Girl Friends Vol.1 : Critiques

Girl Friends

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 09 Février 2011

Du yuri chez Taïfu ! Nombreux sont celles et ceux à l’avoir attendu, nombreux sont celles et ceux qui, sans doute, soutiendront la démarche. L’histoire est celle de deux lycéennes aux caractères diamétralement opposés et qui vont pourtant se rapprocher très rapidement, pour nouer de forts liens d’amitié ... et peut-être plus ? Mariko, alias Mari, est une jeune fille timide et en retrait des autres, jusqu’à ce qu’Akiko surnommée Akko, demande et trouve son amitié. Peu à peu, les deux jeunes filles vont s’ouvrir l’une à l’autre, la première découvrant les joies de l’adolescence et de ses libertés, la seconde canalisant son énergie par la douceur de son amie et son esprit très raisonné et canalisé. Rien de mieux qu’une amie comme Mari pour débuter un régime, et Akko est parfaite lorsque les soldes arrivent ! Et si nos deux héroïnes s’entourent de deux autres amies, elles conservent une relation toute particulière qui, souvent, déstabilise Mari. Est-ce que sa possessivité est naturelle, est-ce que la jalousie qu’elle ressent souvent est l’apanage d’une si grande amitié ? Ne sachant plus bien où elle en est, la jeune fille se perd souvent en grands réflexions, ce qui nous engage à une évolution sympathique dans les quatre prochains volumes. Deux jeunes filles qui se complètent et s’attirent de par leurs différences, une bonne dose de frivolité adolescente et beaucoup de douceur, un peu d’humour, c’est Girl Friends.

En fait, plutôt que l’amour homosexuel, c’est avant tout l’amitié qui est mise en exergue dans ce premier tome. Comment une jeune fille qui n’a jamais connu une véritable amitié peut-elle s’y adapter rapidement, jusqu’où peut-elle encore aller dans son désir d’être ensemble ? C’est autant de questions qui se posent, cependant de manière bien secondaire à la préoccupation des soldes, d’un régime, d’un changement de classe ou d’un rendez-vous organisé avec des garçons. Bref, c’est gentillet, pour l’instant sans grande réflexion sur les sentiments amoureux de l’une ou de l’autre, avec une grande douceur dans la narration et les expériences de nos deux amies. Préoccupations futiles, tranche de vie largement assumée, Girl Friends n’impose pour l’instant aucune nouveauté ni aucun réel intérêt, si ce n’est la curiosité d’attendre que tout démarre. Enfin. A noter que la représentation selon les genres change beaucoup. En effet, Mari et Akko ont plus l’air des collégiennes que l’on connait que de lycéennes, alors que dans la plupart des yaois nos « lycéens » ont le physique et la carrure pour sortir de la fac sans aucun problème. Mais passons. Après tout, le graphisme se veut mignon et attirant, rondouillard et tout en courbes. A l’image des jeunes filles qui habitent la série, sans aucun doute. Ainsi, priorité est faite sur les grands yeux pétillants, les pommettes rebondies et les émotions un peu caractérisées qu’on y trouve : joie, surprise, gêne, tristesse. Facilement identifiables, les expressions de nos héroïnes sont peuplées de cette légèreté qu’on retrouve souvent chez les héroïnes de shojo, avec beaucoup de spontanéité et d’esthétisme.

De même, les habits de nos demoiselles sont très jolis et prennent une place importante dans le récit d’une jeune fille qui découvre les joies de la mode ... Bref, c’est tout joli tout beau mais ... un peu creux, souvent, tant on a l’impression d’être dans un monde en sucre. De même, les décors se feront rares et tout est centré sur le design des personnages, que ce soit dans les journées shopping ou l’évolution des sentiments de Mari. En résumé, Girl Friend tombe facilement dans le cliché yuri = mignon, sentimental, progressif voire lent et pureté, tandis que son penchant yaoiste a souvent collé à lui l’image de l’histoire qui s’oublie, de la priorité de l’acte sexuel, de la non importance de la logique sentimentale ... Si le second a su, à de nombreuses reprises, nous prouver qu’il y avait un grand panel sur le genre, Girl Friend nous confronte dans l’idée première que l’on se fait du yuri. A quand un récit qui pourrait s’apparenter à la réalité des jeunes femmes, quelque chose de plus réaliste et plus proche des lecteurs ? On espère que, en proposant ici son premier titre yuri, Taïfu s’engage à le développer et à, peut-être, nous proposer à l’avenir des œuvres qui me feront regretter ces paroles. Bonne initiative, en tout cas, pour un premier tome sympathique ... sans plus.


NiDNiM


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs