Kenshin - le vagabond - Restauration - Actualité manga

Kenshin - le vagabond - Restauration : Critiques

Rurouni Kenshin - Tokuhitsuban

Critique de la série manga

Publiée le Jeudi, 06 Novembre 2014

Après une absence de plus de dix en France, alors qu'on pensait ne plus avoir la chance de lire de nouvelles aventures du samouraï balafré, il nous revient, pour seulement deux tomes certes, mais c'est toujours ça de pris.
Kenshin, le meilleur titre de samouraï, et sans doute un des meilleurs shonen de sa génération, voir toutes générations confondues, revient combler le vide qu'il avait laissé.



RUROUNI KENSHIN © 1994 by Nobuhiro Watsuki / Shueisha Inc.

Kenshin le vagabond est un manga qui a sans conteste lourdement marqué son époque, grâce à des personnages charismatiques, une intrigue prenante et originale pour l'époque, un traitement narratif dynamique et pêchu...bref, tout ça a fait de ce titre une référence incontournable ayant séduit toute une génération de lecteurs.

La série, qui s'étend sur pas moins de vingt-huit tomes est quasiment un sans faute, malgré une baisse de régime sur la fin que certains considèrent de trop.

Le manga s'est terminé en 1999 au Japon et la sortie française s'est conclue en 2003, soit il y a plus de dix ans sur une fin quasi parfaite, et à ce moment les lecteurs ont cru faire définitivement leurs adieux au samouraï à la cicatrice en croix.


  

Mais la vie de Kenshin ne s'est pas arrêtée là pour autant, et pendant que l'auteur travaillait sur d'autres séries (d'excellentes qualités malgré un accueil plus frileux), le manga a connu plusieurs adaptations animées, et plus récemment plusieurs adaptations cinématographiques, qui relanceront le manga ; en effet, l'auteur poussé par son éditeur décide d'adapter l'adaptation cinématographique.
Aussi étrange que cela paraisse, alors que l'auteur aurait pu se pencher sur une suite ou sur une préquelle, il choisira de revenir sur les origines de son histoire.


  

Pour ceux qui l'ignorent, Kenshin nous raconte l'histoire d'un ronin, un samouraï vagabond, ancien tueur, qui décide d'aider les gens et de racheter ses fautes sans ne plus tuer qui que ce soit. Pour cela il lutte avec un sabre à lame inversée pour asséner des coups violents, mais non mortels.
Mais son passé va le rattraper et ses anciens ennemis vont ressurgir pour réclamer vengeance. Aidé de ses nouveaux compagnons, dont justement certains anciens ennemis, il ne renoncera pas à son vœu de ne plus tuer.
Il aura donc fallu attendre la sortie du film live, reprenant à peu près les éléments des cinq premiers tomes, pour que l'auteur se replonge dans Kenshin.
Mais au lieu de nous proposer une suite donc (ce qu'il aurait pu faire en reprenant sa belle conclusion), il choisit de nous proposer une relecture des origines du héros et de sa rencontre avec ses compagnons.
Et ce qui est amusant c'est que le manga ici présent est une adaptation de l'adaptation cinématographique, autrement dit ce n'est pas l'auteur lui-même qui réinvente son titre, mais il choisit de réadapter ce que le réalisateur du film a lui-même adapté…c'est l’histoire du serpent qui se mord la queue.


 

On retrouve donc bien entendu les personnages clés, et de nombreux événements qu'on a vus dans la première série, mais on découvre surtout de nombreuses nouvelles choses.
Entre relecture, reboot et adaptation, on ne sait trop comment aborder ces deux tomes.
Même le découpage des chapitres contribue à la confusion : dans le premier tome, on trouve la première partie de l'histoire sobrement intitulée « édition cinéma » pour ensuite retrouver des histoires inédites où l'auteur souhaitait s'exprimer sur ses personnages.



Donc à partir de là, on peut s'imaginer qu'il en sera de même pour le second tome, alors que ce dernier n'est constitué que de la fin de l'histoire principale (l' « édition cinéma » pour ceux qui ne suivent pas).
Pourquoi ne pas avoir mis les bonus, ces histoires originales, en fin du second tome. Car ce sont effectivement ces histoires-là qui apportent de la nouveauté, le reste, bien que différent, demeure semblable à ce qu'on connaît du récit.
La véritable différence est que cette fois nous sommes confrontés au travail d'un auteur expérimenté qui sait parfaitement où il va.




Et c'est là le principal reproche qu'on pourrait faire à ce nouveau Kenshin !
Là où l'auteur a pu développer son histoire dans sa première série, ce projet « Kenshin restauration » était dés le départ prévu pour être court (à savoir deux tomes), autrement dit, on découvre de nouvelles histoires, mais celles-ci s'avèrent un peu rapides et ne développent pas les intrigues et les personnages comme on l'aurait souhaité. Mais ça on le savait dés le départ, cela fait parti du contrat !




Pour le coup, bien qu'en ayant savouré ce qui était proposé, on reste malgré tout un peu sur notre faim à l'issue du second tome.

Comme pour compenser, on retrouve les désormais célèbres notes de l'auteur en fin de volume, qui vient détailler tout le processus de création et explique ses choix en matière de narration, de construction, de personnages, il évoque ses doutes, ses faiblesses, ce qu'il pense avoir raté...une mine d'informations passionnantes fournies par un auteur incroyable qui est pourtant d'une étonnante modestie.




Le trait est tel qu'on le connaît dans sa série actuellement en cours de développement, à savoir « Embalming ».
Un trait épais, carré, nerveux, mais d'une remarquable précision, bien loin des premiers tomes de Kenshin.

Un incontournable pour tout amateur de Kenshin qui sera forcément envahie par une vague de nostalgie, mais qui au-delà de ça profitera d'une courte série d'une belle qualité nous plongeant à nouveau dans un univers riche et incroyablement séduisant.

Et pour ceux qui ne connaissent pas Kenshin, c'est l'occasion de s'y mettre et ainsi par la suite de rattraper ce manque !


Chroniqueur: Erkael

Note de la rédaction
Note des lecteurs
18/20

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

12.00,15.00

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