risqueront même d'être profondément choqués par le virage des deux derniers épisodes. Guts aurait peut-être du rester dans ses ténèbres...

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Tianjun

12 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs