Your word is my command : Critiques

Taishi Zaou, c’est un nom que l’on connait bien dans le domaine du boy’s love. Et même si l’auteur n’a pas vu tous ses mangas paraitre en France, c’est clairement un nom de référence notamment parce que Asuka en a sorti les premières œuvres au début de leur collection. Alors quand un recueil de nouvelles parait en France, c’est évidemment avec plaisir que l’on part le découvrir. Donner un résumé exhaustif de ce one-shot serait un peu compliqué, on retient pourtant que deux histoires principales prennent une place conséquente dans le manga. La première, autour d’un uke précieux qui commande son seme totalement soumis, malgré sa honte. Comme toujours, ce qui nous plait c’est surtout les caractères atypiques que l’auteur arrive à créer. Elle ne tombe pas dans les clichés, ce qui pourtant pourrait se faire sans aucun problème. La seconde histoire, c’est celle d’un baiser qui va changer beaucoup de choses entre nos deux héros. Et finalement, c’est surtout de l’amour à sens unique auquel on a droit. Les personnages de chacune de ces histoires sont reprises dans quelques pages de fin, et entre temps on se délecte, en bon fan, de chapitres complémentaires des œuvres de l’auteur. Electric hands, Secret Love, toutes les scènes auxquelles on a pas eu droit se succèdent pour notre plus grand plaisir.

Difficile alors de juger l’ensemble, mais tous les personnages parviennent à être charismatiques, à montrer leurs forces, leurs faiblesses et leurs sentiments. Tout n’est pas toujours rose ou idéal, tout n’est pas toujours facile et si l’on regrette comme toujours que les choses se précipitent un peu sous la main de l’auteur, il faut bien convenir qu’un one-shot qui se prétend recueil de nouvelles ne pourrait pas faire mieux. On apprécie réellement de retrouver des héros découverts dans d’autres créations de Taishi Zaou, d’autant plus quand c’est pour une scène de sexe censurée qui nous avait particulièrement frustrée. Il faudra néanmoins avoir lu les autres séries de l’auteur pour s’attaquer à ce manga, et en comprendre la portée. A noter que c’est sans doute l’un des mangas les plus portés sur le sexe de l’auteur, grâce aux chapitres bonus qu’elle nous présente. Elle s’attache alors à entrer d’avantage dans les détails et, elle qui avait toujours la fameuse habitude de ne pas tout montrer de l’acte, ne se gêne pas ici pour aller dans les détails. Pour le plus grand bonheur des lectrices, évidemment. On a alors hâte de retrouver l’auteur en France, en espérant qu’elle s’inspire de la sensualité qu’elle a su créer ici pour nous séduire un peu plus.

Le trait de l’auteur est toujours aussi fin et expressif. Ce qui est bien chez elle c’est que les physiques de ses personnages masculins ont beau être androgynes, elle leur insuffle une dose de virilité conséquente, dans le regard et les attitudes. Bref, rien à redire au niveau de représentation des émotions, que ce soit l’amour, la rage ou la tristesse. Entre passages comiques et moments émouvants, l’auteur sait jongler sur les effets de style et sur la douceur des traits. De plus, grâce aux positions de ces messieurs, on peut constater de la justesse des proportions de ses personnages, de la réalité des traits et de la dynamique des postures, que ce soit dans un lit ou autre part. On peut toutefois regretter des décors un peu vides ainsi que des textes qui explosent parfois de partout, ou encore des trames de fond un peu simplettes. Taïfu nous offre donc ici un titre très agréable, pour une édition qui arbore des pages suffisamment épaisses pour mettre en valeur le trait de l’auteur et ses contrastes sans gêner la lecture. Seule la non adaptation des onomatopées gène parfois très largement sur des cases où il n’y a que cela. En résumé, un one-shot fort sympathique qui ravira les fans mais qui sera inutile aux autres. A lire sans aucune modération...

NiDNiM