Little Butterfly Vol.1 - Actualité manga

Little Butterfly Vol.1 : Critiques

Little Butterfly

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 23 Novembre 2011

Hinako Takanaga on dit encore, encore, encooooore. Après The tyrant who fall in love, dernière série en date de l’auteur, voilà que Taïfu nous fait l’immense plaisir de nous en donner encore. C’est donc avec Little Butterfly qu’on partira à la recherche de l’immense talent de la mangaka, et ce même si ce titre est plus ancien, et donc peut-être moins réussi. Il n’en est rien. Mais passons plutôt à l’histoire : sous une jolie couverture colorée, un titre laissant présager de quelque chose de tout mignon on se retrouve ... eh bien loin de ce qu’on attendait. Takanaga nous a habitués à l’humour en toute circonstance, mais là elle décide d’aborder une thématique bien différente. Car sous l’insouciante rencontre de deux camarades de classe se cachent bien des choses. Yuki Kojima est un collégien joyeux, très apprécié pour son rire constant et sa naïveté apparente. Pourtant, lui est attiré par Atsushi Nakahara, un garçon taciturne qui préfère rester seul, et que de toute façon les autres ne veulent pas approcher. Au détour d’un voyage scolaire, Kojima va profiter d’une escapade pour apprendre à connaitre Nakahara, espérant devenir son ami ... et continuer à l’être de retour au collège ! Mais c’est aussi à cette occasion qu’il apprend les difficultés familiales de son ami, chose qui sera explicitée au fur et à mesure de ce premier tome. A l’écoute de cette souffrance réelle, trop dure pour un aussi jeune homme, Kojima ne va pouvoir s’empêcher de désirer se rapprocher de lui, le soutenir, l’accompagner et le suivre, même loin, dans le lycée de son choix. Oui mais voilà, quand Nakahara le cœur de Kojima se trouble et il ne sait plus quoi penser.

Les deux protagonistes sont plutôt jeunes, c’est ce que l’on constate assez rapidement. Et l’on pensait alors dériver dans une histoire un peu surfaite et mignonne, sans plus. Loin de nous cette idée à présent ! Kojima a beau paraitre un peu simplet et naïf -il le reste dans le décryptage de ses émotions-, il fait preuve d’une grande maturité dans son amitié avec Nakahara. Ses propos sont justes, ses inquiétudes justifiées et il prend la décision ferme de le soutenir, prenant des initiatives et refusant de se laisser vivre. C’est ce caractère que l’on n’attendait pas qui nous séduit doucement mais sûrement, au fur et à mesure de la lecture. Nakahara est lui aussi intéressant, puisque la thématique des violences familiales est abordée avec humilité et pertinence. On comprend bien les répercussions que cela a entrainées sur sa vie d’enfant, et maintenant d’adolescent. On saisit mieux la maturité qu’il dégage et le calme qui éloigne ses camarades. Ce n’est donc pas un premier tome tombant dans la facilité et dans le ridicule des bons sentiments, bien au contraire. De plus, l’évolution de leur relation est plutôt tranquille, adaptée à leur âge et en même temps source de plaisir en la lisant. Parce qu’ils sont expressifs, parce qu’à leur âge il est normal que Kojima ne comprenne pas bien tout cela et que Nakahara le saisisse mieux, du fait de son expérience arrivée un peu tôt dans sa vie. En bref, on ne s’attendait pas à ce type de narration en voyant la couverture et pourtant, on plonge dans un univers à la fois touchant, original, réaliste et source de curiosité : comment cela va-t-il bien pouvoir évoluer ?

Une série plus ancienne que les autres qu’on lui connait en France, cela signifie-t-il un graphisme bâclé et décevant ? Pas forcément. S’il est vrai que les traits sont plus accentués parfois, notamment au niveau des rougissements des personnages, leur représentation n’en demeure pas moins excellente. Hinako Takanaga maîtrisait déjà parfaitement son coup de crayon, c’est une certitude. Les personnages se distinguent facilement, leurs expressions sont tout aussi variées et la gestuelle ainsi que les fonds sont bien remplis et adaptés à la narration. De plus, elle adapte parfaitement son trait à l’âge de ses protagonistes qu’on identifie rapidement comme des collégiens allant sur leur année de lycée. On apprécie enfin les détails, bien mis en valeur dans les diverses scènes du manga. Taïfu fait donc ici une très bonne acquisition ! Les pages sont parfois un peu trop transparentes et beaucoup d’onomatopées ne sont pas adaptées et gênent la lecture. Ceci dit, rien qui ne change des autres éditeurs. Et puis la couverture colorée et la traduction assez fluide rattrapent un peu l’ensemble. En bref, un excellent premier tome qui se lit et se relit facilement et avec beaucoup de plaisir !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
18 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs