Cosplay Cops - Actualité manga

Cosplay Cops : Critiques

Cosplay Deka

Critique de la série manga

Publiée le Vendredi, 03 Juillet 2015

Rikka Azuma a dix-neuf ans, et tout ce qui va avec : la vivacité, la candeur, la naïveté, un corps ferme et frais ... Tout pour plaire, surtout avec sa petite dose de naturel totalement crédible. Entendons par cela un certain goût pour la bêtise. Mais c’est avant tout une toute jeune employée de police, à la brigade de la circulation. Seulement voilà, un jour elle découvre une jeune fille évanouie dans des toilettes publiques au fond d’une gare. Celle-ci est en fort état de choc et semble avoir été sauvagement violée par un pervers du train du matin. Lycéenne, la victime ne souhaite pas se souvenir, et donc déposer une plainte semble impensable tant cela rendrait l’acte réel et présent. Le déni de cette jeune fille est légitime mais pousse Rikka dans l’incompréhension la plus totale. Sa quête de la justice est sans fin, et elle ira jusqu’à s’impliquer très personnellement dans cette affaire. Jusqu’à servir d’appât pour le pervers en question, qu’elle identifie avec bien du mal et ira vraiment très loin. Beaucoup trop loin pour que ce soit crédible, d’ailleurs. Même en mettant cela sur le compte de la jeunesse et de l’inexpérience, on ne peut pas croire à cette attitude presque ridicule. Personne ne croirait un instant à cette tentative d’infiltration ratée, à ce débordement non encadré par sa hiérarchie ... Bref, Rikka fait n’importe quoi et dénature la police à elle toute seule.

En guise de policière, Rikka use surtout d’armes que seule une femme possède, et c’est avec de grands sourires et de longues voire interminables jambes qu’elle s’y prend pour faire chavirer tous les cœurs. Et, au lieu de faire chavirer ceux des lecteurs, Rikka se contentera de ses collègues de travail. Tenue sexy sur tenue sexy, la jeune femme se dévoile dans son travail comme dans sa vie privée, en créant autour d’elle un trio amoureux visibles à des kilomètres et totalement lourd au premier chapitre à peine. Aucun suspense sur les liens qui se tissent entre les protagonistes, et le tout arrive de très loin avec d’énormes sabots qui saccagent tout sur leur passage. De plus, les passages dits « comiques » n’arrivent pas forcément à faire sourire, tant la trame de fond a du mal à décoller et s’incruster dans le décor. C’est un peu comme un paradoxe du « violez-moi » de Rikka, avec par derrière une pseudo-morale sous-jacente qui tente d’instaurer le viol comme drame, mais la jeune femme n’a rien de crédible dans ses beaux discours, quand elle passe la moitié du manga très dénudée. Vraiment très, pour un shojo. Dégradation de l’image de la femme, une héroïne stupide qui se prend pour Wonder woman mais a toujours besoin de l’aide des hommes ... Parce qu’on en a marre de voir Rikka sans aucun vêtement ou tout comme. Cela va totalement à l’encontre des principes qu’elle défend. Elle prône le féminisme et la possibilité de s’habiller comme elle le veut alors qu’elle passe son temps nue ou presque, en véhiculant alors le cliché pitoyable de l’héroïne cruche et facile. Désespérant.

Côté sentiments c’est … horriblement plat. Le trio amoureux est devenu un quatuor ridicule. Rikka prétend être un amoureuse d’un homme qu’elle quitte en deux minutes sans scrupules, elle rejette un collègue et tombe finalement dans les bras du mystérieux policier mature et distant au préalable. Euh ? C’est ça, une relation d’adulte ? On dirait des gamins qui discutent gentiment de sentiments qu’ils n’ont de toute évidence pas tant leur attitude est désinvolte. On joue avec l’amour et ça nous blase profondément. Niveau graphismes, c’est un bilan assez mitigé. Dans l’ensemble, on peut parler d’esthétisme et de jolis dégradés sur les nuances, mais au final le trait reste simple et très étroit. Trop, sans doute, avec des silhouettes anorexiques, des visages taillés à la serpe et des décors trop peu fournis. On regrettera le manque de rondeur et de douceur dans un manga qui se veut balance entre comédie et drame. L’édition de Kaze reste toutefois bonne et offre une lecture dans de bonnes conditions, même si l’on préfère les autres récentes licences de cet éditeur, qui n’a pas mis toutes les chances de son côté cette fois-ci.


NiDNiM


Note de la rédaction

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

10.00,10.00,6.00,11.00,13.00,9.00

Les critiques des volumes de la série