Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 11 Avril 2025
Witch Watch a beau avoir déjà dépassé la vingtaine de tomes au Japon, le rythme de parution français s'est étonnamment ralenti puisque ce onzième volume de la série est arrivé pas moins de six mois après le tome 10, paru en octobre dernier. A l'heure où l'adaptation animée vient de démarrer sur les plateformes ADN, Crunchyroll et Netflix, espérons que cette longue attente n'était qu'un cas isolé pour cette oeuvre qui, auparavant suivait un rythme assez stable d'un volume tous les trois mois.
Mine de rien assez important dans le rappel de ses enjeux principaux autour de la protection de Nico, le dixième tome nous laissait sur les difficultés de Morihito à s'opposer à Ran. Si bien que, en prévision du jour du désastre, le jeune garçon entreprend un nouvel entraînement particulièrement intense avec quatre anciens maîtres du qi qong des ogres... maîtres matérialisés depuis un vieux livre ! Et au vu de la dureté de cet entraînement proposé par ces quatre amusants clichés sur pattes, la magie de Nico pour assimiler tout ça à vitesse grand V ne sera pas de trop, ce qui nous donne un tout début de onzième volume assez fun car Kenta Shinohara y exploite très correctement ses idées.
Malgré la menace qui se rapproche petit à petit de Nico, la suite du tome revient toutefois à des moments de vie généralement plus classiques, à ceci près qu'avec la mignonne sorcière et son entourage rien n'est jamais tout à fait classique. Ici, Miharu décide d'utiliser Morihito pour faire pousser une rose très particulière. Là, Nemu organise une sortie au zoo avec Keigo pour réveille Wolf et lui demander de l'aide. Puis Nico se prépare pour Halloween à sa manière, Morihito la convie à un rendez-vous pour tenter de prouver aux autres qu'il sait gérer une sortie avec une fille... Les situations sont souvent simples, mais l'auteur y exploite correctement les traits de caractère de ses personnages (en tête le côté très sérieux de Morihito dans le dernier chapitre, ou les choses dont Miharu est capable derrière sa bouille angélique), distille soigneusement son humour assez fantaisiste, exploite à bon escient certaines relations (Morihito/Nico, Nemu/Keigo), et lâche même quelques nouveaux petits détails pouvant avoir leur importance (notamment sur les pierres des sorcières).
Pourtant, c'est encore un autre passage qui risque de ravir le plus les fans de longue date de Kenta Shinohara, puisque pendant deux chapitres, et à l'occasion d'une petite affaire autour d'une élève déscolarisée, le mangaka nous fait le bonheur d'effectuer un crossover avec l'autre shônen-fleuve de sa carrière, à savoir l'emblématique Sket Dance. C'est l'occasion de revoir les trois personnages centraux de cette oeuvre et quelques autres têtes (coucou Romane, à tout jamais la plus drôle de cette série) plusieurs années plus tard, alors qu'ils sont désormais proches de la trentaine. Et autant dire que découvrir un petit peu ce qu'ils ont pu devenir en grandissant a de quoi faire plaisir quand on a suivi cette attachante série pendant des années.
Ce crossover avec Sket Dance est sûrement la meilleure idée d'un tome un peu routinier mais toujours assez sympathique. La tranche de vie comique et fantastique de Kenta Shinohara suit son cours d'une manière suffisamment pétillante pour continuer de nous divertir.