Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 15 Mai 2025
Chronique 2 :
Et une de plus! Les séries nous proposant de nous plonger dans une cour inspiré de la Chine ou du Japon médiéval se multiplient, difficile de passer à coté de cette mode! Et cette mode on la doit en grande partie au succès (amplement mérité) des Carnets de l'apothicaire! Mais attention comme toute les modes, ça finit par passer et le plus souvent on en arrive à des excès, avec une surabondance jusqu'à l’écœurement!
Donc après Les carnets de l'apothicaire (en deux versions s'il vous plaît), Le palais des assassins, Remède impériale, La servante de l'empereur, et j'en oublie très certainement, voilà venir La gardienne des concubines!
Issu, comme souvent, de light novel, ici de Aki Shikimi, le titre, publié au Japon depuis 2020, compte actuellement 8 tomes et est toujours en cours... Huit tomes en cinq ans, pas de quoi nous rassurer sur le rythme de parution une fois qu'on aura rattrapé la version originale.
C'est Mana Books qui s'essaie au style et nous propose de découvrir les deux premiers opus avec une sortie en simultané afin pouvoir se faire une idée plus précise, et on les en remercie.
On y suit Yuran, une talentueuse marchande qui malgré ses 28 ans n'est toujours pas mariée...fait rare et presque inquiétant à l'époque! Mais l'empereur en personne lui propose d'épouser Kogetsu Haku, le chancelier de droite, ce qui équivaut au premier ministre de la cour. Une surprise mais également une opportunité pour la jeune femme qui se voit confier la mission de prendre soin des concubines de l'empereur...et la mission ne sera pas aisée puisqu'elles ne sont pas moins de 121!
Celles ci étant classées par rang, elle va prioriser les quatre épouses de rang 1...mais cette tache, en plus d'être périlleuse, car le moindre faux pas pourrait entraîner de lourdes conséquences, va s'avérer cacher bien des mystères et des secrets...
Nous voilà donc avec une série de cour à ajouter à notre liste de lecture! Je ne m'en plains pas, j'aime beaucoup le genre, mais comme dit précédemment, attention à l'overdose, et surtout attention à la comparaison!
La première tentation (du moins en ce qui me concerne) c'est de comparer le nouveau titre au mètre étalon du genre, à savoir Les Carnets de l'apothicaire (prenez la version que vous voulez)...et force est de constater que pour le moment, la dite série demeure au sommet!
Pourtant jusqu'à maintenant, les autres titres sont parvenus à tirer leur épingle du jeu avec des approches un peu différentes, en proposant des situations ou des contextes qui variaient un peu...mais à l'issue de la lecture de ce premier tome, je constate tristement que cela n'est pas le cas (pour le moment) de La gardienne des concubines! J'ai tout simplement le sentiment d'être face à un "sous Carnets de l'apothicaire"!
On a ici tout les éléments : une jeune femme intelligente qui a une capacité d'analyse et de compréhension des événements particulièrement aiguisée! Les différents rangs de concubines avec les quatre principales qui se démarquent (j'ai même cru un moment qu'elles seraient nommées de façon identique à celle des Carnets), et qui bien évidemment, sont le centre de conflits de pouvoirs. Un bellâtre androgyne dont la beauté le fait passer pour une femme (ici littéralement). Et bien sur, des énigmes et des enquêtes que va devoir élucider Yuran tout en marchant sur des œufs afin de ne pas commettre d'impairs face aux épouses de l'empereur.
Alors cela peut se montrer très prenant et bien écrit, mais en l'état cela reste du déjà vu et le titre souffre de la comparaison!
On se laisse pourtant volontiers guider dans cette univers où l'auteure nous expose le système de rangs jusqu'à nous détailler le nombre pour chacun d'entre eux. On est agréablement séduit par Yuran aussi intelligente qu'ingénue, une "vieille fille" qui doute de ses charmes. Et ici l'approche ne se fait pas par le biais de la médecine mais par celui du commerce. Ainsi Yuran va se servir de son réseau pour amadouer les différentes concubines avec des cadeaux personnalisés. Et c'est par le biais du commerce qu'elle connaît le monde extérieur et les différents us et coutumes des autres contrées que ceux de la cour n'envisagent même pas.
La différence, le petit plus on le tient sans doute ici.
Et puis il y a son époux, le chancelier, qui se travestit sans trop qu'on en comprenne la raison à ce stade, qui est aussi puissant au sein de la cour que naïf et manipulable...on pense là aussi à un sous Jinshi, mais il pourrait bien nous réserver quelques surprises.
A l'issue de ce premier opus, je ne suis pas totalement convaincu, j'y ai pris du plaisir, j'ai apprécié, et j'ai envie de l'apprécier et de lui laisser sa chance, mais le volume 1 à lui seul ne suffit pas à rassurer quant à l'originalité ou le petit plus qu'on attend.
Heureusement le volume 2 est sorti conjointement...et je vais aller tester ça de suite!
Graphiquement c'est plutôt joli, là encore rien de révolutionnaire pour le genre, mais le trait est fin et soigné, les personnages sont aisément reconnaissables et suffisamment expressifs. Parmi tous les titres précités du genre, c'est peut être celui qui possède le plus joli dessin.
Les fans du genre vont sans doute apprécier, quant aux autres, j'aurais tendance à dire qu'il y a mieux à découvrir...mais je le répète ce n'est pour le moment pas un avis définitif!
Chronique 1 :
Théâtre de manigances et de complots, la cour impériale est secouée par un événement majeur : les fiançailles entre Yuran Gyoku, talentueuse marchande d’une grande lignée de commerçants, et Kogetsu Haku, le chancelier de droite de l’empire. Un honneur qui est pourtant loin de ravir la jeune femme qui, sollicitée au sein du harem impérial, va devoir s’investir aux côtés des concubines aux tempéraments variés. Son arme de prédilection : son talent pour la négociation qui peut lui permettre de se mettre certaines de ces dames dans la poche. Aussi, l’attention que lui porte son fiancé, Kogetsu, a de quoi la ravir. Mais voilà qu’elle découvre une double facette étonnante chez ce dernier…
Il est indéniable que Les Carnets de l’Apothicaire ont ouvert la voie à tout un sous-genre du manga, entre historique et fantasy, puisant dans le folklore de la Chine d’autrefois. Ainsi, Mana Books accueille en son sein La Gardienne des Concubines, manga de Shiori Hiromoto en cours depuis 2020 sur le site Flos Comic des éditions Kadokawa Shoten, dénombrant à ce jour 8 volumes au Japon. Comme la plupart des œuvres de ce registre, le titre adapte un light novel, en l’occurrence celui d’Aki Shikimi, illustré par l’artiste Izumi. Le roman fut lancé en 2019 et dénombre à ce jour 9 volumes, donnant de la matière au manga pour perdurer encore un bon moment.
Étant donné l’importance des Carnets de l’Apothicaire qui profite de pas moins de quatre versions et qui brille par sa mise en avant constante, il peut être difficile pour le lecteur de ne pas faire de comparaison avec les autres titres qui jouent dans la même catégorie. C’est pourtant un exercice nécessaire pour pouvoir apprécier chaque œuvre pour ce qu’elle propose, y compris pour ce premier opus de La Gardienne des Concubines qui a ses spécificités. C’est notamment le cas avec son héroïne, Yuran, qui doit son bagou à ses qualités de négociantes, le récit jouant très bien là-dessus pour développer ses relations avec les concubines et déjà la faire progresser dans le microcosme de la cour impériale. Une bonne partie du tome est ainsi consacré à ses rapports avec plusieurs des préférées de l’empereur, permettant une mise en avant rapide des complots qui peuvent se tramer à la cour. Rien de nouveau dans le genre, mais la chose est abordée avec cohérence vis-à-vis des éléments mis en place dans l’histoire d’origine d’Aki Shikimi.
Le récit se distingue néanmoins par un tout autre point. Le personnage de Kogetsu est un véritable énergumène au sein du récit puisque, d’un statut assez classique pour ce registre, le personnage gagne une posture ambiguë, ce qui propulse sa relation avec sa fiancée vers de nouveaux sentiers. À vrai dire, difficile de savoir totalement ce qui se cache sous ce choix scénaristique à ce stade, aussi on se doute que l’intrigue nous réserve quelques développements pour ses tomes à venir. Une sensation qui est d’autant plus forte que le tout est guidé par une sorte de fil conducteur lié à l’intégration de Yuran dans son environnement, ce qui est assez pour nous intriguer.
En dehors de ces éléments, le manga doit encore prendre le temps de poser ses éléments pour établir une véritable stature et ne pas être un ersatz de ce qui se fait à côté. Il est donc logique que l’éditeur Mana Books ait tenu à publier les deux premiers tomes d’un coup tant avoir un aperçu plus large est quelque chose de nécessaire et qui donne envie. Car ce premier tome a de bonnes petites idées, tandis que le tout est appuyé par le joli trait de Shiori Hiromoto. On se laissera donc volontiers guider vers le deuxième opus, déjà disponible !