Brother - Actualité manga

Brother : Critiques

Brother

Critique de la série manga

Publiée le Mardi, 10 Avril 2012

Encore le thème de la fraternité traité sans complexe dans un yaoi ! Sauf qu’au contraire de « Aussi cool que lui », Brother manque quelque peu d’intérêt pour oublier ce fantasme assez prégnant et pourtant pas toujours réussi des frères qui ne le sont pas par le sang. Combien de personnes pourront affirmer connaitre des individus non liés par le sang qui se considèrent pourtant comme de vrais frères et sœurs, parce que ce qui compte réellement c’est le temps passé ensemble et l’ambiance familiale qui tourne autour de deux personnes. Mais passons. L’histoire, donc, commence lorsque Asuka 12 ans et Yui, 7 ans, se rencontrent pour la première fois et apprennent à vivre ensemble. Ils deviennent rapidement les meilleurs amis du monde, jusqu’au jour où, dans une pseudo cachette secrète, les deux jeunes gens se retrouvent coincés dans une cabane très étroite. C’est cinq ans après leur rencontre, et c’est également la date qui les sépara pendant de nombreuses années. Suite à un incident dont Asuka ne se souvient plus vraiment, à savoir lorsqu’il pose sa main sur l’érection de son tout jeune frère, celui-ci est devenu impuissant. Mais la situation se retourne lorsque Yui surprend Asuka en train de se masturber, triste de son non succès par rapport à son beau gosse de frère. Paf, à ce moment-là Yui guérit et Asuka prend sa malédiction de l’impuissance.

Etrange ? Très certainement. D’autant que les traumatismes ainsi évoqués sont maladroitement racontés, que l’auteur place ses jeunes personnages dans des situations un peu trop délicates pour eux et que, finalement, la psychologie qui les mène à la délivrance est relativement absente. La relation très fusionnelle de ces deux êtres va alors s’intensifier, passant par plusieurs phases dont la passion, le doute, les retrouvailles et l’amour assumé et suprême. On arrive à avoir les points de vue successifs des deux frères, ce qui parait assez intéressant pour aborder différemment leurs sentiments et ne pas se centrer exclusivement sur, traditionnellement, notre bon petit uke accessoirement plus vieux que son frère. Toujours est-il que le rapprochement d’Asuka et de Yui se fait un peu rapidement, voire beaucoup. Quitte à ce qu’ils se sautent dessus sans se poser aucune question morale, sans attendre quoi que ce fut et avec ... passion, c’est le moins qu’on puisse dire. La suite est du même acabit, mais peut-être encore pire dans le genre puisque cette fois-ci l’auteur cherche à réellement explorer les sentiments de ses personnages, ce qui ne prend pas vraiment. C’était une bonne idée, pourtant, et les différents problèmes rencontrés dans un couple est une idée plutôt sympathique à suivre. Malheureusement, on déplore la relation entre frères qui gâche toute la crédibilité et le sérieux de la narration, tout comme on regrette que tout ne se règle que par l’acte sexuel, qui revient encore et encore à travers les pages, comme remède à la jalousie, qu’elle soit d’un côté ou de l’autre, comme solution à la peur et à la détresse sentimentale que l’auteur ne prend pas la peine de creuser au-delà de la simple réconciliation de Yui et Asuka. L’avantage, et énorme en comparaison de certains autres yaois, de cette histoire est sa franchise et son côté assumé. En effet, pas de sensualité au rabais, pas d’hésitations, de larmes, de plaintes ou de honte. C’est cru, c’est là, c’est détaillé et parfaitement exprimé. C’est d’ailleurs sans doute le seul avantage du manga, mais pourtant pas des moindres ! Puisque, au moins, on ne perd pas de temps et on ne s’ennuie pas même pendant les passages un peu mielleux et surtout peu développés, bien que la chronologie soit quelque peu malmenée par des retours en arrière assez déstabilisants, au vu du physique de Yui qui, de 12 à 17 ans ne change pas beaucoup.

Ce n’est pas sous prétexte que l’on a affaire à un yaoi que l’auteur doit se concentrer sur des intrigues ridicules et des retournements de situation totalement inimaginables dans la vie réelle. Au niveau des graphismes, on y arrive donc, c’est la grande rigolade. Parce qu’à 12 ans Yui parait avoir l’âge de son frère qui en a cinq de plus que lui, parce qu’aucune réalité n’est conservée dans cet aspect-là du manga, juste pour ne pas verser dans le shota visuel lors du premier « incident » qui sépara pendant longtemps les deux frères. La plupart des planches sont là uniquement pour faire poser les personnages principaux et les mettre en valeur, dans un grand souci de fan service, là encore totalement assumé. Les traits sont toutefois assez maladroits, trop longs la plupart du temps et avec des visages aux nez immenses, aux yeux exagérément en amande et aux mentons trop pointus pour être réalistes. On appréciera toutefois les détails corporels, largement exagérés notamment au niveau des muscles ou de la longueur des membres, quels qu’ils soient, qui rend le trait versant délibérément dans le « trop », ce qui colle finalement bien avec le récit. Quelque chose d’assez sympathique si on le prend au second degré sans trop s’appesantir sur la logique de tout ça ... et si l’on profite de manière graveleuse des scènes purement sexuelles, seul véritable intérêt cette série.


NiDNiM


Note de la rédaction
Note des lecteurs
12/20

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

13.00,13.00

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