Je suis Shingo - Actualité manga
Je suis Shingo - Manga

Avis sur Je suis Shingo

Watashi wa Shingo

bakagoku

De bakagoku [4532 Pts], le 04 Décembre 2020 à 10h51

12/20

Bravo @nolhane pour ce commentaire complet et enthousiaste ! Je n'ai malheureusement pas été aussi séduit par Je suis Shingo. J'aime beaucoup Umezu dont je lis les oeuvres en VF depuis L'Ecole emportée (parue en 2004 chez nous, argghhh, ça ne me rajeunit pas !!) et on retrouve ici son style graphique, pleinement maîtrisé, très sombre et détaillé mais toujours lisible avec un sens aigu de la mise en scène et du découpage. Sur ce plan là, je trouve que Je suis Shingo est encore une réussite de l'auteur même si certaines représentations technologiques (l'intérieur des ordinateurs, ce que voient l'ordinateur...) ont forcément un peu vieillies (mais ajoutent un charme rétro agréable).

Je suis moins convaincu par l'histoire, peut-être parce qu'on s'éloigne du domaine habituel de l'auteur, l'horreur, dont il est le maître incontesté et qui colle parfaitement à son trait comme à sa folie. Si certains passages de Je suis Shingo s'inscrivent néanmoins largement dans le genre, l'oeuvre relève plutôt de la SF / anticipation (avec un côté métaphysique). Pourquoi pas, mais je trouve que l'histoire part vraiment dans tous les sens, j'ai souvent l'impression que Umezu ne sait pas vraiment où il va, écrivant au fur et à mesure comme les feuilletonistes et ne retombant pas toujours sur ses pieds. On a ainsi de nombreux passages un peu (beaucoup) WTF, qui ne font pas avancer le récit en soi et qui apparaissent comme des disgressions : le passages en Angleterre, où les voyous (tout droit sortis de Ken ou Mad Max) massacrent les Japonais, à Jérusalem ou sur l'île de Sado par exemple.

Point de détail, j'ai été vraiment agacé par la façon de parler du robot, qui commente chacun de ses actes en terminant par dit-on ou parait-il. Mais qui est ce on alors que seul Shingo assiste en général à ses actions ? C'est désagréable et peu cohérent, je ne comprends pas l'idée (de l'auteur ou de la traductrice ?).

Au final, j'ai quand même trouvé l'oeuvre plaisante par sa puissance graphique et les nombreuses idées qui la parcourent. Je suis Shingo se lit facilement et avec plaisir. Je trouve cependant que l'histoire manque de structure et de cohérence et j'ai donc dû mal à y voir le chef d'oeuvre de l'auteur.

Margatam

De Margatam [11 Pts], le 04 Septembre 2020 à 16h32

20/20

Une magnifique histoire de SF drôle et sombre. Les dialogues sont bien écrits et le scénario moderne pour l'époque.

nolhane

De nolhane [6559 Pts], le 21 Février 2020 à 00h54

19/20

Au Japon, Je suis Shingo est considéré comme une œuvre culte et un indispensable de la science fiction. Son auteur, Kazuo Umezu est désormais reconnu en France en ayant obtenue le prix du patrimoine d'Angoulême avec Je suis Shingo. Mais où nous mène l'auteur de l'école emporté et la maison aux insectes avec ce manga unique en son genre.

Nous découvrons la vie de Satoru, un jeune garçon curieux et plein de vie élevé par un père immature et une mère obnubilée par la réussite sociale. L'usine dans lequel travail le père de Satoru accueil deux Robots. Le père de Satoru qui doit s'occuper des Robots déprime en voyant qu'ils remplacent peu à peu son travail.

Satoru va rencontrer les robots lors d'une visite avec sa classe. Quand sa classe quitte l'école, il croise une classe de fille et remarque Marine. Les deux enfants vont chercher à se retrouver à l'usine attiré par une envie de se voir et de se connaître. Une amitié née se transformant rapidement en un amour innocent et pur qui effraye leurs parents. Les deux enfants vont s'occuper en cachette d'apprendre une multitude de choses au robot dénommée Monroe (nommée Monroe en hommage à Maryline et vue comme le sommet du modernisme).

Alors que la situation dans leur famille va peu à peu se dégrader, les enfants vont forger un lien profond entre eux alors qu'ils apprennent tout ce qu'ils savent au robot. Au terme d'un second tome totalement ahurissant, le récit se transforme et quelque chose prends vie.

À Partir du tome 3, Satoru et Marine vont devoir entrer dans l'âge adulte malgré eux alors qu'ils sont encore enfant et une violence immense va leur amener de nombreux tourments. Cette violence viens du monde égoïste des adultes. Seule personnage amenant du positif, le nouveau née Shingo va alors découvrir le monde et essayer d'aider Satoru et Marine séparée l'un de l'autre par des milliers de Kilomètre.

Il est difficile de ne pas trop en dire devant une œuvre aussi dense et florissante. Umezu s'attache a opposer l'innocence et l'inventivité des enfants aux adultes qui ont peur de tout et ont une vision étroite du monde. La norme, le racisme, la politique et la crainte de l'inexplicable s'opposent alors à la curiosité, l'expérimentation et l'amour apporté par les enfants. Cette vision est d'autant plus intéressante quand on vois le parcours de Shingo, élevé par des enfants et livré seul au monde. Grandissant à toute vitesse, atteignant le statut de presque dieu avant de vieillir, perdant ses moyens à petit feu, s'est une vraie vie en accélérée que nous observons.

Je suis Shingo Critique de la société Japonaise et de sa volonté de toujours aller plus loin dans la robotique.

Ce manga s'adresse autant aux enfants qu'aux adultes malgré sa violence. Il peut se montrer fantastique voir horrifique pour des enfants (et plus grands) mis révèle beaucoup de choses sur notre monde selon le niveau de lecture (internet, les jeux vidéos, le lobbyisme, l'individualisme..)

Le titre est très sombre, on est confronté à de nombreuses morts d'enfants et nous sommes plongés dans la solitude des personnages. Cela passe aussi par les sublimes visuels de Umezu. Le trait est noir et précis quand la mise en page, millimétré amène autant le mystère que le suspense, la science fiction ou l'amour. L’enchaînement des cases est hypnotique et fascinant comme rarement dans une bd. J'ai particulièrement aimé les illustrations pleine page présentent à chaque début de chapitre.

 

Je suis Shingo est une lecture incroyable. Un récit aux interprétations multiples et d'une densité folle.

Une lecture qui n'a pas démérité son statut de manga culte et de chef d’œuvre de Umezu.

On retiendra longtemps l'histoire d'amour innocente de ces deux jeunes enfants et des dernières pensés de Shingo « Après ça, il n'est resté que l'amour.. ».

l.s

De l.s, le 24 Février 2018 à 18h31

super manga, un style, une ambiance superbe, un peu odl school et une histoire vraiment originale. Le rapport homme-machine est un bon sujet vraiment interessant. Je recommande vivement.

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