J'ai acheté ce roman afin de le comparer avec son adaptation animée par Satoshi Kon et, de ce point de vue-là, je n'ai pas été déçue : si les deux versions ont pour fil rouge la métamorphose de Mima Kirigoe, qui souhaite s'affranchir de son image d'idole ingénue, la façon dont elles traitent leur sujet donne lieu à des développements très différents. Bien que le fond soit le même, il n'y a donc aucun effet de redite.
Pour en revenir au roman lui-même (et en essayant de ne pas spoiler), il met donc en scène une idole évoluant dans la profession depuis déjà trois ans, qui doit faire face à une concurrence assez rude et qui décide par conséquent d'opérer un changement d'image. Finie la petite fille pure, Mima Kirigoe veut désormais sembler plus sexy, à l'instar de certaines de ses rivales. Bien évidemment, cette décision ne sera pas du goût de tous ses fans, engendrant une opposition que l'auteur, dans une postface très intéressante, indiquera avoir voulu pousser à son paroxysme.
Comme ce petit résumé l'indique, on ne quitte pas ici le milieu des idoles, dont on entraperçoit les coulisses pas toujours très glamour. Cependant, il n'est pas pour autant question d'une plongée hyper réaliste dans ce domaine particulier de l'industrie du divertissement. Yoshikazu Takeuchi explique en fin de volume qu'il a voulu confronter le désir de changement de Mima au souhait adverse d'immobilisme de son fan, quitte à transformer pour ainsi dire ces personnages en idéaux, avec pour conséquences un certain manichéisme et une narration beaucoup plus linéaire que dans le film de Satoshi Kon. Dans le cadre d'un polar/thriller, cela n'est toutefois pas forcément gênant, tant que l'ambiance est réussie, ce qui est le cas.
Ce qui m'a en revanche un peu gênée, c'est que cette opposition de deux entités, de deux psychés, donne lieu à bon nombre de scènes-choc, dont certaines (surtout à la fin) sont engendrées par des décisions qui m'ont paru totalement stupides. On va dire que, du point de vue des personnages, elles ont été motivées par la peur ^^ !
En conclusion, si j'ai été contente de lire le roman original, qui mérite bien le qualificatif de ''vénéneux'' choisi par l'éditeur et qui propose un traitement de son sujet qui lui est propre, je préfère tout de même (et de très loin) le film de Satoshi Kon.
De Mitsuko62 [3819 Pts], le 24 Septembre 2019 à 00h46
J'ai acheté ce roman afin de le comparer avec son adaptation animée par Satoshi Kon et, de ce point de vue-là, je n'ai pas été déçue : si les deux versions ont pour fil rouge la métamorphose de Mima Kirigoe, qui souhaite s'affranchir de son image d'idole ingénue, la façon dont elles traitent leur sujet donne lieu à des développements très différents. Bien que le fond soit le même, il n'y a donc aucun effet de redite.
Pour en revenir au roman lui-même (et en essayant de ne pas spoiler), il met donc en scène une idole évoluant dans la profession depuis déjà trois ans, qui doit faire face à une concurrence assez rude et qui décide par conséquent d'opérer un changement d'image. Finie la petite fille pure, Mima Kirigoe veut désormais sembler plus sexy, à l'instar de certaines de ses rivales. Bien évidemment, cette décision ne sera pas du goût de tous ses fans, engendrant une opposition que l'auteur, dans une postface très intéressante, indiquera avoir voulu pousser à son paroxysme.
Comme ce petit résumé l'indique, on ne quitte pas ici le milieu des idoles, dont on entraperçoit les coulisses pas toujours très glamour. Cependant, il n'est pas pour autant question d'une plongée hyper réaliste dans ce domaine particulier de l'industrie du divertissement. Yoshikazu Takeuchi explique en fin de volume qu'il a voulu confronter le désir de changement de Mima au souhait adverse d'immobilisme de son fan, quitte à transformer pour ainsi dire ces personnages en idéaux, avec pour conséquences un certain manichéisme et une narration beaucoup plus linéaire que dans le film de Satoshi Kon. Dans le cadre d'un polar/thriller, cela n'est toutefois pas forcément gênant, tant que l'ambiance est réussie, ce qui est le cas.
Ce qui m'a en revanche un peu gênée, c'est que cette opposition de deux entités, de deux psychés, donne lieu à bon nombre de scènes-choc, dont certaines (surtout à la fin) sont engendrées par des décisions qui m'ont paru totalement stupides. On va dire que, du point de vue des personnages, elles ont été motivées par la peur ^^ !
En conclusion, si j'ai été contente de lire le roman original, qui mérite bien le qualificatif de ''vénéneux'' choisi par l'éditeur et qui propose un traitement de son sujet qui lui est propre, je préfère tout de même (et de très loin) le film de Satoshi Kon.