Pixel of life - Actualité manga
Pixel of life - Manga

Pixel of life : Critiques

Pigsel Obeu Laipeu

Critique de la série manga

Publiée le Jeudi, 02 Mai 2019

Ayant récemment intégré le catalogue de Delitoon, "Pixel of Life" ne faisait pas partie des séries ayant attiré mon regard. Le pitch de départ n'ayant pas grand chose d'attrayant, on pouvait s'attendre à une histoire d'amour assez basique basé sur un petit jeu de dupes. Mais c'est bien plus que cela.
Pour les plus impatients (comme moi), sachez que la série est disponible en langue anglaise sur le site Tappytoon. En revanche, je vous déconseille de lire sur ce site. Pourquoi me direz-vous ? Et bien tout simplement parce qu'en anglais, la série a rejoint la parution coréenne, c'est à dire la fin de la deuxième saison. Et que si vous ne voulez pas vous retrouver avec pleins de questions sans réponses, frustrée comme jamais, suivez la parution française qui risque de ne pas connaître de longue coupure... Parenthèse fermée, de quoi parle donc "Pixel of Life" ?


Go Hana est une jeune employée d'une entreprise publicité. Elle a intégré le monde du travail dès la fin du lycée, ce qui la déligitimise assez auprès de ses collègues. Un jour, elle découvre que son petit ami et collègue la trompe avec la nièce du patron, qui ne cessait de la prendre de haut. Hana explose et est licenciée après le scandale qu'elle fera aux deux amants. Sans emploi, financièrement précaire, Hana postule à tout va, jusqu'à être prise dans une petite galerie d'art de quartier. Qu'elle n'est pas sa surprise quand elle découvre que celle qui l'a engagée n'est autre que sa meilleure amie du lycée, Shin Jiyeon, avec qui elle s'était violemment disputé quelques années plus tôt. Mal à l'aise face à l'apparente bonhommie de son ancienne amie, Go Hana ne sait plus quoi faire : doit-elle passer outre son inimitié pour Jiyeon ? Et pourquoi un tel changement de comportement après leur violente dispute ?

"Pixel of Life" a bien plus à offrir que ce qu'on pourrait penser au premier abord. Dans la même lignée que des séries comme "Cheese in the Trap", "Pixel of life" mêle habilement le mystère et la romance, tout cela en nous embrouillant magistralement avec des flashbacks incessants. Et tout comme dans "Cheese in the trap", on nous fait bien comprendre que ce qu'on nous montre n'est au fond qu'une vérité subjective, autrement une vérité possiblement tronquée. A plusieurs reprises, des instants de la vie de nos protagonistes nous seront montrés sous différents points de vue, et ils pourront changer radicalement de sens. Et pourtant, malgré toutes les informations que l'on glanera pendant les deux saisons, le mystère autour de Shin Jiyeon reste entier. Impossible de savoir ce qu'elle pense réellement, ce qu'elle ressentait pour ses proches. Sa relation avec Go Hana est également très floue, débutant de manière assez soudaine et se finissant de la même manière. N'ayant jamais le point de vue de l'intéressée, on ne sait jamais sur quel pied danser, et tout comme Go Hana, on ne se pose qu'une seule question : qui est la vraie Jihyeon ? Et pourquoi a-t-elle agit ainsi ? La seule critique que l'on pourrait faire à propos de ce choix de narration, c'est une utilisation un peu trop répétitive de certaines scènes, notamment celle de la dispute entre Hana et Jiyeon qui va revenir je pense une bonne dizaine de fois. Alors oui, certaines fois on aura des éléments en plus, mais était-ce vraiment nécessaire de la réutiliser à ce point ?


Pour ce qui est de la romance, elle est très bien menée de bout en bout, mais de manière plus classique. On aime le fait que nos deux personnages principaux ne soient jamais sur la même longueur d'onde. Car oui, attention spoil, la Shin Jiyeon que Go Hana retrouve est en réalité un garçon. Je tairais la raison pour laquelle celui-ci se déguise en Jiyeon, et pourquoi il lui ressemble tant (mais vous devinerez assez rapidement je pense). En revanche, ce qui nous intrigue dès le départ, c'est son attachement à Go Hana. On devine très rapidement qu'il est amoureux d'elle, qu'il souhaite la protéger et la chérir, ce qui n'est pas facile sous son déguisement. Son comportement rappellera des souvenirs douloureux à Go Hana qui ne cessera d'être perdu vis à vis de celui qu’elle pense être son ancienne amie.
Et s’ajoute à tout cela une partie enquête. Je ne vous révélerai pas les tenants et aboutissants de celle-ci, sachez juste qu’elle reste, pour les deux premières saisons, assez secondaires tout en étant juste assez présente pour faire monter petit à petit la pression tout au long des chapitres, jusqu’à à l’apothéose de la fin de la deuxième saison.

Pour résumer tout ça, cette histoire est un imbroglio de faux semblants, de malentendus et d’incompréhension. Et si quelques éléments sont en notre connaissance, il arrive qu’on soit aussi perdus que nos personnages, à voir les événements nous tomber dessus en même temps qu’eux.
On pourra reprocher quelques ficelles qui aurait pu être éviter (le coup du « rival » psychopathe, ici l’ex de Go Hana : un grand classique). Après, on comprend bien que ces ficelles sont utiles à l’avancée du récit, certes, mais ça aurait été intéressant de voir Seo Woo contourner ce genre de scènes qu’on sent presque « obligatoires » maintenant.


Au niveau du dessin, on est sur du bon, dans ce style plutôt tranche de vie/romance. Niveau décors ça reste toujours basique, mais le tout est relativement correct.
Pour ce qui est du travail d'édition, Delitoon fait toujours un travail impeccable, la traduction est très fluide. Le choix des polices est particulièrement judicieux, notamment celle choisie pour les voix off.

"Pixel of Life" est une série sacrément surprenante. Malgré un postulat de départ ultra basique, malgré quelques facilités scénaristiques et répétitions (surtout présente dans la première partie de l'histoire), on ne peut que reconnaître une certaine maestria de la part de Seo Woo à nous tenir en haleine et à nous mener en bateau tout au long des chapitres. Je n'ai donc plus qu'un conseil à vous donner : lisez "Pixel of Life", vous ne serez pas déçu du voyage !

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
kayukichan

17 20
Note de la rédaction