Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 25 Novembre 2011
Et voilà le second tome d’une petite série de trois. Seulement trois pour tant de pistes, pour tant de choses à dire ! On frémit déjà à l’idée de penser que l’auteur pourrait se bousculer et finir d’une manière peu engageante mais ... nous n’en sommes pas encore là. Ce deuxième opus donc, en plus de s’ouvrir une magnifique page couleur, dépasse encore son prédécesseur ! Normalement, une fois la bonne surprise et le coup de cœur passé, on se lasse un peu des qualités d’une œuvre ou du moins, on en a l’habitude. Mais là, Takanaga ne parvient pas à nous laisser derrière un seul instant. Dans ce tome, un nouveau personnage survient : l’oncle de Nakahara. Il apparait comme un sauveur, comme la famille idéale et pourtant même lui cache un secret qu’il a du mal à avouer. Ce qui le rend bien plus humain et crédible que ce qu’on peut en voir au début, notamment quand il aide Kojima à préparer son concours d’entrée au lycée visé par son ami ! La narration s’axe essentiellement et préférentiellement sur la maltraitance de Nakahara, ce qui rend le scénario plus profond que le premier tome, plus travaillé. Plus humble aussi puisque le sujet est abordé avec simplicité et une volonté de réalisme.
Alors, comme on reste sur une lecture légère le travail psychologique n’est pas établi jusqu’au bout mais la représentation pathologique des parents de Nakahara est tout à fait appropriée. Comme sa peur, sa banalisation de ce qui lui arrive, sa soumission à son père, ... on retrouve beaucoup d’éléments pertinents et réels, ce qui nous invite à nous plonger réellement dans un manga que l’on dévore avant de relire ! Le passé et le présent se mêlent, et c’est bizarrement cette réalité et ce contexte qui prennent le pas sur la relation de nos héros, du moins suffisamment pour nous faire frétiller d’impatience quand ils se rapprochent un peu plus. C’est d’ailleurs un moment particulièrement réussi : entre le désir et la tendresse, l’auteur réussir à trouver un ton juste pour traduire la problématique adolescente. Entre envie et peur, entre doute et espoir, c’est Kojima qui représente parfaitement ce passage, ce pas qu’il n’est pas encore prêt à faire et les conséquences qui en résultent. Un moment absolument parfait donc, ni trop poussé ni trop platonique. L’ensemble construit peu à peu au fil des pages un tome vraiment merveilleux. Aucun défaut, juste un grand plaisir, une émotion juste et jamais exagérée, des réactions pertinentes et surtout des personnages travaillés, qui ne cessent d’évoluer pour notre plus grande satisfaction. Merci, merci à l’auteur de nous faire découvrir autant de chose en si peu de pages ...