Zéro pour l'éternité Vol.2 - Actualité manga

Zéro pour l'éternité Vol.2 : Critiques

Eien no zero

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 15 Mars 2013

Kentarô, jeune adulte paumé et désabusé, sans rêve ni motivation, a accepté d'aider sa soeur Keiko à retracer la vie de pilote de zéro de leur grand-père Kyûzô Miyabe, mort en kamikaze en août 1945, juste avant la fin de la guerre. Mort en héros de la patrie, mais l'était-il réellement ? Le premier témoignage recueilli par Kyûzô et Keiko les laisse perturbés. Il semblerait que Kyûzô, accroché à la vie, ait été le plus grand des lâches, et c'est avec cette pensée en tête que Kentarô doit partir à la rencontre d'un deuxième témoin, le dénommé Itô, qui a participé aux côtés de Kyûzô aux célèbres batailles de Pearl Harbor et de Midway.

Quel était réellement l'état d'esprit de Kyûzô Miyabe ? Kentarô poursuit la découverte étonnante de son grand-père défunt en remontant cette fois-ci jusqu'aux débuts de la Guerre du Pacifique, le témoignage d'Itô en dévoilant plus sur deux batailles-clés : Pearl Harbor, attaque-surprise japonaise couronnée de succès et marquant bel et bien le début de la Guerre du Pacifique, et Midway, première grande défaite japonaise lors de cette guerre.
Avec clarté, en allant à l'essentiel, Souichi Sumoto nous présente les grands étapes de ces deux batailles qui ont marqué l'histoire, mais loin de se contenter des habituels clichés, il nous les dépeint sous un angle que l'on ne connaît pas forcément. Nous expliquant l'importance des porte-avions dans la bataille et les qualités requises pour qu'un bon pilote puisse s'y poser, le mangaka nous narre également avec précision l'impact stratégique qu'ont eu les avions dans cette guerre maritime et aérienne. Quant aux clichés sur Midway, oubliez-les : la suffisance et la prétention japonaise lors de cette défaite y sont dévoilés de façon intéressant, sobrement et efficacement, sans parti pris flagrant.

Et quand la grande Histoire se mêle à la petite, le récit se fait d'autant plus captivant, car peu à peu, avec ce nouveau témoignage, Kentarô continue de mieux cerner l'homme qu'était son grand-père, qui n'était pas forcément lâche, était même un pilote exceptionnel, mais était tout simplement inadapté à son époque, car il accordait trop d'importance à la vie, aussi bien à la sienne qu'à celle de ses camarades qu'il voyait tomber au combat.

Ce qui en ressort de plus beau, c'est le souci du devoir de mémoire qui s'immisce petit à petit en Kentarô. Lui qui au début se fichait royalement du passé, se prend de plus en plus d'intérêt pour celui-ci, bien aidé dans ce volume pas une nouvelle venue, Kaïha Aïzawa, jolie jeune femme qui, de son côté, a déjà pleinement conscience qu'il ne faut pas oublier tout ce que les générations passées ont pu apporter. On a là une habile oeuvre multi-générationnelle.

Quant aux dessins, ils sont toujours aussi précis dans la peinture de la guerre et des appareils, et les expressions des personnages parviennent à offrir des émotions très nuancées et subtiles, malgré quelques limites d'ordre graphique (étudiante en fac, Kaïha a plus le physique d'une enfant).

Quand la grande Histoire se mêle à la petite avec clarté, on obtient une oeuvre multi-générationnelle forte comme celle-ci, décrivant avec fluidité et sans clichés lles grand étapes de la guerre tout en offrant un portrait nuancé des hommes qui l'ont faite, le tout sur fond de quête identitaire.


Koiwai


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs