Girl Friends - Actualité manga

Girl Friends : Critiques

Girl Friends

Critique de la série manga

Publiée le Mardi, 21 Mai 2013

Du yuri chez Taïfu ! Nombreux sont celles et ceux à l’avoir attendu, nombreux sont celles et ceux qui, sans doute, soutiendront la démarche. L’histoire est celle de deux lycéennes aux caractères diamétralement opposés et qui vont pourtant se rapprocher très rapidement, pour nouer de forts liens d’amitié ... et peut-être plus ? Mariko, alias Mari, est une jeune fille timide et en retrait des autres, jusqu’à ce qu’Akiko surnommée Akko, demande et trouve son amitié. Peu à peu, les deux jeunes filles vont s’ouvrir l’une à l’autre, la première découvrant les joies de l’adolescence et de ses libertés, la seconde canalisant son énergie par la douceur de son amie et son esprit très raisonné et canalisé. Rien de mieux qu’une amie comme Mari pour débuter un régime, et Akko est parfaite lorsque les soldes arrivent ! Et si nos deux héroïnes s’entourent de deux autres amies, elles conservent une relation toute particulière qui, souvent, déstabilise Mari. Est-ce que sa possessivité est naturelle, est-ce que la jalousie qu’elle ressent souvent est l’apanage d’une si grande amitié ? Ne sachant plus bien où elle en est, la jeune fille se perd souvent en grands réflexions, ce qui nous engage à une évolution sympathique au cours des cinq tomes. Deux jeunes filles qui se complètent et s’attirent de par leurs différences, une bonne dose de frivolité adolescente et beaucoup de douceur, un peu d’humour, c’est Girl Friends.

Comment une jeune fille qui n’a jamais connu une véritable amitié peut-elle s’y adapter rapidement, jusqu’où peut-elle encore aller dans son désir d’être ensemble ? C’est autant de questions qui se posent, cependant de manière bien secondaire à la préoccupation des soldes, d’un régime, d’un changement de classe ou d’un rendez-vous organisé avec des garçons. Ce qui est sûr, c’est que le lecteur se fait doucement entrainer dans le récit et sa douceur, découvrant au fur et à mesure des sentiments et des peurs que l’on a connu un jour ou l’autre, dans un contexte différent, mais toujours dans le même but : gérer cette déferlante qu’est l’amour. On sent alors avec beaucoup plus de pertinence les sentiments de Mariko et d’Akko qui éclosent à peine, dans un festival de doutes et, pourtant, de soulagement à savoir ce qu’il en est. Aucun personnage n’est oublié, les sentiments sont tous exposés avec pudeur et sincérité, et la relation entre Akko et Mariko progresse indubitablement. Car une histoire d’amour ne s’arrête pas à sa création, c’est un long travail quotidien qui exige des efforts, des différents, des concessions. Et c’est ce qui rend ce genre d’histoires si pertinentes et intéressantes, parfois. Une leçon de vie intéressante et à prendre simplement comme un témoignage touchant de deux jeunes femmes. Restent malheureusement quelques passages encore peu dynamiques et manquant un peu de tonicité, mais tout le reste est véritablement plaisant.

Mais la lecture reste fraiche, agréable et d’une douceur caractéristique à l’auteur. Celle-ci n’hésite pourtant pas à insérer des instants plus révélateurs de l’adolescence : l’approche du corps de l’autre et ses répercussions. Intéressant procédé malgré son trait, enfantin, qui peut parfois créer un écart entre les différents tons abordés dans la série. On retiendra surtout l’évolution de la relation de nos deux héroïnes : du platonique, on passe à la gêne d’en parler, puis aux premières caresses et enfin à la concrétisation d’un amour assumé et compris de part et d’autre comme réciproque. Ce passage a la qualité de n’être en rien vulgaire, se contentant de nous livrer une partie de l’intimité des deux jeunes filles, sans aller trop loin pour rester dans le ton très léger et un peu innocent que la narration aborde depuis le début.

Après tout, le graphisme se veut mignon et attirant, rondouillard et tout en courbes. A l’image des jeunes filles qui habitent la série, sans aucun doute. Ainsi, priorité est faite sur les grands yeux pétillants, les pommettes rebondies et les émotions un peu caractérisées qu’on y trouve : joie, surprise, gêne, tristesse. Facilement identifiables, les expressions de nos héroïnes sont peuplées de cette légèreté qu’on retrouve souvent chez les héroïnes de shojo, avec beaucoup de spontanéité et d’esthétisme. De même, les habits de nos demoiselles sont très jolis et prennent une place importante dans le récit d’une jeune fille qui découvre les joies de la mode ... Bref, c’est tout joli tout beau mais ... un peu creux, souvent, tant on a l’impression d’être dans un monde en sucre. De même, les décors se feront rares et tout est centré sur le design des personnages, que ce soit dans les journées shopping ou l’évolution des sentiments de Mari ou d’Akko. A quand un récit qui pourrait s’apparenter à la réalité des jeunes femmes, quelque chose de plus réaliste et plus proche des lecteurs ? On espère que, en proposant ici son premier titre yuri, Taïfu s’engage à le développer et à, peut-être, nous proposer à l’avenir des œuvres qui me feront regretter ces paroles. Bonne initiative, en tout cas, pour une première série sympathique ...


NiDNiM


Note de la rédaction
Note des lecteurs
17.5/20

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

14.00,15.00,16.00,15.00,16.00

Les critiques des volumes de la série