Little Butterfly - Actualité manga

Little Butterfly : Critiques

Little Butterfly

Critique de la série manga

Publiée le Vendredi, 10 Janvier 2014

Yuki Kojima est un collégien joyeux, très apprécié pour son rire constant et sa naïveté apparente. Pourtant, lui est attiré par Atsushi Nakahara, un garçon taciturne qui préfère rester seul, et que de toute façon les autres ne veulent pas approcher. Au détour d’un voyage scolaire, Kojima va profiter d’une escapade pour apprendre à connaitre Nakahara, espérant devenir son ami ... et continuer à l’être de retour au collège ! Mais c’est aussi à cette occasion qu’il apprend les difficultés familiales de son ami, avec une mère qui n’a rien d’aimante et un père qui fuit le foyer pour éviter les problèmes... A l’écoute de cette souffrance réelle, trop dure pour un aussi jeune homme, Kojima ne va pouvoir s’empêcher de désirer se rapprocher de lui, le soutenir, l’accompagner et le suivre, même loin, dans le lycée de son choix. Oui mais voilà, quand Nakahara le cœur de Kojima se trouble et il ne sait plus quoi penser. Les deux protagonistes sont plutôt jeunes, c’est ce que l’on constate assez rapidement. Et l’on pensait alors dériver dans une histoire un peu surfaite et mignonne, sans plus. Loin de nous cette idée à présent ! Kojima a beau paraitre un peu simplet et naïf -il le reste dans le décryptage de ses émotions-, il fait preuve d’une grande maturité dans son amitié avec Nakahara. Ses propos sont justes, ses inquiétudes justifiées et il prend la décision ferme de le soutenir, prenant des initiatives et refusant de se laisser vivre. C’est ce caractère que l’on n’attendait pas qui nous séduit doucement mais sûrement, au fur et à mesure de la lecture.

Nakahara est lui aussi intéressant, puisque la thématique des violences familiales est abordée avec humilité et pertinence. On comprend bien les répercussions que cela a entrainées sur sa vie d’enfant, et maintenant d’adolescent. On saisit mieux la maturité qu’il dégage et le calme qui éloigne ses camarades. Ce n’est donc pas une série tombant dans la facilité et dans le ridicule des bons sentiments, bien au contraire. De plus, l’évolution de leur relation est plutôt tranquille, adaptée à leur âge et en même temps source de plaisir en la lisant. Parce qu’ils sont expressifs, parce qu’à leur âge il est normal que Kojima ne comprenne pas bien tout cela et que Nakahara le saisisse mieux, du fait de son expérience arrivée un peu tôt dans sa vie. On constate alors avec plaisir que nos collégiens sont ballotés dans la mer de l’amour, soumis aux contraintes décisionnelles des adultes qui les entourent. Ils se battent contre le courant pour se retrouver, pour se comprendre. La conclusion y est très bien amenée, entre pudeur et sensualité des premiers émois, avec des découvertes, des angoisses, et beaucoup d’amour. C’est un réel plaisir de découvrir l’intimité des sentiments de nos héros, puisque l’auteur le fait avec une justesse très particulière. Aucun défaut, juste un grand plaisir, une émotion juste et jamais exagérée, des réactions pertinentes et surtout des personnages travaillés, qui ne cessent d’évoluer pour notre plus grande satisfaction. Une série qui de bout en bout aura été novatrice, équilibrée, nuancée et sensuelle tout en privilégiant les sentiments très développés de ses protagonistes. Encore ! Encore !

Une série plus ancienne que les autres qu’on lui connait en France, cela signifie-t-il un graphisme bâclé et décevant ? Pas forcément. S’il est vrai que les traits sont plus accentués parfois, notamment au niveau des rougissements des personnages, leur représentation n’en demeure pas moins excellente. Hinako Takanaga maîtrisait déjà parfaitement son coup de crayon, c’est une certitude. Les personnages se distinguent facilement, leurs expressions sont tout aussi variées et la gestuelle ainsi que les fonds sont bien remplis et adaptés à la narration. De plus, elle adapte parfaitement son trait à l’âge de ses protagonistes qu’on identifie rapidement comme des collégiens allant sur leur année de lycée. On apprécie enfin les détails, bien mis en valeur dans les diverses scènes du manga. Taïfu fait donc ici une très bonne acquisition ! Les pages sont parfois un peu trop transparentes et beaucoup d’onomatopées ne sont pas adaptées et gênent la lecture. Ceci dit, rien qui ne change des autres éditeurs. Et puis les couvertures colorées et la traduction assez fluide rattrapent un peu l’ensemble.


NiDNiM


Note de la rédaction
Note des lecteurs
16/20

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

18.00,19.00,19.00

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