Mobile Suit Gundam Unicorn Vol.3 : Critiques

Mobile Suit Gundam Unicorn

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 21 Mai 2025

Banagher et l’Unicorn Gundam ont été capturés par Neo Zeon et emmenés sur Palaos, un astéroïde aménagé qui sert de base à la faction indépendantiste spacenoïde. Le garçon est amené devant le colonel Full Frontal, celui que l’on dit être la réincarnation de Char Aznable. Avec l’Unicorn comme clé de chantage, Banagher doit tenir tête aux uns et aux autres. Mais c’est au contact des deux camps qu’il comprend le sens des conflits répétés et en vient à prendre une lourde décision. De son côté, Audrey, alias Mineva Zabi, joue sa dernière carte pour mettre fin aux hostilités, tandis que la Fédération terrienne prépare un assaut sur Palaos afin de libérer Banagher et le Gundam…

La trame de ’Mobile Suit Gundam Unicorn’ est désormais bien installée, et le récit peut dérouler toute sa richesse. Avec ce troisième tome, c’est avant tout l’étendue humaine du récit qui continue de se dessiner, ce en utilisant une structure habile du début du scénario qui consiste à mettre Banagher en relation avec les deux factions que sont la Fédération terrienne et Neo Zeon. Les questionnements sur le sens et la légitimité de la guerre, propre à Gundam, nourrissent ici des réflexions profondes et habiles quand il s’agit de rompre tout manichéisme. On dit souvent de la saga qu’elle manie avec brio de brouillage de frontières, ce qui ne se ressent pas forcément dans la toute première œuvre présentée en manga à travers ‘The Origin’ tant les Zabi s’apparentent à de vrais nazis de l’espace, aussi les néophytes apprécieront cette dimension qui se développe pleinement dans la présente série. Et pour un fidèle de l’univers, qui connaît toutes les grandes étapes du Siècle Universel tel un cours d’histoire appris et digéré, quel régal de retrouver ces réflexions pertinentes, ce discours sur la guerre qui résonne avec un cercle du conflit qui nous a touchés à travers les différents anime de la franchise, et cette capacité qu’a le récit a être une vraie synthèse des bases de la saga. La toute première série (ainsi que 'The Origin’) nous plaçait du côté de la Fédération. Sa suite, Zeta Gundam (qu’on découvrira en manga avec ‘Zeta Define’) ainsi que ‘Gundam ZZ’, nous plaçait du point de vue des spacenoïdes. Alors, l’entre-deux constitué par Banagher et Audrey a un sens profond, ce qui tend vers la conclusion thématique de tout ce qu’aborde Gundam depuis sa première œuvre. Cette analyse est évidemment valable dans la version animée, mais quel régal de la retrouver en manga, via la narration posée de Kozo Omori qui prend le temps de dépeindre les différents événements, via sa patte dont le cachet mécanique est indéniable et nous présente les batailles entre robots d’une manière totalement différente par rapport à l’art de Yoshikazu Yasuhiko dans ‘The Origin’.

Sur ce troisième tome, le récit présente donc une indéniable richesse qui va de pair avec des événements censés dans le cadre du développement de l’histoire. Celle-ci trouve un vrai rythme dans son jonglage entre les péripéties de Banagher et les différentes batailles dont lui et l’Unicorn sont les enjeux centraux, un véritable space opera qui nous fait naviguer de camp en camp, et ainsi côtoyer une belle galerie de personnages. C’est là que le non-manichéisme du récit est une prouesse : les personnages secondaires des deux factions ont une vraie humanité, et suivre ce petit monde est pertinent dans le cadre d’une guerre presque intime. Au final, ce double volume se dévore, donne l’envie de revoir les OVA tant l’histoire nous accroche toujours autant, et pousse à attendre la suite avec hâte. Quant aux néophytes, on ne peut qu’espérer qu’ils puissent désormais entrer pleinement dans cette intrigue riche, maintenant que les bases sont posées et le contexte géopolitique largement développé.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16.5 20
Note de la rédaction